Le langage (1960)
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Sommaire
Générique principal
Réalisateur : Barrère, Igor
Producteur : Lalou, Etienne
Contenus
Sujet
Le langage, la formation de la voix, de la parole Les troubles du langage, la cause de ces derniers
Genre dominant
Résumé
L'émission se déroule à l'hôpital de la Salpêtrière notamment dans la bibliothèque où travaillait Charcot. Elle est consacrée au langage, domaine dans lequel le cerveau humain joue un rôle essentiel.
Séquences :
- Bibliothèque où travaillait le docteur CHARCOT, neurologiste
- un médecin fait parler une malade, puis, à la question d'Etienne LALOU, dit que le langage dépend de notre cerveau - explication du langage par des maquettes - vue du larynx avec endoscope
- Film : cordes vocales vues au ralenti.
- Film : sonore avec image du larynx - le larynx d'un ténor en action - déplacement de la langue au moment des émissions des sons - un malade parle sans larynx - une malade présentant des troubles du cerveau entraînant troubles du langage - on repasse l'enregistrement de la voix - la malade ne se comprend pas - explication sur maquette de cerveau de la lésion qui entraîne l'aphasie - radios montrant différentes causes d'aphasie
- Un autre malade - désorganisation motrice - il articule mal et lentement - un oscillographe qui enregistre les sons émis par un malade - on ne sait pas ce qui se passe dans le cerveau - une petite fille qui a eu une lésion du cerveau parle maintenant normalement.
- Une rééducatrice enseigne à faire des figures avec des cubes qui montrent que les troubles du langage entraînent des troubles de la pensée - une autre malade replace ses syllabes - un malade apprend à récupérer ses syllabes - un malade qui a récupéré ses facultés de langage - exemple de guérison - c'est un instituteur.
Contexte
Vers 1760 : L'abbé de l'Épée met au point des méthodes d'éducation des enfants sourds. Il crée l'alphabet dactylologique.
1795 : Le docteur Jean Itard fait les premières tentatives d'éducation ou de rééducation du langage auprès de Victor, l'enfant sauvage retrouvé en Aveyron.
1829 : Apparition du mot orthophonie en France. Le docteur Colombat crée l'Institut orthophonique de Paris, pour le "redressement de la parole".
1925 : Le docteur Victor Veau, chirurgien à l'hôpital Saint Vincent de Paul à Paris fait appel à une phonéticienne et grammairienne, Suzanne Borel pour qu'elle observe les personnes porteuses de fente labio-palatine qu'il a opérées et essaie de les aider à améliorer leur articulation et leur parole. Elle commence ses premières rééducations de manière expérimentale.
1927 : Publication des travaux de Suzanne Borel dans le livre du Dr Veau, Division palatine.
1929 : Publication des résultats des premières rééducations de Suzanne Borel dans la Revue de phonétique.
Fin des années 1920 : Ouverture d'un service de "rééducation de tous les troubles de la parole" (au Service des enfants assistés, rue d'Enfer à Paris ?). Les rééducations sont assurées par Suzanne Borel. Elle crée une nouvelle consultation à l'hôpital Saint-Michel (Paris) avec le Dr Veau.
1930 : Un seul service hospitalier assure les rééducations de la voix, celui du Dr Tarneaud (fondateur de la Société française de phoniatrie) à l'hôpital Lariboisière et à l'hôpital Bellan. Elles sont confiées à l'une des premières collaboratrices de Suzanne Borel : Claire Dinville.
1930 : À la faculté de médecine de Paris, création du premier cours de laryngologie et phoniatrie (en 10 leçons) dispensé par le Dr Tarneaud et Suzanne Borel.
1933 et suiv. : Suzanne Borel collabore avec des phonéticiens et divers médecins spécialistes (pédiatres, psychiatres, ORL, stomatologues, radiologues). Elle initie des travaux de radiologie qui déboucheront sur les "acougrammes phonétiques" (audiogrammes phonétiques) au travers de l’étude "d’orthodiagrammes" des voyelles et consonnes. Ce sont ces travaux rigoureux qui donneront naissance un peu plus tard aux guide-langues.
Les stagiaires qui entourent Suzanne Borel suivent un enseignement clinique dont la durée n’est jamais inférieure à quatre ou cinq ans et elles acquièrent, à leur gré, les notions théoriques en suivant des cours (psychologie, linguistique, phonétique, etc.) dispensés au sein de l’Université.
1937 : Suzanne Borel rencontre le Dr Edouard Pichon (médecin pédiatre, psychanalyste, linguiste et écrivain) à St Vincent de Paul et s’intéresse désormais aux aspects psycholinguistiques de la communication, au développement psychique de l’enfant et de l’adolescent et au bégaiement. ils font paraître une œuvre commune : Le bégaiement, sa nature et son traitement.
Ainsi, le domaine de l’orthophonie s’élargit au langage oral et à ses troubles.
1942 : S. Borel entre en contact avec le Dr Simon, collaborateur de Binet, auteurs de L’Échelle métrique de l’intelligence (test Binet-Simon). Suzanne Borel publie de nombreux articles dans le Bulletin Binet-Simon qui lui est entièrement ouvert. Elle y publiera la quasi-totalité de ses tests.
Un pilier essentiel de l’orthophonie est en train de se construire : celui du bilan orthophonique.
1946 : Suzanne Borel-Maisonny travaille sur les troubles instrumentaux des enfants (dyslexie, dysgraphie, troubles du schéma corporel) avec le neuropsychiatre Pers:Julian_de_Ajuriaguerra au sein de l'équipe de recherche pluridisciplinaire en psychologie et psychopathologie de l'enfant de l'hôpital Sainte-Anne-Henri-Rousselle (avec M. Auzias, J. Bergès, N. Galifret-Granjon, H. Gobineau, D. Koechlin, I. Lézine, I. Santucci, G. Soubiran, M. Stambak, R. Zazzo).
1955 : Premières attestations d'études d'orthophonie délivrées suite aux travaux de Suzanne Borel-Maisonnby, fondatrice de cet enseignement en France. (Formations organisées à Paris puis Lyon et Marseille.)
1957 : Création de l'école de formation des rééducateurs de la dyslexie à l'initiative de Claude Chassagny.
1959 : Création du Syndicat national des orthophonistes (SNO) qui deviendra la FNO par la suite. À Strasbourg, création de l'ADOPSED (Association d'orthopédagogues, psychopédagogues spécialisés dans la rééducation des enfants dyslexiques et le pédagogie curative générale) par un groupe d'enseignants du CMPP de Strasbourg (dont Georges Fronsacq qui assure la présidence de l'ADOPSED pendant plusieurs années), afin de promouvoir les recherches sur l'inadaptation scolaire et former des rééducateurs de dyslexie.
Pour une chronologie plus complète de la profession d'orthophoniste (jusqu'en 2021), des extraits des textes réglementaires et quelques informations démographiques, voir Orthophonie (Général)
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film dirige le regard spectateur sur le l’intervenant (professionnel ou patient) qui parle en plan rapproché afin que nous puissions bien voir les réactions, ou encore les émotions de ce dernier. Quand un professionnel parle d’un objet le champ de l’image est également très rapproché afin que nous puissions bien voir de quoi il s’agit, quand il est question d’une machine, le champ est plus large, bous permettant ainsi de bien discerner tous les mécanismes de cette dernière, la mise en marche, l’utilisation ou encore l’extinction.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Dans ce documentaire la médecine est présentée de manière très positive. En effet, grâce aux différentes machines utilisées par les professionnels, nous pouvons voir que la médecine a beaucoup évoluée, qu’il y a de réelles avancées qui permettent de prodiguer de meilleurs soins aux patients, de vraiment comprendre leurs troubles pour mieux les soigner. On voit que les médecins restent positifs concernant l'état des patients présentés, que certains patients créés même des associations visant à se soutenir.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
A la télévision française, le 24 octobre 1960.
Communications et événements associés au film
Public
Télévisuel
Audience
Descriptif libre
[00:00 - 00:18] Introduction
Le documentaire débute par un plan sur lequel nous pouvons observer un buste, une chaise et, en arrière plan, une grande bibliothèque. Nous pouvons entendre une musique d’intrigue dès le début de l’émission qui se poursuit à l’apparition du titre “Le langage”, en gros plan, des réalisateurs “Igor Barrere et Etienne Lalou”.
[00:18 - 01:13] Présentation de la pièce
Un homme commence à parler en “voix off”, c’est Etienne Lalou, le producteur, toujours sur le fond musical toujours présent pendant que la caméra fait un travelling arrière, nous laissant découvrir le reste de la pièce. Il nous explique de sa voix grave que l’émission se déroule à l'hôpital de la Salpêtrière, dans une pièce historique : la pièce “dans laquelle travaillait et aimait à se tenir le grand Charcot le fondateur de la neurologie au siècle dernier”. Jean-Martin Charcot (1825-1893), neurologue, professeur de clinique, chercheur,... L’homme nous explique que la pièce à été laissée en état depuis la mort du professeur 67 ans avant le tournage du reportage. La pièce est depuis devenue une sorte de pèlerinage pour les plus grands spécialistes du cerveau et du système nerveux afin qu’ils puissent contempler “les livres, les tableaux, les dessins de Charcot”. Cette bibliothèque historique est qualifiée de sanctuaire de la neurologie. Après nous avoir montré un plus grand aperçu de la pièce, le traveling se stop pour que le champ se positionne sur ce qui semble être un médecin en blouse blanche et une patiente de ce dernier. La voix off arrête de parler après nous avoir annoncé que la suite de l’émission serait dédiée au langage.
[01:13 - 04:13] Entretien entre un et une patiente
Le médecin et sa patiente sont assis, face à face autour d’une table sur laquelle on remarque un objet, peut-être une maquette de cerveau humain ?
Le médecin demande à la patiente de parler de sa mère : “que devient votre mère ?”, la patiente répond avec un certain délai, “heu… la… heu”, le médecin relance sa patiente avec une question à laquelle elle répond plutôt rapidement mais on entend tout de même une latence entre chacun de ses mots. La patiente bouge, elle articule beaucoup, le docteur à la doigts entrelacés, il sourit, hausse les sourcils, articule également beaucoup. Le médecin poursuit avec ses questions et la patiente continue à répondre de la même manière. Au fur et à mesure de l’avancée de l’entretien, nous comprenons que la patiente est actuellement en rééducation, que les complications durent et que sa mère l’aide un petit peu. Cet entretien nous fait nous questionner sur les raisons qui ont amenées cette dame à avoir de tels difficultés pour s’exprimer.
Une voix off interrompt l’entretien pour poser une question au docteur souriant, le plan se resserre alors sur le physicien : “Docteur, nous venons d’affirmer que le langage était un phénomène essentiellement cérébral, et ce que c’est vrai, est ce que cette dame que vous interrogez en ce moment le prouve ?”, sans hésiter le médecin répond que oui, que “les difficultés rencontrées par cette patiente dans la discussion qu’on [le médecin et sa patiente] vient d’avoir sont dépendantes d’une entrave dans l’organisation de tous les processus cérébraux et nerveux du langage”. Pendant la réponse du docteur, le champ de la caméra se tourne pendant quelques secondes sur la dame, qui paraît attentive et le regarde yeux grands ouverts. Le médecin poursuit en expliquant que “le langage est certainement une des activités les plus supérieures de l’Homme”, activité fondée sur des organes élémentaires tels que les oreilles (audition), organes phonateurs (phonation), … Le langage est donc un problème complexe réalisé grâce au cerveau et plusieurs autres organes. Ce processus qui, selon le médecin, intéresse de nombreux corps de métiers, les sociologues, les philologues, les psychologues et surtout les médecins. En effet, il explique que ce problème intéresse grandement les professionnels de santé car une “simple lésion” sur les organes périphériques peut entraîner une modification de nos capacités de langage et surtout parce qu’un “certain nombre de lésions cérébrales sont capables de détruire les mécanismes [...] qui nous permettent de parler. Le médecin annonce ensuite avec beaucoup d'entrain qu’il est ravi de s’associer une nouvelle fois avec les médias pour répondre à un certain nombre de grands problèmes humains.
La voix off reprend, nous apprenons que le premier sujet de cette émission sera consacré à la parole. Parole que le médecin coupe d’ailleurs, montrant, encore une fois, l’entrain qu’il présente à l’idée de réaliser ce documentaire. A ce moment la, le son est très mauvais et un bruit vient couvrir la voix du docteur. Nous comprenons tout de même qu’il nous redirige vers l’un de ses confrères spécialisé dans le déroulement “normal” et pathologique de la musculature qui nous permet la parole. La voix off annonce que la suite de l’émission se déroulera dans le centre du langage de la Salpêtrière. Le médecin se tourne alors vers sa patiente, lui adresse quelque mot et un fondu enchaîné nous entraîne directement vers la prochaine séquence.
[04:13 - 12:27] Centre du langage de la Salpêtrière, larynx, cordes vocales et endoscopes
La première image de cette séquence au centre du langage de la Salpêtrière commence par un gros plan sur une maquette de larynx. Le plan se desserre quand le spécialiste en costume saisit le larynx. Il est assis devant une table et nous pouvons observer, derrière lui, des schémas de cerveau. Il est beaucoup plu sérieux que le premier médecin, moins souriant. Le spécialiste nous explique, en saisissant le larynx, que ce dernier est un émetteur de la voix constitué de cartilages superposés qui surplombent le tube trachéal par lequel l'air expiratoire s'échappe est forme la fourniture du son laryngé. “Le larynx est fermé dans sa partie supérieure par un diaphragme, qui accueille une partie supérieure contenant une fosse cordes vocales, une bande ventriculaire et une partie inférieure dans laquelle se trouve les vraies cordes vocales”. Les cordes vocales s’imposent pour s’opposer au passage de l’air, cet air, en forçant le passage, crée une vibration, un son qui forme ensuite la voix.
Une voix off demande alors au spécialiste s’il est possible de voir un larynx en chair et en os plutôt que sur une maquette. Le spécialiste explique que grâce aux endoscopes actuels (1960) il est possible de voir le larynx et même de le montrer sur une image télévisée. Il se lève. Le plan suivant nous dévoile une femme entourée de nombreuses machines. Le médecin arrive dans la salle et nous montre le fonctionnement d’un endoscope. Il met en marche un moteur servant à refroidir la lampe de l’endoscope, il agit également en tant qu’anti buée sur l’objectif car cela pourrait nuire à la bonne formation de l’image. La voix off : “et vous avez une charmante patiente qui n’a pas l’air de craindre l’opération à laquelle vous allez vous livrer sur elle.”. La patiente sourit, l’air un peu charmée, elle est très calme et ne dit pas un mot. Le médecin lui tend un petit linge et relie l’endoscope à la caméra, elle s’avance vers la tige de l’endoscope et met sa bouche autour en se retenant la lèvre inférieure grâce au petit linge. A l’image, nous voyons défiler la langue, l'épiglotte, les cordes vocales. La patiente émet un son chanté, mais nous ne voyons pas la vibration des cordes vocales. Elle respire et le médecin lui enlève l'endoscope de la bouche. La voix off considère l’image comme “saisissante” pour les téléspectateurs mais appuie sur le fait qu’on ne voit pas le mouvement vibratoire des cordes vocales. A ce moment-là nous pouvons observer dans le champ le médecin et la patiente tous deux face à la caméra. Pour répondre à la réflexion de la voix off, le médecin explique que les mouvements vibratoires des cordes vocales sont trop rapides pour être analysables à l'œil nu. Afin de les analyser, les scientifiques ont alors dû se tourner vers le cinéma “ultra rapide”, le ralenti qui permet d'obtenir une image correcte de ce mouvement des cordes vocales. La suite de l’émission nous présente une séquence sur laquelle nous pouvons observer le mouvement des cordes vocales pendant l’émission du son, au ralenti, accompagné d’une ace oscillographique à droite de l’image nous permettant de visualiser le son. Le patient arrête d'émettre du son, les cordes vocales s'arrêtent de vibrer et la ace oscillographique se stabilise, ne bouge plus. Il recommence et on les voit se dégager et recommencer leur vibration, de même pour la ace. Le séquence tourne à 2000 images/ secondes. Le plan revient sur le docteur, seul, assis devant son bureau. La voix off lui demande si la technique du cinéma permet d’effectuer des choses encore plus extraordinaire que la séquence précédente telles “qu’entendre le son et voir au même moment et à la même vitesse le phénomène mécanique qui le produit”. Le spécialiste explique que cela est désormais possible grâce à la radio cinématographique qui donne un plan de coupe du larynx. C’est grâce à ce plan de coupe que nous pouvons observer les modifications du larynx pendant l’émission du son en l’enregistrant en même temps.
Un nouveau fondu enchaîné, faisant disparaître l’image du médecin pour faire apparaître celle d’un film, nous entraîne vers une nouvelle séquence. Nous pouvons observer un nouveau film réalisé au laboratoire de physiologie de la faculté de médecine de Paris qui permet de détailler les modifications des structures du larynx pendant l'émission du son. Nous entendons une femme émettre des sons plus ou moins aigus et chanter un gamme de sons sous les instructions d’un médecin. Nous pouvons alors observer les structures du larynx se modifier entre le silence, l’émission d’un son et surtout en fonction de la hauteur de ce son. Dans un second temps, un autre film nous est montré pendant lequel nous entendons, cette fois, un homme tenor chanter de l’opéra assez aigu. Nous observons également des modifications au niveau du larynx mais l’image est moins claire que dans le premier extrait.
Nous retrouvons par la suite nôtre spécialiste de la parole, avec une patiente, dans une salle avec des machines. La voix off lui demande si, après avoir observé ce qu’il se passe au niveau du larynx et des cordes vocales, il est possible de voir ce qu’il se passe au-dessus de celui-ci, comment le son est modulé. Le médecin nous explique que, grâce à la radiographie, nous allons pouvoir observer ce qu’il se passe dans les cavités de résonances car c’est les résonateurs qui donnent les sons de la voix. C’est en fonction de la position de la langue de ces cavités se modifient pour pouvoir créer différentes voyelles. Nous pouvons ensuite observer “en direct”, pendant l’examen c’est fameuses images issues de la radiographie. Nous entendons donc le médecin indiquer à la patiente de produire les différentes voyelles une à une. Nous pouvons alors voir, sur l’image, le déplacement de la langue qui permet d'individualiser les voyelles. Il poursuit en expliquant que les sons de consonnes sont différents de ceux des voyelles car il n’y a pas de participation du larynx. Nous revenons sur le plan du médecin avec sa patiente entre toutes les machines et ce dernier nous annonce que grâce à toutes ses explications et les vidéos ajoutées à sa “présentation” savons désormais comment se forment les différents sons qui constituent la parole et le langage.
La voix off questionne alors le spécialiste : “Nous venons donc de voir vraiment fonctionner dans son détail [le larynx] cet appareil que vous nous avez montré, je suppose que si cet appareil est détruit, il devient impossible de parler.” Ce à quoi le médecin, toujours placé derrière la patiente entourée de machines, répond que la nature humaine est préparée à ce genre de difficultés et que si nous en venions à devoir sacrifier l'organe laryngé (pour des raisons de cancer par exemple), l’air se trouve alors dévié à l’extérieur par un orifice présent dans le coup. Le patient dont le larynx a été sacrifié peut potentiellement réussir à continuer à parler “en ingurgitant de petites quantité d’air qu’il expulse ensuite bruyamment et module par la bouche”, produisant ainsi la parole. C’est après nous avoir donné toutes ces informations que le spécialiste nous quitte pour laisser place à un autre monsieur.
[12:27 - 14:14] Interview d’un “mutilé de la voix”, rééduqué à parler sans larynx
Une nouvelle séquence commence sur un gros plan. Dans le champ nous pouvons observer un homme de nouveau en costume face caméra. La voix off prend la parole et nous apprend que ce monsieur est en fait un patient dont le larynx a été sacrifié. Il pose alors des questions à l’homme qui répond rapidement, d’une voix très grave, calme et nous pouvons effectivement observer les petites inspirations qu’il prend juste avant de répondre. L’air qu’il expulse pour parler donne parfois l’impression qu’il parle en rotant. Grâce à cet échange, nous apprenons que la patient à été opéré il y deux ans de cela “pour Noël”, qu’il n’a plus de larynx, que la rééducation qui lui a permis de réapprendre à parler a duré entre deux et trois mois, qu’il parle désormais complètement normalement, sans fatigue et qu’il a d’ailleurs pu reprendre le travail “immédiatement” dans sa compagnie d’assurance. L’homme dit connaître un certain nombre de patients ayant subi la même chose que lui qui parlent mieux que lui. Il explique ensuite que ces gens et lui-même se sont réunis et ont fondé une “association nationale des mutilés de la voix” qui siège à l'hôpital dans le but de s’entraider et d’encourager les malades en leur montrant notamment que malgré tout cela, “on peut encore vivre”. La voix off qui dirige l'interview prend ensuite la parole pour remercier ce monsieur, elle lui dit que son exemple “est certainement encourageant pour beaucoup de gens” et qu’il prouve que l’appareil phonatoire n’est pas tout, que le siège est ailleurs et que c’est dans le cerveau qu’il faut aller voir.
[14:14 - 22:27] Patiente souffrant d’une désorganisation des structures cérébrales du langage et explication de la cause de ses troubles
Un nouveau fondu enchaîné nous ramène aux côtés du premier médecin de l’émission. Il est de nouveau assis autour d'une table, face à une patiente, une dame relativement âgée, il pose sa main sur la sienne en lui parlant. Toujours aussi souriant, il demande à la patiente de lui raconter ce qu’elle a vu à la télévision présente dans la salle. Elle raconte ce qu’elle a vu mais c’est assez indistinct et nous ne comprenons pas vraiment ce qu’elle dit, nous comprenons juste que cela l’a intéressée et amusée. Elle découvre la salle pour la première fois, quand le médecin lui demande de nommer l’endroit, elle répond très indistinctement. Il lui demande de montrer les livres qui l'entourent du doigt, elle y arrive facilement, il lui demande si elle aime les livres, elle répond que oui mais qu’elle ne peut plus lire actuellement. Le docteur est ensuite interrompu dans son entretien par Etienne Lalou qui lui demande de quel trouble la patiente est atteinte. Ce à quoi il répond qu’elle présente une désorganisation des structures cérébrales du langage, elle ne présente aucun désordre articulatoire ni entrave, elle peut “émettre n’importe quelle jonglerie phonétique”, peut surement écrire mais en présentant les mêmes désordre que dans le langage oral. Désordre que nous entendons très facilement à l’oral, quand elle parle, elle est parfois claire, surtout dans les réponses brèves oui/non, et parfois nous ne comprenons pas du tout ce qu’elle dit. Le médecin présente un objet à la patiente que cette dernière connaît, une boîte d’allumettes qu’elle appelle un “siffet”, une petite cloche qu’elle appelle “un petit chapeau gris enchaîné” et le médecin comprend la confusion car les formes d’une cloche et d’un chapeau se rapproche. Même dans la confusion, les mots ne sont pas choisis au hasard, ce sont des lapsus que tout le monde peut faire dans le langage courant. Le médecin lui présente une fourchette qu’elle appelle “un loidet”, “la majorité de ces dénominations est composée de syllabes qui n’ont absolument aucune signification” et qui constitue une espèce de nouveau langage. Il lui montre ensuite une bougie, les propos de la patiente deviennent incompréhensibles, de même pour un petit fer à repasser, nous ne percevons dans la réponse de la patiente que le mot “petit”. Le médecin lui tend le faire à repasser et lui demande d’effectuer les gestes qu’elle fait normalement avec cet objet. Elle n’a aucun mal à reconnaître les objets par la vue, pas trop de mal à trouver leur utilisation, elle n’arrive juste plus à dire leur nom. Elle a des difficultés à faire l’association de phonèmes et de sons donc n’arrive pas forcément à le nommer dans la langue française. La voix off demande alors au médecin si tout est perdu avec cette malade, ce à quoi le médecin répond que rien n’est perdu et que l’épreuve qu’il vient de faire passer à la patiente qui paraît très simple d’un point de vue extérieur est en fait la plus difficile car la réponse aux interrogation nécessite un mot précis et obligatoire. Il explique ensuite que lors d'une longue discussion de banalités d’une heure ou deux avec cette patiente, elle émettrait beaucoup de formule de langage correctes, des expressions, des formules de politesse, automatiques qui arriveraient naturellement car poussées par des conditions affectives ou psychoaffectives de facilitation. Il considère cette donnée comme fondamentale dans les troubles du langage d’origine cérébrale car “il ne faut pas considérer que les mots peuvent êtres détruits” mais que “le malade se trouve dans une situation telle qu’il est pour lui difficile ou au contraire aisé de sortir des mots selon les conditions dans lesquelles il est amené à propulser des activités de langage”. La voix off d’Etienne Lalou demande ensuite au praticien si la malade est consciente de ses troubles du langage. La patiente répond immédiatement, sûrement d’un hochement de la tête qu’on ne voit pas au début car elle est hors champ, la caméra se recentre alors sur elle pour que nous puissions voir ses hochements de tête ferme et entendre son “oui”. Le médecin appuie alors de nouveau sur le fait que tout n'est pas perdu. Il lui remonte les objets utilisés durant l’exercice précédent en les nommant et en demandant à la patiente de répéter après lui, ce qu’elle arrive à faire pour la plupart des objets. Etienne Lalou reprend la parole et annonce qu’ils ont fait une expérience qui devrait être intéressante. Ils ont précédemment enregistré ce que la patiente disait et veulent lui faire écouter ses propos, ses quelques mots qu’elle a employés dans le but de voir si elle les reconnait. Nous entendons l’enregistrement. Les plans alternent entre le lecteur d’enregistrement et un gros plan sur la tête de la patiente qui semble concentrée et un peu perplexe, elle se mord la lèvre inférieure, les yeux perdus dans le vide avant de bouger la tête quand elle entend la voix du producteur dans l’enregistrement. Le médecin lui demande ce qu’il vient d’écouter et si c’était elle qui parlait dans l’enregistrement. La patiente lui répond qu’elle n’a pas compris ce qu’elle vient d’entendre, elle réalise que c’est sa voix mais ne comprend pas ce qu’elle dit. Etienne Lalou trouve l’expérience concluante et demande maintenant au médecin d’expliquer les causes des troubles du langage aux téléspectateurs, en général et en particulier les causes des troubles présentés par la patiente se trouvant devant eux. Le médecin répond alors que “la cause la plus immédiate de tous les désordres dont cette malade n’est qu’un exemple parmi une multitude d’autres formes que peut prendre l'aphasie, la cause fondamentale est une lésion du cerveau [...] qui siège dans l'hémisphère gauche (hémisphère dominant pour les droitiers) [...] dans la partie supérieure du lobe temporal (région dédiée au langage). Quelle que soit la nature de la lésion qui vient ainsi perturber cette région du cerveau (dit-il en la montrant sur la maquette de cerveau humain qu’il tient dans la main), il s’en suivra une aphasie”. C’est après cette explication du médecin que l’image coupe nette, c’est la fin des 22 premières minutes de ce documentaire dédié au langage.
Notes complémentaires
ATTENTION : il n'y a que les 22:27 premières minutes de l'émission
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Alix Beauverger