Productions
Des séquences vidéo produites par l'équipe MedFilm dans le cadre de ses activités de recherche et d'enseignement.
Neverending disease 1 : « D’après nature »
From Nature by Christian Bonah and Joël Danet, 2022, Université de Strasbourg – Laboratoire SAGE UMR 7363, 12’
From Nature revisits the use of wax moulages in syphilis prevention films.
From Nature, a montage of health-related utilitarian film archives, focuses on the use of wax moulages in syphilis prevention films in the first half of the 20th century.
Instrumental in scientific research and education, wax moulages were displayed in science museums or shown in amphitheatres during medical lectures. The film reshapes this approach by transforming moulages into cinegenic objects through the use of light, motion and montage, associating the wax face to a real face. In doing so, the production of health films demonstrates a permeability to contemporary fiction. Many films with fantasy overtones, such as Waxworks, produced by Paul Leni in 1926, or The Hands of Orlac, produced by Karl Freund in 1935, included wax moulages as quasi-faces, either as a static replica of a living being in the throes of an existential crisis, or as an object of morbid desire.
At the centre of From Nature lies an essential archival film: Feind im Blut, shown in cinemas in 1931. The director, avant-garde figure Walter Ruttmann, conceived the film in a style reminiscent of Berlin: Symphony of a Great City, a classic of the city symphony genre that he produced in 1926. Feind im Blut is an ambitious cinematic undertaking relying on superimposed images, frantic cuts, urban photography, and experimental sound. The objective was to emphasize the risk of venereal diseases omnipresent in modern cities; herein the magnified and dramatized wax figure is a recurring motif in the mise-en-scène. From Nature combines this key cinematic reference with clips from other early 20th century antivenereal films where wax moulages are shown using pictorial and narrative mechanisms. The montage is an echo chamber highlighting the dispositifs these films have in common, which Ruttmann’s work reiterates and exalts.
The objective of producing such a montage of archival films is to offer an immersion into representative images of the film corpus studied, and to put them into perspective, not only through narration and analytical commentary, but also via editing, modifying their format, speed, and flow. Finally, the montage is punctuated with intertitles and sound commas from the soundtrack of the films cited, some of them slightly altered. Here, the goal is to make tangible the cinematic identity of the archives used (the film grain, the font of the credits, the sound quality, the tones of voice), while editorializing them, to account for the specific materiality of the utilitarian films chosen, and share the knowledge they call for and reflections they inspire.
The Neverending Diseases film series is dedicated to the discourses brought forth by utilitarian films or television productions to inform and spread awareness about sexually transmitted diseases. It is produced as part of the “Neverending Infectious Disease. An interdisciplinary model to explain neverending infectious diseases. The case of syphilis (1859 to the present)”. “Neverending Infectious Diseases” is a five-year research program funded by the SNSF (Swiss National Science Foundation) and led by Alexandre Wenger (Université de Genève), Laurence Toutous-Trellu (Hôpitaux Universitaires de Genève), Christian Bonah (Université de Strasbourg) and Christine Keyser (Institut de Médecine légale, Faculté de médecine de Strasbourg). The project is a collaboration between Université de Strasbourg (DHVS and SAGE UMR 7363), Université de Genève, Hôpitaux Universitaires de Genève and the Swiss National Science Foundation.
Translation : Michelle Daou
Neverending disease 2 : « un être humain sur dix »
Un être humain sur dix de Christian Bonah et Joël Danet, 2023, Université de Strasbourg – Laboratoire SAGE, Université de Genève, 13’
Un être humain sur dix consiste en un montage d'archives de films de propagande contre la syphilis produits dans la première moitié du XXe siècle. Il revient sur la manière dont le cinéma utilitaire de santé a promu les méthodes de contrôle administratif et sanitaire de la population pour contenir le fléau vénérien.
Un être humain sur dix consiste en un montage d'archives de films de propagande contre la syphilis produits dans la première moitié du XXe siècle. Il revient sur la manière dont le cinéma utilitaire de santé a promu les méthodes de contrôle administratif et sanitaire de la population pour contenir le fléau vénérien. Nous nous concentrons sur la période de l’après-seconde guerre mondiale, particulièrement problématique pour le travail de prévention. L’euphorie de la libération favorise le relâchement des mœurs et l'accès à une médication efficace en cas de maladie favorise les conduites imprudentes.
Pour aborder ce sujet, nous avons choisi de nous appuyer sur un film qui le traite directement, L’ennemi secret réalisé par JK Raymond-Millet en 1945 pour le compte du Ministère de la Santé Publique et de la population. Nous avons cherché à établir comment ce film a cherché à sensibiliser la population sur le regain d'actualité du fléau vénérien et son importance. Sa réalisation comporte des saynètes de fiction qui oscillent entre drame et humour. Elle témoigne du souci des réalisateurs de films de commande de trouver un registre qui puisse combiner l’information avec le divertissement que la population réclame désormais de tout film qu’elle va voir, l’après-guerre étant une période où le cinéma était un loisir culturel particulièrement populaire, avant la concurrence de la télévision. Nous avons aussi cherché à montrer que ce film, s’il exposait un problème spécifique à son temps, se rattachait à une tradition de discours - la propagande antisyphilitique diffusée depuis le début du XXe siècle : moralisation des mœurs, politique nataliste, surveillance des foules dans l’aire urbaine, rappel à l’ordre par une autorité qui s’est naguère incarnée dans le personnage d’un officier en uniforme. Notre réalisation, centrée sur L’ennemi secret, déplie sa mise en scène par l’échantillonnage de plans significatifs, et lui associe des extraits de films antivénériens contemporains ou antérieurs pour rappeler en quoi ses propos ou ses images s’y rattachent. De cette façon, nous montrons que ses choix de réalisation résultent d'influences immédiates (la fiction contemporaine avec ses ressorts dramatiques) mais sont aussi marquées par des représentations de longue durée.
L’intérêt de la réalisation d’un film d’archives est de proposer une immersion dans les images représentatives du corpus étudié et de les mettre en perspective non seulement par un commentaire qui les présente et les analyse, mais aussi par un traitement de ces images qui intervient sur leur format, leur vitesse, leur flux. Enfin, nous ponctuons le montage de cartons et de virgules sonores qui sont fabriquées à partir du son originel des films cités, quitte à les retravailler avec des effets. L’intention est de rendre concrète l’identité cinématographique des archives employées (le grain de l’image, la police de caractère des génériques, la qualité sonore et le timbre des voix) tout en les éditorialisant, de rendre compte de la matérialité audiovisuelle des films utilitaires qui sont en jeu et de faire part des connaissances qu’elles requièrent et des réflexions qu’elles inspirent.
La série « Neverending disease » est consacrée aux discours tenus par le film utilitaire ou la production télévisuelle pour informer et sensibiliser sur les maladies sexuellement transmissibles. Elle est produite dans le cadre du programme : « Maladies infectieuses sans fin – le cas de la syphilis pour penser la mobilisation-démobilisation prophylactique (XXe-XXIe siècle) ».
« Maladies infectieuses sans fin » est un programme de recherche de cinq ans financé par le FNS (Swiss national Science Foundation). Il est dirigé par Alexandre Wenger et Laurence Toutous-Trellu (Université et CHU Genève), Christian Bonah (Université de Strasbourg) et Christine Keyser (Institut de Médecine légale, Faculté de médecine de Strasbourg).
Il implique l’Université de Strasbourg (DHVS et Laboratoire SAGE), l’Université de Genève, les Hôpitaux universitaires de Genève, la Swiss national Science Foundation.
« BodyCapital : A journey through the archives »
A journey through the archives de Christian Bonah et Joël Danet, 2021, Université de Strasbourg – Laboratoire SAGE, 42’
Le film « BodyCapital : A journey through the archives » consiste en une sélection de séquences de films d’archives représentative du corpus mobilisé pendant les cinq années de travaux menés pour le programme du programme « Bodycapital - Individus, sociétés de marché et politiques corporelles dans une Europe audio-visuelle du 20e siècle ».
Bodycapital est un programme européen sur 5 ans labellisé « European Research Council »
Il est dirigé par Christian Bonah, SAGE /DHVS – Faculté de médecine, Université de Strasbourg et Anja Laukotter, Max Planck Institute de Berlin.
Il implique l’Université de Strasbourg, le Max Planck Institute for Human Development de l’Université de Berlin, la Wellcome Collection de Londres.
Les partenaires pour les sources : Des partenaires pour les sources : Wellcome Collection, Bundesarchiv, INA (d’un point de vue opérationnel : INA Grand Est)