« Ces images montrent qu’attention et prudence s’imposent pendant les opérations de soufflage »
Joel Danet, Emmanuel Nuss, 02 juillet 2024
La sécurité dans l’industrie lourde au moment de la Reconstruction.
Par la création de l’Institut National de Sécurité en 1947, l'Etat prend en main les questions d’hygiène et de sécurité au travail. Dans le contexte de l’après-guerre et de la Reconstruction, l’industrie lourde, notamment la sidérurgie, a un rôle de premier plan, aux côtés des charbonnages. Aussi, de nombreux films de prévention sécuritaire sont réalisés dans leurs environnements de production. Leur objectif est double : détailler les aménagements sécuritaires qui y ont été réalisés, émettre des recommandations sur les conduites à tenir dans un espace de travail qui reste dangereux.La réalisation de ces films implique des personnalités importantes du cinéma français de la première moitié du XXe siècle, en connexion avec les mouvements ouvriers et intellectuels. Responsable de la série « La sécurité dans la sidérurgie », Jean Tedesco a collaboré avec des réalisateurs de renom comme Jean Renoir ou Jean Epstein. Programmateur au Théâtre du Vieux Colombier, il y a montré les œuvres de figures avant-gardistes comme Epstein ou André Sauvage. Le réalisateur de La prévention dans le travail de la scie à ruban, Jean Lods, a fondé en 1928, avec l'écrivain et critique Léon Moussinac, la société d’études documentaires « Les amis de Spartacus ». En 1934, il a mené en URSS une enquête sur les studios de tournage d’Odessa commandée par les autorités soviétiques. Revenu en France en 1937, il a milité à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) dont il a animé les activités touchant au cinéma, notamment les séances de cinéma salle Cadet ou à La Bellevilloise. Par leurs cadrages soignés qui valorisent le geste du travailleur domptant les machines modernes, ces films s’inscrivent dans la tradition des réalisations socialistes sur l’industrie : sans la remettre en question, il s’agit de rappeler que la condition des ouvriers doit rester un souci prioritaire dans l’organisation du travail en usine.
Sur Medfilm :
- La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 2 : les aciéries (1948)
- La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 3 : les laminoirs et les forges (1948)
- La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 4 : les fonderies (1951)
- La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 5 : les ponts roulants (1951)
- La prévention dans le travail de la scie à ruban (1951)
- Un jour comme les autres (1951)
Archives Sorbonne-Nouvelle (CCEP)