La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 4 : les fonderies (1948)
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Sommaire
Générique principal
« L’institut National de Sécurité. présente. Réalisation, Jean Tedesco ; Prise de vues, Marcel Paulis. Assistant : Boffety, Prise de son : de Loubière, Speaker : J. Bernier ; Production : Films du Bélier ».
Contenus
Sujet
La protection et la sécurité des ouvriers fondeurs dans les fonderies.
Genre dominant
Résumé
Risques de contusions, plaies et brûlures. Machines utilisées pour les diminuer; casse-fonte, cubilots, poches de coulée, tonneaux dessableurs, séparateurs magnétiques, etc. Prévention contre les dangers de manipulation de certaines matières (sables siliceux, alliages à base de plomb, etc.). [source : CCEP]
Contexte
Les premières politiques de régulation
Les révolutions industrielles de XIXe siècle ont permis à la France de se doter d’une industrie lourde à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. En même temps que la taille des usines s’accroissent les risques auxquels sont exposés les ouvriers qui y travaillent. Dès cette époque, des politiques de régulations sont tentées par les pouvoirs publics. Après la loi Le Chapelier du 17 juin 1791 qui supprimait les corporations, la loi du 22 mars 1841 interdit le travail au-dessous de l’âge de huit ans. La loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats en 1884, puis celle du 13 juillet 1906 institue le repos hebdomadaire. La loi des huit heures est adoptée en 1919 et celle instaurant deux semaines de congés payés et les conventions collectives en 1936.
Simultanément, la question de la protection physique des ouvriers gagne en importance. La loi du 2 novembre 1892, crée le corps des inspecteurs du travail et celle du 12 juin 1893 sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels constitue le socle fondateur de la législation sur la sécurité au travail. Au cours des décennies suivantes, les employeurs eux-mêmes se penchent sur le problème, qui est dans l’intérêt du maintien de la force de travail des ouvriers et in fine de la productivité de l’entreprise.
La création de l’Institut National de Sécurité en 1947 consacre l’institutionnalisation des questions d’hygiène et de sécurité au travail dans le contexte de l’après-guerre et de la Reconstruction où l’industrie lourde, notamment la sidérurgie, a un rôle de premier plan aux côtés des charbonnages. Les grèves insurrectionnelles de novembre de 1947 et septembre-octobre 1948 sont particulièrement intenses chez les ouvriers de ce secteur.
L'encadrement institutionnel et législatif de la sécurité au travail
Les mesures prises dans la première moitié du XXe siècle montrent que la prévention des risques est de plus en plus prise en compte.
1906 - Un ministère pour le travail : La Commission permanente internationale de médecine du travail est fondée à Milan. La même année, l'inspection du travail est rattachée au ministère du Travail, nouvellement créé.
1923-1930 – Un service de médecine du travail : René Barthe organise l’un des premiers services de médecine du travail, en associant le corps médical, les ingénieurs et l’assistance sociale.Père de la médecine préventive, il débutera en tant que médecin du travail à l’usine Société d’éclairage de Gennevilliers.
1934 - Le contrôle médical : Il devient obligatoire dans les mines et la métallurgie.
1946 – Des services médicaux dans l’entreprise : Dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), la loi du 11 octobre 1946 impose aux employeurs la création et le financement des services médicaux dans l’entreprise. A la demande du Conseil national de l’Ordre des médecins, la médecine du travail se voit confier uniquement la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail.
1947 – L’INRS fait ses premiers pas : Placée sous l’égide de la Sécurité sociale (CNAM), créée en 1945, l'INS, l’Institut National de Sécurité est d’abord une association loi de 1901, à but non lucratif. En 1968, l’Institut élargit ses activités à la recherche appliquée et devient l’INRS, l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Depuis les années 1980, le transfert des résultats de ses recherches à destination des entreprises et des spécialistes de la prévention est devenu primordial.
1982 – Le CHSCT est créé : Les lois Auroux créent les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), une organisation représentative du personnel, présente dans les établissements d'au moins 50 salariés. Elle est en charge la protection des travailleurs, notamment en matière d'hygiène, de santé et de sécurité. Elle doit aussi participer à l'amélioration des conditions de travail. Depuis le 1er janvier 2020, les missions du CHSCT sont exercées par le comité social et économique (CSE).
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le regard du spectateur est dirigé suivant un schéma classique. Les ouvriers sont représentés dans leur environnement de travail tandis que le commentaire insiste sur les dangers de celui-ci, plans généraux et d’ensemble à l’appui.
La prévention des accidents du travail étant le thème exclusif du film, la santé et la médecine en sont absentes.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La prévention des accidents du travail étant le thème exclusif du film, la santé et la médecine en sont absentes.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Ecoles, centres d’apprentissage, aciéries et fonderies
Communications et événements associés au film
Public
Ecoliers, apprentis, ouvriers et employés des aciéries et des fonderies.
Audience
Descriptif libre
[00’00]
Générique
[00’37]
La protection des ouvriers lors des coulées et du décochage
[00’37]
Plans d’ensemble et général. Déversement de métal en fusion d’un four à induction dans un moule par un ouvrier. Transport par pont roulant d’une poche. Longue plan panoramique vertical d’une fonderie debout. Le commentaire en voix-off insiste d’emblée, en les énumérant, sur les multiples risques d’accidents et de maladies professionnelles auxquels expose les multiples opérations, dont il fait la liste, exécutées dans un tel environnement. Puis il introduit les quelques mesures pouvant rendre le travail plus sûr.
[01’24]
Autre plan général et plan d’ensemble. Un « mouton à chute libre » est extrait d’un puit de chute à l’aide d’un pont roulant à grue électromagnétique. Le relâchement de ce casse-fonte et sa chute consécutive provoque le cassement et la réduction en morceau des pièces de fonte contenues dans le puits. Le commentaire précise que les parois de celui-ci doivent posséder une hauteur et une solidité suffisante pour préserver les ouvriers d’éventuelles projections d’éclats de métal.
Plan moyen. Un ouvrier régule et surveille l’écoulement via un « obturateur mécanique spécial » du métal en fusion contenu dans un cubilot. Le commentaire indique que l’utilisation de cette pièce diminue grandement le danger de projection mais ne rend pas facultative l’utilisation de lunettes de protection. Plan d’ensemble. Tandis qu’une poche est soulevée et transbordée par pont roulant, il ajoute que le chargement mécanique des cubilots est bénéfique pour la sécurité des chargeurs qui sont éloigné de la treillie et observe que la cabine de manutention est équipée d’une pancarte indiquant la charge maximale pouvant être soulevée, ainsi que d’un écran de protection et d’une échelle de secours.
[02’33]
Nouveau plan moyen et plans d’ensemble. Un « couleur » procède au versement de métal en fusion. Il porte plusieurs équipements de protection individuelle que le commentateur énumère en conseillant de l’imiter. Un four à induction est extrait par la grue d’une « voie aérienne » dont la cabine est munie d’un écran protecteur grillagé. Plan d’ensemble en plongée puis latéral. Trois ouvriers amènent un bac dans une cabine de décochage « modèle » Le commentaire observe que « toutes les mesures de sécurité sont observées » et énumère celles-ci tandis qu’un autre bac est placé sur la grille vibrante.
Plan fixe. Une abondante poussière est dégagée par la rotation d’un tonneau désableur, alors que la cabine qui l’enferme ayant sa porte ouverte. Un ouvrier abaisse celle-ci et la poussière est aspirée. Une matière isolante recouvre un autre tonneau en pleine rotation, diminuant ainsi le bruit et améliorant l’atmosphère de l’atelier.
[04’19]
Les protections contre les poussières de sable
[04’19]
Plan moyen. Des ouvriers équipés de lunettes et de gants de protection ébarbent des parties de moules. Plan panoramique vertical et plan moyen de trois quarts dos gauche. Un ouvrier passe une pièce creuse à la meule en l’appuyant sur une bavette réglable dont le commentaire indique qu’elle doit être réglée. Un autre meule une pièce en face d’un conduit d’aspiration des poussières dont le commentaire souligne qu’il doit être en bon état de marche.
Plans fixes. Des parties de moules posées sur un tapis circulaire sont passées au grenaillage, méthode évitant que des poussières siliceuses ne se dispersent. Du sable est transporté sur un tapis roulant et les déchets métalliques qui s’y trouvent sont récupérés par un trieur magnétique mobile, mis en place par un ouvrier. Le commentaire ajoute que les arrêts de fonctionnement du trieur sont signalés par une lampe de contrôle. Plan panoramique vertical sur les organes de commande sont équipés de carters assurant leur protection, une passerelle permettant le franchissement du tapis et un ouvrier qui, tirant sur le câble de sécurité de celui-ci, provoque son arrêt. Plan en plongée. Un broyeur mélangeur à sable est équipé d’une grille empêchant l’introduction par les ouvriers de leurs mains ou bras dans la cuve pendant la marche. Plan panoramique horizontal vers la gauche d’un broyeur sans protection et donc dangereux à un autre encoffré et donc sécurité.
Plan d’ensemble. Dans une sablerie, un ouvrier surveille le bon fonctionnement d’un broyeur, seule activité à laquelle l’a réduit l’entière mécanisation du processus. Autre plan en plongée et plans fixes. Des garde-corps avec plaintes protègent les parties dangereuses du broyeur. Tapis-roulant en fonctionnement. Les poussières sont captées par une puissante aspiration. Un wagonnet distributeur recueille le sable préparé.
Plan moyen de profil gauche. Un ouvrier est affairé sur une machine à mouler dont le commentaire indique qui la diminution de la fatigue qu’elle permet est contrebalancée par les précaution qu’exige son emploi mais que la nécessaire utilisation des deux mains pour actionner les commandes éloignent celle-ci d’un risque d’accident. Après avoir pelleté une certaine quantité de sable dans un bac, il égalise le contenu, amène le plateau de serrage et le fait descendre contre la masse de sable pour la compresser avant de la relever et de retirer l’encadrement du bac. Plan fixe et plan moyen de profil droit. Une machine à projeter le sable est manié par un mouleur équipé de lunettes et gants de protection contre lesdites projections, qui sont régulières. Autre plan moyen et rapproché taille de profil gauche. Un autre ouvrier maniant une machine du même type s’est en outre équipé d’un masque de protection contre les poussières siliceuses. Il n’hésite pas à entrer dans le bac pour parfaire son travail.
[07’34]
Les autres dangers du travail en fonderie et les protections prévues
[07’34]
Retour à l’un des plans généraux du début du film qui introduit une séquence relative au fonderies debout, procédé déjà dépassé à l’époque et dont le commentaire dit qu’elle comporte certains risques que la technique moderne de la centrifugation n’a pas totalement supprimé. Plan panoramique vertical. Un longue barre ronde est extraite par retrait de la lingotière où elle a été formée. Le commentaire met en garde contre le « coup de soleil » (explosion d’une boule de métal en fusion) et insiste sur la nécessité de s’en prémunir par port d’équipements individuels ou présence d’écrans de tôle. Plan moyen. Un ouvrier passe devant l’un de ceux-ci, qui le protège des projections de métal de la lingotière se trouvant de l’autre côté et d’où sort une coulée. Plan panoramique horizontal vers la droite. Un avis et des consignes affichés sur un mur invitent à prendre des précautions contre le saturnisme. Autre plan moyen. Le métal en fusion contenu dans un four est versé dans une poche. Une bouche d’aspiration capte les fumées. Les deux ouvriers présents, qui portent visières teintées, gants, chaussures et guêtres referment la poche avec un couvercle. Plan moyen et plan rapproché. A l’aide d’un, ils font basculer la poche dans la chaine de coulée qu’une gaine d’aspiration recouvre partiellement. Le commentaire conclut que l’hygiène du travail dans les fonderies est quotidiennement améliorée par des installations perfectionnées et des mesures préventives appropriées, mises en application et observées.
[09’19]
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss