La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 3 : les laminoirs et les forges (1948)

De Medfilm



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Titre :
La sécurité dans l'industrie de la sidérurgie 3 : les laminoirs et les forges
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
12 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Réalisation : Jean Tedesco ; Prise de vues : Marcel Paulis. Assistant : Boffety ; Prise de son : de Loubière ; Speaker : J. Bernier ; Production : Films du Bélier. III. Les laminoirs et les forges »

Contenus

Sujet

Genre dominant

Documentaire

Résumé

L’industrie sidérurgique est source de revenus mais aussi de multiples dangers pour les ouvriers qui y travaillent, du fait de son caractère lourd. De multiples dispositifs et équipement de protections sont à leur disposition. Après la fonte dans la deuxième partie, celle-ci aborde le thème de la sécurité lors des opérations de laminage et de forgeage. Elle donne les consignes de sécurité relatives à la circulation dans les zones dangereuses aux abords des laminoirs et décrit les dispositifs automatiques, trappes, équipements individuels contre les risques de brûlures. La mécanisation de nombreuses opérations est aussi mise en évidence.

Contexte

Les premières politiques de régulation

Les révolutions industrielles de XIXe siècle ont permis à la France de se doter d’une industrie lourde à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. En même temps que la taille des usines s’accroissent les risques auxquels sont exposés les ouvriers qui y travaillent. Dès cette époque, des politiques de régulations sont tentées par les pouvoirs publics. Après la loi Le Chapelier du 17 juin 1791 qui supprimait les corporations, la loi du 22 mars 1841 interdit le travail au-dessous de l’âge de huit ans. La loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats en 1884, puis celle du 13 juillet 1906 institue le repos hebdomadaire. La loi des huit heures est adoptée en 1919 et celle instaurant deux semaines de congés payés et les conventions collectives en 1936.

Simultanément, la question de la protection physique des ouvriers gagne en importance. La loi du 2 novembre 1892, crée le corps des inspecteurs du travail et celle du 12 juin 1893 sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels constitue le socle fondateur de la législation sur la sécurité au travail. Au cours des décennies suivantes, les employeurs eux-mêmes se penchent sur le problème, qui est dans l’intérêt du maintien de la force de travail des ouvriers et in fine de la productivité de l’entreprise.

La création de l’Institut National de Sécurité en 1947 consacre l’institutionnalisation des questions d’hygiène et de sécurité au travail dans le contexte de l’après-guerre et de la Reconstruction où l’industrie lourde, notamment la sidérurgie, a un rôle de premier plan aux côtés des charbonnages. Les grèves insurrectionnelles de novembre de 1947 et septembre-octobre 1948 sont particulièrement intenses chez les ouvriers de ce secteur.


L'encadrement institutionnel et législatif de la sécurité au travail

Les mesures prises dans la première moitié du XXe siècle montrent que la prévention des risques est de plus en plus prise en compte.

1906 - Un ministère pour le travail : La Commission permanente internationale de médecine du travail est fondée à Milan. La même année, l'inspection du travail est rattachée au ministère du Travail, nouvellement créé.

1923-1930 – Un service de médecine du travail : René Barthe organise l’un des premiers services de médecine du travail, en associant le corps médical, les ingénieurs et l’assistance sociale.Père de la médecine préventive, il débutera en tant que médecin du travail à l’usine Société d’éclairage de Gennevilliers.

1934 - Le contrôle médical : Il devient obligatoire dans les mines et la métallurgie.

1946 – Des services médicaux dans l’entreprise : Dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), la loi du 11 octobre 1946 impose aux employeurs la création et le financement des services médicaux dans l’entreprise. A la demande du Conseil national de l’Ordre des médecins, la médecine du travail se voit confier uniquement la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail.

1947 – L’INRS fait ses premiers pas : Placée sous l’égide de la Sécurité sociale (CNAM), créée en 1945, l'INS, l’Institut National de Sécurité est d’abord une association loi de 1901, à but non lucratif. En 1968, l’Institut élargit ses activités à la recherche appliquée et devient l’INRS, l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Depuis les années 1980, le transfert des résultats de ses recherches à destination des entreprises et des spécialistes de la prévention est devenu primordial.

1982 – Le CHSCT est créé : Les lois Auroux créent les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), une organisation représentative du personnel, présente dans les établissements d'au moins 50 salariés. Elle est en charge la protection des travailleurs, notamment en matière d'hygiène, de santé et de sécurité. Elle doit aussi participer à l'amélioration des conditions de travail. Depuis le 1er janvier 2020, les missions du CHSCT sont exercées par le comité social et économique (CSE).


Simultanément, la question de la protection physique des ouvriers gagne en importance. La loi du 2 novembre 1892, crée le corps des inspecteurs du travail et celle du 12 juin 1893 sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels constitue le socle fondateur de la législation sur la sécurité au travail. Au cours des décennies suivantes, les employeurs eux-mêmes se penchent sur le problème, qui est dans l’intérêt du maintien de la force de travail des ouvriers et in fine de la productivité de l’entreprise.

La création de l’Institut National de Sécurité en 1947 consacre l’institutionnalisation des questions d’hygiène et de sécurité au travail dans le contexte de l’après-guerre et de la Reconstruction où l’industrie lourde, notamment la sidérurgie, a un rôle de premier plan aux côtés des charbonnages, ce que souligneront les grèves insurrectionnelles de novembre 1947 et septembre-octobre 1948.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le regard du spectateur est dirigé suivant un schéma classique. Les ouvriers sont représentés dans leur environnement de travail tandis que le commentaire insiste sur les dangers de celui-ci, plans généraux et d’ensemble à l’appui.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La prévention des accidents du travail étant le thème exclusif du film, la santé et la médecine en sont absentes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Ecoles, centres d’apprentissage et aciéries.

Communications et événements associés au film

Public

Ecoliers, apprentis, ouvriers et employés des aciéries.

Audience

Descriptif libre

[00’00]

Générique

[00’45]


Les protections pour le laminage

[00’46]

Plan fixe. Une pancarte fixée à un couloir de laminoir met en garde contre le risque de sautage des barres. Plan en plongée et autre plan fixe. Les lingots d’acier sont acheminés et subissent un premier laminage en passant entre deux cylindres. Plan rapproché moyen de trois-quarts dos gauche. Un ouvrier dirige les opérations depuis une cabine. Nouveau plan fixe. Une barre subit le procédé du blooming. Autre plan moyen. D’autres ouvriers dirigent la manœuvre à une passerelle de commande. En voix-off, le commentateur précise que le processus doit pouvoir être suivi « tant à l’avant qu’à l’arrière » de celle-ci. Plan panoramique vertical vers le bas puis vers le haut fait apparaître le rétroviseur (déjà entrevu dans un plan précédent) qui équipe les installations les plus récentes et qui lui permet de s’assurer du maintien de la barre « dans les limites de la table à rouler ». Protégés par les rambardes des passerelles comme le souligne le commentateur, les ouvriers surveillent l’acheminement de la barre vers les différents laminoirs. Il ajoute que les risques d’accident sont diminués par l’utilisation de ponts roulants avec crochets spéciaux, qui réduisent au minimum les travaux manuels pour la manutention des barres.

[02’37]

Plan d’ensemble et plans moyens. Sur d’ancienne installations, les ouvriers « laminaires » sont toujours obligés de se servir de pinces pour engager les barres dans les laminoirs, ce qui les exposent au danger malgré la présence de taquets et d’enceintes. Le commentaire précise que les trains automatiques, où les passages successifs des barres sont mécaniques, suppriment tout risque. Il ajoute qu’un dispositif automatique de sécurité empêche tout rebond de la barre hors de son couloir. Celle apparait en effet retenue par une tige métallique verticale.

Plan panoramique. Deux fils sont complètement laminés par train continu, « dernier mot du progrès ». L’ouvrier ne manœuvre plus qu’une « petite cisaille ». Plan moyen et plan rapproché taille. Des ouvriers travaillent aux fours de réchauffage. Le commentateur indique que les « dispositifs automatiques » comme les trappes, qui réduisent le temps d’exposition au danger, assurent leur protection au même titre que les « équipements individuels de protections » qui préviennent de possibles brûlures. Un ouvrier, équipé comme ses collègues d’une visière lui protégeant les yeux, introduit une barre dans un four à l’aide d’une pince

[04’02]

Plans d’ensembles avec fondu de transition. Des ouvriers introduisent à mains nues des plaques de fer-blanc dans une ligne d’étamage. Les ouvriers qui les récupèrent à la sortie de celle-ci portent des gants qui « les protégeant contre les coulées ». Les vapeurs et buées » sont évacués par les hottes d’aspiration des bacs. Plan moyen et plan rapproché taille. Un ouvrier est allongé pour effectuer un travail de soudure au train continu de laminage à froid. Il porte un masque et des gants qui lui protègent le visage et les mains.

Autre plan moyen. Un ouvrier manœuvre la manivelle de secours d’un treuil de commande électrique du sol mobile d’un four. Il la retire et rabat le clapet permettant le passage du courant. Le commentaire décrit celui-ci comme étant un « dispositif spécial » qui supprime le risque d’un retour de la manivelle lors de son emploi. Plan fixe. Un chariot sur lequel sont entassées des barres est lentement tiré.

[05’24]


Les protections lors du forgeage

[05’24]

Plans d’ensemble dans l’atelier de forgeage. A l’aide d’une pince, un ouvrier amène une pièce à forger au marteau-pilon ou les yeux de l’un de ses collègues. Un troisième, hors-champ à droite, actionne le levier de commande du marteau, le faisant tomber et remonter à plusieurs reprises. Les deux hommes essayent de coordonner leurs gestes. Plans moyens et en plongée. Un ouvrier manœuvre une pince, tandis qu’un autre ouvrier ramasse une pièce chaude avec un outil identique. Plan général puis à nouveau plan moyen de dos. Il la pose sur l’enclume du marteau-pilon pour la forger. Trois autres ouvriers extraient lentement une pièce d’un four avec un treuil tandis que le commentateur précise que le forgeage d’éléments « très longs » nécessite la prise de « précautions spéciales » pour protéger les ouvriers. La pièce est amenée jusqu’à un marteau-pilon où elle est forgée. Plan fixe, plan général et plan moyen. Actionné à l’aide d’un levier de commande par un ouvrier, le marteau s’abat à une cadence régulière. L’impression de poids et de masse est accentuée par la caméra qui suit le mouvement de va-et-vient vertical qui fait prendre sa forme finale à la pièce. La rotation de celle-ci durant l’opération est assurée par une chaine commandée à distance par un ouvrier. Plan d’ensemble. A l’aide de crochets, les ouvriers emmanchent sur la pièce des gaines de tôle pour en ralentir le refroidissement et se protéger d’éventuelles brûlures.

[08’00]

Plan d’ensemble et plan panoramique lent vers la droite. Une grosse pièce est extraite d’un four et amenée à une presse hydraulique sur sa cale à l’aide d’une grue. L’ouvrier manœuvrant celle-ci depuis son pupitre de commande la ramène à sa position initiale. Une chaîne fait se tourner la pièce sur elle-même et deux ouvriers accompagnent le mouvement avec des crochets. Toujours en voix-off, le commentateur précise que « les opérations sont assurées mécaniquement ». Plan moyen. Un ouvrier dirige la manœuvre, seul rôle auquel il est réduit ainsi que le souligne le commentateur, qui ajoute que progrès techniques et amélioration des conditions de travail vont de pair.

Plans moyens. Plusieurs ouvriers dirigent la manœuvre du treuil soutenant la chaîne jusqu’à ce que la pièce soit bien calée. Plan panoramique. Une autre pièce de petite taille est amenée à un marteau-pilon à l’aide d’un treuil par plusieurs ouvriers, tandis que le commentateur indique que la mise au point de nouveaux moyens de protection est permise par la « recherche systématique des causes des accidents survenus ou possibles. Un fois la pièce bien en place, un ouvrier manipule le levier de commande dont le commentateur précise qu’il est muni d’un « dispositif de verrouillage automatique ». Les trois ouvriers maintenant la pièce avec un crochet et celui la faisant tourner sur elle-même en manipulant la chaîne du treuil apparaissent pleinement concentrés dans la coordination de leurs gestes, tout comme le pilonnier qui manipule le levier. En quittant son poste, ce dernier remet en place la cheville de sécurité. Le commentateur conclut son propos en indiquant que les « conséquences fâcheuses » pour les forgerons d’un oubli de celle-ci sont annulées par ce dispositif de verrouillage mentionné précédemment.

[11’20]


Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss