La prévention dans le travail de la scie à ruban (1951)

De Medfilm



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Titre :
La prévention dans le travail de la scie à ruban
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
14 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« L’Institut National de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, présente. Film de Jean Lods, et Natacha Seailles. Images de Joseph Mundviller, assisté de Robert Alliel ; Son de Robert Sanlaville, et Emile Renard. Ce film a été tourné dans les ateliers de l’Institut National du Bois du Moulin Neuf et de la S.N.C.F., et de la Régie Nationale des Usines Renault ; Les établissements Chambon ont également apporté leur concours en prêtant certaines machines. Production ; Les Films du Compas ».

Contenus

Sujet

La protection et la sécurité des ouvriers dans le travail mécanique du bois.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Les sources de dangers de la machine, moyens de protection, le travail de la scie à grumes et les précautions qu'il implique. [source : catalogue CCEP]

Contexte

Les premières politiques de régulation

Les révolutions industrielles de XIXe siècle ont permis à la France de se doter d’une industrie lourde à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. En même temps que la taille des usines s’accroissent les risques auxquels sont exposés les ouvriers qui y travaillent. Dès cette époque, des politiques de régulations sont tentées par les pouvoirs publics. Après la loi Le Chapelier du 17 juin 1791 qui supprimait les corporations, la loi du 22 mars 1841 interdit le travail au-dessous de l’âge de huit ans. La loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats en 1884, puis celle du 13 juillet 1906 institue le repos hebdomadaire. La loi des huit heures est adoptée en 1919 et celle instaurant deux semaines de congés payés et les conventions collectives en 1936.

Simultanément, la question de la protection physique des ouvriers gagne en importance. La loi du 2 novembre 1892, crée le corps des inspecteurs du travail et celle du 12 juin 1893 sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels constitue le socle fondateur de la législation sur la sécurité au travail. Au cours des décennies suivantes, les employeurs eux-mêmes se penchent sur le problème, qui est dans l’intérêt du maintien de la force de travail des ouvriers et in fine de la productivité de l’entreprise.

La création de l’Institut National de Sécurité en 1947 consacre l’institutionnalisation des questions d’hygiène et de sécurité au travail dans le contexte de l’après-guerre et de la Reconstruction où l’industrie lourde, notamment la sidérurgie, a un rôle de premier plan aux côtés des charbonnages. Les grèves insurrectionnelles de novembre de 1947 et septembre-octobre 1948 sont particulièrement intenses chez les ouvriers de ce secteur.


L'encadrement institutionnel et législatif de la sécurité au travail

Les mesures prises dans la première moitié du XXe siècle montrent que la prévention des risques est de plus en plus prise en compte.

1906 - Un ministère pour le travail : La Commission permanente internationale de médecine du travail est fondée à Milan. La même année, l'inspection du travail est rattachée au ministère du Travail, nouvellement créé.

1923-1930 – Un service de médecine du travail : René Barthe organise l’un des premiers services de médecine du travail, en associant le corps médical, les ingénieurs et l’assistance sociale.Père de la médecine préventive, il débutera en tant que médecin du travail à l’usine Société d’éclairage de Gennevilliers.

1934 - Le contrôle médical : Il devient obligatoire dans les mines et la métallurgie.

1946 – Des services médicaux dans l’entreprise : Dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), la loi du 11 octobre 1946 impose aux employeurs la création et le financement des services médicaux dans l’entreprise. A la demande du Conseil national de l’Ordre des médecins, la médecine du travail se voit confier uniquement la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail.

1947 – L’INRS fait ses premiers pas : Placée sous l’égide de la Sécurité sociale (CNAM), créée en 1945, l'INS, l’Institut National de Sécurité est d’abord une association loi de 1901, à but non lucratif. En 1968, l’Institut élargit ses activités à la recherche appliquée et devient l’INRS, l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Depuis les années 1980, le transfert des résultats de ses recherches à destination des entreprises et des spécialistes de la prévention est devenu primordial.

1982 – Le CHSCT est créé : Les lois Auroux créent les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), une organisation représentative du personnel, présente dans les établissements d'au moins 50 salariés. Elle est en charge la protection des travailleurs, notamment en matière d'hygiène, de santé et de sécurité. Elle doit aussi participer à l'amélioration des conditions de travail. Depuis le 1er janvier 2020, les missions du CHSCT sont exercées par le comité social et économique (CSE).

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film peut être divisé en deux parties. La première est centrée sur une scie à ruban dont les parties dangereuses disparaissent sous des équipements de protection au fur et à mesure qu’elles sont mises en évidence. La seconde partie met l’accent sur les lames à utiliser et sur la découpe de troncs de grande dimension.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le film est exclusivement consacré à la prévention des accidents lors de l’utilisation de la scie à ruban. La santé et la médecine en sont totalement absentes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Dans les aciéries.

Communications et événements associés au film

Public

Ouvriers et employés des aciéries.

Audience

Descriptif libre

[00’00]

Générique

[01’14]


La scie à ruban : dangers et protection

[01’15]

Travelling aérien en contre-plongée. L’atelier ne scierie en pleine activité. Le commentateur commence par rappeler qu’une bonne organisation et un bon agencement de l’atelier sont indispensables à la réduction au minimum des risques lors du travail sur machines à bois, notamment les scies à rubans, dont il rappelle l’emploi très général dans « l’atelier d’entretien d’une usine » ou pour la « fabrication dans l’industrie du bois ». Travelling latéral. Le commentateur précise que chacune des machines visibles ici est commande par son propre moteur, ce qui évite l’encombrement de l’atelier, la gêne pour la visibilité et les risques d’accident que constituerait la présence de chaîne et de courroies.

Plan moyen. Un ouvrier découpe une pièce de bois en plusieurs morceaux à la scie à ruban. La caméra s’élève jusqu’à le cadrer en contre-plongée, tandis que le commentateur souligne la nécessité d’un espace suffisant pour assurer la concentration de l’ouvrier sur son travail.

Plan d’ensemble en contre-plongée sur une allée délimitée par un trait blanc épais qui la sépare d’un alignement de machine à bois. Deux ouvriers poussant des chariots chargés de planches de bois croisent l’un de leurs collègues ramenant un chariot vide, tandis que le commentaire indique que les « larges raies blanches bien visibles » libèrent les passages de l’atelier et facilitent la circulation.

[02’44]

Ecran noir de transition. Plan général. Un ouvrier s’approche d’une scie à ruban dont l’absence de protection « fait ressortir les dangers ». Une autre scie avec équipements de protection est visible au second plan. Plan fixe. Les courroies et le moteur de celles-ci sont à l’air libre. La caméra se déplace vers la droite. Ceux de la machine voisine sont protégés par un carter. Plan moyen de trois quarts dos gauche et plan fixe. Un ouvrier procède à un travail de découpe. Rendue « extrêmement fragile » par sa faible largeur et épaisseur, ainsi que par la profondeur de ses dents et les efforts subis, la lame finit par sauter, ce qui peut entraîner un accident. Autres plans fixes. La force centrifuge causée par la grande dimension et vitesse de rotation du volant supérieur projette la lame à travers l’atelier. Un ouvrier arrête la machine. Un « solide feuillard de protection » apparait au-dessus du volant, éliminant le danger. Plan moyen et plan rapproché taille. Un ouvrier met en place une nouvelle lame et tourne un volant de serrage pour en régler la tension, assurant ainsi sa bonne tenue. Ayant vérifié qu’il n’y a aucun blocage, il met en marche la machine.

[03’50]

Plan rapproché poitrine de trois quarts face droite et de profil. Le commentateur indique que l’ouvrier a son visage très près de la lame. Celle-ci est enfermée dans le « boîtier protecteur » qui apparait et dont l’ouverture reste possible pour la changer.

Plan moyen de profil. L’ouvrier se baisse pour ramasser une équerre à bois tombée au sol, s’approchant dangereusement de la lame. Fondu de transition. Tandis que le commentateur souligne la nécessité d’un « encoffrage » et d’une « aspiration des fils », la lame est enfermée dans un autre boîtier protecteur qui est fermé par l’ouvrier, supprimant ainsi le danger.

Nouveau plan fixe. Le « brin ascendant du ruban » constitue un autre risque, surtout lorsque l’ouvrier en approche dangereusement sa main gauche pour appuyer sur le bouton d’arrêt se trouvant à côté. Fondu de transition. La lame disparait là-aussi dans un boîtier de protection, assurant la sécurité de la main de l’ouvrier qui appuie sur le bouton de mise en marche.

Plan fixe. Le volant inférieur tourne à plein régime. Le commentateur observe que celui-ci aussi « une source de danger », ce que souligne le fléchissement des jambes de l’ouvrier, qui s’en approchent dangereusement. Fondu de transition et plan panoramique vertical. Il est caché par un carter, de même que le volant supérieur, pendant que l’ouvrier reprend son travail. Plan rapproché poitrine de dos. Il nettoie un volant « plein et lisse », qui peut aussi supprimer le danger, avant de remettre la machine en route. Plan moyen de face. Après avoir placé une planche à la verticale pour la scier en deux, l’ouvrier en repose l’un des deux tronçons à plat sur la table de travail et y abaisse le guide de lame aussi près que possible, comme le conseille le commentateur. Alternance de plans fixes en plongée et de plans rapprochés poitrine. L’ouvrier, concentré, chantourne une main dans une planche de bois. Le commentateur observe que ce travail de précision est beaucoup moins dangereux que le travail de série avec ses gestes automatiques. « Quelle est habile, belle, la main de l’artisan… » remarque-t-il alors que l’ouvrier examine le résultat de son travail. « … mais voyez comme elle est fragile ». Gros plan. Les rayons X font apparaitre l’intérieur d’une main avec des os et ses vaisseaux.

[05’57]

Plans fixes. Un morceau de bois est scié en deux et un copeau reste coincé dans la fente de la table. Un retrait ave l’ongle du pouce de la main droite est tenté, ce que déconseille le commentateur. Une seconde tentative avec un crayon réussit. Un autre morceau de bois subit une coupe rectiligne dans le sens de la longueur à l’aide d’un guide, ainsi que d’un poussoir pour finir le travail.

Plan moyens et autre plan fixe. L’ouvrier La « partie travaillante » du ruban entre le guide et la table bénéficie elle-aussi d’une protection sous la forme d’une lame de plexiglas la séparant automatiquement des doigts de l’ouvrier qui sectionne des pièces de bois en plusieurs petits tronçons. Une protection identique est réalisée par un volet en « matière pastique transparente » qui se rabat sur la table sitôt la coupe faite.


[07’00]

Ecran noir de transition. Plan fixe et fondus de transition. Trois types de lames sont successivement présentées, chacune destinée à une sorte de bois différent et ayant une denture toujours plus espacée. Plan panoramique et plan fixe. Tendu à l’horizontale entre deux volants, un ruban est passé à l’affûteuse automatique. Le disque redonne à chaque dent sa forme initiale ce qui, précise le commentateur, peut aussi se faire à la main. Autres plans fixes et gros plan de trois quarts dos gauche. Une lame est manuellement avoyée, l’ouvrier tournant à la main de volant qui la fait défiler. Un autre ouvrier enclenche le déroulement vertical d’une lame sur une avoyeuse automatique, à une cadence très rapide. La commentateur précise que seule la régularité de cette opération empêche le ruban de dévier lors du travail.

Plan rapproché taille et gros plan de trois quarts dos gauche. Un autre ouvrier vérifie le maintien du tensionnage de la lame à l’aide d’un réglet, notamment la présence d’un léger bombage « dans le sens de la largeur ». Autre plan moyen. Il contrôle ensuite la rectitude de la lame en posant une règle sur le dos de celle-ci.

[08’32]


La scie à grumes : dangers et protections

[08’32]

Travelling en contre-plongée. Des entassements de grumes illustrent le propos du commentateur sur la responsabilité de la scie à grumes dans les accidents les plus graves, du fait de la grande dimension de la lame, de la et hauteur de sa partie active, ainsi que de sa vitesse. A cela s’ajoute les conditions de travail des ouvriers lors du chargement des grumes. Plan fixes. L’une de celle-ci, posée sur un chariot, est passée à la scie à ruban. Le commentateur précise que les précautions doivent être les mêmes que pour les machine de plus petites dimensions et que le feuillard doit être notamment garni du cuivre. Plan rapproché taille. Deux ouvriers qui surveillent l’opération sont protégés par un « écran mobile » qui se déplace avec le chariot. Plan d’ensemble. Un ouvrier déserre les griffes de fixation de la grume pour la remplacer par une autre. Le commentateur précise que cela ne doit pas se faire à proximité de la lame. Plan fixe. Des grumes sont entassées à l’extérieur.

[09’59]

Plan moyen et plan d’ensemble. Un ouvrier passe devant une scie dont l’écran protège sont passage. Avec l’un de ses collègues, ils chargent une grume à l’aide d’un levier ce qui, précise le commentateur, demande force et agilité. Tandis que les deux ouvriers repassent devant l’écran, il ajoute que la dangerosité de cette opération commande d’être prudent et vigilant. Plan fixe et retour au plan moyen. Après qu’il ait été vérifié l’absence de tout corps étranger par un passage de la main sur l’écorce, la lame est engagée dans la grume. Autres plans d’ensemble. Le commentateur indique que la dangerosité est maximale lorsque c’est n’est pas le cas. Il précise que des carters grillagés, visibles à l’écran, enferment les chaînes du chariot. Plan fixe. La lame arrive au bout de la grume mais elle n’est pas entièrement sortie, afin d’éviter que la partie non sciée ne vienne buter et l’arracher lors du mouvement de retour. Plan moyen et plan fixe. Les deux ouvriers continuent de veiller au bon déroulement de la coupe. Une nouvelle tranche est entamée. Le commentateur ajoute que la mise à l’abri de tout choc de la manette de commande du chariot évite la mise en marche intempestive de celui-ci. Alors que la grume est progressivement débitée, les ouvriers se placent derrière la lame afin de ne pas être exposés.

Retour au plan fixe précédent et autre plan moyen de dos. Le chariot retourne en arrière. Le bon déroulement du travail est attentivement surveillé par le conducteur de la machine qui tourne un volant et est prêt à débrayer s’il survient un incident.

[12’35]

Ecran noir de transition et nouveaux plans d’ensembles. C’est à l’aide d’un pont roulant que s’effectue le chargement d’une grume de grande taille que des ouvriers placent sur un chariot. Alors qu’un ouvrier apporte une lame et la met en place, le commentateur souligne l’importance d’un contrôle fréquent de l’état de la denture ainsi que d’un soin particulier de l’entretien, du fait de la grande vitesse et de la puissance mise en jeu.

Fondu de transition et dernier plan fixe. Le chariot s’avance vers la machine et de débitage de la grume commence. Le commentateur conclut son propos en observant que les mesures et les dispositifs de sécurité prévus sont des assurances contre les accidents et pour un travail productif et précis.

[13’27]


Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss