Pierre Thévenard
Repères biographiques (d'après Anne Raynal)
Médecin et cinéaste français, spécialisé en films biologiques et chirurgicaux. Collabore avec l'Institut Pasteur. Théoricien du cinéma scientifique.
Né à Paris, le 11/09/1901.
Devient docteur en médecine (urologiste).
1934-1936 : Réalise des films chirurgicaux en tant qu'assistant des docteurs Heitz-Boyer et Dechaume.
1940-1941 : Décide, en attendant le retour de sa clientèle dispersée par la guerre, d'utiliser ses compétences en matière de cinéma pour réaliser des films scientifiques.
1941 : Obtient sa carte de réalisateur de films spécialisés, ce qui lui permet d'obtenir de la pellicule, et entre dans une association professionnelle, Les artisans d'art du cinéma.
1942 : Afin de réaliser son premier film : Attention aux vipères, il s'adresse à l'Institut Pasteur pour se procurer les serpents et enregistrer la manière dont le venin de vipère est extrait.
1944-1954 : Demande au musicien André Jolivet de composer la musique de plusieurs de ses films : Les Ultra-sons (1944) La lueur qui s'éteint (1946) ; Le champignon qui tue (1946) ; Le vrai coupable (1951) ; Les aventures d'une mouche bleue (1954).
1945-1946 : Tourne, à la demande de R. Dujarric de la Rivière, un film sur l'amanite phalloïde : Le champignon qui tue.
23/04/1948 : Chargé, par J. Tréfouël, directeur de l'Institut Pasteur, des travaux du laboratoire de cinéma scientifique, nouvellement créé à l'Institut.
1948 : Réalise un film sur L'ultracentrifigeuse pour virus , appareil situé dans le laboratoire de P. Lépine, à l'Institut Pasteur. Ce documentaire fait l'objet d'une note conjointe du cinéaste et du chercheur, à l'Académie des sciences.
1948 : Publie Le cinéma scientifique français , co-écrit avec G. Tassel. Préface de Jean Painlevé.
1948-1966 : Réalise de nombreux films scientifiques destinés à la recherche, à l'enseignement ou au grand public, dont : La question du cancer (1949) ; Radiocinématographie de la métamorphose de la mouche (1956) ; deux films documentaires sur A. Calmette et sur G. Ramon (1962-64).
1952 : Projections de plusieurs des films de P. Thévenard au congrès international de l'Enseignement.
1953-1954: Présente Les aventures d'une mouche bleue , au XIVe congrès du film scientifique et technique, qui fait l'objet d'une publication commune avec P. Lépine. Son film Le champignon qui tue reçoit l'Epi d'or lors d'un festival international, à Rome.
1955 : Publie La radiocinématographie directe en 35 mm appliquée à la recherche, une nouvelle technique cinématographique qu'il a mise au point, à l'Institut Pasteur. Présente deux films au XVIe congrès du film scientifique et technique : Radiologie de l'avaleur de sabre ; Histoire d'une souris.
1956 : Obtient le prix du documentaire au Festival de Venise. Présente : Radiocinématographie de la métamorphose d'une mouche au Xe congrès de l'Association international du cinéma scientifique.
1958 : Tourne pour Vallée (Institut Pasteur), le documentaire : Oiseaux atteints de troubles de l'équilibre. 1961 : Projette, devant les membres de la commission des naturalistes de l'enseignement secondaire, un court métrage sur la locomotion des larves. A la demande de J. Chevé (Institut Pasteur), réalise un film sur les groupes sanguins et les réactions d'incompatibilité. Une version est produite en noir et blanc pour la Radio-Télévision Française.
1962 : Présente : Ne jugeons pas sur l'apparence au 2e congrès intenational de l'enseignement moderne de la biologie et de la géologie.
1963-1964 : Réalise, à la demande de Heim, directeur du Museum d'histoire naturelle (Paris), un film sur Les champignons hallucinogènes du Mexique. Le documentaire est financé par la Fondation Singer-Polignac. A la demande de la Sécurité sociale, tourne un film sur les baies toxiques.
1959-1974 : Elu secrétaire général de l'Institut de cinématographie scientifique (ICS).
1967 : Prend sa retraite de l'Institut Pasteur, mais conserve son activité au sein de l'ICS.
1992 : Décès à Paris.
Publications en collaboration avec : P. Lépine, G. Tassel, J. Tissot.
Références biblio. : - Thévenard (Pierre), Je suis entré à l'Institut Pasteur... , 4 p. dact. (archives Pasteur, Bio.T1). - Raynal (Anne), A propos du Docteur Thévenard, mémoire de maîtrise en information, communication scientifique et technique, UF Cinéma communication et information, université Paris 7, 1993, 84 p.
En 1965, François Porcile écrit à son sujet : "Avec Jean Comandon et Jean Painlevé, Pierre Thévenard est l'une des grandes figures du cinéma scientifique. Mais ses réussites ne sont pas seulement d'ordre scientifique. Il faudrait citer, à côté de Aventures d'une mouche bleue, une étonnante expérience sonore (Lueurs) et un parfait documentaire (Une girafe à Paris). Pierre Thévenard est cependant insatisfait de sa carrière cinématographique : "... si j'exprime le regret que mon oeuvre ne soit pas quantitativement plus étendue, il va de soi que j'exprime aussi qu'elle ne soit pas qualitativement supérieure. Il ne s'agit pas ici de fausse modestie : je n'ignore pas, je l'écris bien simplement, les qualités d'au moins l'un de mes films : Les aventures d'une mouche bleue ; et j'ai effectivement l'impression que ce film avoisine en effet le niveau que je m'étais proposé d'atteindre en entreprenant (Image et son, n°150)" - François Porcile, Défense du court métrage français, Paris, 1965, p. 292.
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