La fin d'une angoisse
Espaces de noms
Plus
- Plus
Actions de la page
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.
Sommaire
Générique principal
« Réalisation : P. Thévenard ; Prises de vues : P. Ancrenaz ; Commentaire : J. Davy ; Musique : M. Despar. Conseiller Technique : Monsieur le Professeur Mollaret »Générique de fin : « Film réalisé par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Ministère du Travail) et le Centre National d’Education Sanitaire, Démographique et Social (Ministère de la Santé Publique et de la Communication) »
Contenus
Thèmes médicaux
- Prévention et contrôle des maladies infectieuses et contagieuses. Prévention des épidémies
- Séméiologie générale. Symptomatologie. Signes et symptômes. Examens. Diagnostic. Propédeutique
- Pathologie des organes locomoteurs. Système squelettique et locomoteur
- Maladies infectieuses et contagieuses, fièvres
Sujet
La poliomyélite
Genre dominant
Résumé
La poliomyélite est une affection qui touche de plus en plus les adultes après avoir surtout concerné les enfants. Ce virus infiniment petit se propage très sournoisement, parfois sans contact, et détruit les cellules des organes où il s’est installé, provoquant leur atrophie complète. La vaccination est le moyen le plus efficace de prévenir son apparition. Le virus est cultivé à partir de cellules prélevées sur le singe. La « digestion » chimique, l’agitation, la centrifugation, la mise en flacon et à l’étuve sont les principales étapes de la préparation de ce vaccin. L’administration de celui-ci se fait suivant un protocole précis et concerne surtout les enfants d’âge scolaire, les plus susceptibles d’être contaminés.
Contexte
Le nom de poliomyélite vient probablement de l’anglais « poliomyelitis », composé en 1878 à partir des deux mots grecs « Polios » (gris blanchâtre) et « Muelos » (moelle), soit « moelle blanchâtre ».
Cette maladie avait déjà été connue dans l’Égypte ancienne puisque les égyptologues anglais en ont reconnu les traces sur un squelette datant de 3 400 avant J.-C. Mais ce n’est qu’à partir du 19e siècle que médecins et scientifiques se sont penchés sur cette affection. Après des quelques observations cliniques en 1795, elle a été vraiment étudiée par l’orthopédiste allemand Jakob Heine en 1840 puis par le pédiatre suédois Karl Oscar Medin au cours d’une épidémie en 1890, d’où son premier nom de « maladie de Heine-Medin ».
De grandes épidémies de poliomyélite sont survenues au 20e siècle, d’abord aux États-Unis entre 1900 et 1930 puis en Europe à partir de cette date. Si elle avait jusque-là touché des enfants, elle s’est alors étendue aux jeunes adultes. Après un second pic durant la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle vague épidémique s’est étendue en différentes régions du globe entre 1945 et 1956, semant une véritable psychose. En France, où la déclaration de la maladie avait été rendue obligatoire depuis 1916, ce sont 1 500 à 2 000 cas qui ont été dénombrés chaque année, avec un pic à 4 000 en 1957.
Le traitement de la poliomyélite s’est donc d’abord fait au moyen du « poumon d’acier », appareil d’assistance respiratoire destiné aux malades les plus atteints. Mais l’évolution dramatique des années 1940 et 1950 a incité les équipes de recherches étudiant cette affection à accélérer leurs travaux. Les trois types de virus de la maladie ont été isolés en 1949 par l’équipe de John F. Enders. Les vaccins eux-mêmes ont été mis au point en 1954 et en 1961 par Pierre Lépine, Jonas Salk et Albert Sabin. C’est à cette époque qu’ont été réalisés les films « La poliomyélite » et « la fin d'une angoisse » suivis, dix ans plus tard, du film « Polio ».
Depuis le début de la vaccination par le vaccin oral Sabin, le nombre de cas a progressivement décru. En France, les derniers décès imputables à la maladie sont survenus en 1979 et le dernier cas a été déclaré en 1992. Au niveau mondial, le nombre de pays d’endémie est passé de 125 en 1988 à trois (Afghanistan, Nigeria et Pakistan) en 2012.
Cf. le podcast sur Apothicast : "La poliomyélite et ses vaccins" par Baptiste Baylac-Paouly (https://apothicast.fr/la-poliomyelite-et-ses-vaccins-avec-baptiste-baylac-paouly-ep-6/)
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Ce film se déroule en trois temps. La maladie, ses caractéristiques et ses conséquences sont d’abord présentées. Puis la préparation du vaccin est précisément décrite. Enfin, l’administration de celui-ci est expliquée en insistant sur l’importance de ce geste. Il s’agit avant tout de rassurer le spectateur face à une affection encore présente et traumatisante à l’époque.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Ce film met surtout en avant la recherche médicale en laboratoire, avec la préparation du vaccin qui occupe toute la partie centrale du film. Néanmoins, la médecine est elle aussi présente à travers la séance de vaccination.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Cinémas publics
Communications et événements associés au film
Public
Grand public
Audience
Descriptif libre
La poliomyélite, une maladie universelle
[00’00]
Le film débute par des illustrations de la poliomyélite. Plan d’ensemble d’un « poumon d’acier » dans lequel une personne est placée, un panorama vertical vers le haut et de dos d’un enfant faisant des exercices avec ses camarades dans une « institution spécialisée ». Plan moyen d’un homme à la jambe gauche paralysée se déplaçant avec une canne. Ce sont trois images symboles de cette terrible maladie.
Insert de la couverture du magazine « Polio-Revue ». Panorama d’une banderole sur un chapiteau où sont exposés des trains miniatures pour soutenir la lutte contre la poliomyélite. Le commentaire rappelle l’ancienneté centenaire de cette maladie et la croyance erronée en sa supposée exclusivité infantile « jusqu’en 1930 ». Insert de coupures de journaux datant de l’année 1957, au cours de laquelle une épidémie a touché toutes les classes d’âge.
Plan américain, plan rapproché et gros plan. Une technicienne de laboratoire place une préparation de « l’ultra-virus » de la poliomyélite dans un microscope électronique, dont le très fort grossissement permet la photographie. Insert de l’image microscopique, identique pour les « trois types » différenciés du virus. Les grains en sont infiniment plus petits que le bacille de la tuberculose qui apparaît en surimpression. Autres images microscopiques d’une cellule progressivement annihilée par le virus.
[02’16]
Les voies de contamination de la poliomyélite
[02’16]
Plan rapproché taille en plongée. Un élève assis à sa table d’écolier écrit dans son cahier. Plan d’ensemble et plan moyen. Des enfants jouent dans la cour d’une école. Ils constituent un petit groupe pouvant favoriser une contamination par voie respiratoire, comme le précise de commentaire. Travelling horizontal, probablement depuis une voiture. Des groupes de passants marchent sur un trottoir et montent dans un autobus. Le commentaire précise qu’ils semblent en bonne santé alors qu’ils peuvent avoir été contaminés par voie digestive et contaminer directement leur entourage. Plan panoramique, plan en plongée et plan d’ensemble. Une rivière s’écoule devant une sortie d’égout dont l’eau sale et probablement contaminée se mélange à l’eau pure. De jeunes garçons et filles se baignant dans un cours d’eau, inconscient du risque de contracter la maladie.
Plan fixe. Une mouche évolue sur un gâteau découpé sur une assiette et y laisse des germes pouvant provoquer une contamination.
Schéma de profil représentant la colonne vertébrale, les côtes et les os du bassin. Zoom sur la colonne qui se sépare en deux parties, dont l’inférieure se met à la verticale. Second zoom, fondu de transition et vue rapprochée en coupe de l’intérieur de la colonne. Venant de la moelle épinière, le virus arrive par un nerf intestinal dans la moelle où il se fixe sur des cellules commandant les mouvements musculaires. Schémas des muscles du bras droit, de la jambe et du membre supérieur droit tendu. Paralysés, leur atrophie est très rapide.
[04’16]
La fabrication du vaccin de la poliomyélite
[04’16]
Plans d’ensemble des bâtiments du laboratoire de Verneuil l’Étang où est préparé le vaccin antipoliomyélitique et dont le commentaire précise que l’accès est impossible pour des raisons de sécurité. Plan d’ensemble en plongée sur l’entrée de l’Institut Pasteur et panorama vertical de la porte d’entrée du « service du Professeur Lépine ».
Plans moyens d’un singe dont la sensibilité au virus est analogue à celle de l’Homme. Gros plans. Les reins gauche et droit sont ablatés car les cellules de ces organes sont les plus réceptives à la poliomyélite. Ils sont déposés dans une boîte de Petri. Plan en plongée et gros plan. Ils sont ensuite découpés dans cette boîte puis « finement triturés ».
Panorama vertical d’un « agitateur électromagnétique ». Après une digestion chimique, les cellules dissociées sont prêtes à être artificiellement cultivées. Gros plans. L’appareil est mis en marche. Le bocal vibre. Une vis est réglée et les cellules sont cédées au « liquide ambiant » par la « pulpe rénale ». Nouveau panorama vertical de l’agitateur posé sur la table à une grosse bouteille en verre posée dans une cuve à glaçons, qui se trouve en dessous de celle-ci. Les cellules y sont entraînées avec le liquide. Gros plan. Les gouttes tombent du tube.
[06’09]
Plan en plongée. Quatre récipients hermétiquement fermés se trouvent dans une centrifugeuse. Celle-ci est mise en route, provoquant la séparation des cellules et du liquide. Plan fixe. De grands flacons de laboratoire fermés par des bouchons sont couchés dans « une étuve à 37°C ». Elles contiennent un « liquide nutritif dans lequel sont dispersées les cellules. Une semaine plus tard, le flacon et délicatement retourné. Gros plan. Les cellules se sont développées en groupes bien visibles « à l’œil nu » sur la paroi de verre. Insert de leur représentation au microscope.
Plan moyen. Des techniciennes de laboratoire sont au travail. L’une d’elles vide un flacon du liquide nutritif qu’il contient pour le remplacer par un liquide d’apparence semblable mais contenant le virus de la poliomyélite. Le col du flacon est consciencieusement passé à la flamme. Plan d’ensemble des « tubes émetteurs de rayons ultraviolets » qui provoquent la stérilisation des flacons étanches. Gros plan. C’est à travers un filtre que passe l’air comprimé utilisé pour transvaser le liquide. Plan en plongée. Le tube de remplissage est passé à la flamme d’un bec bunzen puis introduit dans le flacon. Il est procédé de même pour le bouchon. Plans fixes. Le liquide remplit le bocal. Le tube est retiré et le flacon est bouché puis remis à l’étuve où le virus se développe à nouveau dans le récipient.
Plan moyen. Des techniciennes de laboratoire pompent le liquide par aspiration pour le séparer des cellules. Plan fixe. C’est dans un grand récipient en métal qu’il est recueilli puis à nouveau aspiré vers un bocal hermétique pour une première inactivation au formol. La caméra suit son trajet dans les tuyaux. Gros plan. Le col de ce récipient est hermétiquement fermé par un bouchon. Des gouttes tombent des tuyaux dans le liquide qui est remué en permanence. Le commentaire précise que cette inactivation fait du virus un vaccin en provoquant sa mort par contact avec l’antiseptique sans que cela altère la réaction défensive humaine. Gros plans. Deux étiquettes portant la mention « formol » et « beta propiolactone ».
[08’57]
La préparation du vaccin de la poliomyélite
[08’57]
Panorama vertical d’une batterie de cages à poules. Gros plans. Quelques-uns des « jeunes poulets » qui y sont enfermés. Plan moyen. Deux techniciens de laboratoire sont assis à chaque côté d’une table. Celui de gauche prend l’un après l’autre les poussins contenus dans un bac. Plan rapproché et gros plan. Il injecte le vaccin à chacun d’eux puis les donne à sa collègue qui les peint d’une couleur donnée par groupe de trente avant de les déposer dans un panier métallique. Fondu de transition. Plans rapprochés. Le cœur d’un poussin est ponctionné « trois semaines » après l’injection. Les « quelques centimètres cubes de sang » ainsi prélevés sont placés dans un tube à essai préalablement passé au bec bunzen. Celui-ci est ensuite bouché et remis sur le portoir. Le prélèvement se divisera en « caillots et sérum ». Plans fixes de portoirs grillagés où les tubes sont regroupés par poulet prélevé. Le commentaire précise que leur examen régulier permet de constater l’efficacité ou non du vaccin injecté. Panorama vertical vers le haut d’étagères sur lesquelles sont couchés de grands flacons contenant des cultures de cellules rénales, dans une pièce aérée par un ventilateur de plafond. Elles sont destinées à vérifier le caractère inoffensif du vaccin. Insert d’une image microscopique montrant des cellules intactes, preuve de la parfaite sûreté du vaccin.
Gros plan. C’est dans une ampoule qu’est contenu le « produit définitif » issu du mélange des trois types de virus. Leur présentation se fait « dans deux petites ampoules souvent groupées en boîtes de trois ».
[10’49]
Gros plan. Une injection est faite à un homme, au niveau de la nuque et « sous la peau », assurant ainsi l’innocuité.
Insert d’une animation graphique indiquant l’intervalle nécessaire de trois semaines entre les trois injections successives. Une courbe apparaît progressivement et ne montre une efficacité du vaccin qu’après deux injections. Le commentaire précise que les personnes qui ne sont pas naturellement protégées contre la poliomyélite ne seront immunisées qu’après trois injections. Le dessin de trois ampoules apparaît ensuite en haut à gauche puis est remplacé par celui d’un réfrigérateur domestique, dans lequel celles-ci doivent être conservées s’il n’y a pas d’utilisation immédiate. L’appareil réapparaît entre le premier et le deuxième intervalle, puis entre le deuxième et le troisième, indiquant l’obligation d’une conservation dans ces deux périodes. Les semaines défilent et, « au bout d’un an », une nouvelle vaccination doit intervenir.
[12’04]
Les populations à vacciner contre la poliomyélite
[12’04]
Plan fixe. Un pulvérisateur « fly-tox » en cours d’utilisation illustre « la destruction des mouches ». Plans d’ensemble. L’entrée d’un établissement scolaire est fermée et le bassin d’une piscine est vide. D’après le commentaire, ces mesures de protection sont insuffisantes ou uniquement réactives et il en conclut que la vaccination devrait être générale. Insert d’un graphique en barres qui indique le nombre de cas par classe d’âge pour l’année 1958.
Plan d’ensemble. Des parents se présentent avec leurs enfants à un centre de vaccination. Plans rapprochés. Un jeune homme tient un bébé dans ses bras. À l’intérieur, deux garçons, une jeune femme, une fille et un autre garçon sont successivement vaccinés. Le commentaire indique qu’il ne faut pas négliger les femmes enceintes afin d’assurer l’immunité du futur bébé. Gros plan. Une injection est faite au niveau de la nuque et sous la peau. Insert d’une animation. Trois ampoules apparaissent pour la vaccination initiale, puis une ampoule contenant « un centimètre cube et demi » pour le rappel.
Autres gros plans. Malgré le masque buccal, la concentration se lit sur le visage d’une technicienne en plein travail. Une culture est déposée par un tube d’injection dans un tube à essai et au-dessus d’un bec bunzen, illustration des recherches en cours pour mettre au point un vaccin plus performant. Plans moyens. Un bambin en robe de chambre est assis sur un tapis, une poupée à ses côtés. Il se met debout et marche. L’injection faite par le médecin provoque chez lui une « crise de larmes » vite calmée par sa mère qui le rhabille.
Le film se termine sur un plan d’ensemble et deux gros plans. La mère est assise à table avec son enfant. Avec attendrissement, elle l’observe en train de manger, tandis que le commentaire achève son propos sur l’espoir que le vaccin permettra de vaincre bientôt la poliomyélite comme ont été vaincus « le choléra ou le croup ».
[14’28]
Un générique de fin conclut le film.
[14’48]
Notes complémentaires
Le film évoque le "service du Professeur Lépine" dans le l'Institut Pasteur. Ce chercheur a contribué à la prise en charge de la poliomyélite. Après avoir étudié le mode de transmission du virus et sa résistance dans le milieu extérieur, il travaille sur un vaccin en échangeant fraternellement des informations avec son confrère Jonas Salk, qui travaille sur une souche différente. La généralisation rapide de la vaccination antipoliomyélitique avec le vaccin Lépine, rendue obligatoire en 1964, fait pratiquement disparaître la paralysie infantile en France. (Pasteur.fr)
Références et documents externes
BAZIN Hervé, L’Histoire des vaccinations. Paris : John Libbey Eurotext, coll. Sélection médecine sciences, 2008, 471 p.
PLIKUNE D. (2012) La polio, histoire d’une maladie bientôt éradiquée », La Croix.fr, [en ligne] 14 novembre 2012. Disponible sur : http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/La-polio-histoire-d-une-maladie-bientot-eradiquee-_NG_-2012-11-14-875976 Groupe de Liaison et d’Information Post-Polio. Poliomyélite, un peu d’histoire. [en ligne]. Disponible sur : http://www.polio-france.org/poliomyelite/un-peu-dhistoire/
Groupe de Liaison et d’Information Post-Polio. Poliomyélite, d’où vient ce mot. [en ligne]. Disponible sur : http://www.polio-france.org/poliomyelite/dou-vient-ce-mot/
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss