Hygiène de l’oreille (1958)

De Medfilm



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Titre :
Hygiène de l’oreille
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
14 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Les Productions Cinématographiques Inter-Continentales présentent

Hygiène de l'Oreille

Conseiller Pédagogique Henri Nozet

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Film de prévention contre la surdité qui s'appuie sur des explications relatives à l'anatomie et à la physiologie de l'audition.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Comment se produit le son. Le phénomène de la vibration sonore. Schéma de l'oreille : oreille externe, oreille interne, oreille moyenne. Transmission des sons jusqu'au nerf auditif. Les causes de la surdité. Détection des défauts de l'audition : correction. Hygiène de l'audition.

Contexte

Histoire de la physiologie de l'audition
Selon Claude Perrault (1613-1688), l'un des premiers à s'intéresser à l'anatomie microscopique, c'est dans la lame spirale que se produit l'excitation des nerfs par les vibrations. Depuis les travaux de Gabriele Falloppio (1523-1532), on connaît les deux cavités de l'oreille interne : le labyrinthe et le limaçon. Alfonso de Corti (1821-1876) a étudié l'organe qui porte désormais son nom et en a fait une description anatomique très précise en 1851 dans "Recherches sur l'organe de l'ouïe des mammifères". Georg von Békésy (1899-1972, prix Nobel de médecine en 1961) a montré que la membrane basilaire ne peut pas vibrer par résonance mais uniquement de façon passive, sous l'influence des mouvements liquidiens, car elle n'est pas tendue.

Les personnes sourdes dans la société
Dans le chapitre IV de son Histoire des maladies de l'oreille, du nez et de la gorge publiée en 1980 par les Éditions Roger Dacosta (Paris), les professeurs d'ORL Yves Guerrier et Pierre Mounier-Kuhn insistent sur la solitude sociale qu'endure la personne sourde du fait de la spécificité de son handicap :Il n'est pas de destin plus pitoyable que celui de l'enfant sourd. À la différence de l'enfant aveugle − dont le sort n'est déjà pas très enviable, mais qui est "en prise directe" sur la vie quotidienne par la parole de ses parents, de ses frères et sœurs, de son entourage − l'enfant sourd voit mais n'entend pas ce qui se dit autour de lui. Il ne "comprend" pas les actions et les réactions du monde environnant, le pourquoi ni le comment.(...) Nous avons beau nous boucher les oreilles, nous ne pouvons imaginer ce qu'est le désert où évolue l'enfant né sourd, l'océan de silence où il devra vivre. Ceux d'entre nous qui tentent cette expérience ne perdent pas du même coup tout l'acquit sonore qu'ils ont accumulé au fil des ans. Ils savent qu'un sourire accompagne des paroles aimables, qu'un téléphone est décroché et porté à l'oreille parce qu'une sonnerie a retenti, qu'une suite d'informations justifie l'apparition d'un personnage sur l'écran de télévision, qu'un appel venu d'ailleurs réunit toute la famille autour de la table du repas... Cela, l'enfant sourd, peut-être, ne le saura jamais et ces quelques exemples suffisent à donner les dimensions et de l'ignorance et de l'isolement qui vont être son triste lot et d'où il ne pourra pas s'évader sans une aide extérieure puissante et prolongée. L'aveugle est gai et souriant. Il recherche la compagnie. Le sourd est maussade et hypocondriaque, volontiers qualifié de caractériel, comme on dit aujourd'hui. Il fuit les autres. Cette antinomie résulte du simple fait, méconnu ou ignoré de la plupart, que le sens primordial de l'Homme est l'ouïe et non pas la vue. Car l'Homme est le seul être sur notre planète à posséder le langage, notre essentiel privilège et notre incommensurable supériorité sur tous les êtres vivants. Et le langage n'a de raison d'être que s'il est entendu, suscitant réponse et dialogue."Honneur des Hommes, Saint Langage". En ces quelques mots, Paul Valéry a résumé toute l'inexprimable absence que doit subir l'enfant sourd.

Les voies de prise en charge
Au Congrès de Milan sur "l'amélioration du sort des sourds-muets" (6-11 septembre 1880), qui réunit des spécialistes de l'enseignement aux personnes sourdes et malentendantes, deux grands principes sont affirmés :
1. La Convention, considérant l'incontestable supériorité de l'articulation sur les signes pour rendre le sourd-muet à la société et lui donner une connaissance plus complète de la langue, déclare que la méthode orale doit être préférée à celle des signes dans l'éducation et l'instruction des sourds-muets.
2. La Convention, considérant que l'usage simultané de l'articulation et des signes a l'inconvénient de nuire à l'articulation, à la lecture labiale et à la précision des idées, déclare que la méthode purement orale doit être préférée. (…)Les participants aux Congrès étant majoritairement français et italiens, ces principes sont très suivis dans les deux pays. En France, ils n'aboutissent pas à une interdiction officielle de la langue des signes française (LSF), mais dans les faits, la LSF est bannie des établissements d'enseignements pour enfants sourds. À l'époque où ce film est produit, cette situation persiste.
Les années 1950 marquent l'arrivée d'améliorations dans le domaine de l’appareillage des personnes sourdes. En 1952, la première prothèse auditive, pouvant être portée directement sur l’oreille (le contour d’oreille), est créée. En 1954 apparaissent les lunettes auditives. D'autres innovations, comme l’invention du transistor, améliorent considérablement les appareils auditifs, et les rendent plus compacts, avec une meilleure amplification. Des avancées sont faites également dans le domaine de l’implant, puisqu’en 1957, on assiste à la toute première conception de l’implant cochléaire sur un patient atteint d’une cophose bilatérale, et ce, en France, par Charles Eyriès et André Djourno. A cette époque, il s'agit encore d'un prototype.

Depuis l'industrialisation, notre environnement est analysé comme de plus en plus bruyant (en moyenne 50 dB quotidiennement, 80 dB pour la circulation). En plus de la fatigue qu'il entraîne, il expose à des risques : lésions auditives liées aux loisirs auditifs...

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

L'un des enjeux de ce film consiste à rendre perceptibles des phénomènes et des parties du corps humain naturellement invisibles ou cachés. Pour faire comprendre la nature vibratoire du son, il convertit en supports pédagogiques des objets et phénomènes empruntés à la vie courante : des instruments de musique (piano et violon), la vibration d'une plaque de tôle, le haut-parleur d'un transistor. À remarquer que le piano est régulièrement employé dans les films et les cours (notamment dans la formation des orthophonistes) qui expliquent la nature vibratoire des sons, le fonctionnement de la cochlée (oreille interne) et celui des implants cochléaires. Voir par exemple Sortir du silence à (14:25).
D'autre part, pour permettre aux spectateurs de mieux comprendre l'anatomie et la physiologie de l'oreille moyenne et de l'oreille interne, le film fait appel à une maquette de l'oreille avec éléments en plastique (osselets, oreille interne sommairement représentée par un disque en plastique sombre) et à de véritables osselets issus de la dissection d'un corps humain. Grâce aux caractéristiques techniques du matériau cinématographique, la représentation de la maquette est "augmentée" par l'ajout d'une animation : le contour des structures est brièvement mis en surbrillance au moment où elles sont nommées, leur nom apparaît en capitales d'imprimerie, une flèche indique dans quel sens se prolonge la trompe d'Eustache (qu'on ne voit pas entièrement à l'écran), des arcs de cercle montrent comment le son arrive à l'oreille, etc.
Le film revient sur cette maquette quand il est nécessaire de donner une explication complémentaire sur un dysfonctionnement ou une pathologie qui atteint l'oreille. Son souci de se mettre à la portée du public scolaire l'entraîne à des explications approximatives et l'omission répétée des termes techniques appropriés comme cochlée et otospongiose.
De petites saynètes de la vie quotidienne (trois femmes dans une cuisine, circulation animée dans une rue, travaux de la ferme, etc.) viennent incarner le discours sur le vécu social du handicap.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les explications du début du film concernant l'anatomie et la physiologie de l'oreille forment une base de connaissances à partir de laquelle l'étiologie de trois types de surdité est évoquée : bouchon de cérumen ou otospongiose provoquant une surdité de transmission ; traumatisme sonore à l'origine d'une surdité de perception. La question de la surdité est moins présentée en termes de santé/pathologie qu'en termes de normalité/exclusion de la société. Les personnes sourdes sont un danger pour elles-mêmes et pour autrui. Les prothèses auditives (encore volumineuses et sommaires à l'époque) sont la seule solution présentée, il n'est pas question de faciliter l'accès à la communication et au langage. Le film rappelle enfin que l'isolement des personnes sourdes se produit même au sein de leur cercle familial et amical très proche.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Établissements scolaires.

Communications et événements associés au film

Public

Écoliers de fin d'école primaire, collégiens.

Audience

Descriptif libre

La nature vibratoire du son
Plan sur un homme qui joue du piano avec passion. Le travelling avant donne l’impression de plonger dans le champ. Lorsque la lumière s’éteint, ce sont uniquement les notes joués qui sollicitent l'attention. Un commentaire explique comment ces sons sont produits A l'image le piano a le couvercle ouvert si bien que nous pouvons voir dans le coffre l'action des petits marteaux feutrés qui frappent ses cordes métalliques à mesure que le pianiste frappe ses touches. Une main pose une boîte sur les cordes qui se met à tressauter. Le narrateur en déduit que " les sons résultent [...] de la vibration de certains corps".
Gros plan sur un violon. Pour renforcer la démonstration, une main place une petite bande de papier sur l'une de ses cordes. Lorsque l'archet les frotte, le morceau de papier se met à bouger. Du sable fin est répandu sur la surface d'un plateau circulaire placé au-dessus de la membrane d'un haut parleur. "Ce sont les vibrations de l’air au voisinage du haut parleur qui provoquent les mouvements des grains de sable." Int. jour : Une fillette couchée dans son lit est réveillée par le son d'un réveiol qui vient de se déclencher. "De la même manière, les sons atteignent notre oreille dont certaines parties vont à leur tour vibrer, comme le faisaient les grains de sable."
L'explication des phénomènes scientifiques est ancrée dans des objets et des situations de la vie quotidienne. (03:18)

Anatomie et physiologie de l’oreille
Gros plan sur le pavillon d'une oreille humaine. Zoom qui donne l'impression de pouvoir entrer dans le conduit auditif externe (simplement appelé conduit auditif). Explication par le commentaire du rôle des poils à l'entrée du conduit auditif externe et de celui des glandes qui sécrètent le cérumen. (03:19)
Comme la structure de l'oreille moyenne et de l'oreille interne est impossible à observer sans techniques complexes et/ou partiellement invasives (dont certaines n'existent pas encore à l'époque où ce film est réalisé), elle est représentée par une maquette dont certains éléments sont manifestement en plastique (osselets, cochlée). Une animation surimposée à l'image de cette maquette intervient par des ajouts de cartons et de flèches. (03:44) L’oreille externe est séparée de l’oreille moyenne par à une membrane appelée tympan. L’oreille moyenne est décrite comme une cavité remplie d’air renfermant une chaîne d’osselets reliant le tympan à une autre membrane qui sépare l’oreille moyenne de l’oreille interne.
Plan sur de véritables osselets prélevés sur une oreille humaine et placés sur un fond noir. A mesure qu'ils sont nommés par le commentaire, ils sont désignés à l'image par une une baguette qui entre dans le champ. Le marteau "s’appuie sur le tympan", le marteau "frappe sur l’enclume", l’étrier "s’appuie sur la membrane" de l’oreille interne (appelée fenêtre ovale). Un second plan montrant les osselets dans une orientation différente permet de mieux visualiser leur forme en trois dimensions.
Retour à la maquette dans son ensemble pour situer les osselets au sein de l'oreille moyenne et l'un par rapport à l'autre. La description de l'oreille interne est très simplifiée aussi bien par le commentaire que par le schéma. Ainsi, la cochlée n'est même pas nommée, elle est représentée par un petit disque noir au lieu de la forme en escargot habituelle (qui correspond à la réalité anatomique) et seul un canal semi-circulaire est représenté alors qu’il y en a trois. Cette simplification dénote une volonté de rendre cette partie du film plus accessible à des écoliers, il s'ensuit que l’explication du fonctionnement de la cochlée qui suit manque de rigueur. (05:24)
Description de la réception auditive (point de vue physiologique). Les sons à portée de l'écoute sont représentés par des arcs de cercle concentriques qui se dirigent vers le tympan. "Lorsque des sons parviennent à notre oreille, le pavillon les rassemble et l’air du conduit auditif se met à vibrer. Ces vibrations excitent le tympan." Zoom sur l'oreille externe et l’oreille moyenne représentées dans la maquette. Le tympan est en surbrillance : "Cette membrane vibre à son tour, comme le faisaient les grains de sable placés au voisinage du haut parleur." Nouvelle citation du plan dispositif correspondant. Zoom dans la maquette sur l'oreille moyenne et la cochlée : "La chaîne des osselets transmet les vibrations du tympan jusqu’à la membrane fermant l’oreille interne." La caméra resserre sur l'oreille interne. "Cette membrane communique ces mouvements aux liquides contenus dans l'oreille interne. Les vibrations de ce liquide agissent sur les terminaisons du nerf acoustique." Ici, l'animation montre que les terminaisons du nerf auditif vibrent également, ce qui ne correspond pas du tout à la réalité. En effet, les mouvements liquides qui se produisent réellement à l'intérieur de la cochlée sont transformés en impulsions électriques par les cellules ciliées également situées à l'intérieur de la cochlée. En supprimant toute mention de la cochlée pour simplifier son exposé, le film donne une explication approximative du phénomène acoustique. Or les connaissances en physiologie de l'époque (voir paragraphe Contexte) auraient permis d'en fournir une version plus juste, tout en restant à la portée du public scolaire auquel ce film est destiné. La dernière phrase de cette séquence correspond mieux à la réalité : "[Le nerf auditif] transmet ces excitations jusqu'au cerveau qui les transforme en sensations auditives." (06:13)

La surdité au quotidien, causes et remédiation
Deux femmes jeunes et une femme plus âgée sont assises à une table. Elles cousent et tricotent. L'une des deux jeunes femmes explique un point de tricot à l'autre. La femme plus âgée reste silencieuse et concentrée sur son ouvrage. Elle paraît être dans son monde. L'orientation de son corps la place symboliquement hors de la sphère d'interaction créée par la conversation des deux jeunes femmes. Une personne venue leur rendre visite se joint à l'échange. La vieille femme se tient très près et en face de son interlocutrice pour pouvoir la comprendre. Il est possible qu'elle compense son déficit auditif en lisant sur les lèvres. Une fois la visiteuse partie, elle fixe d'un air confus les deux jeunes femmes qui continuent de s'adresser exclusivement l'une à l'autre, comme si un mur invisible la séparait d'elles.
Le commentaire explique que les causes de la surdité de cette personne âgée peuvent être très diverses. Nouveau plan sur la maquette représentant l'oreille moyenne et l'oreille interne. L'une des causes possibles serait la "soudure" des osselets entre eux, (c'est-à-dire une otospongiose, mais le terme n'est pas mentionné) qui provoque une surdité de transmission. (07:28)
Ext. jour, dans une rue animée. Le commentaire rappelle que la surdité de "maladie grave", et déplore que les personnes sourdes soient "inadaptées à la vie courante". Elles sont exposées à des dangers quand elles sont dans l'espace publique. Ces menaces sont symbolisées par une circulation dense, des feux tricolores, des personnes qui traversent la route. "Comme les réactions du sourds sont totalement imprévisibles, il peut même devenir un danger pour ses semblables." Cette affirmation permet d'annoncer la séquence suivante : "Il est donc nécessaire de détecter aussitôt que possible les défauts de l'audition."
Un médecin muni d'une lampe frontale introduit un otoscope dans l'oreille d'un petit garçon. Une jeune fille passe un audiogramme. Deux appareils de prothèse auditive et une paire de lunettes auditives sont présentés en gros plan. Le commentaire explique leur fonctionnement : un petit microphone capte les sons extérieurs, ceux-ci sont transmis à un minuscule amplificateur facile à dissimuler, les sons sont transmis à un amplificateur placé derrière le pavillon de l'oreille, les sons atteignent ainsi la cochlée par conduction osseuse. Un "spécialiste" (probablement un audioprothésiste) met en place l'appareil d'une jeune fille et en effectue le réglage. Les piles n'étant pas encore miniaturisées, on note que l'appareil est assez volumineux et que le fil qui le relie à l'amplificateur est très visible. Le commentaire affirme que l'appareil permet à cette jeune fille de recouvrer une audition normale.
Retour sur la maquette de l’oreille. Un liquide y est introduit : il représente le cérumen dans l’oreille. "Si le cérumen obstrue le conduit auditif, [la] transmission [des sons] est rendue difficile et l’audition est très affaiblie." [9:34] La solution préconisée est d’utiliser un "porte-coton" (ou coton-tige) régulièrement afin de nettoyer l’oreille avec précaution sans "léser le tympan". Une main de femme nettoie l'oreille d'une fillette qui grimace un peu. À l'époque où le film est tourné, on ne prend pas encore en compte le fait que l'introduction d'un objet dans le conduit auditif risque de provoquer un bouchon de cérumen et donc d'affecter l'audition.
La même fillette, assise sur une chaise, tousse et se mouche. Le narrateur explique que lorsqu'une personne est enrhumée, ses voies respiratoires supérieures sont infectées par des colonies de microbes pouvant ensuite envahir la trompe d’Eustache. Retour à la maquette pour expliquer qu'il ne faut se moucher qu'une narine à la fois parce que les microbes "peuvent gagner la cavité de l’oreille moyenne et produire une inflammation de la membrane tapissant cette cavité. Cette inflammation s’appelle l’otite." (10:20) Il peut y avoir formation de pus qui risque de percer le tympan. On voit un liquide s'écouler du tympan perforé vers l'extérieur du conduit auditif externe. "Des otites répétées peuvent être à l’origine d’une surdité lourde de conséquences." Une femme incite la fillette à placer son visage au-dessus d'un inhalateur pour "désinfecter les voies respiratoires". Un retour à la maquette permet d'expliquer comment une otite risque de se transformer en méningite, "une maladie très grave", si l’inflammation gagne les cavités de l'os temporal situées au voisinage de l’oreille moyenne. (11:10)

Risques encourus par l'oreille à l'époque moderne
Trois situations différentes évoquent des dangers auxquels l'oreille peut être soumise. Première situation : des ouvriers travaillant à l'usine. Ils s'exposent à la "surdité des chaudronniers", laquelle résulte "d’un séjour prolongé dans un atelier où l'intensité du bruit est trop élevée." Mais aucun moyen de protection n'est évoquée pour l'éviter, aucun des ouvriers montrés à l'image ne porte de casque anti-bruit. Seconde situation : des soldats effectuent des tirs au canon. Une déflagration trop violente pourrait leur crever le tympan mais là encore, rien n'est dit sur une éventuelle prévention de ces accidents. Dernière situation exposée : une jeune femme fait des plongeons artistiques. Le commentaire évoque le danger à se retrouver à une trop grande profondeur sous l'eau.
Une scène de travail à la ferme est présentée tour à tour avec et sans le son pour faire comprendre les dangers qui menacent les personnes sourdes si elles y étaient impliquées. Scène avec le son : on entend les roues de la charrette qui arrive derrière un ouvrier agricole. Un homme qui fait tomber une botte de paille de haut (le vrai danger) crie pour avertir du risque. Or un autre homme situé dessous ne réagit pas : c'est lui qui est atteint de surdité. Même scène sans le son : le public, privé de repère auditif, en mesure à présent l'importance. (12:10)
La dernière séquence est consacrée aux "bruits de la ville [dont] la présence constante peut aller jusqu'à troubler notre système nerveux". Une suite de plans très courts en donne des exemples : un avion survole la ville à basse altitude, des bidons de lait s'entrechoquent, un jeune garçon fait exploser un sac en papier gonflé d'air, la musique d'une radio ou d'une fête foraine est diffusée à plein volume, une porte claque, etc. La voix off explique que nombre de ces bruits pourraient être éliminés "si chacun de nous faisait attention au repos de son voisin".
Paysage champêtre traversé par une route étroite où ne passe qu'une voiture. Des enfants jouent à tourner autour d'un arbre et se poursuivent en direction de la caméra. Une petite musique douce se fait entendre en fond sonore. La voix off fait l'apologie des vacances à la campagne : "Si les vacances à la campagne nous semblent tellement bienfaisantes, c'est surtout parce que le calme qui y règne constitue le meilleur des repos." Gros plan sur un électrophone sur lequel est en train de tourner un 33 tours. Dézoom. L'appareil est placé entre un petit garçon assis en tailleur sur un le tapis et un homme assis dans un fauteuil qui lit le journal. une toute petite fille vient s'asseoir sagement près du garçonnet, image idyllique d'une ambiance familiale calme et sereine, associée ici à la vie à la campagne par le commentaire qui précède. La voix off termine en rappelant la fragilité de l'oreille et les infections potentiellement très graves qui peuvent la toucher. "Une hygiène régulière permettra de la garder intacte pendant toute notre vie."

Notes complémentaires

Références et documents externes

Corti, Alphonse : "Recherches sur l'organe de l'ouïe des mammifères", Zeitschrift für wissenschaftliche Zoologie von Siebold und Kölliker, Bd. III, Hft. 1, 1851. (Consulté le 17 juin 2025.)

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Louison Scheyer, Sarah Kemiha, Élisabeth Fuchs