« En général, le patient s’adapte très vite à sa nouvelle existence »
Joel Danet, 28 août 2025
Le sanatorium de Leysin et la prise en charge de la tuberculose dans la première moitié du XXe siècle
Différents documentaires, réalisés en Suisse avant et après la Seconde Guerre mondiale, décrivent l’organisation de la vie des patientes et patients au sein de l'établissement de Leysin. Au programme : cure de soleil, cure de silence, pratique de la culture physique et d’activités renforçant la vie morale et spirituelle (chœurs de malades, bibliothèque, scoutisme). Dans les images, les équipements médicaux modernes clignotent, la vaisselle rutile, les draps scintillent, les corps bronzent. Les commentaires insistent sur les bienfaits d'un séjour qui, favorisant la récollection et la vie en communauté, émancipe du rythme trépidant imposé par la vie moderne. Les repas? "Autour de nappes blanches, de solides amitiés se nouent". La sieste? "On écoute on ne sait quel message intime, une douce résonance a pénétré les âmes". En faisant de la cure au grand air l'occasion d'une expérience intérieure, ces films font écho à la "littérature de sanatorium" (Thomas Mann, Llewelyn Powys, Paul Gadenne..., cf. Les Rencontres d'Aubrac, 1998). La sociabilité jeune et cultivée qu'ils mettent en scène rappelle celle que Roland Barthes exalte dans le cours qu'il a donné en 1977 au Collège de France : "Comment vivre ensemble", en convoquant ses souvenirs de pensionnaire tuberculeux.
En 1948, l'introduction des antibiotiques va significativement réduire le risque de contagion. En Suisse, une nette diminution du nombre de décès liés à la tuberculose s'observe (de 3055 en 1947 à 869 en 1957). Cette avancée médicale a rendu les institutions antituberculeuses obsolètes.
Sur Medfilm :
- Au pays du silence et de la lumière (1935)
- Rythme au soleil (1938)
- Et la vie continue (1949)
Archives Cinémathèque suisse