Tant d'amour (1970)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Tant d'amour
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
10 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Un film du Docteur Max Ploquin / Images : Raymond Grosjean / Son : Georges Meaume / Montage : Anna Ruiz / Mixage : Michel Commo / Réalisation : Pouchka

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Promotion de l'accouchement sans douleur.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film consiste en des scènes familiales autour de la naissance. Premier bain du bébé assisté par ses parents, un accouchement dont témoignent le conjoint et les autres enfants.

Contexte

L'accouchement sans douleur, ASD

La méthode d'accouchement sans douleur, introduite dans les années 50 en France par le Dr. Lamaze, "consistait, par un enseignement approprié donné aux femmes enceintes, à analgésier leurs couches par une action essentiellement psychologique." (Marianne Caron-Leulliez et Jocelyne George, " L'accouchement sans douleur, histoire d'une révolution oubliée" ; éd. de L'Atelier, 2004, p.11). Venu de l'Union soviétique, l'ASD a d'abord été pratiquée dans une clinique appartenant à la CGT, il a également été promu par les cercles chrétiens, protestants aussi bien que catholiques : un discours du pape en 1956 a favorisé sa généralisation en France. Mais cette méthode s'est mal adaptée aux exigences des pouvoirs publics d'être systématiquement pratiquée en établissement hospitalier. "L'Accouchement Sans Douleur, qui repose avant tout sur une relation de confiance entre l'accoucheur et l'accouchée tout au long de la grossesse, est une pratique artisanale qui résiste mal à la division du travail liée à la concentration. La généralisation actuelle de la péridurale s'explique autant par cette évolution que par son indéniable efficacité anesthésiante." (Marianne Caron-Leulliez et Jocelyne George, p. 12). D'après les deux historiennes, M. Caron-Leulliez et J. Georges, l'ASD a pâti d'un relatif oubli dû à la manière dont l'histoire des femmes s'est construite dans la seconde moitié du XXe siècle. La finalité de cette méthode ne coïncidait pas avec les priorités du combat féministe post-68,et à ce titre, ne méritait pas qu'on en fasse mémoire. "L'histoire des femmes, encore relativement récente, est née sous les auspices du militantisme féministe, et les historiennes qui s'y sont engagées ont privilégié dans l'histoire du corps féminin la conquête du droit à la contraception et à l'avortement. De ce fait, jusque dans les années 80, elles ignorèrent l'Accouchement Sans Douleur ou l'évoquèrent rapidement à la lumière des critiques émises contre lui par les féministes d'alors qui y voyaient une façon qu'avaient trouvé les médecins de dompter les femmes plutôt qu'un vrai moyen d'anesthésie." (Marianne Caron-Leulliez et Jocelyne George, p. 13. Elles ajoutent en note que dans le tome V de Georges Duby, Michelle Perrot, Histoire des femmes en Occident, 1991-1992, Françoise Thébaud, qui en est l'auteure, ne "dit rien de l'ASD", elles mentionnent également de Yvonne Knibiehler et Catherine Fouquet, La femme et les médecins, 1983).

L'oeuvre de Max Ploquin

Max Ploquin, médecin gynécologue accoucheur, a débuté sa carrière comme médecin généraliste de 1959 à 1964 à Saint-Denis- de Jouhet. Avec l'aide de sa première épouse Nicole, alors sage-femme, il a incité les femmes enceintes du Boischaut à suivre une préparation théorique et pratique destinée à leur rendre la maîtrise de l'accouchement. Dans les six premiers mois, le couple réalisera une soixantaine d'accouchements, le plus souvent à domicile mais aussi dans la clinique Pasteur, à La Châtre.  Le Dr. Max Ploquin a ensuite exercé à la clinique Montaigne de Châteauroux. Sa devise était : « Accoucher ici comme à la maison ». La liberté de la mère était respectée, comme ses désirs : liberté de mouvement, de choix, de présence et d’accompagnement d’amis et familiers, de mode d’accouchement, d’alimentation, etc. La préparation vise à permettre à la future mère de faire naître en respectant le plus possible la physiologie durant toutes les phases de l’accouchement. Laisser le bébé suivre son propre chemin dont il a une connaissance instinctuelle, une « pré-conscience », en le protégeant de toute intrusion dans son trajet, de toute manipulation, de toutes prises médicamenteuses maternelles intempestives susceptibles de troubler, de perturber son mouvement naturel.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film évolue dans un double registre : le documentaire se mêle à la composition onirique. Le travail de lumière, sophistiqué, et la musique classique dé-réalisent et magnifient l'instant. Pour autant, les scènes sont prises sur le vif et les sons ambiants, même quand ils ne sont pas toujours intelligibles, sont restitués.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Médecine et santé sont absentes des deux tiers du film. La baignoire transparente montrée au début du film, ou le fauteuil sur lequel les femmes s'étendent sont les seules traces d'un accompagnement médical. Ici se manifeste un des aspects de l'idéologie de l'ASD : l'accouchement est d'abord affaire de couple, affaire de famille. Enfin, quand la femme de la seconde séquence accouche, le médecin apparaît, qui fait simple relais.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

lieux de formation ; lieux associatifs

Communications et événements associés au film

Public

Publics de professionnels de la Santé

Audience

Descriptif libre

Le premier bain de bébé

Dans un bel étalonnage où domine le rose et le bleu, plan rapproché sur un bébé baignant dans l'eau d'un bac transparent, soutenu par une main de femme, caressé par l'autre main de celle-ci. Sa voix en off, douce et songeuse : "Tu vas voir ton grand frère, demain. Tu vas faire connaissance avec lui. Plan moyen, une femme nue se tient assise au-dessus du bac où le bébé évolue, en amorce, un homme courbé vers celui-ci, les bras dans l'eau. La lumière caresse les peaux, le fond de l'image est noir, la composition est comme chorégraphiée. Mais pas de musique, simplement les bruits ambiants. "il ressemble à Julien" remarque-t-elle, "Il a un peu la même tête, j'ai l'impression", répond-il. Gros plan sur la tête renversée du bébé, il couine, il est parfaitement à l'aise. Les parents aussi sont détendus. "Il va finir par boire la tasse", rigole le père. Les parents continuent de ronronner pendant que le bébé continue de flotter dans l'eau éclairée. Il toussote, le père dit : "Il a peut-être des glaires..." Observation commune du nouveau-né qui épanouit son corps dans le milieu liquide. Des notes de piano se font entendre, l'image se fige, en même temps qu'apparaît le titre : "Tant d'amour" et la mention : "Un film du Docteur Max Ploquin". (01:54)

L'homme et l'enfant autour de la femme

Raccord piano, visage de profil d'une femme qui se repose, puis visage d'un enfant (une fille d'environ quatre ans) au regard interrogateur. La caméra desserre pour révéler que la femme est étendue dans une baignoire. Auprès d'elle, un homme dont la main caresse son ventre bombé. L'enfant posté de l'autre côté s'oublie dans un regard caméra. Là aussi, fond noir de l'image et lumière douce, rase et focalisée sur la scène. L'enfant pose à son tour la main sur le ventre de la mère qui ne dit rien, le père donne des explications sur ses contractions. Le piano continue, suite de gros plans de visage de l'homme et de la femme qui font des exercices de respiration. La femme est étendue, nue, dans une position d'attente. le mur de la pièce est couvert d'une tapisserie aux motifs arpiens dans des coloris pastels, agréablement relevés par l'ombre qui cerne la scène. La femme tourne sa tête, regarde hors champ : "Viens m'aider à respirer!". elle s'adresse à l'enfant. L'homme à son chevet insiste : "Viens, le bébé va arriver!". Succession de gros plan sur les visages de la petite famille, unie dans la même attente et le même effort pour préparer au mieux l'événement. L'homme reprend les exercices respiratoires, penché sur la femme dans une attitude de recueillement : mieux que du dévouement, de la dévotion. (05:57)

L'accouchement

La musique enfle, les traits de la femme se tendent alors qu'elle regarde vers le hors champ avec fixité. Plan moyen, le médecin apparaît bord cadre gauche, suivi par la sage-femme qui prend place. L'homme vient soutenir la tête de la femme. La femme respire de manière appuyée, le groupe est prêt à intervenir, un travelling nous fait comprendre que la scène était reflétée par un miroir. Plans plus rapides, d'échelles variées, sur la femme dans l'effort. Des mains gantées apparaissent dans le bord cadre, mais c'est elle qui reste au centre de la composition. Son activité et son attitude continuent de déterminer chaque plan. Instructions de la sage-femme en off : "On y va, on y va, on y va... On respire... Et on redémarre." Deux enfants, maintenant, assistent à la scène, faisant face à la femme. Gros plan sur son bassin au moment où la tête du bébé apparaît puis se dégage. "Benjamin, mets-toi un peu de côté !", dit le père à l'un des enfants. Plan serré sur le visage interrogateur de la femme : "Il pousse?" Dézoom pour montrer à nouveau son bassin. Tout le corps du bébé sort, la sage-femme le prend et le tend à la mère. "C'est un garçon! s'exclame-t-elle. Oh, je m'en doutais!". En contreplongée par une caméra rase, son sourire heureux. Sanglot du bébé, gros plan sur son visage baigné d'ombre. Dans le dernier plan, les membres de l'équipe médicale ont disparu : la femme reste avec son conjoint et leurs deux enfants pour un ultime tableau familial dont elle constitue le centre, son bébé étendu sur elle. Générique de fin.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet