Maurice Tubiana

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Médecin, physicien, cancérologue, Maurice Tubiana est l’un des spécialistes mondiaux en radiobiologie, à l’origine de l’utilisation des isotopes radioactifs en biologie et en médecine et le pionnier de l’essor de la radiothérapie en France et en Europe dans les années 1960, comme de la radioprotection. Durant son séjour aux Etats-Unis, il avait en effet compris l’intérêt majeur pour la médecine de se fonder sur la biologie moderne. Maurice Tubiana a couvert un large éventail de recherches fondamentales et cliniques, tant dans le champ de la physique des radiations et de la médecine nucléaire qu’en radiobiologie et radiothérapie. Sur le plan clinique, il a mené des recherches sur l’utilisation des isotopes radioactifs dans le traitement du cancer de la thyroïde et a déterminé précisément les indications de la radiothérapie dans la maladie de Hodgkin et dans les lymphomes non hodgkiniens. Ses recherches fondamentales les plus significatives ont porté sur l’utilisation des isotopes radioactifs pour marquer et suivre les cellules, la durée du cycle cellulaire dans les tumeurs solides humaines et les mécanismes de prolifération cellulaire.(notice INSERM).

Né en 1920 à Constantine, il interrompt son externat pour s’engager quand la guerre éclate. Il participe au débarquement de Provence, en 1944. À la chute du Reich, il s’est "choisi un autre ennemi : le cancer."

Après deux à Berkeley, en Californie, un an à New York et une agrégation de physique médicale, il intègre en 1952 l’Institut Gustave Roussy (IGR), à Villejuif. Jusqu’en 1989, il crée et dirige l’école française de radiologie. Grâce à sa mise au point du bétatron avec Frédéric Joliot-Curie, et du premier appareil de télécobalthérapie, ses victoires cliniques le placent au premier rang thérapeutique mondial contre le cancer. Appelé en 1975 à la présidence de la commission cancer, il produit un rapport en 1983 où il réclame l’évaluation systématique de toutes les structures qui dispensent des soins. Avec les Prs Claude Got, Gérard Dubois, François Grémy et Albert Hirsch, il élabore, en 1989, un plan de santé publique (alcoolisme, tabagisme, prévention des maladies graves). Son ennemi numéro un est alors le tabac, coupable de 60 000 morts, le plus grand fléau devant l’alcool. Intervenant sur les plateaux de télévision, il interpelle les candidats aux présidentielles, dénonce les limites des pouvoirs publics, comme dans l’application, à ses yeux, très insuffisante, de la loi Évin, ou dans les décisions sur la vaccination contre le VHB dans les établissements scolaires.

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