L'Europe contre le cancer (1989)
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Sommaire
Générique principal
Génériques de fin :
Remerciement aux ministères de la Santé, de l’Éducation, aux médecins généralistes, aux associations et à la Ligue contre le cancer.
Contenus
Sujet
Présentation de la politique européenne de lutte contre le cancer.
Genre dominant
Résumé
Premier volet de quatre films télévisés produits par la Commission européenne, ce documentaire vise à informer le grand public des messages et modalités de la première politique européenne de lutte contre le cancer. Dans un premier temps, il s’adresse directement aux citoyens européens pour leur annoncer les « dix commandements » qui composent le « Code européen contre le cancer ». Ces messages de prévention promeuvent des changements de comportements individuels pour minimiser le risque de cancer : l’arrêt du tabagisme, la limitation de la consommation d’alcool ou encore l’adoption d’un régime alimentaire sain. De plus, ils attirent l’attention sur la nécessité du diagnostic précoce pour guérir certains cancers. Dans un deuxième temps, le documentaire présente les principaux axes du programme européen de lutte contre le cancer : la recherche, la formation, la prévention et l’information. Des objectifs chiffrés de réduction de la mortalité par cancer au sein de la Communauté européenne sont avancés.
Contexte
En 1985, le Conseil européen de Milan pose les fondations du premier programme de santé publique européen. Sur l’initiative du Premier ministre italien, Bettino Craxi, et du Président de la République française, François Mitterrand, le Conseil européen de Milan conclut à “l’intérêt de lancer un programme d’action européen contre le cancer”, un décès sur quatre dans l’Europe des 12 étant attribué au cancer. Bien que le traité de Rome limite les compétences de la Commission européenne en matière de santé publique, l’institution s’attache à définir un programme de lutte contre le cancer. La Commission se dote d’un Comité scientifique composé de cancérologues réputés comme Umberto Veroni, directeur de l’Institut National des Tumeurs à Milan, et Maurice Tubiana, directeur du centre anticancéreux Gustave Roussy. Le programme de santé publique ainsi élaboré s’intitule L’Europe contre le cancer (1987-1989).
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Oui.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
S’inscrivant dans le projet de construction européenne, ce documentaire présente la lutte contre le cancer comme un ennemi commun à tous les pays européens. C’est ainsi qu’il reprend la représentation antique du cancer comme un crabe, en l’associant au drapeau étoilé sur fond bleu, devenu le symbole de la Communauté européenne en 1986. Le film attire l’attention sur la nécessité d’échanges politiques et de coopérations scientifiques entre les nations européennes pour mettre en œuvre des programmes supranationaux en matière de santé publique.
Tout au long du documentaire, la diversité des pays européens est valorisée. Des institutions médicales et scientifiques de différents pays sont présentées. Les chercheurs interviewés s’expriment dans leur langue nationale. Les transitions entre les séquences sont généralement amenées par des cartes qui font apparaître une géographie européenne du cancer et de ses facteurs de risques. Cela renvoie à des organisations sociales et habitudes culturelles différentes suivant les pays ou les régions, faisant l’objet de valorisation ou de condamnation en fonction de leur incidence sur l’épidémiologie de la maladie.
Cependant, la cible principale du documentaire est le citoyen européen. En effet, les « dix commandements » du « Code européen contre le cancer » visent à la transformation des comportements individuels pour minimiser les risques de cancer. Le citoyen européen est ainsi considéré comme un sujet autonome et rationnel, capable de transformer son mode de vie en fonction d’informations objectives. Les messages livrés par le documentaire s’appuient surtout sur des données et objectifs quantitatifs : si chaque individu adopte les recommandations, le nombre d’Européens tués par année sera réduit de 150'000.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
L’Europe contre le cancer puise assurément dans les registres narratifs historiques de la lutte contre le cancer. En premier lieu, le film est construit autour de métaphores militaires. Succédant aux « fléaux » que sont les maladies infectieuses (en particulier la tuberculose et la syphilis), les cancers sont considérés dès le début du XXe siècle comme le nouveau « péril » pour les sociétés modernes. Dans les pays industrialisés, des médecins réputés s’allient alors avec des philanthropes pour constituer les premiers mouvements de lutte contre le cancer. Dans l’entre-deux-guerres, l’État soutient ces mouvements pour les inscrire dans des politiques nationales qui proclament la « guerre contre le cancer ». Le documentaire reprend ce registre narratif pour l’inscrire au niveau supranational de la construction européenne.
Dans la première moitié du XXe siècle, les politiques de lutte contre le cancer se sont surtout édifiées autour de deux piliers : la mise au point de nouvelles thérapeutiques et les campagnes promouvant le diagnostic précoce. L’idée qu’un cancer détecté suffisamment tôt puisse être guéri faisait alors consensus. Bien que ces deux piliers apparaissent dans le film, ils ne détiennent plus un rôle aussi central dans la politique de lutte contre le cancer. La promotion du diagnostic précoce se cantonne à certains cancers, en particulier ceux du sein et du col de l’utérus. Avec l’affinement des classifications des tumeurs et la multiplication des essais cliniques dans les années 1960, il est établi que de nombreux cancers ne peuvent être guéris, en dépit d’un diagnostic précoce. Le film accorde ainsi une place limitée à la promesse d’une « cure » capable de guérir tous les types de cancer. Seul un programme de radiothérapie est mis en avant, susceptible de permettre de traiter certaines tumeurs de façon plus précise, sans atteindre les cellules saines. Il s’agit là d’un objectif ancien qui oriente le développement des nouvelles thérapeutiques, afin de rompre avec des traitements souvent toxiques, invasifs et mutilants.
Par rapport au paradigme de la lutte contre le cancer prédominant dans la première moitié du XXe siècle, L’Europe contre le cancer témoigne d’une nouveauté : le centrage sur la prévention. Dans les années 1970, les recherches menées par l’épidémiologiste britannique Richard Doll établissent l’existence d’une relation causale entre tabagisme et cancer du poumon. Ces travaux vont remettre à l’agenda de la lutte contre le cancer la prévention et la recherche sur les facteurs de risque. En plus du tabagisme, le documentaire aborde les habitudes alimentaires et l’exposition à des facteurs de risque environnementaux (rayons UV, polluants chimiques, etc.). Les messages de prévention du « Code européen contre le cancer » sont promulgués dans un vocabulaire aux accents religieux. Ainsi, « Dix commandements » sont mis en avant comme autant de devoirs moraux que les individus doivent respecter afin de minimiser les risques de développer un cancer. Une forme de salut est promise à ceux qui adoptent un mode vie sain. La santé est ainsi présentée comme une valeur sacrée sur laquelle le projet de construction européen cherche à s’édifier. Il faut souligner que le registre religieux coïncide avec les valeurs rationalistes de la science, qui renvoient à la présentation de données épidémiologiques et de nouvelles connaissances concernant l’étiologie du cancer.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Grand public, professionnel de la santé
Audience
Descriptif libre
L’Europe en guerre contre le cancer
[00’ 20”]
Dans les premiers instants du film, on voit à l’image, sur un fond d’écran bleu, une carte de l’Europe des douze, graphiquement représentée sous la forme de nuages. Tandis que la carte sort du plan, un rond jaune apparaît et s’élève, se fixant dans le ciel comme un soleil. La couleur du rond vire au noir. Ce changement est souligné par une nappe sonore grave descendante, suggérant une atmosphère inquiétante. Douze étoiles dorées à cinq branches apparaissent à l’image et forment un cercle, fissurant au passage le rond noir, dont les éclats se dispersent et sortent du cadre. Le titre “L’Europe contre le cancer” apparaît à l’image, sous le cercle de douze étoiles d’or sur fond azur qui mord le rond désormais fissuré. La composition d’ensemble représente l’application des idéaux d’unité et de solidarité entre les peuples d’Europe à la lutte contre la pathologie tumorale. Le plan change, des crabes, toujours plus nombreux, avancent en biais sur un fond bleu. Les crustacés sont accompagnés dans leur progression par des notes stridentes empruntant à l’ambiance sonore des films d’horreur. La voix off explicite l’allégorie : “le cancer gagne en Europe”, et représente un quart de la mortalité globale dans la région. En l’absence d’action, prédit la voix off, le taux d’incidence du cancer dans la zone augmentera, frappant un Européen sur trois en l’an 2000. Loin d’être une fatalité, cette progression peut néanmoins être endiguée par la prévention et le développement de nouveaux traitements. Tandis que la voix off poursuit en annonçant que l’Europe a pour cette raison “déclaré la guerre au cancer”, les crabes sont secoués, éjectés du fond bleu, qui se révèle être le drapeau de l’Union européenne. Il flotte au vent ; l’image d’une Europe combative et le lexique guerrier du programme sont rehaussés par une musique triomphaliste.
[01’ 14”]
Lancement du programme l’Europe contre le cancer
[01’ 14”]
Le film retrace ensuite l’histoire politique de la mobilisation de l’Europe dans la lutte contre le cancer en mobilisant des images d’archives télévisuelles. À l’image, on voit les chefs d’État ou de gouvernement des douze pays de la Communauté européenne poser pour la presse à l’occasion du Conseil européen de Milan qui s’est réuni les 28 et 29 juin 1985. La voix off nous apprend que c’est lors de ce sommet que les dirigeants des pays de la Communauté européenne ont lancé le programme l’Europe contre le cancer. Le plan change, on voit le Président de la République française en poste, François Mitterrand, prendre place à une table au centre d’une pièce, aux côtés de ses homologues, sous le crépitement des flashs. Sur la base du mandat donné par le Conseil européen, la Commission européenne réunit dès janvier 1986 un comité scientifique, composé de cancérologues réputés, pour l’assister dans l’élaboration de son programme de lutte contre le cancer, qualifié de “plan de bataille” par la voix off. À l’image on voit à nouveau le cercle de douze étoiles d’or, sur lesquelles se superposent graduellement les photographies desdits cancérologues, suggérant que chacun des douze pays de la Communauté européenne contribue, par leur intermédiaire, à ce pilotage scientifique.
[01’ 45”]
Entretien avec le Professeur Maurice Tubiana
[01’ 45”]
Cadré en plan poitrine, Maurice Tubiana, directeur du centre anticancéreux Gustave Roussy, et président du comité scientifique du programme l’Europe contre le cancer, explique la nécessité et l’intérêt d’un programme de lutte contre le cancer organisé à l’échelle régionale. On devine derrière lui des bustes en plâtres, qui représentent peut-être des personnages célébrés de l’histoire de la médecine occidentale, et confère en tout cas une autorité au discours de Tubiana. Celui-ci définit le caractère impérieux de la lutte contre le cancer par la possibilité d’éviter et de guérir beaucoup plus de cancer. La baisse de la prévalence du cancer et de la mortalité par cancer exige, selon lui, une “prise de conscience” collective des comportements et attitudes permettant de “réduire le risque de cancer”. Tubiana explique enfin que la mobilisation de l’Europe permettra d’augmenter l’impact des programmes d’information et d’éducation à la santé qu’il évoque, sans les nommer.
[02’ 39”]
Objectif du programme l’Europe contre le cancer
[02’ 39”]
Sur un ciel azuré se détache la silhouette d’un crabe. De la droite du plan se trace une ligne rouge, ascendante, sous laquelle apparaissent des dates : 1950, 1988, 2000. À partir du second marqueur temporel, une ligne alternative, faite d’étoiles d’or à cinq branches, se trace, suivant une progression ascendante moins marquée que la ligne rouge. Celle-là représente l’objectif de réduction de la mortalité par cancer que s’est fixé le comité scientifique du programme L’Europe contre le cancer, à savoir une réduction du nombre de décès par cancer dans la Communauté européenne de 15 % à l’horizon 2000.
[02’ 55’’]
Le Code européen contre le cancer
[02’ 55’’]
On voit à l’image, sur un fond d’écran bleu, une carte de l’Europe des douze, de laquelle surgit une tablette en animation. La texture ressemble à de la pierre et ses bords supérieurs sont arrondis, évoquant la figuration traditionnelle des Tables de la loi qui, selon le récit biblique, ont été reçues de Dieu par Moïse, et sur lesquelles était inscrit le Décalogue. Au-dessus de la tablette en pierre apparaît une inscription textuelle : Code européen contre le cancer. Ce code, nous explique la voix off, comprend, à la manière des Dix Commandements, dix “règles simples qui devraient réduire les risques de cancer de chacun d’entre nous”, et permettre d’atteindre l’objectif de réduction de la mortalité du cancer. La “page” du code se tourne, et on voit apparaître, une image fixe d’un homme avec une cigarette à la bouche en incrustation d’image. Au plan suivant, l’image s’anime ; l’homme, désormais en plan poitrine, allume sa cigarette à l’aide d’une allumette. Une rangée d’étoiles en animation apparaît de la gauche du plan, se contracte, pour figurer une expiration, et éteint d’un souffle la cigarette. La voix off commente : “le premier conseil s’adresse aux fumeurs. Arrêtez le plus vite possible et n’enfumez pas les autres”. L’image est à nouveau fixe ; l’homme est comme figé dans son geste, sa cigarette éteinte. Une nouvelle page se tourne, figurée par la tranche en pierre du code européen contre le cancer. Nous voyons une table de bar, les mains d’un homme en chemise, bague à l’annulaire, tenir une bouteille de vin et se verser un verre, le tout pris en plongée. La rangée d’étoiles en animation surgit à nouveau et tapote sur la bouteille ; la main baisse l’angle d’inclinaison de la bouteille, suggérant une baisse, à défaut d’un arrêt du débit et par extension de la consommation des boissons alcoolisées. C’est le deuxième conseil donné au public par la voix off. Le conseil suivant est introduit selon le même motif visuel. La page tournée donne à voir une plage sur laquelle une femme en monokini prend un bain de soleil. La rangée d’étoiles intervient cette fois-ci en plantant un parasol, porteur d’ombre, à côté de la femme, la protégeant d’une exposition excessive aux rayons ultraviolets. Le prochain conseil s’adresse aux travailleurs qui dans le cadre de leur activité professionnelle sont en contact avec des produits cancérigènes : « respectez les consignes professionnelles de sécurité ». À l’image, nous voyons un homme en combinaison de travail blanche remonter un couloir faiblement éclairé. Sur la porte qu’il s’apprête à ouvrir, nous discernons un panneau de signalisation de santé et de sécurité au travail, ici un crabe dans un triangle noir sur fond jaune, le code visuel conventionnellement utilisé pour avertir d’un risque ou d’un danger. La rangée d’étoiles intervient avant qu’il n’ait eu le temps de franchir le pas de la porte sans mettre son masque de protection. Les deux conseils suivants concernent le régime alimentaire. À l’image, nous voyons deux mains de femme, prises en plongée, qui détaillent une salade apportée par la rangée d’étoiles ; la voix off recommande de consommer des fruits et des légumes frais, ainsi que des aliments riches en fibres. En parallèle, elle conseille au public d’ « éviter la consommation d’aliments riches en matière grasse », et plus généralement le surpoids. À l’image, nous voyons une femme contemplant son reflet comme dans un miroir déformant, grossissant, qui retrouve une taille fine sous l’effet des étoiles qui l’encerclent. Le septième conseil donné au public est le message clé des campagnes de lutte de cancer depuis le début du XXe siècle, celui de la détection précoce. Trois plans successifs illustrent différents signaux d’alarme susceptibles d’annoncer un cancer. Ils mettent tous en scène la détection d’une anomalie par un potentiel patient. Inspectant son propre corps, l’un découvre un grain de beauté qui change d’aspect, l’autre une grosseur qui apparaît sous la peau, et un autre encore un saignement anormal. Un gros plan montre l’interphone du « Doctor Hippocrate », auquel viennent sonner les étoiles d’or, soulignant que ces anomalies ne doivent pas être négligées. Une série de plans analogues réitère le conseil pour des troubles persistants comme la toux ou une modification chronique du transit intestinal. Les deux derniers conseils s’adressent aux femmes, et promeuvent, pour l’un, le dépistage par frottis du cancer du col de l’utérus, pour l’autre, l’auto-examen régulier des seins et la réalisation de mammographies à intervalles réguliers après l’âge de cinquante ans. Les deux plans destinés à illustrer ces conseils représentent la complémentarité de la clinique et de l’autosurveillance dans la détection et le dépistage précoce des cancers féminins. À l’image, on voit d’abord une consultation gynécologique, avec une femme allongée, les pieds dans les étriers, dos à la caméra, qui reçoit des conseils de la part d’une femme debout en blouse blanche. Ensuite, une jeune femme, poitrine dénudée réalise une autopalpation de ses seins, face à un miroir, la scène figurant un acte censé être réalisé à domicile.
[05’ 55’’]
Les axes du programme L’Europe contre le cancer
La seconde partie du documentaire aborde les principaux axes du programme l’Europe contre le cancer. La transition d’une partie à l’autre est amenée par le logo associant le drapeau européen à un crabe symbolisant le cancer. Quatre axes définissent la politique européenne de lutte contre le cancer.
La recherche
[05’ 55’’]
Une vue aérienne montre de l’extérieur un centre européen de recherche nucléaire basé aux Pays-Bas. La caméra se déplace à l’intérieur du bâtiment et fait apparaître des équipements technologiques de pointe (bassin de stockage, portes blindées à ouverture automatisée, etc.) que manipulent des spécialistes en combinaison protectrice blanche. Ce programme de recherche vise à mettre au point de nouvelles formes de radiothérapie, en particulier pour le traitement des cancers du cerveau. Dans un extrait d’entretien, le directeur du programme explique que cette technologie « BNCT » (pour Boron Neutron Capture Therapy) permet une irradiation plus profonde de la tumeur qui épargne les cellules saines. Il est prévu que dès 1991 des patients puissent être amenés en ambulance et traités dans ce centre. La voix off souligne que ces progrès technologiques favorisés par la collaboration intra-européenne représentent un « nouvel espoir dans la lutte contre le cancer ».
[07’ 03’’]
La formation
[07’ 03’’]
La transition est amenée par une vue sur la planète ne faisant apparaître que les pays européens (comptant alors douze états membres). Deux centres de formation sont indiqués par une étoile sur la carte, l’un en Italie, l’autre aux Pays-Bas. C’est à Venise qu’est installée l’École européenne d’oncologie. Les images font apparaître une salle de cours dans un bâtiment historique, valorisant la tradition académique italienne. Le second centre est installé à Utrecht, aux Pays-Bas, et organise essentiellement des stages de formation au diagnostic précoce du cancer du sein. On voit une stagiaire réaliser un examen radiologique sur une patiente.
[07’ 52’’]
La prévention
[07’ 52’’]
Une image de foule sur un boulevard citadin suggère les conditions de vie modernes dans les pays européens. La voix off introduit les enjeux de prévention des risques en indiquant que « trois quarts des cancers peuvent être imputés à notre mode de vie, aux conditions de travail et à notre environnement ». La mise en avant des indicateurs quantitatifs se poursuit pour introduire plusieurs facteurs de risque.
C’est tout d’abord le tabagisme qui est présenté. 85 % des cancers du poumon y sont liés. Une carte des pays de la Communauté européenne montre que les régions les plus touchées sont celles où la consommation de tabac était la plus élevée il y a vingt ans (Grande-Bretagne, pays scandinaves et nord de l’Italie). Entre-temps, le tabagisme a diminué dans ces régions pour se concentrer dans les pays du sud de l’Europe, permettant d’anticiper une hausse des cancers dans ces régions. Deux paquets de cigarettes sont montrés à l’écran, dont l’un comprend des messages de mise en garde à l’endroit des risques du tabagisme. Il s’agit d’un paquet destiné au marché irlandais. La Commission européenne préconise une harmonisation des mesures antitabac, notamment sur le modèle irlandais des messages sanitaires inscrits sur les paquets, et sur celui des pays scandinaves qui ont augmenté les taxes sur les cigarettes. Les habitudes alimentaires sont ensuite présentées comme des facteurs de risque. Une carte montre la relation entre consommation d’alcool et développement de cancer. La situation dans les régions occidentales de la France est pointée du doigt : la consommation d’alcool par habitant sur une année y est particulièrement élevée, ce qui s’accompagne d’un nombre record de cancers de l’œsophage. En montrant en plan rapproché une famille en train de manger dans une maison villageoise (le pays n’est pas précisé), le documentaire souligne la nécessité d’étudier de manière plus générale les relations entre cancer et habitudes alimentaires.
Les cancers professionnels sont ensuite abordés. Le documentaire souligne le « rôle central » de la Communauté européenne dans l’identification des agents cancérigènes. L’image d’une cheminée crachant des nuages de fumée prenant la forme d’un crabe focalise l’attention sur les substances chimiques et, dans une moindre mesure, les radiations et autres facteurs environnementaux susceptibles de favoriser les cancers.Le dernier axe de la prévention concerne le dépistage précoce. Afin d’attirer l’attention sur les enjeux d’accès, le film présente une unité de mammographie. Il s’agit d’un programme pilote se déroulant en Belgique dans le but d’être généralisé à l’ensemble des pays européens.
[11’ 02’’]
L’information
[11’ 02’’]
En montrant une image de marathoniens, représentant l’incarnation d’un mode de vie sain, le documentaire souligne l’ignorance de la majorité des Européens. 11 % de la population ignore les risques liés au tabagisme ; 51 % ignore ceux de l’excès d’alcool ; 66 % ne connaît pas les bienfaits d’une alimentation riche en légumes et fruits frais. Une séquence donne à voir le processus d’impression en masse des brochures contenant le Code européen du cancer, écrites dans de nombreuses langues. La voix off souligne la nécessité d’« informer » les Européens des facteurs de risque du cancer. Le film revient sur le niveau politique de la construction européenne : en 1986, à Londres, le Conseil européen a déclaré 1989 « L’année de l’information contre le cancer ». Dans une ambiance sombre et venteuse, la scène finale fait de nouveau apparaître les deux stèles où sont gravés les « Dix commandements » de la lutte contre le cancer. La voix off réitère les ambitions du Code : faire baisser la mortalité par cancer de 15% d’ici à l’an 2000, ce qui permettrait de sauver 150'000 vies d’Européens chaque année. En bas de l’écran surgit un crabe qui s’approche lentement des deux stèles. Dans un crescendo musical, celles-ci se referment brutalement l’une sur l’autre pour écraser le crabe. La voix off se fait de plus en plus grave et proclame que la « guerre contre la maladie, la souffrance et la mort » représente la « plus noble mission de la construction européenne ».
[13'04]
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Lucie Gerber, Nils Graber