Lucien Jame

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Parcours professionnel

Lucien Jame, est né en 1891 dans le Lot. Son père est lieutenant de gendarmerie, sa mère est sans profession. Pendant son adolescence, il présente un intérêt pour la médecine et des aptitudes pour le dessin. Etudes de sciences à Rennes, obtient le S.P.C.N. En 1911, reçu au concours du Service de Santé Militaire de Lyon après une année de service militaire. Nommé le 5 août 1914 Médecin-Auxiliaire de la 10e section d'infirmiers militaires du Xe Corps d'Armée, il reçoit une citation "pour la façon remarquable dont il a assuré l'évacuation des malades et des blessés lors des attaques de mai et juin 1915 à Arras, à Anzin, à St Aubin d'Artois, puis en Argonne du 9 août au 8 septembre 1915."

Après la guerre, il retourne à Lyon, passe en 1919 sa Thèse de doctorat en Médecine intitulée "Contribution à l'étude et à la prophylaxie des maladies vénériennes". Missions à Beyrouth cette même année 1919. Affecté en Algérie, il publie des études cliniques sur les pathologies locales dont "l'infection tuberculeuse en milieu nomade."

Diplômé de l'Institut pasteur, il suit le cours supérieur d'Hygiène de la Faculté de médecine de Paris, celui de Dermato-vénérologie à l'Hôpital Saint-Louis. Devenu Médecin Capitaine en octobre 1929, il est affecté au Laboratoire de recherches bactériologiques et sérologiques de l'Armée à Paris. Médecin Commandant en 1930, il est reçu la même année à l'Agrégation, nommé à la chaire des Maladies et des Epidémies des Armées de l'Ecole d'application au Val-de-Grâce, chef du Service de dermato-vénérologie. Il tente de mettre au point un antigène gonococcique, échec. En 1939, il devient membre du Comité mixte de transfusion sanguine. après des affectations en Afrique du Nord, devient en 1944 Médecin Général Inspecteur, avec la responsabilité d'organiser le Service de santé du Corps expéditionnaire en Italie et celui du débarquement de la Première armée française en Provence le 16 août.

Tous les gouvernements d'après-guerre s'adressent à lui pour les problèmes de prophylaxie et d'hygiène. Missions en ex-Yougoslavie, en Belgique, au Mexique. En 1949, la Croix-Rouge française le nomme dans son Conseil d'Administration.

D'après "Le Médecin Général Inspecteur Lucien Jame (1891-1969)" par Nicolas Dobo et Lucien Jame dans Histoire des sciences médicales, t. XXX, n°3, p. 381.


L'implication de Lucien Jame dans la lutte contre la syphilis dans le cadre militaire

"Le professeur Jame était un homme de science mais aussi un militaire rigoureux qui exigeait obéissance, discipline, et travail de la part de tous ceux qui avaient l'honneur d'être placés sous son autorité. Lors de mon service militaire au Val-de-Grâce, nous nous sommes relayés auprès de jeunes soldats atteints de syphilis, maladie que l'on considérait à l'époque comme incurable. Certains tentaient de se suicider, d'autres tombaient dans une dépression sévère. En leur insufflant notre confiance dans la thérapeutique, nous leur avons donné l'espoir. A Toulouse où je le retrouve le 12 juin 1940, il tenta malgré les difficultés d'assurer, tant bien que mal, la continuité des soins et de la prévention. il me confia la charge d'un hôpital complémentaire qui hébergeait 180 vénériens de toutes nationalités. J'appliquais, là encore avec succès, ses méthodes de traitement et d'organisation. (...) Dès la fin de la guerre, j'ai eu le dernier entretien émouvant avec lui au Val-de-Grâce. Nommé Médecin Général Inspecteur, il m'a dit ces quelques mots : 'Mon Lieutenant! Comme je regrette le temps où nous étions passionnés pour la vénérologie, à présent, je ne m'occupe que d'administration.'"

A propos de son implication dans la production du cinéma médical : "Novateur, il utilisa le cinéma, alors moyen de communication moderne, pour renforcer la prophylaxie anti-vénérienne. Il réalisa un film qui restera longtemps après la guerre l'unique moyen de prévention de ce type dans les armées. En 1952, son fils le présentera encore à bord du Pasteur, aux troupes embarquées pour l'Indochine."

D'après un discours de Nicolas Dobo auprès du Comité de lecture du 16 décembre 1995 de la Société française d'Histoire de la médecine. Nicolas Dobo, médecin dans l'armée française, a écritJ'étais le médecin de cent mille berbères (1964) et une biographie de Bichat (1989).

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