Henri Grivois

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Henri Grivois, psychiatre et psychanalyste né à Paris en 1933, a dirigé les urgences psychiatriques de l'Hôtel-Dieu durant près de vingt ans. Enseignant et expert auprès des tribunaux, il a publié de nombreux articles scientifiques. Parmi les ouvrages dont il est l'auteur : La Psychiatrie des urgences (1978), Le Fou et le Mouvement du monde (1995), Parler avec les fous (2007).

Dans son ouvrage "Grandeur de la folie", paru en 2012, le Dr. Henri Grivois, référent scientifique dans Les pièges de l'urgence, revient sur la naissance de "la garde psychiatrique" en hôpital. "Aux Etats-Unis, depuis belle lurette, les psychiatres étaient présents aux urgences. Ainsi, l'organisation à l'Hôtel-Dieu dut-elle beaucoup à Lise Cousineau que j'allais épouser. Elle avait travaillé au New York Metropolitan Hospital, situé en bordure de Harlem (...) A l'Hôtel-Dieu, au kilomètre 0 de la France, le nombre des urgences, le recrutement médico-judiciaire, et la salle Cusco de la Préfecture de police rendaient indispensable une présence psychiatrique. Sur l'île de la Cité, l'Hôtel-Dieu est à portée de voix de voix de Notre Dame, du Palais de Justice et la Préfecture de police. Il accueille des hommes et des femmes en détresse. Son recrutement national et international et son pôle médico-légal faisaient échapper en outre à toute sectorisation. Une présence psychiatrique vingt-quatre heures sur vingt-quatre à peine mise en place, d'autres hôpitaux réclamèrent un psychiatre de garde. En 1974, la crise pétrolière ralentit ces créations. En 1978, Les pièges de l'urgence, film d'Eric Duvivier tourné aux urgences de l'Hôtel-Dieu, fut diffusé auprès des psychiatres et des médecins. En collaboration avec ses confrères, le psychiatre y avait souvent un rôle majeur. La violence, la confusion et le silence de certains patients cachaient parfois une urgence médicale, hypoglycémie, intoxication par oxyde de carbone, accident vasculaire cérébral. Le psychiatre évitait les transferts et les hospitalisations inutiles. Le temps qu'il passait auprès des patients permettait au médecin de se consacrer aux urgences vitales. (...) La psychiatrie à l'hôpital général est un acquis définitif. Je me réjouis de la présence des psychiatres mais cependant avec quelques réserves. Médecins et chirurgiens assumaient jadis le mal de vivre de leurs malades.Ils adressent désormais aux psychiatres des malades déprimés ou angoissés. Plus qu'un avis ou des conseils, certains réclament aussi d'être déchargés de ceux qu'ils supportent mal. Est-ce vraiment un progrès ?" (Henri Grivois, Grandeur de la folie, Paris, 2012)

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