Le gâteau olympique (1968)
Le gâteau olympique
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Title | Le gâteau olympique |
Series | La mini-cuisine |
Year of production | 1968 |
Country of production | France |
Director(s) | Serge Friedman |
Duration | 11 minutes |
Format | Parlant - Noir et blanc - 8 mm |
Original language(s) | French |
Production companies | ORTF |
Archive holder(s) | INA |
Main credits
Content
Theme
Main genre
Synopsis
Context
Structuring elements of the film
- Reporting footage : No.
- Set footage : Yes.
- Archival footage : No.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : No.
- Host : No.
- Voice-over : No.
- Interview : No.
- Music and sound effects : No.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
How are health and medicine portrayed?
La mini-cuisine se caractérise également par l’utilisation de produits industriels dans les recettes : mayonnaise en tube, crabe en boîte, pâte feuilletée sous vide. L’émission s’inscrit dans la modernité de la société de consommation qui bat son plein dans les années 1960. La consommation de produits transformés – conserves, bocaux, …, explose en effet à ce moment, notamment grâce à la multiplication des supermarchés sur tout le territoire. Ces aliments tout prêts sont présentés dans l’émission comme un moyen de rendre la cuisine plus accessible, et surtout plus simple, afin de toucher le public des enfants.
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
National
Description
L’émission s’ouvre sur un gros plan montrant des bananes posées sur le plan de travail. S’ensuit un plan large faisant apparaître toute la cuisine dans laquelle se trouve Michel Oliver entouré de deux garçons. Il prend les bananes en main et les utilise pour imiter une descente à ski. Cette petite mise en scène lui permet d’annoncer la recette du jour : le « gâteau olympique ». Il présente tout de suite les ingrédients pour le réaliser : une plaque de beurre, zeste de citron, 3 œufs, 1 tasse et demie de farine, 1 tasse de sucre, sans prendre le temps de présenter les deux enfants présents à ses côtés.
*00:27 – 02:19 Zester le citron et casser les œufs : des opérations délicates
Michel Oliver lance la préparation de la recette, comme à son habitude, par une petite phrase d’encouragement qu’il adresse aux deux garçons : « Alors on y va ! ». Il commence par faire fondre le beurre dans une casserole placée sur la gazinière. Il confie la tâche de zester le citron à Bruno. L’usage du zoom et du gros plan sur ses mains qui râpent le citron dans un saladier révèle l’importance du geste technique pour la recette. S’en suit un gros plan sur le visage très concentré du petit garçon. Stéphane se voit confier la tâche « cruciale » de casser les œufs et de séparer les blancs des jaunes. Tout en montrant l’exercice délicat en gros plan, on entend Michel Oliver qui lance des cris d’inquiétude lorsque le garçon manque de rater l’opération. Le chef ne peut s’empêcher de faire une remarque : « on a frôlé la chute, là, tu t’es rattrapé sur un bâton ». Cette image de la chute à ski file en fait la métaphore du ski commencée en début d’émission. Le chef semble se plaindre de l’attitude un peu mollasse des garçons. Il rappelle à l’ordre Bruno qui ne travaille pas assez vite selon lui : « allons, Bruno, du nerf, un peu ! ». Alors que Stéphane faillit avec le deuxième œuf, Michel Oliver rattrape la situation de façon pédagogique, en expliquant qu’il est nécessaire d’enlever les résidus de jaune dans les blancs pour que les blancs puissent monter en neige. Sur le ton de la plaisanterie, il met Stéphane sous pression pour le dernier œuf afin de l’encourager : « je veux que le troisième, ce soit l’œuf du siècle ! ». Cette technique d’encouragement, qui associe le succès de l’exercice au mérite qu’accorde la personne commanditaire, porte ses fruits. Stéphane est donc largement félicité.
*02:20 – 03:22 La tasse, mesure adaptée aux enfants
La séquence suivante est annoncée par la remarque du chef : « Bon, allez, on continue » et se traduit visuellement par une coupe franche. Prochaine étape : Michel Oliver demande aux enfants de mesurer, à l’aide d’un verre, une tasse de sucre et une tasse et demie de farine. Cette instruction semble un peu confuse car elle mélange deux instruments de mesure différents, pourtant, les enfants semblent s’en sortir. Le chef tient bon de rappeler qu’une tasse « fait 20 cl ». Michel Oliver a en fait développé une unité de mesure spécifique à la cuisine des enfants, nommée la « tasse étalon », qui facilite la mesure des ingrédients car elle n’utilise pas le poids. Il en présente un patron dans son livre de recettes La cuisine est un jeu d’enfants, p.9. Michel Oliver souhaite ainsi rendre la cuisine accessible aux enfants. Bien que cette mesure soit a priori facile d’utilisation, il surveille tout de même de près les enfants dans cette tâche. Il reprend Stéphane à deux reprises qui met de la farine un peu partout, notamment dans les blancs, là où il ne faut pas, et qui ne respecte pas la quantité indiquée. Il s’énerve légèrement mais reste poli avec les enfants, trouvant l’excuse de la réputation de l’émission pour leur demander de se concentrer et de se discipliner : « il faut tout de même qu’il soit réussi ce gâteau, notre réputation est en jeu ! ».
*03:23 – 06:05 Du nerf !
Michel Oliver ajoute ensuite le beurre fondu à la préparation que Bruno est chargé de mélanger. Pendant ce temps, Stéphane monte les blancs en neige à l’aide d’un batteur à manivelle. Le chef rajoute au préalable une pincée de sel et prend le soin d’en expliquer la raison. Gros plan sur le premier saladier de Bruno puis travelling vers le deuxième saladier. On voit ensuite le visage et une main de Stéphane qui semble avoir des difficultés avec le batteur. Il sourit lorsque le chef lui dit d’un ton furax : « C’est pas nerveux ça, dis-moi ! ». Michel Oliver prend finalement la relève en demandant au garçon de beurrer le moule à gâteau. S’ensuit un gros plan sur le visage de Bruno qui peine aussi avec sa pâte. Le chef, un brin agacé, voire découragé, finit par aider le deuxième garçon en disant : « si on pouvait refaire cette émission quand vous aurez mangé le gâteau, vous verriez que ça marcherait autrement ». La banane est en effet considérée, déjà à cette époque, comme un aliment très nutritif qui donne de la force et de l’énergie. C’est la raison pour laquelle le gâteau à la banane, ou « gâteau olympique », est associé aux performances sportives des athlètes participant aux Jeux olympiques. Mais le chef reste très pédagogue et félicite les enfants lorsqu’ils ont bien fait leur travail, comme c’est le cas avec Stéphane qui a beurré le moule. Michel Oliver montre ensuite comment mélanger les blancs à la pâte, en veillant bien à « soulever » la pâte. Ce geste technique est mis en valeur visuellement par un gros plan. En plus de son rôle d’instructeur technique, le chef apporte aussi son savoir culinaire pour expliquer le rôle des blancs dans la pâte, comparable à de la poudre à lever. Puis il verse le contenu du saladier, filmé en gros plan, dans le moule, et l’enfourne pour 15 min au four. Mais aucune information sur la température du four n’est donnée.
*06:06 – 08:28 Préparation du décor : anneaux olympiques en rondelles de bananes
Pendant que le gâteau est au four, les enfants préparent les bananes. Ils en épluchent puis les coupent en rondelles, à même le plan de travail, selon le modèle donné par le chef. Cette étape est filmée en plan serré à ras de la table. Après s’être plaint plus tôt du manque de vigueur des enfants, Michel Oliver s’étonne de leur manque de curiosité : le gâteau qui a été enfourné ne contient en effet pas de bananes. Le chef demande d’abord à Bruno et à Stéphane d’y réfléchir puis s’explique, en l’absence de réponse concluante des garçons. Il propose de réaliser un décor à base de rondelles de bananes sur le dessus du gâteau, représentant les anneaux olympiques (la réponse de Stéphane qui proposait de représenter le drapeau olympique était donc correcte !). Les enfants créent une première fois ce décor dans une assiette creuse, en guise de modèle, avant de pouvoir le reproduire sur le gâteau. Le décor est filmé en gros plan (08:27).
*08:29 – 09:25 Montage du gâteau olympique
Après avoir (un peu tardivement) précisé la température du four, qui est d’ailleurs donnée à la fois pour un four électrique et pour un four à gaz, Michel Oliver sort le gâteau du four. Il explique qu’il n’est pas encore cuit et qu’il faut reproduire très rapidement le décor sur sa surface avant de le remettre au four pour 35 min. Le chef les aide dans la tâche, mettant en garde quant à sa chaleur. Si les enfants sont très silencieux, ils semblent cependant prendre du plaisir à cuisiner – ou du moins à goûter ce qu’ils préparent. On voit ainsi Stéphane se lécher les doigts après avoir disposé les bananes. Coupure franche.
*09:26 – 11:26 Démoulage et dégustation
Supplementary notes
References and external documents
Gaillard, Isabelle, La télévision : histoire d’un objet de consommation, 1945-1985, Paris, 2012.
Roger, Olivier, Les mises en scène de la cuisine dans les émissions de recettes à la télévision française, Mémoire de Master 2 Histoire, Université Paris I, 2014.
Contributors
- Record written by : Amélie Kratz
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Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817). |