Le B.C.G. te protègera (1957)

De Medfilm



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Titre :
Le B.C.G. te protègera
Année de production :
Pays de production :
Conseil scientifique :
Durée :
20 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

(Générique de fin)
Le comité national de défense contre la tuberculose et THERAPLIX
vous ont présenté
le BCG te protégera.
Production P & TH. GAILLARD –AUDIOVISION
avec la collaboration de G. ALBINGRE, G. LEBOEUF, P. & L. LONGUET, J. SERELLE
Schémas de F. BOUDAULT
Texte dit par : B. MARÇAY
Ce film a été réalisé avec le concours de ː
M. le Professseur ETIENNE BERNARD - Mme le Docteur BOUVRAIN - M. Le Docteur PRETET (hôpital Laënnec - Paris) - M. le Professeur agrégé J. GERBEAUX - M. le Docteur COUDREAU

Nous adressons nos vifs remerciements à toutes les personnes qui ont bien voulu participer à la réalisation de ce film.
Instituts Pasteur de Lille et de Paris
Bibliothèque Nationale
Organisation Mondiale de la Santé
Service anti-tuberculeux de la Côte d'Ivoire

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Incitation adressée à la population française, et en particulier aux parents, de faire vacciner leurs enfants contre la tuberculose.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

La tuberculose s'inscrit dans une longue liste de maladies qui accablent l'être humain depuis très longtemps. Il existe un vaccin contre cette maladie, le BCG, qui doit être administré aux enfants petits car même si la tuberculose recule en France, elle reste prégnante et pose des problèmes psychosociaux majeurs. Les modalités de la vaccination par le BCG sont expliquées en détail, les idées fausses à son sujet sont battues en brèche et des preuves de son efficacité sont avancées.

Contexte

Le vaccin contre la tuberculose ou vaccin bilié de Calmette-Guérin (BCG) est découvert par Albert Calmette et Camille Guérin en 1921. Cette vaccination suscite de nombreuses réticences, notamment en raison du désastre de Lübeck. (En 1929, à Lübeck, 240 nouveau-nés environ reçoivent le vaccin oral contre la tuberculose. Malheureusement, il y a eu des négligences au cours de la fabrication de ce vaccin qui est contaminé accidentellement par des cultures de tuberculose infectieuse. Suite à ces vaccinations, 72 enfants meurent d'une tuberculose généralisée et 131 enfants présentent une tuberculose clinique avec guérison. En 1932, les responsables de ce désastre, Georg Deycke et Ernst Altstaedt, sont condamnés respectivement à deux ans et 15 mois de prison pour meurtre et atteinte corporelle par négligence.) Suite à cet événement, il faut attendre 1948 pour que soit reconnue l'innocuité du BCG et que puissent débuter de vastes campagnes de vaccination antituberculeuse sous l'égide de l'UNICEF et de l'OMS.
En France, la loi du 5 janvier 1950 a rendu la vaccination par le BCG obligatoire. (Elle n'est plus obligatoire depuis 2007.) Elle devait être pratiquée avant l'entrée en collectivité et au plus tard à l'âge de 6 ans. Un test tuberculinique était pratiqué 3 mois après la vaccination. Si le patient montrait une réaction négative, la vaccination devait être répétée.
Dans les années 1950, des antibiotiques sont utilisés pour leur action antituberculeuse mais la résistance du bacille les rend parfois inefficaces. De plus, la couverture vaccinale étant encore insuffisante, des stratégies thérapeutiques antérieures (séjours en sanatorium, collapsothérapie, thoracoplastie) subsistent. Il faut attendre le début des années 1970 pour que l'utilité de la cure sanatoriale et même du repos chez soi (home cure) soit définitivement battue en brèche.

Camille Guérin (1872-1961)
Fils d’un entrepreneur de travaux publics mort de la tuberculose en 1882, Guérin étudie la médecine vétérinaire de 1892 à 1896 à l’École nationale vétérinaire d’Alfort tout servant d’assistant au pathologiste Edmond Nocard (1850-1903), directeur de l'école et disciple de Pasteur.
En 1997, Albert Calmette, chargé par Pasteur de créer un institut à Lille, fait appel à Camille Guérin. Celui-ci y exerce les fonctions de préparateur. À partir de 1900, il se consacre à deux thèmes de recherche ː la vaccine jennérienne (vaccin antivariolique) et la tuberculose.
Albert Calmette le nomme chef de laboratoire de la vaccine jennérienne de l'Institut Pasteur de Lille en 1905. À partir de 1908, Guérin entreprend des recherches qui mèneront ultérieurement à la découverte du vaccin antituberculeux (elles seront temporairement interrompues par la guerre de 1914.) Avec Calmette, il étudie une souche de bacille de la tuberculose, isolée à partir d’une mammite tuberculeuse bovine. Après de nombreuses cultures successives de ce bacille sur milieux biliés glycérinés, Calmette et Guérin obtiennent, en 1921, une souche de bacilles tuberculeux qui ne détermine plus de lésions chez l’animal, même à des concentrations très élevées. Les premiers essais vont conclure à l’innocuité et au pouvoir protecteur de cette souche contre la transmission de la tuberculose bovine. C'est ainsi qu'est découvert le BCG (sigle qui, à l’origine, désignait le "Bilié Calmette Guérin"), d’abord destiné à prévenir la tuberculose chez les bovins.
À partir de 1919, Camille Guérin est chef de service à l'Institut Pasteur de Lille (Calmette assure désormais la sous-direction de l'Institut Pasteur de Paris). La question de la vaccination de l'être humain par le BCG se pose rapidement. La première vaccination d'un très jeune enfant très exposé à la tuberculose a lieu le 18 juin 1921. En 1924, les pouvoirs publics autorisent l’usage du BCG chez les nouveau-nés.
En 1928, Camille Guérin prend la direction du service de la tuberculose à l’Institut Pasteur de Paris. En 1935, il est élu membre de l'Académie de médecine. En 1939, il devient vice-président du Comité national de défense contre la tuberculose. En 1948, il est président du premier Congrès international du BCG et, en 1951, président de l’Académie de médecine. En 1955, il reçoit le grand prix de la recherche scientifique de l’Académie des sciences.

Pour une notice biographique concernant Albert Calmette, on se reportera au film La Vie et l’œuvre d'Albert Calmette (1968) de Pierre Thévenard et à la fiche correspondante.

Liens avec d’autres films Au pays du silence et de la lumière de Henri Grignon (Cinémathèque suisse) ; Et la vie continue de G.-. Duvanel (Cinémathèque suisse) ; Heliotherapie und arbeitskur in der Leysin (Cinémathèque suisse) ; Trois œuvres utiles contre la tuberculose (Cinémathèque suisse); La santé par le travail à la clinique militaire (Cinémathèque suisse) ; La lutte contre la tuberculose dans l'armée (ECPAD, 1938)

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Ce film fait feu de tout bois pour faire comprendre au spectateur la nécessité de faire vacciner les enfants contre la tuberculose. Il a recours à l'imagerie ancienne pour évoquer l'horreur des épidémies du passé, à des animations plus ou moins élaborées pour retenir l'attention du spectateur, l'aider à visualiser les données présentées et comprendre des concepts sanitaires un peu compliqués, à une scène jouée par des acteurs pour faire écho aux interrogations de certains parents, à l'autorité médicale (intervention d'un éminent professeur de médecine et mention de l'Académie de médecine et de l'OMS), à des prises de vue réelles qui montrent comment les choses se passent vraiment et dédramatisent tout ce qui est lié au BCG, à des scènes de rue que les spectateurs peuvent reconnaître comme faisant partie de leur quotidien, à l'expression à voix haute des inquiétudes de certains parents, etc.
Par ailleurs, la construction très pédagogique de ce documentaire suit un schéma "en entonnoir". Il part de constatations très générales sur les ravages des maladies infectieuses depuis des siècles, présente la vaccination comme stratégie pour faire reculer certaines de ces maladies puis décrit la réalité de la tuberculose au moment où le film est tourné. Il progresse ensuite très naturellement vers le BCG en détaillant ses modalités à grand renfort de gros plans et en donnant des preuves de son efficacité. Les questions concernant d'éventuels effets indésirables ou inconvénients de la vaccination par le BCG sont exprimées par la voix de parents "ordinaires" et c'est l'autorité médicale (un professeur de médecine) qui y répond.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les enfants et jeunes adultes en bonne santé visibles dans ce film sont souriants, actifs et, pour les adultes, productifs. La santé est un état désirable qui peut être conservé avec l'aide de la médecine et du personnel soignant.
Le professeur de médecine est une autorité vers qui le film se tourne pour obtenir des informations scientifiques ; les médecins et les infirmières sont au service de la population, même dans les endroits les plus reculés, pour faire reculer "l'ennemi invisible de l'être humain" ː la maladie (et plus précisément ici, la tuberculose).

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Public tout-venant.

Audience

Descriptif libre

Perspective historique, du fond des âges jusqu'aux années 1950
Succession de plans fixes sur diverses œuvres d'art qui évoquent un passé lointain, notamment le château de Pierrefonds dans l'Oise (reconstruit, voire réinventé au XIXe s. par Viollet-le-Duc dans un style "néo-médiéval"), une gravure représentant La Peste d'Asdod de Nicolas Poussin (1630-1631), une gravure de Gérard Audran d'après Pierre Mignard appelée La Peste d'Éaque (1685), Un Lépreux agitant sa crécelle de Barthélemy l'Anglais (fin du XVe s.), une gravure représentant un lépreux au XIIe s., une gravure de Gerhart Alzenbach représentant un costume de médecin au temps de la peste (1656). Associées à la voix off, ces images transmettent l'idée que de terribles épidémies (ces ennemis invisibles de l'homme) ravagent l'humanité depuis très longtemps et que pendant longtemps, seule la mise à l'écart des malades permettait de s'en préserver. (00'44)
La vaccination en général
Saut dans le temps et rupture avec la découverte de l'existence des microbes ː tableau représentant Louis Pasteur, plans sur des techniciens de laboratoire au travail et des bacilles de Koch vus au microscope. La mention de la découverte des agents infectieux (bactéries, virus, parasites) est l'occasion pour la voix off de nommer une arme qui permet de lutter efficacement contre certains d'entre eux ː la vaccination.
Schéma animé montrant combien les différents vaccins contre la diphtérie, la variole et la fièvre jaune ont fait reculer ces maladies en France entre 1906 et le début des années 1950. Promesse orale et visuelle d'un résultat comparable sur une maladie très répandue et très concrète pour la plupart des Français à l'époque de ce film ː la poliomyélite (une photo montrant des enfants malades est barrée d'une grande croix blanche).
Gros titres de journaux sur la persistance d'épidémies de variole. C'est bien la preuve que la vaccination est toujours nécessaire. Prise de vue réelle ː un médecin assisté d'une infirmière vaccine un petit enfant assis sur les genoux de sa mère. (01'27)
Et la tuberculose ?
Intervention du Professeur Étienne Bernard. En blouse blanche, il est debout devant un mur de négatoscopes présentant huit radios des poumons. Cette mise en scène signifie son autorité et sa légitimité à intervenir sur ce sujet ː il est "pneumo-phtisiologue" et l'un des pionniers de la vaccination par le BCG en France. Le Prof. Bernard expose la réalité statistique de la maladie, d'abord globalement puis de façon beaucoup plus proche ː 3 millions de morts chaque année dans le monde ; 28 nouveaux cas d'enfants atteints de tuberculose dans son propre service en quelques mois.
Reprise de la voix off qui explique comment les enfants sont contaminés (par des malades qui s'ignorent ou d'anciens malades mal traités) tandis qu'à l'écran on voit une infirmière de dos s'occuper successivement d'un bambin et d'un bébé qui pleure. Ce dernier plan qui a le potentiel d'émouvoir le spectateur est parfaitement synchronisé avec la phrase ː "Ces cas de tuberculose n'auraient pas eu lieu si ces enfants avaient été vaccinés par le BCG."
Le Prof. Bernard précise qu'un enfant sur deux ne bénéficie pas de cette protection et se demande pourquoi.
L'hésitation vaccinale
La réponse à la question de M. Bernard arrive sous la forme d'une petite séquence fictionnelle. Une fillette sort de son cartable une convocation à recevoir une vaccination. Sa mère a l'air contrariée et va demander l'avis du chef de famille, son époux. Ce dernier n'est pas très décidé même s'il semble que ce ne soit pas la première fois que le couple aborde le sujet. La mère exprime ses inquiétudes (qui sont aussi des idées fausses) ː le vaccin risque de fatiguer l'enfant ; une petite camarade de l'enfant a été obligée d'aller en montagne après avoir reçu le vaccin. Étrange amalgame, un séjour en montagne étant plutôt la conséquence de la maladie et non du vaccin. Le père exprime des doutes à ce sujet. La situation reste en suspens. Reprise de la voix off ː "Isabelle risque de ne jamais être vaccinée", comme de nombreux autres enfants. Scènes de rue où on voit surtout des femmes se parler. Des voix féminines en off expriment d'autres craintes et idées fausses ː il n'est pas nécessaire de faire vacciner l'enfant quand il n'y a pas de tuberculeux dans la famille ; la tuberculose n'est plus un danger.
On notera à cette occasion que le message de ce film n'est ni monolithique ni univoque. Il ne se contente pas de marteler la nécessité de faire vacciner les enfants, il prend en compte les préjugés des parents pour ne pas les braquer et mieux les convaincre avec ce qui suit. (03'27)
La réalité de la maladie
La voix off concède que le nombre de tuberculeux a diminué mais rappelle que 40 000 malades entrent encore chaque année en sanatorium. Paysage de montagne avec des bâtiments à plusieurs étages au loin. Plan sur une terrasse où des patients hommes et femmes se reposent sur des chaises longues. Désormais, la tuberculose correctement traitée guérit mais de courtes interviews de patients montrent combien son coût social et familial reste élevé ː durée très longue du séjour en sanatorium, isolement, ruptures familiales (notamment par rapport au conjoint et aux enfants très petits), arrêt de l'activité professionnelle, difficultés financières, risque d'avoir contaminé d'autres membres de la famille. Ce passage fait un peu écho au début du film lorsqu'il mentionnait la mise à l'écart des lépreux.
Carte animée montrant le taux de mortalité par tuberculose pour 100 000 habitants. La voix off affirme que le risque tuberculeux est plus important en France que dans la plupart des pays d'Europe. La carte montre que c'est effectivement le cas par rapport aux pays d'Europe du Nord mais que la situation est plus grave dans la péninsule ibérique et en Europe de l'Est. (06'08)
Le BCG
La voix off présente la situation de la France comme paradoxale ː le pays est fortement impacté par la tuberculose alors que ce sont des Français, Albert Calmette et Camille Guérin, qui ont découvert le vaccin contre cette maladie et qu'il a été pratiqué pour la première fois à Paris (1921).
Pour expliquer le rôle du BCG dans l'organisme, le film fait appel à un charmant petit dessin animé qui pourrait s'intituler ː La parabole du bon et du mauvais locataire. L'organisme y est comparé à une maison neuve encore inoccupée et le BCG à un bon locataire (personnage souriant et rondouillard) qui vient s'installer dans la maison et l'entretient avec soin (des rideaux apparaissent aux fenêtres, des arbres et une pelouse poussent, de la fumée s'échappe de la cheminée) et construit autour de la maison une barrière solide. Les tentatives d'intrusion du bacille de Koch ou BK (personnage maussade et maigre) échouent car elle est bien protégée. (On notera l'originalité du choix de l'image de la maison, le fonctionnement du corps et de son système de défense étant beaucoup plus souvent comparé à un moteur ou à un pays en guerre.)
L'alternance de ce petit dessin animé, d'autres schémas animés plus simples et de prises de vue réelles (consultation chez un généraliste, enfants dans le parc d'un préventorium, etc.) permet d'expliquer ce qu'est la primo-infection, le danger d'une atteinte tuberculeuse généralisée et le principe de la cutiréaction négative ou positive. Les mots employés sont très simples (ex ː il est question d'un bacille tuberculeux particulièrement "méchant" au lieu de "virulent") (09'35)
Modalités pratiques
Une suite de prises de vue réelles en assez gros plan montre les différentes façons de pratiquer la cuti. Les enfants concernés sont calmes et manifestent à peine une petite gêne ou une légère inquiétude. Ensuite la musique de fond et la voix off s'interrompent pour laisser la parole à une femme médecin qui commente le résultat d'une cuti sur le bras de jeunes garçons (très gros plans sur leurs bras). Celui qui fait un virage de cuti a l'air particulièrement inquiet. Même si elle emploie des termes un peu plus inhabituels pour le grand public (ex. ː "sujet" au lieu de "personne" ou "enfant"), l'explication de ce médecin est particulièrement claire.
Reprise de la voix off et de la musique de fond pour une démonstration des différentes façons d'administrer le BCG (voie intradermique à la face interne du bras ou à la hanche, scarification). Il s'ensuit 11 gros plans sur les réactions vaccinales de différents enfants, sur différentes parties du corps et en fonction des différentes techniques de vaccination. Cette séquence est certainement conçue pour rassurer les parents sur la normalité de la réaction vaccinale de leur propre enfant. La réaction est "la preuve que (...) la vaccination est réussie" (et non le début d'une infection ou de tout autre problème).
Toujours pour rassurer les parents, plans sur des enfants occupés à des activités courantes pour leur âge (devoirs, jeu de ballon, jeu à la plage, etc.) tandis que la voix off contre l'une des inquiétudes exprimées précédemment dans la petite scène fictionnelle ː "Le BCG ne fatigue pas les enfants."
Petite séquence animée pour expliquer pourquoi il est nécessaire de faire des rappels du BCG. On notera une nouvelle référence aux autres vaccinations. Elles nécessitent elles aussi un rappel. La volonté ici est de montrer que le BCG n'a rien de particulier et qu'il s'inscrit dans une stratégie préventive déjà bien connue et mise en œuvre pour d'autres maladies. La voix off fait appel à une autorité médicale pour bien faire passer le message ː "L'Académie de médecine recommande de vacciner les enfants dès les premiers mois de la vie." Comme dans de nombreux autres passages de ce film, le rapport verbo-iconique est étroit puisqu'on voit au même moment un bébé être vacciné.
Présentation, images à l'appui, des différents endroits où les enfants peuvent être vaccinés ː chez le médecin de famille, au centre de vaccination du dispensaire, à l'école. Le spectateur est pris par la main. S'il commençait à se dire qu'il faudrait qu'il fasse vacciner son enfant, on lui dit tout de suite à qui s'adresser. Les plans sur les séances de vaccination à l'école sont assez longs, probablement encore une fois pour rassurer les parents sur le déroulement de séances de vaccination dont ils sont exclus (contrairement à la consultation chez le généraliste ou au dispensaire). La question de l'éloignement de certaines populations des centres urbains est abordée. Les équipes de vaccination se déplacent jusqu'aux endroits les plus isolés, aucun enfant ne sera oublié. (14'17)
Extension du BCG à certains adultes
Sur le même modèle (rapport verbo-iconique étroit), certaines catégories d'adultes ayant spécifiquement besoin d'être vaccinés ou de recevoir un rappel sont mentionnées ː étudiants (on notera qu'au lieu de les montrer en cours, le choix a été fait de les montrer en train de faire du sport, situation souvent associée à une bonne santé. Par ailleurs, on ne voit que des jeunes gens à l'image, pas de jeunes filles), personnel des industries alimentaires et des compagnies aériennes. (15'00)
Les preuves de l'efficacité du BCG
La question de l'efficacité du vaccin est posée sur un carton. C'est une figure d'autorité médicale, le Prof. Étienne Bernard, qui y répond. Il est installé dans un fauteuil dans un bureau, un gros livre rouge (le Vidal ?) posé sur une table basse devant lui. Son discours est lent et posé et son ton s'apparente parfois à celui d'un conteur ("or il arriva (...)", utilisation du passé simple). L'exemple qu'il donne (300 jeunes filles danoises, les unes vaccinées, les autres non, dont l'enseignant tomba malade) est illustré par une petite animation. La voix off prend le relais (également accompagnée d'une petite animation) pour donner un exemple géographiquement plus proche des spectateurs puisqu'il concerne une étude réalisée dans un service hospitalier parisien. Ces deux exemples montrent combien la protection conférée par le BCG est bonne sans occulter le fait que quelques rares enfants vaccinés font malgré tout une primo-infection.
Retour sur le Prof. Bernard qui donne un nouvel exemple étranger ː la vaccination a beau ne pas être obligatoire en Grande-Bretagne, tous les petits Anglais sont vaccinés par le BCG, "avec l'accord des parents" s'empresse-t-il d'ajouter pour dissiper des doutes sur d'éventuelles vaccinations secrètes ou forcées et inciter, de façon assez subtile, les parents français à donner leur accord également. Nouvelle illustration de l'efficacité du vaccin (exemple anglais) avec un petit schéma animé en surimpression sur la carte de la Grande-Bretagne. "Les résultats sont probants."
Retour sur le Prof. Bernard, cette fois-ci en réunion avec d'autres soignants. Il ouvre la perspective sur le monde entier ː "Le BCG actuellement est appliqué dans tous les pays du monde, et souvent à une échelle énorme." Il indique le nombre d'enfants vaccinés chaque année dans différents pays non européens mais sans les rapporter à la population totale de ces pays, ce qui prive le spectateur d'un élément de comparaison.
Une nouvelle autorité médicale est citée ː l'Organisation mondiale de la Santé (qui a moins de 10 ans à l'époque du film) qui organise la vaccination en masse "dans les pays nouvellement indépendants". Prise de vue réelle sur des files d'Africains en attente d'être vaccinés puis prises de vue réelles et photos d'enfants africains ou asiatiques avec ou sans leur mère en train d'être vaccinés. À (18'33), une photo présentant la tête d'une mère et de son enfant (sans scène de vaccination) est montrée une première fois puis à nouveau d'encore plus près tandis que le Prof. Bernard dit ː "On voit des centaines de mères qui amènent leurs enfants par la main pour se faire vacciner", signifiant ainsi que faire vacciner son enfant constitue une marque d'amour maternel. On observe ici un renversement de la stratégie habituelle qui consiste à donner les pratiques des pays développés en exemple aux pays pauvres. Cette fois-ci, ce sont les habitants des pays d'Afrique et d'Asie qui sont donnés en modèle aux Français.
Alors que quelques photos supplémentaires d'enfants africains et asiatiques défilent, le Prof. Bernard utilise deux termes appartenant au champ sémantique guerrier ː "C'est véritablement une croisade contre la tuberculose avec comme arme, la vaccination au BCG."
Retour en France, probablement à Paris. Plan sur un ensemble d'immeubles puis sur plusieurs groupes d'enfants en train de jouer. L'intervention en voix off du Prof. Bernard se termine sur un espoir ː que les six millions d'enfants qui ne sont pas encore vaccinés le soient très bientôt.
Une partie du générique défile en surimpression sur le plan d'un parc où des enfants jouent.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Frottier, Jacques, "Camille Guérin" Recueil des Commémorations nationales 2011, France Archives URL: https://francearchives.fr/fr/commemo/recueil-2011/39050 (consulté le 23 mars 2020)

Lagrange, Philippe H. "Vaccination antituberculeuse par le BCG ː historique d'une découverte et de ses controverses" médecine/sciences 1998, 14(3), pp. 314-319.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Adou Koffi Boa, Élisabeth Fuchs
  • Sous-titres Anglais : Ariane Fénart, Élisabeth Fuchs