L'histoire de Marius : un enfant différent

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Titre :
L'histoire de Marius : un enfant différent
Série :
Pays de production :
Année de diffusion :
2003
Réalisation :
Durée :
39 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

(Générique de début)

Une production IMAGE & COMPAGNIE Avec la participation de FRANCE 2 / L’histoire de Marius un enfant différent / Un film de Jean CREPU

(Générique de fin)

Réalisation Jean CREPU / Montage Liliane LIFCHITZ / Image Jean CREPU / Son Patrick IMBERT Olivier CABANIS / Musique Originale Benoît PIMONT / Mixage Alain CHASSANG Carine CHAMPAGNE / Conformation Nino DIFONZO / Synthétiseur Sacha SUBASIC / Direction de Production Philippe NICOLAS / Assistante de Production Amélie JUAN / Administration de Production Marie-Josée LAUZANNE / Produit pour Image & Compagnie par Frank DAVID / Producteur Délégué Serge MOATI / Une production Image & Compagnie Avec la participation de France 2 / Avec la participation du Centre National de la Cinématographie / copyright 2003 IMAGE & COMPAGNIE / Unité de Programmes Documentaires Yves JEANNEAU Caroline GLORION / Administrateur de Production Anh ROQUET / Atelier de Production Clotilde BESLON / Remerciements Serge OUSTIAKINE Sarah PÉNICHON Dr Jean-Pierre LASSERE Claude DRONNE Noëlle KHODJA Dominique MORCRETTE Luc CHAPELAIN Brigitte Le BRIS / Ministère de l’Education Nationale Inspection académique de Haute Garonne Ecole primaire des Capucins de Cazères Inspection académique des Yvelines Ecole primaire de Bennecourt AAD – Association Avenir Dysphasie

Contenus

Sujet

Reportage réalisé par Jean Crepu en 2003, avec la participation de médecins, neurologues, orthophonistes et enseignants, qui aborde une maladie rare chez un jeune garçon : la dysphasie phonologico-syntaxique et qui dévoile les difficultés pour son entourage à le maintenir en milieu ordinaire et à trouver l’aide médicale nécessaire pour pallier le trouble de l’enfant.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

"Documentaire consacré au combat que mène la mère de Marius, un petit garçon atteint de dysphasie, pour son intégration à l'école primaire. Interview fil rouge entrecoupée par des séquences du quotidien de Marius, en famille ou à l'école.

L'histoire de Marius débute par trois mots barbares prononcés par un neurologue alors qu'il a tout juste cinq ans : "Dysphasie phonologico-syntaxique". Trois mots pour désigner un handicap rare : bien que ne présentant aucun déficit auditif ni intellectuel, Marius éprouve d'immenses difficultés dans l'apprentissage et dans l'usage de la parole. Victime d'une grave maladie à sa naissance, en 1995, il a pourtant grandi presque normalement. Il s'est mis à marcher, à jouer, à comprendre les mots des adultes.

Mais pas à parler. Le trouble qui l'atteint reste en partie mystérieux pour les chercheurs même s'ils estiment que des facteurs d'ordre génétique ou neurobiologique pourraient en être à l'origine. Passé le choc et la prise de conscience du handicap, la question de la scolarisation de l'enfant est rapidement devenue une priorité pour ses parents : école "ordinaire" ou institut spécialisé ? Pour Sophie, sa mère, la réponse est apparue évidente : "Je veux que mon enfant puisse être scolarisé à l'école publique, qu'il ait droit à cette "école pour tous". Je me battrai pour que ça se fasse dans de bonnes conditions". Avec les professeurs et les thérapeutes, elle a donc signé un "contrat d'intégration scolaire", de manière à coordonner les actions autour de l'enfant. Mais le combat est difficile, forcément difficile. L'attention que requiert cet enfant dont les acquisitions sont beaucoup plus lentes que la moyenne nécessite un temps et une formation que les professeurs n'ont pas toujours. L'intervention de précepteurs extérieurs à la classe est circonscrite au strict minimum, faute de moyens. Les spécialistes que doit régulièrement consulter Marius exercent à des kilomètres... C'est cette lutte incessante qu'a décidé de filmer le réalisateur Jean Crépu : "Marius fréquentait la même école que mes enfants. J'ai appris à le connaître, à deviner dans ses yeux pétillants toute la malice qu'il ne pouvait exprimer par des mots. Peu après, ce sont ses parents que j'ai commencé à découvrir. Des parents combatifs qui, comme tous les parents du monde, voulaient le meilleur pour leurs enfants. Le combat de Sophie, sa ténacité, son dynamisme, m'a semblé une merveilleuse leçon de vie"." [Source : InaMediaPro]

Contexte

En 2003, la rééducation orthophonique en France connaissait un tournant important, à la croisée d’avancées scientifiques et de réalités de terrain encore très contrastées. Le reportage "L’histoire de Marius : un enfant différent", diffusé cette même année, en a été un témoignage marquant. Il mettait en lumière avec sensibilité le parcours d’un enfant atteint de dysphasie (trouble spécifique et durable du développement du langage oral), encore largement méconnu à l’époque. À travers le quotidien de Marius et de sa famille, ce film a révélé les nombreuses difficultés rencontrées : errance diagnostique, incompréhensions de l’entourage scolaire et médical, isolement parental, et surtout, un accès inégal à la rééducation orthophonique.

Sur le plan professionnel, la réforme de 2002 avait renforcé la formation des orthophonistes, étendue à cinq années, intégrant davantage de stages cliniques et de connaissances en neurosciences et en linguistique. Pourtant, malgré ces avancées, le terrain restait profondément marqué par le manque de spécialistes et les disparités régionales. Le reportage illustre crûment ce que l’on appelle aujourd’hui les déserts médicaux : de vastes territoires où l’accès à un orthophoniste était (et reste parfois encore) extrêmement limité, prolongeant les délais de prise en charge et aggravant les inégalités sociales et territoriales.

La dysphasie, bien que reconnue comme un trouble spécifique, peinait encore à s’imposer dans les représentations collectives. Nombre d’enfants comme Marius étaient mal compris, parfois assimilés à tort à des élèves peu motivés ou présentant un retard global. Cette méconnaissance, y compris parmi certains professionnels, retardait l’identification du trouble et la mise en œuvre de solutions adaptées. Sur le plan médical, des figures comme le Pr Michel Habib, neurologue, jouaient un rôle majeur en démontrant l’origine neurodéveloppementale de la dysphasie, tandis que la neuropsychologue Monique Plaza approfondissait la compréhension des profils cognitifs des enfants concernés. Leurs travaux contribuaient à mieux cerner ces troubles, mais leur diffusion vers le grand public et le milieu scolaire restait encore partielle.

Par ailleurs, des orthophonistes engagés comme Dominique Morcrette participaient activement à faire évoluer les pratiques. Par son travail de formatrice, ses publications cliniques et son engagement pour une prise en charge individualisée, elle sensibilisait la profession à la diversité des profils dysphasiques, à l’importance d’un dépistage précoce et à la nécessité d’un accompagnement pluridisciplinaire coordonné.

En somme, L’histoire de Marius a capté un moment crucial pour l’orthophonie en France : une époque de transition, où la connaissance des troubles du langage se renforçait, mais peinait encore à irriguer les pratiques et les politiques publiques. À travers le regard porté sur Marius, ce documentaire pose avec force la question de la reconnaissance, de l’accès aux soins, et du droit fondamental à une scolarité et une vie épanouies pour chaque enfant, quel que soit son trouble.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Ce reportage se fonde sur deux fils rouges à la fois entremêlés et distincts. Il y a d'une part une personne adulte, la mère de Marius, dont les témoignages face caméra et les conversations avec les professionnels qui s'occupent de son fils construisent une sorte d'anamnèse de l'enfant, de son évolution et de ses difficultés, essentiellement par rapport aux exigences scolaires. D'autre part, le portrait de Marius lui-même, filmé dans sa vie quotidienne chez lui et en classe, suscite un contraste souvent important avec les propos de sa mère. Même si les spectateurs non avertis peuvent très bien se rendre compte des difficultés linguistiques du petit garçon (grâce à des plans très rapprochés), ils remarquent surtout qu'il est souriant, fait montre d'une grande joie de vivre, qu'il a le contact facile et ne semble pas inhibé du tout par son trouble du langage. Au contraire, il lève la main pour répondre en classe, sollicite l'adulte, parle librement à son frère, etc. Interrogé par le médecin sur ses points forts, il répond même qu'il sait bien lire, c'est-à-dire qu'il n'a pas conscience de ses difficultés.

La proximité du caméraman permet également au spectateur de suivre Marius et sa mère partout (dans la maison familiale, en classe, chez le psychomotricien, dans une réunion de CCPE, chez le neurologue, chez l'orthophoniste), tout en prenant conscience de la lourdeur des prises en charge nécessaires à travers le fait qu'on les retrouve fréquemment en voiture.

Néanmoins, la mère semble porter cette charge seule et oublier qu’elle peut être épaulée par des professionnels comme le lui rappelle l’enseignante qui essaye de la décharger de ce poids tandis qu'elle est au bord des larmes à la fin du reportage.

Ce documentaire a été diffusé pour la première fois le samedi 8 mars à 13h47, ce qui suggère une prédestination à tout type de public. La manière dont la thématique est abordée, celle de la dysphasie et du parcours qui en découle pour la mère de Marius, se veut donc accessible et facile à comprendre pour des personnes qui n’en ont peut-être jamais entendu parler. Cependant, la voix-off est là pour donner des indications à propos de la situation. Le choix musical est assez minimaliste puisque la plupart des pistes musicales entendues sont uniquement composées de notes de piano. On retrouve d’ailleurs cet instrument lors de la dernière scène du reportage dans laquelle Marius s’exprime à travers les notes. Du point de vue de l’enfant, le reportage renvoie l’image d’un Marius qui semble heureux et épanoui, intégré dans son école d’origine par le corps enseignant ainsi que les élèves et épaulé par des professionnels comme le psychomotricien ou le neurologue. Néanmoins, la situation se retrouve bouleversée par le déménagement, l’intégration étant à reconstruire auprès de personnes différentes dans la nouvelle région, mais cela ne semble pas démoraliser l'enfant.

Le choix effectué du point de vue de la réalisation a été de combiner de nombreux témoignages de la mère de Marius pendant toute la durée du documentaire, qui entrecoupaient des moments de vie de Marius ou de sa mère. En effet, on compte beaucoup de plans dans lesquels cette dernière s’adresse directement à la caméra pour exprimer son ressenti vis-à-vis de son parcours et de celui de Marius, le premier étant celui d’une mère qui se bat pour que son fils puisse développer ses apprentissages et s’épanouir malgré sa différence, le second celui d’un enfant qui évolue avec cette différence.

De plus, on peut constater que le caméraman ne reste pas dans l’ombre. On comprend même, vers la fin, que caméraman et réalisateur sont la même personne puisque la voix-off s’exprime à la première personne du singulier. Cette personne est aussi le perchman, élément constaté lors de la séquence dans laquelle Marius s’amuse avec le micro. Le caméraman interagit avec les protagonistes au cours de plusieurs séquences, notamment lors d’une scène dans laquelle Marius joue avec un château fort en plastique, ou encore lorsque le caméraman pose des questions à la mère de Marius dans la voiture. Ces divers échanges ainsi que les multi-facettes du réalisateur permettent peut-être de rendre, aux yeux du spectateur, les conditions de tournage du reportage plus authentiques, plus « humaines », créées par les différents moments de complicité entre Marius et le réalisateur, ainsi que par la proximité de ce dernier avec la famille : le reportage donne l’impression d’entrer dans la vie de la mère et donc de se sentir imprégné par son combat.

Plusieurs séquences tournées en voiture (pour un rdv chez le psychomotricien, le médecin et l'orthophoniste) montrent combien le handicap de Marius pèse également sur les autres membres de la famille. C'est la mère de l'enfant qui doit se charger de tous les trajets (le père étant déjà parti dans la région parisienne

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Dans « L’histoire de Marius : un enfant différent » de Jean Crepu, la santé et la médecine sont dévoilées comme des outils à la fois pleins d’espoir et marqués par des doutes face à l’handicap de l’enfant. En effet, les médecins veulent comprendre et diagnostiquer la particularité de Marius, mais c’est un enjeu de taille. Malgré les consultations, les professionnels de santé ne parviennent pas toujours à poser un diagnostic clair et donnent des réponses souvent imprécises ou insatisfaisantes pour les parents et notamment la mère de Marius. C’est dans ce cas que la mère mène un combat incessant pour son fils afin d’atteindre son ultime objectif : construire une intégration pour Marius et le scolariser dans un établissement public et gratuit.

On constate que le reportage relate les nombreuses recherches de la part de la mère et son implication dans la progression de Marius. Elle va mener un projet avec l’équipe éducative de l’école constituée des enseignants pour le maintien en milieu ordinaire de Marius dans un premier temps. Puis elle fera de nombreuses démarches auprès d’orthophonistes qui ne lui conviendront pas forcément. S’y ajoute la distance géographique de certains orthophonistes, une autre problématique pour le suivi de Marius qui emmènera sa mère à persévérer dans ses recherches. De ce fait, ce documentaire reflète une vision nuancée de la médecine, à la fois nécessaire mais pas toujours efficiente car des enfants comme Marius ont besoin certes d’un accompagnement solide et de traitements, mais aussi d’une dimension humaine soit de personnes disposant de qualités humaines telles que l’écoute, le soutien, l’adaptation et la patience.

La santé n’est plus simplement une question de guérison physique, mais un long parcours, émotionnellement lourd, où le diagnostic devient une quête existentielle pour la famille.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Sur France 2 le 8 mars 2003, à 13h45.

Communications et événements associés au film

Public

Grand public.

Audience

Descriptif libre

Introduction : la découverte du handicap de Marius
Le documentaire s’ouvre sur un travelling dans lequel Marius produit des onomatopées ("yayaya") en roulant à toute vitesse en direction de la caméra (et donc du spectateur) sur un jouet à pédale qui tracte une remorque en plastique. Il donne l'impression d'un petit garçon débordant de vie et de joie. Des éléments du générique (informations sur la production) apparaissent en surimpression. La scène semble se dérouler dans le jardin familial. Simultanément, le titre du documentaire "L’histoire de Marius un enfant différent" apparaît au centre de l’image ("L’histoire de Marius" étant inscrit dans une police plus grande que "un enfant différent"). Une musique se fait entendre en même temps. Le nom de "Jean CREPU", réalisateur du film, s'affiche. La musique, simplement composée de notes aux piano sur une tonalité mineure, est un peu inquiétante et donne un sentiment d’étrangeté. En réalité, c'est une "virgule sonore" qui reviendra à plusieurs reprises dans ce documentaire.
Fondu au noir. Une femme témoigne assise sur une chaise de jardin devant une porte-fenêtre ouverte. Le cadre dans lequel est filmé le plan ainsi que les éléments de son discours indiquent qu’il s’agit de la mère de Marius. Elle raconte les circonstances de la découverte des lésions cérébrales de son enfant. Marius est né "en pleine forme, cinq doigts, cinq doigts de pied, impeccable". Vingt-quatre heures après leur retour chez eux, Marius ne prenant pas de lait, ses parents l'ont amené aux urgences pédiatriques. C’est à ce moment qu’ils ont appris que leur bébé faisait des convulsions néonatales. Une IRM a mis en évidence des lésions cérébrales. Après un séjour de trois semaines à l’hôpital, ils l'ont ramené chez eux, manifestement sans explication. Les soignants leur ont juste dit : "On ne sait pas s'il sera normal ou pas." Cette séquence est accompagnée d'une série photos formant un diaporama qui présente ce "beau bébé".

L’évolution de Marius (01:16)
La musique s’arrête, puis une scène s’ouvre dans laquelle on voit Marius dans la salle de bain en train de se faire couper les ongles par sa mère et de chanter. Mère et fils rient ensemble, ce qui suggère une complicité entre les deux. S’ensuit une autre séquence de témoignage de la mère. Cette fois-ci, elle est habillée différemment que dans la précédente : elle porte un t-shirt jaune, l’environnement semble ensoleillé et les oiseaux chantent, ce qui laisse penser que la séquence a été tournée un autre jour que celui du plan similaire de la séquence précédente. Cette séquence transmet une impression positive, tant dans le visuel que dans les paroles : en effet, la mère explique que le père de Marius et elle se sont mis à « compter les points » (01:25), c'est-à-dire qu'ils étaient très attentifs aux acquisitions de Marius, qu’il a marché au bout d’un an mais qu’il ne gazouillait pas. Le fait que Marius se mette à marcher au même âge que les autres enfants et qu'il ait l'air de "s'éclater" a permis aux parents de « se libérer » (02:02). Ils se sont mis à « positiver la vie » (02:09) et ont eu envie d’avoir un autre enfant pour lequel tout s'est très bien passé. Néanmoins, "le langage ne venait pas".

Vie quotidienne (02:12)
La séquence débute avec un plan sur le jardin, sans musique, avec les bruits de la pluie et de l’orage. Ce plan contraste avec la séquence précédente puisqu’on passe d’un environnement ensoleillé à un environnement pluvieux et orageux. Il y a ensuite un plan sur trois enfants, Marius, son petit frère et sa petite sœur, dans la cuisine avec leur mère au moment du petit déjeuner. Marius fait comprendre qu'il ne veut pas aller à l’école parce qu'il pleut. La mère parle avec les enfants du temps pluvieux et orageux. On constate dans cette séquence que Marius s'exprime essentiellement par juxtapositions de mots : "pas l’école" (02:25) certainement pour signifier "on ne va pas aller à l’école", "aussi éclair" (02:58) pour "il y avait aussi des éclairs", contrairement à son frère qui forme des phrases complexes "tu sais que ça peut détruire une maison". (02:54) Néanmoins, on constate également que Marius n'hésite pas à s'exprimer et participe à la conversation familiale sans la moindre gêne ou inhibition.

Le diagnostic (03:08)
La séquence contient un nouveau témoignage, face caméra, de la mère dans le jardin encore différemment habillée des autres plans similaires. Les premières images de cette séquence sont composées d'un plan resserré sur Marius en train de faire un exercice (peut-être de lecture), tandis que sa mère prononce pour la première fois le mot dysphasie. Le fait que la caméra soit aussi près de Marius créé une proximité entre l’enfant et le spectateur, comme si ce dernier "entrait" dans son univers. La séquence se termine par le plan face caméra sur la mère. Cette séquence résonne comme une annonce qui ressemble peut-être à ce que les parents ont vécu lorsque le diagnostic de leur fils a été établi : la mère mentionne que c'est le docteur Lasserre qui leur a parlé de "dysphasie phonologico-syntaxique". (03:21) Il est difficile de savoir si le médecin leur a donné des explications sur ce terme. En tout cas, il semble qu'elle n'ait absolument pas compris à ce moment-là ce que cela signifiait ni à quoi elle devrait s'attendre concernant l'évolution de son fils : "On n'avait pas tout à fait conscience non plus de la chose." Elle dit aussi « entre une différence et un handicap, il y avait vraiment une montagne » (03:31), indiquant par là qu'il leur a fallu du temps pour comprendre (accepter) que leur fils était porteur d'un handicap. Le temps passant, elle a dû se faire à l'idée car elle finit par dire : "Eh oui, c’était un handicap", avec une petite grimace incrédule. (03:39)

Échange entre Marius et le caméraman (03:42)
La scène s’ouvre avec un plan sur le couloir à l’étage de la grande maison familiale. La maison semble très calme. C'est une séquence d'interactions entre Marius et le caméraman. Marius lui montre son château fort et insiste sur la fait que ce n'est pas un simple château mais bien un château fort. Cependant, comme l’enfant ne forme pas de phrases construites, la communication est difficile.
Ensuite, Marius est intrigué par la caméra et le micro du caméraman : il s’approche et regarde la micro : "micro petit" (04:32). Il fait le parallèle avec son château fort qui produit des sons : "entend château fort parle". (04:42) C'est manifestement un enfant qui est très intéressé par les choses qui l’entourent. La séquence se termine sur un fondu noir puis la musique reprend.

La dépression de Marius (04:46)
Un fondu entrant noir accompagne un travelling dans lequel on voit Marius marcher dans la rue avec son cartable, à proximité de ce qui semble être une école. On le devine aux paroles de la mère qui dit que "les problèmes ont de nouveau recommencé quand il a fallu le scolariser". La musique est très brève puisqu’elle s'arrête au bout de quelques secondes. On voit ensuite un plan de la mère qui explique comment Marius a vécu son entrée à l’école, synonyme de grande souffrance pour lui et ses parents. "Le début, ça a été très, très dur." Marius a fait une dépression et la communication avec sa famille, jusque-là restée préservée par les gestes à défaut des mots, en a été altérée. L’école était pour lui "une torture". Il a souffert d'énurésie et d'encoprésie. La mère de Marius parle de cette période avec émotion, cela s’entend dans sa voix et elle évite beaucoup de regarder la caméra. Elle explique ensuite que face au mal-être de Marius, la famille a entamé des démarches pour le faire entrer dans un établissement spécialisé, mais à cause de la distance et des kilomètres à parcourir pour s’y rendre (deux heures de trajet chaque jour pour l'enfant), ils ont renoncé à ce projet après que la maman de Marius a rencontré l'institutrice de CP. Ce plan est interrompu par un autre plan dans lequel Marius feuillette un livre sur les chiffres avec des animaux. Le plan sur la mère de Marius se termine par un fondu sortant noir.

Marius à l’école (06:57)
La séquence s’ouvre sur un fondu noir. Deux plans sur des élèves en train de jouer ou lire dans la cour de récréation se succèdent. À (07:03) débute un autre plan filmé depuis la cour de récréation sur lequel on voit Marius encore à l’extérieur de l’école, qui marche en direction de l’entrée avec sa maman, son frère et sa sœur. Il marche seul derrière eux, en observant la cour. Plan rapproché sur Marius qui rit. Durant ces plans, une voix off masculine, celle du caméraman de la séquence du château fort, explique que Marius termine son année de cours préparatoire et qu’il est aujourd’hui en contrat d’intégration scolaire. Son "handicap", la "dysphasie, cette difficulté non pas à comprendre, mais à parler, ce labyrinthe que représente pour lui le langage" (07:16) est connue de tous les élèves de la classe en cette fin d'année. L’énonciation de cette phrase est accompagnée d’un plan sur les élèves de la classe qui marchent dans le couloir, Marius en tête de rang, souriant à côté de l’un de ses camarades.
À partir de (07:26), plusieurs plans sur la vie en classe s’enchainent. Le maître fait une leçon sur les symboles présents sur les produits dangereux. Marius semble comprendre le cours et y être attentif. À (07:48), la caméra recule. Elle est orientée sur Marius qui regarde avec attention le professeur faire son cours. Plus la caméra s’éloigne du visage de Marius, plus on distingue les élèves présents autour de lui. Cela renforce, pour le spectateur, le sentiment d’intégration de Marius dans le groupe classe. Ce plan se poursuit par une prise de parole de Marius sur le sujet de la leçon. On voit qu’il a du mal à s’exprimer mais que les autres élèves et l’enseignant ont l’habitude et lui laissent le temps qu’il faut. L’enseignant demande le calme à la classe afin de pouvoir l'écouter. (08:00) On entend même un élève dire le prénom de Marius à (08:06), comme s’il l’incitait aussi à prendre la parole, ce qui montre que les autres élèves de la classe sont acteurs de l’intégration de Marius. Marius présente un bégaiement clonique important et utilise beaucoup les gestes pour se faire comprendre. Malgré ses difficultés d’expression orale, il continue à participer. Le professeur l’inclut en le faisant intervenir mais est obligé de lui poser une question pour confirmer qu’il a bien saisi son intervention : "Tu parles des feux de forêt ?" Cependant, le fait qu'il ne reformule pas ce que l'enfant a dit donne à penser qu'il ne l'a probablement pas compris. (08:48)

Marius chez le psychomotricien (08:50)
Cette séquence s’ouvre sur un plan dans lequel la mère aide Marius à sortir de la voiture. La voix off masculine débute quelques secondes après l’ouverture de la scène, à (09:03). On comprend alors que Marius se rend chez le psychomotricien, M. François Brulet, qui l’a aidé à sortir de sa dépression. Marius et sa mère se rendent dans le cabinet. "Dans ce lieu où il n'est pas obligé de parler pour s'exprimer, Marius a progressivement trouvé sa place." Ce commentaire est accompagné d’images de Marius qui semble se défouler : il donne des coups de pieds, lance des balles, court, tout en souriant. Le psychomotricien incite Marius à se mouvoir : "Je te regarde démolir ce camp très, très fort." (09:43) Il semble entrer dans son monde en partageant le plaisir du jeu avec lui, en établissant un "dialogue" par le mouvement (par exemple, chacun démolit le camp de l'autre à son tour) et en lui donnant des consignes qu'il doit respecter. La voix off fait le bilan de cette année de prise en charge rééducative : "Marius ne vit plus l'école dans la souffrance mais le pari de l'école dite 'ordinaire' n'est pas gagné pour autant. Marius n’est plus en maternelle, il se confronte aux apprentissages, comme tout autre enfant, et c’est bien là tout l’enjeu du projet d’intégration scolaire."
Virgule sonore.
Plan fixe sur une voiture qui roule au loin pour servir de transition avec la séquence qui suit. Marius et sa mère rentrent à la maison après la séance chez le psychomotricien. La musique redémarre seulement pendant ce plan. (10:15)

La lecture chez Marius (10:15)
La mère de Marius est assise sur un lit avec ses trois enfants, elle leur lit la bande dessinée Tintin au Congo. Les enfants sont en pyjama et la lumière de la pièce est allumée, ce qui laisse penser que la scène a été filmée le soir. Elle ne se contente pas uniquement de lire mais interagit avec Marius pour le rendre acteur et non pas seulement spectateur de ce moment. Elle voudrait qu'il lise quelque chose et l'interroge : "Est-ce que là, Milou, il dit quelque chose ?" Marius répond : "Aboie." à plusieurs reprises alors que sa mère voudrait manifestement qu'il lise l'une des bulles attribuée à Milou. Cette courte séquence révèle une autre difficulté de l'enfant, qui relève plutôt du domaine narratif et sémiotique. En effet, il n'est pas certain qu'il fasse le lien entre les bulles de la BD et le dialogue des personnages.Il semble qu'il soit très fixé sur le rôle de Milou en tant que chien et qu'il ne puisse pas l'imaginer comme un personnage qui pense et parle (ce qui est bien entendu l'un des ressorts humoristiques des bandes dessinées de Tintin). Par ailleurs, Marius comprend-il (au moins en partie) le déroulement de l'histoire ? À (10:48), la voix-off masculine débute pour annoncer au spectateur qu’en ce moment, la vie de famille est différente puisque la famille va déménager et que le père est déjà parti dans la région où il a démarré un nouveau travail. La voix-off explique également que Marius va redoubler son année de CP dans sa nouvelle école à la rentrée prochaine et qu’il sera dans la même classe que son petit frère, Hippolyte. La séquence se termine sur un fondu noir.

Les derniers jours du premier CP de Marius (11:13)
Les élèves entrent en classe, le cameraman les filme de dos, à leur hauteur, pour donner aux spectateurs une impression de proximité. Le maitre accueille les enfants. Ils utilisent une méthode de lecture mixte intitulée Frisapla la sorcière, on observe un garçon lire et sa camarade qui est en train de tailler son crayon. À (11:26), Marius, vêtu d’un t-shirt orange, est assis à sa place et est accompagné par son enseignant. Le maitre, en chemise à carreaux et pantalon noir, est accroupi à son niveau pour l’aider. "Frisapla arrive" lit Marius mais le maitre rétorque : "Non, là tu inventes". Marius a manifestement beaucoup de mal à déchiffrer. Au même moment, des élèves de la classe se lèvent pour montrer leur travail au maitre mais il leur ordonne de rester assis. Cependant, tout en se consacrant à Marius, il reste attentif aux mouvements des autres élèves dans la classe. Il essaie de faire déchiffrer "Frisapla a mal à la tête" mais l'enfant est en très grande difficulté et le maître lui souffle essentiellement toute la phrase petit à petit. Il se lève pour s'occuper d'autres enfants. L'élève qui est assis devant Marius l’aide à finir la phrase en lui mimant le mot de la fin : "tête". Une fois la réponse trouvée, Marius demande l’approbation de son camarade en lui disant "J’entoure ?". À (13:10), il se retourne, lance un regard au cameraman et affiche un petit sourire de satisfaction car il a réussi à terminer l'exercice. Il lui montre l’exercice sur son cahier. Le maitre vérifie et approuve sa réponse : "Voilà, super !", sans se rendre compte que l'enfant n'a rien fait lui-même. À (13:20), plan général de la classe, le maitre demande de ranger le travail. Marius court en riant vers la sortie de l'école. Il jette un coup d’œil derrière lui, comme s'il faisait la course avec le caméraman. La chanson Quand on a que l’amour" de Jacques Brel démarre. (13:24)

Un tour en voiture (13:34)
La musique se poursuit et le volume augmente. Elle provient de la voiture de la mère de Marius avec un plan sur la route puis sur la mère de profil. Elle porte des lunettes de soleil. Le temps est clair et beau. Marius est dans la voiture également, vêtu d’un t-shirt bleu et rouge. Il joue avec des jumelles et réagit tout à coup, au moment où Jacques Brel chante "Quand on n'a que l'amour pour parler aux canons..." Marius dit à son petit frère qui est assis à côté de lui et qui baille : "Parler aux canons ! Ça parle pas, les canons." Sa surprise et son incompréhension montrent qu'il s'interroge sur l'emploi figuré du langage. On peut également remarquer que sa phrase est bien construite dans une situation où il s'exprime de façon très spontanée, sans avoir à répondre à une question posée par autrui. Son frère tourne la tête comme s’il y avait quelqu’un d’autre à côté d’eux (probablement leur petite sœur) et répète : "Ça parle pas les canons", avec un petit sourire en coin. La séquence se termine sur un fond noir et la musique s’arrête.

Réunion de CCPE (14:17)
La caméra suit le maitre de Marius qui marche dans les couloirs de l’école (14:17). L'enfant va bientôt quitter son école parce que la famille déménage dans les Yvelines. La réunion qui a lieu dans son école actuelle regroupe la mère et l'instituteur de Marius, son psychomotricien, le docteur Lasserrre (que l'on verra en consultation à partir de (21:00)), une jeune femme non identifiée et une femme d'âge mûr qui est probablement inspectrice de l’Éducation Nationale. Il s'agit vraisemblablement d'une réunion de la commission de circonscription de l'enseignement préélémentaire et élémentaire (CCPE).
La mère de Marius est vêtue de façon un peu plus formelle que lors des séquences précédentes, ce qui reflète probablement l'importance qu'elle accorde à cette réunion. Elle commence son intervention sur un ton positif mais exprime finalement à mots couverts sa déception par rapport au manque d'acquisitions réalisées par son fils. En même temps, son expression est un peu vague (emploi du pronom "on"), peut-être pour ne pas risquer de se mettre à dos l'institution scolaire : "Aujourd'hui, je pense qu'on a fait une année positive. On a réussi des choses. On aurait pu faire mieux si on avait réussi à matérialiser nos projets, parce qu'en soi, j'ai quand même le sentiment qu'on n'a rien matérialisé. Si, la réussite, elle est dans la confiance de Marius, voilà... Mais qu'a-t-on vraiment fait au niveau pédagogie différenciée ? Là, je suis pleine de questions." L’enseignant reconnaît qu’il lui est très difficile de repérer les périodes où Marius se trouve en difficulté parce qu'il doit se consacrer à l'ensemble de la classe. Il explique que Marius a eu un "décrochage" à moment donné, ce qui a augmenté ses difficultés. L'instituteur et la mère de Marius se rejoignent sur le besoin d'un "enseignant spécialisé qui pourrait intervenir au sein de la classe et épauler l'enseignant (...)". La maman rappelle qu'un plan d'action annoncé par Jack Lang (ministre de l'Éducation nationale du 27 mars 2000 au 6 mai 2002) deux ans auparavant prévoyait la formation d'enseignants spécialisés sur les troubles du langage. Elle demande où sont ces enseignants. Pendant qu'elle parle, la caméra filme la femme qui est probablement inspectrice de l'Éducation nationale. Cette dernière répond avec un certain cynisme et sans vouloir comprendre le sentiment d'urgence de la maman de Marius : "Vous vous renseignerez dans la circonscription où vous irez." La mère de Marius poursuit avec un calme exemplaire : "Marius perd beaucoup de temps car les années passent et les acquisitions sont indispensables à ce jour. Ce n'est pas à 18 ans qu'il pourra faire ces acquisitions." (16:08) Le psychomotricien, assis à côté d'elle, hoche la tête pour exprimer son accord. Lorsqu'il prend la parole, il fait le bilan de l'évolution de Marius dans son travail avec lui. "Maintenant, il a accepté son handicap (...) Cela lui permet maintenant d'être disponible pour entrer dans ces apprentissages, la lecture et l'écriture." On peut supposer que c'est à l'issue de cette réunion de CCPE et sur la base de ces arguments qu'est prise la décision de faire redoubler le CP à Marius. (16:25)

Leçon de chant (16:45)
Gros plan sur Marius entouré de ses camarades, probablement dans la salle de gym de l'école. Son regard est fixé sur un point situé au-delà du spectateur. Une mélodie au piano démarre et les enfants se mettent à chanter une chanson à gestes. Marius commence à chanter avec un peu de retard. Il paraît assez bien connaître la chanson et fait les mêmes gestes que les autres élèves mais généralement avec moins de précision. Assez rapidement, il se met à faire le guignol, peut-être distrait par la présence de la caméra. L’enseignant, souriant, chante avec les enfants et fait les gestes en même temps qu'eux. Marius continue à se dissiper, il regarde vers le plafond comme si quelque chose l’intriguait (17:25) puis son regard se dirige vers le cameraman, ce qui nous donne l’impression au spectateur de faire partie de la scène. Une fillette dirige son regard dans la même direction, Marius la prend par le cou de manière un peu vive. Peut-être est-il arrivé aux limites de sa mémorisation de la chanson, ce qui expliquerait qu'il s'ennuie ?

La récré (17:52)
Marius joue au ballon dans la cour de récréation. Il dribble, envoie la balle au loin d'un coup de pied adroit, crie et s’amuse avec ses copains. Commentaire de la voix off : "Marius vit sa vie de petit garçon. On finirait par en oublier sa différence, signe d’une intégration réussie, une image positive, trop peut-être…" (18:08)

Discordance entre le rythme de Marius et celui de l'école (18.15)
L'interview face caméra de la mère de Marius, chez elle, dans son jardin, se poursuit (cf. la toute première séquence). Elle exprime son inquiétude par rapport à la grande lenteur des progrès de Marius qui ne sera pas toléré par l'école à long terme : "Moi, je m'en fiche que ses acquisitions soient lentes. Par contre, l'école ne s'en fiche pas, du coup il sera jeté de l’école, parce que l'école, au bout de tel âge, tu ne peux plus rester si t'en es que là.3  » (18:30) Elle réitère la nécessité pour Marius d’avoir une aide pour avancer plus vite afin de pouvoir être maintenu en milieu ordinaire. (18:35)

Goûter dans le jardin, la fin d’une aventure (18:54)
La mère accueille toute la classe dans le hall d'entrée de leur maison. Marius a invité tous ses copains pour un goûter dans le jardin. Ce sont ses derniers moments avec sa classe de CP avant son déménagement. Le maitre est là également en débardeur noir, parmi les enfants (19:04), "Tout le monde a les oreilles bien ouvertes ?" demande-t-il, puis ils donnent les consignes pour que les enfants ne se mettent pas en danger : "Tout le jardin, vous pouvez y aller, sauf la piscine  ne pas aller dans la piscine et sauf grimper très haut dans les arbres." Un homme en tee-shirt rose est assis sur un banc à l'arrière plan. C'est peut-être le père de Marius. C'est le seul moment du reportage où on l'aperçoit.
Les enfants rigolent et courent dans le jardin. Le temps est très beau. La mère de Marius arrose les enfants avec un tuyau d'arrosage. Marius saisit le tuyau et les arrose à son tour. Le maitre pose des devinettes à un groupe d'enfants : "On va voir si vous devinez", dit-t-il aux enfants assis (19:27).
Deux fillettes ont trouvé un hérisson mort. Marius s’est muni d’une pelle (19:50) et commence à creuser. Il explique : "Plus vivant, mort, a plus. Jamais. C'est vrai, hein." Manifestement, il enterre le hérisson. "Enfoncé, plus voir, plus voir." Les fillettes le regardent faire. L'une d'elle dit : "Il est enterré." (20:20). Quelques instants plus tard, plan oblique sur Marius assis immobile sur un banc blanc, le regard fixé sur le sol. Son visage qui laisse paraitre de la peine. Ses copains rentrent chez eux avec le maitre. (20:39).
La voix-off de la vidéo donne de nouvelles précisions : "Si la cause de la dysphasie de Marius est d’ordre neurologique, ses problèmes de santé à la naissance n'en sont pas forcément la cause. L'origine de ce trouble est actuellement à l'état d'hypothèse. On évoque des facteurs génétiques. probablement d’origine génétique. La dysphasie est aujourd’hui reconnue comme un handicap rare. Une fois le diagnostic posé, les familles restent souvent dans un grand isolement. (20:55).

Dernier bilan de langage chez le docteur (21:00)
Marius tient la main de sa mère et ils se dirigent chez le docteur pour faire un dernier bilan de langage. Le docteur est assis à son bureau face à Marius et sa mère (21:08). Il demande à la mère d’évoquer ce que Marius sait faire et ne sait pas faire, « alors Marius ? » lui demande alors sa mère pour le solliciter et l’inciter à répondre (21:18). Il se met à regarder sa mère et puis répond qu’il sait lire. Cependant quand le docteur essaie de compter jusqu’à 5 avec Marius à l’endroit et à l’envers, mais il a des difficultés : le docteur évoque « la faiblesse de la mémoire immédiate » (21:50). Le docteur continue à le stimuler avec d’autres exercices tels que les prénoms « pour voir sa réalisation des sons » explique-t-il (22:00), il lit des prénoms et Marius doit les lire à son tour « Jacques, Muriel, Florence… » Il prononce « Frolence » (22:16). On observe que le cameraman le filme de très près pour que le spectateur s’initie dans la scène. Petit à petit, Marius parait moins concentré (22:25) et le docteur lui demande s’il est fatigué ou s’il veut abandonner, il répond « non » en souriant et on observe un gros plan sur les visages de Marius et sa mère (22:30) où l’on ressent la complicité entre les deux et à travers le regard de sa mère, l’amour qu’elle lui porte. « C’est pas le style à abandonner » affirme-t-elle (22:36) pour montrer que Marius est un garçon courageux qui veut progresser. Les gros plans poursuivent sur Marius jusqu’à 22:46 pour garder en haleine le spectateur. La maman parle de leur déménagement et de l’intégration de Marius là-bas et évoque que « l’école là-bas a très peur car elle n’a jamais eu à faire à un enfant atteint de dysphasie » (23:15) et parle d’une part de l’importance de son redoublement « pour avoir les bases et prendre son temps » (23:28) et d’autre part, son intégration scolaire dans un milieu ordinaire « c’est un réel bonheur de voir que c’est un enfant qui peut vivre en intégration scolaire ordinaire » dit-elle (23:35), elle évoque qu’ils ont déjà accompli cela et qu’il reste maintenant les acquisitions mais elle reste confiante « on va y arriver » dit-elle (23:49). Cependant le docteur appuie sur le fait que ça va être un chemin compliqué et qu’il faudra s’accrocher. On observe plusieurs plans sur Marius (23:54). Le docteur s’inquiète de la fin de sa deuxième année de CP et exprime que Marius risque d’être affronté au même problème « il a quand même un trouble qui est net » dit-t-il (24:20).

1er jour dans sa nouvelle école (24:20)
Le plan s'ouvre sur un grand angle ou nous apercevons Marius, sa maman et son petit frère qui partent de la maison, traversent la route et marchent en direction de la nouvelle école des deux garçons. (24:39) Cela nous permet d’avoir une vue globale sur cette scène symbolisant un nouveau départ.
Toujours comme un repère, la maman et les deux garçons arrivent devant l’école et se mêlent aux autres enfants. Ici, le plan est plus rapproché pour que nous puissions bien voir les expressions faciales de la maman et des enfants. La maman, l’air un peu inquiet, tient la main de ses fils et l’air un peu perdu dit “je pense qu’il faut rentrer”. (24:48) Les élèves saluent la maîtresse, cette dernière fait la bise à Marius, sûrement dans le but de le rassurer et de l’intégrer explicitement. (24:56)
Marius, dans la cour de récréation, regarde sa maman de l’autre côté de la grille, qui lui fait coucou de la main, il à l’air légèrement déboussolé, mais pas inquiet. (25:09) Les enfants se mettent en rang et rentrent en classe. La maîtresse, bienveillante, leur dit se d’asseoir où ils veulent. (25:23)
La maîtresse demande à une élève si elle veut bien laisser sa place à Marius, “juste pour aujourd'hui”, pour qu’il soit à côté de son frère car il ne connait personne, elle rassure les élèves en disant que les places vont changer. (25:37) Marius refuse, il dit “non”, et quand la maîtresse lui demande où il veut s'asseoir, il répond “rien”. La maîtresse à l’air démunie, les élèves ont l’air perplexe. Ici encore, les visages sont filmés en plan rapproché pour une meilleure visualisation de leurs réactions. (25:49)

Persévérance de la maman face à la difficulté de la prise en soin de Marius (25:53)
Le caméraman filme la maman de Marius en plan rapproché. Nous avons presque l’impression qu’elle s’adresse à nous, spectateurs. Dans la cuisine, il fait sombre, le léger contre jour illustre peut-être un certain désespoir de la mère. Dans cette scène, elle s’affaire dans la cuisine tout en s’adressant directement au caméraman. Elle dit n’avoir pas vraiment avancé, avoir rencontré une orthophoniste mais pense que ça ne va pas aller. On ressent sa lassitude face à ce combat. Mais elle ajoute qu’elle va en rencontrer une autre rapidement et “si il faut, une autre, une autre”. On sent aussi sa détermination et son courage à travers ses mots. (26:09)
Puis, assise sur une chaise à l’extérieur, sur la terrasse ou dans le jardin semble t-il, elle est au téléphone. On entend une voix de femme au bout du fil et devinons donc qu’elle converse avec une orthophoniste. La maman lui dit l'âge de Marius et semble lui demander si elle a un autre patient du même âge que Marius, peut-être dans le but de se rassurer. Ici, la scène est filmée en gros plan pour davantage de compréhension de l’échange. (26:23)
Ici, la lumière du jour à l’air d’illustrer un espoir naissant, à l’inverse de la scène dans la cuisine.

Immersion dans la classe de Marius (26:24)
La scène se déroule dans la classe de Marius où on aperçoit plusieurs élèves assis et la maîtresse debout, filmée en plan Américain. On visualise alors le petit quotidien en classe de Marius de façon assez globale.
La maîtresse parle aux enfants, elle leur explique la consigne de l’exercice : “Si il reconnaît son nom, il lève la main et je lui donne son petit prénom. S' il ne reconnaît pas on le met de côté”. Elle adopte un ton léger et bienveillant, pour leur faire comprendre que ne pas savoir ce n’est pas grave. (26:29)
Un premier élève, Alexis, lève la main et donne son prénom. La maîtresse demande aux enfants de parler bien fort car cet exercice permet aussi aux nouveaux de connaître les prénoms de leurs camarades. Encore un acte bienveillant d’inclusion pour Marius et son frère.(26:40)
On voit alors Marius de profil, en très gros plan, sa fiche prénom à la main. Son prénom est écrit de trois façons différentes ; en majuscule scripte, en minuscule scripte et en minuscule cursive. La maîtresse lui demande comment il veut écrire son prénom et il choisit la première : en majuscule scripte. Ce choix me paraît logique, car l’écriture en majuscule est la plus “simple” à réaliser. (26:45)
Nous voyons ensuite Marius de profil, en plan rapproché, et entendons la voix de la maîtresse qui dit que ce carton va leur servir très souvent. Marius demande à dessiner un poisson pour décorer sa fiche, la maîtresse accepte et demande s' il préfère dessiner au crayon ou au feutre, ce à quoi il répond qu’il veut le faire au feutre. (26:57) La maîtresse fait un tour de classe puis vient ensuite voir le travail de Marius, le félicite et l’encourage à continuer son œuvre : “C’est bien ça, tu fais tout le tour, ok?”. Marius acquiesce, son feutre à la bouche. Il à l’air à l’aise avec le travail demandé. (27:06)
Nous voyons ensuite Marius dessiner, en très gros plan puis en moyen plan, avec la voix de la maîtresse s’adressant au cameraman. Elle dit alors que Marius suit l’enthousiasme des autres, mais que de lui même il préférerait rester “dans ses petits chaussons, cool, protégé”, si il le pouvait. Elle ajoute qu’il a envie d’aller oser, mais qu’il a toujours cette peur qui fait que c’est moins facile. (27:30)
Sur une musique d’intrigue, nous regardons ensuite les élèves travailler et remarquons un Marius curieux, qui à l’air de s’intéresser au travail des autres, puis les élèves sortent en récréation. Mais Marius lui, reste dans la classe. Son visage est filmé en gros plan alors qu’il est assis à sa place, seul, et nous pouvons apercevoir une certaine incompréhension, voire même une certaine tristesse. Il à l’air de s’auto-isoler des autres. (27:53)
Nous voyons ensuite les enfants jouer dans la cour, dans la joie et les rires, puis un plan lointain de la maîtresse s’agenouiller devant Marius, debout devant la porte de la classe. Elle lui prend les épaules et semble lui dire des paroles réconfortantes et rassurantes. (28:03)

Rendez-vous à l’inspection académique (28:04)
Gros plan sur le panneau de l’inspection académique qui signifie que nous changeons de scène. (28:06) La maman de Marius, filmée en plan d’ensemble, marche d’un pas décidé dans le couloir menant au bureau d’une inspectrice académique. (28:19)
Cette dernière est filmée en plan moyen, assise à un bureau, en face de la maman de Marius que nous voyons de dos. Les plans varient durant tout l’entretien, un coup filmant la maman de Marius, un coup filmant son interlocutrice. Cela nous plonge intimement dans cet échange.
L’inspectrice académique, malgré sa conscience du fait que l’accompagnement individuel de Marius en classe ordinaire n’est pas suffisant, insiste pour faire comprendre à la maman que c’est déjà bien et qu’ils ne peuvent pas faire plus, notamment par manque de moyens financiers. (28:50)
La maman entend ces propos mais insiste surtout sur son souhait de construire une intégration qui reste profitable et durable dans le temps. Elle mentionne l’importance des apprentissages fondamentaux qui sont nécessaires à Marius pour entrer dans sa future vie d’adulte, autonome. Déterminée et anxieuse, elle dit : “C’est aujourd'hui que le combat se mène”. (29:25) Son interlocutrice explique qu’il n’y a pas de refus mais que c’est un travail de collaboration, ce à quoi la maman de Marius répond : "Je pense que l’on construit les choses et je suis consciente qu’il ne faut pas aller à la colère pour avancer et construire ensemble."
Elle ajoute d’un ton très sûr qu’elle veut que son enfant soit scolarisé en établissement public et qu’il ait droit à “cette école pour tous, cette école gratuite”. Elle affirme cette phrase avec un sourire sincère.
Avec un regard déterminé, elle conclut en disant qu’elle se battra pour que ça se fasse et dans de bonnes conditions. Son interlocutrice, compréhensive, répond alors “j’espère que vous n’aurez pas trop à vous battre”. (29:58)

Retrouvailles avec la maman après la première journée d’école (29:57)
La journée est finie. Plan d’ensemble ou nous voyons les enfants de CP sortir de la classe. (29:58) Puis, plan rapproché de Marius et son frère qui retrouvent leur maman derrière la grille et l’embrassent. La maman, souriante, dégage un certain soulagement en les voyant. Cette bienveillance maternelle et constante émane d’elle une fois encore. Elle prend longuement Marius dans ses bras et semble lui dire : “Ça y est”, semblant signifier qu’un nouveau cap a été franchi et lui chuchote des paroles à l’oreille. (30:18)
Puis, pour clore la scène : plan d’ensemble d’enfants marchant sur le trottoir avec leurs parents pour rentrer chez eux. (30:21)

En voiture ! Direction chez l’orthophoniste (30:23)
Le caméraman filme la route depuis la place du passager, sûrement pour une meilleure immersion dans le reportage, pendant que la voiture roule en direction de chez l’orthophoniste. Il s’adresse au spectateur en voix off en disant que l’an passé, Marius pouvait suivre ses séances d’orthophonie au sein même de l’école, mais que l’expérience n’a pas pu se renouveler en région parisienne. (30:25)
Puis, plan rapproché de la maman de Marius, de profil, en train de conduire tout en s’adressant au caméraman. Elle annonce la distance, 12km : “ça fait une trotte, il y a 12 km et 12 km ça fait perdre beaucoup du temps et les orthophonistes ont beaucoup de travail”. (30:43)
On entend Marius, à l’arrière, en train de jouer. Sa maman tout en s'adressant à nous, garde un œil sur son fils et rigole brièvement en l’entendant s'amuser. (30:44)
Elle ajoute ensuite qu'à cause de la distance ce n’est pas possible : “ça aurait été quelqu'un à trois kilomètres, ça aurait pu se négocier, je pense.” (30:51)
Le caméraman lui répond, toujours derrière la caméra, en lui demandant si ce n'était pas possible de trouver quelqu'un à trois kilomètres, ce à quoi elle lui répond que ça dépend :”trouver une orthophoniste, oui. Maintenant trouver une orthophonie qui sache ce qu’est la dysphasie, le trouble du langage et que surtout c’est notre seul moyen de rééducation pour l’avenir, non c’est pas facile non.” (30:15)

Séance chez l’orthophoniste (31:21)
Marius et sa maman semblent être en retard. A peine garés, la maman ferme la voiture et dit à Marius de se dépêcher puis ils partent en courant en direction de chez l’orthophoniste. (31:21)
Enfin arrivés. Gros plan sur un écran d’ordinateur sur lequel figure un exercice que Marius fait avec l’aide de l’orthophoniste : “attention, attention, attention … Voilà.” dit cette dernière pour l’encourager.
Puis plan plus lointain de Marius et l’orthophoniste, de dos, attablés devant l’ordinateur.
Marius ne semble pas à l’aise avec l’exercice. L’orthophoniste lui dit d’écouter encore s' il ne se rappelle plus : “Lo, Fa”. Elle lui demande de la regarder et articule le son “Lo” en appuyant bien sur le L. (31:43)
Il se trompe encore. Elle insiste à nouveau sur “Lo” et le son L. Elle lui rappelle qu’il l’a appris l’année dernière. Il y parvient enfin : “t’as vu ? Lo”, lui dit-elle. (32:01)
Puis plan rapproché de l’orthophoniste qui s'assoit à son bureau. Elle s’adresse à la maman de Marius et lui dit que dès qu’on parle d’évaluation et qu’elle sort des tests, Marius se crispe. Elle procède donc pour l’instant autrement et l’observe. Elle avoue placer de temps en temps un test mine de rien. La maman est d’accord avec cette façon de faire : “oui je pense qu’il vaut mieux du spontané”, confie t-elle. (32:22)
Plan global de l’orthophoniste, de Marius en train de jouer à emboîter des objets et de sa maman. L’orthophoniste rappelle qu’elle a pris Marius d’urgence et qu’ils ont des attentes de six mois, ce dont la maman, l’air dépité, a conscience. Mais l’orthophoniste ajoute qu’elle aura des disponibilités pour les vacances de Toussaint. (32:37)

Confidences du caméraman (32:38)
Plan d’ensemble de Marius et son frère dans le salon. Marius joue, assis par terre, tandis que son frère regarde la télé, assis sur le canapé. Le caméraman parle en voix off.
Il dit que depuis sa rencontre avec Marius, il filmait un petit garçon qui dévorait la vie. “Encore une image positive qui faisait de lui un enfant presque comme les autres” affirme-t-il.
Il avoue que ce jour-là, pour la première fois, Marius lui a parlé de la dysphasie, avec ses mots et ses images à lui.

Échange entre Marius et le caméraman (32:58)
Plan rapproché de Marius en train de jouer, l’air concentré. Dos à la fenêtre, il est légèrement à contre jour. Le caméraman s’exclame “Bon Marius, on va parler de placard” (33:06)
Toujours concentré sur son jeu, Marius répond : “dedans placard…” puis des propos inintelligibles. Le caméraman à l’air de ne pas comprendre mais répond “ouais”, comme pour ne pas frustrer Marius. Il lui demande ensuite où se trouve le placard, ce à quoi Marius répond : ”Dans la tête” et il ajoute “Et requin dedans aussi”. “Dans le placard ?” demande le caméraman, ce à quoi Marius répond “oui”. Le Cameraman dit : “mais il faut la manger ?” et Marius le corrige : “Non, avaler”, ce qu’il répète une fois de plus, toujours très absorbé par son jeu, raison pour laquelle les temps d’attente de ses réponses sont longs. (33:45) “Pour toujours ?” relance le caméraman. Marius met quelques secondes avant de répondre : “Toujours toujours !” L’air enjoué. Le caméraman lui demande s' il la met souvent au placard. Marius répond par l’affirmative et ajoute “et fermé à clé”. (34:06) Dans cette séquence, on ne comprend pas exactement de quoi ils parlent. L’attention de la caméra était tournée vers le visage concentré de Marius, qui dénote un moment important de confessions.

La réunion pédagogique (34:09)
Plan d’ensemble ou on aperçoit la maman de Marius entrer dans l’école de son fils.
Puis plan rapproché de la maîtresse de marius en train de parler. On aperçoit une autre personne de dos et devinons donc que plusieurs personnes sont présentes à la réunion.
La maîtresse raconte un exploit de Marius. Ce dernier est venu au tableau et a lu la totalité des mots demandés. On sent sa fierté quand elle ajoute que toute la classe a applaudi Marius en disant “tu nous épates !”. (34:31)
Filmée de profil pour davantage d’impact de ses propos, elle explique comment Marius a procédé et dit qu’il y est parvenu malgré le gros effort que ça lui a demandé. Elle ajoute : “cette lenteur je veux l’intégrer à ce petit groupe de 4-5 enfants qui sont eux même en difficulté, et pour ça j’aimerai bien quelqu'un qui puisse me donner un sacré coup de main”.
La caméra est braquée quelques secondes sur la maman de Marius, l’air triste et plein d'espoir à la fois.
Nous voyons à nouveau la maîtresse de profil, qui ajoute qu’il lui faut un pédagogue à l’intérieur de la classe pour l’aider si elle sort de la classe avec le petit groupe en difficulté. (34:56)
Puis la caméra filme une autre femme qui prend la parole, toujours en plan rapproché pour donner de l’importance aux paroles prononcées de chaque personne présente. Elle affirme être d'accord avec ce qui est dit, néanmoins souligne une impossibilité de répondre à cette offre. (35:04)
La dernière scène de cette séquence filme la maman de Marius, l’air décomposé.

Échange entre la maman de Marius et la maitresse (35:07)
Plan rapproché des deux femmes discutant devant la grille de l’école. La maman de Marius semble sécher ses larmes. La maîtresse la rassure et essaie de la faire relativiser en lui disant que le chemin se fera, mais petit à petit. Elle dit qu’ils vont réussir à créer ce petit groupe dont elle a parlé et espère avancer dans la méthode d’apprentissage de l'écriture, de la lecture et la progression, notamment grâce à Mme Morcrette.
Elle conseille à la maman de Marius de prendre de la distance : “ne vous battez pas pour l'enseignant, l’enseignant peut aussi se battre”. (35:51)
Elle finit son discours en disant qu’ils ont accepté un enfant avec un handicap et qu’ils vont aller jusqu'au bout. Et surtout elle conclut : “pour l’instant je le vois heureux et c’est déjà pas mal”.
Cette bienveillance fait sens. La maman de Marius, qu’on voit maintenant en gros plan, à l’air légèrement rassurée, bien que relativement sceptique malgré tout. (36:03)

Balade dans la nature (36:04)
Plan en mouvement, le caméraman court derrière Marius en le filmant. Ce dernier à l’air joyeux, un sac sur le dos et un sachet à la main, il se retourne brièvement et souris, tout en continuant sa course sur un chemin de terre bordé d’arbres verts. (36:14)
Puis d’un autre point de vue, on aperçoit Marius et son frère se dirigeant en courant vers la caméra. Il fait beau, la bonne humeur est présente dans l’air.
Le caméraman filme des maisons au loin et Marius s’exclame voir la leur.
Puis, plan éloigné de Marius marchant sur un chemin, sûrement en direction de la maison, suivi par un chien. Cette scène semble marquer la fin d’un chapitre. (36:37)

Cours de piano (36:39)
Au premier plan figure Marius à côté d’un professeur de piano semble t’il. Ils jouent une mélodie ensemble. À l'arrière-plan nous voyons une autre enfant, l’air légèrement plus jeune que Marius. Peut-être la fille du professeur. Il y a aussi le petit frère de Marius sur les genoux de sa mère. Ces derniers observent Marius en souriant, l’air bienveillant. (36:45)
Marius accompagne le professeur au piano. Ce dernier le regarde en souriant, visiblement fier de lui. Il a l’air de l’encourager silencieusement. “Et on repart” le guide t’il. Marius à l’air concentré et épanoui. La caméra se rapproche progressivement de son visage pour nous montrer son sourire grandissant.
La dernière scène se déroule alors que le professeur dit “Et là tous les deux ensemble, on termine” puis la dernière note est jouée par un Marius tout sourire qui en demande encore. (37:15)

Générique de fin (37:16)
Le générique se déroule sur un fond sonore : Marius continue à jouer sa mélodie au piano, sous les conseils avisés de son professeur. La mélodie est joyeuse, telle une histoire qui se finit bien.


Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Elena Dreyer, Charlotte Gauran, Emma Palanque