L'histoire de Marius : un enfant différent
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Sommaire
Générique principal
(Générique de début)
Une production IMAGE & COMPAGNIE Avec la participation de FRANCE 2 / L’histoire de Marius un enfant différent / Un film de Jean CREPU
(Générique de fin)
Réalisation Jean CREPU / Montage Liliane LIFCHITZ / Image Jean CREPU / Son Patrick IMBERT Olivier CABANIS / Musique Originale Benoît PIMONT / Mixage Alain CHASSANG Carine CHAMPAGNE / Conformation Nino DIFONZO / Synthétiseur Sacha SUBASIC / Direction de Production Philippe NICOLAS / Assistante de Production Amélie JUAN / Administration de Production Marie-Josée LAUZANNE / Produit pour Image & Compagnie par Frank DAVID / Producteur Délégué Serge MOATI / Une production Image & Compagnie Avec la participation de France 2 / Avec la participation du Centre National de la Cinématographie / copyright 2003 IMAGE & COMPAGNIE / Unité de Programmes Documentaires Yves JEANNEAU Caroline GLORION / Administrateur de Production Anh ROQUET / Atelier de Production Clotilde BESLON / Remerciements Serge OUSTIAKINE Sarah PÉNICHON Dr Jean-Pierre LASSERE Claude DRONNE Noëlle KHODJA Dominique MORCRETTE Luc CHAPELAIN Brigitte Le BRIS / Ministère de l’Education Nationale Inspection académique de Haute Garonne Ecole primaire des Capucins de Cazères Inspection académique des Yvelines Ecole primaire de Bennecourt AAD – Association Avenir Dysphasie
Contenus
Sujet
Avec la participation de médecins, neurologues, orthophonistes et enseignants, ce documentaire aborde une maladie rare survenue chez un jeune garçon : la dysphasie phonologico-syntaxique. Le film décrit les difficultés que son entourage rencontre pour le maintenir en milieu ordinaire et lui fournir l’aide paramédicale nécessaire.
Genre dominant
Résumé
"Documentaire consacré au combat que mène la mère de Marius, un petit garçon atteint de dysphasie, pour son intégration à l'école primaire. Victime d'une grave maladie à sa naissance, en 1995, il a pourtant grandi presque normalement. Il s'est mis à marcher, à jouer, à comprendre les mots des adultes.Mais il n'arrive pas à parler. Le trouble qui l'atteint reste en partie mystérieux pour les chercheurs même s'ils estiment que des facteurs d'ordre génétique ou neurobiologique pourraient en être à l'origine. Passé le choc et la prise de conscience du handicap, la question de la scolarisation de l'enfant est rapidement devenue une priorité pour ses parents : école "ordinaire" ou institut spécialisé ? Pour Sophie, sa mère, la réponse est apparue évidente : "Je veux que mon enfant puisse être scolarisé à l'école publique, qu'il ait droit à cette "école pour tous". Je me battrai pour que ça se fasse dans de bonnes conditions". Avec les professeurs et les thérapeutes, elle a donc signé un "contrat d'intégration scolaire", de manière à coordonner les actions autour de l'enfant. Mais le combat est difficile, forcément difficile. L'attention que requiert cet enfant dont les acquisitions sont beaucoup plus lentes que la moyenne nécessite un temps et une formation que les professeurs n'ont pas toujours. L'intervention de précepteurs extérieurs à la classe est circonscrite au strict minimum, faute de moyens. Les spécialistes que doit régulièrement consulter Marius exercent à des kilomètres... [Source : InaMediaPro]
Contexte
Évolution de la notion de dysphasie
Autrefois appelée "aphasie congénitale" par Léon Vaisse, directeur de l'Institut national des jeunes sourds-muets de Paris, puis "audimutité" par Julian de Ajuriaguerra en 1958, la dysphasie doit également son nom à Julian de Ajuriaguerra. Dans son Manuel de psychiatrie de l'enfant publié en 1970, il décrit les enfants dysphasiques de la façon suivante : "Il s'agit d'enfants présentant un trouble de l'intégration du langage sans insuffisance sensorielle ou phonatoire, qui peuvent, quoique avec difficulté, communiquer verbalement et dont le niveau mental est considéré comme normal. Les désordres présentés par ces dysphasiques se caractérisent par un trouble de la réception et de l'analyse du matériel auditivo-verbal, des désordres dans l'agencement des éléments syntaxiques constituants du récit et des difficultés dans les mises en relation lexicales, le vocabulaire lui-même n'étant pas un critère suffisant. Il y a une homogénéité relative du déficit entre compréhension-réalisation-support-sémantique. Ainsi, la compréhension verbale des dysphasiques n'est quasiment jamais normale, et ils présentent tous des troubles de la parole. En fait, la communication dont ils sont capables est surtout physionomique et non épicritique ; les ensembles sont appréhendés grâce à des approximations verbales et à des apports extra-verbaux importants. Du point de vue intellectuel, les dysphasiques, malgré leur déficit du langage, arrivent à résoudre des problèmes complexes, impliquant un certain degré d'abstraction. (...) Dans un grand nombre de cas, il existe un désordre affectif précoce qui entre dans le cadre des investissements, pour les uns par manque de besoin de relation, pour les autres par manque d'organisation perceptivo-verbale entraînant une altération des modes de relation.
Dans l'ensemble, l'avenir scolaire de ces enfants est assez compromis. (...)
Ces sujets ne sont pas seulement des mal-parlants ; ils sont organisés sous une forme particulière de personnalité et leur rééducation devra s'engager par l'ouverture d'un dialogue sans contrainte, en tenant compte de leur déficience de mobilité intellectuelle et de leurs difficultés d'échanges affectifs (...)"
Néanmoins, parallèlement au mot "dysphasie", d'autres termes étaient également utilisés, notamment "trouble spécifique du langage", "trouble primaire du langage" et "trouble spécifique du langage oral". À cette époque, le diagnostic était posé en fonction de critères d'exclusion (notamment absence d'un trouble du développement intellectuel, d'un déficit sensoriel ou neurologique et d'un trouble envahissant de la personnalité).En 2017, constatant que le problème de fluctuation terminologique était le même en anglais qu'en français, la psychologue britannique Dorothy Bishop rassemble 59 experts anglophones (orthophonistes, psychologues, médecins, enseignants spécialisés, audiologiste, représentants des familles...) au sein de Catalise, un projet multidisciplinaire et international pour faire émerger un consensus terminologique. Le rapport (consulté le 21 août 2025) du groupe propose le terme "trouble développemental du langage" ou TDL (dans sa traduction française) qui est largement adopté. Néanmoins, la Nomenclature Générale des Actes Professionnels utilise encore le terme "dysphasie" dans sa version du 1er juillet 2025 (Consulté le 21 août 2025). Le diagnostic du TDL ne comporte plus de critères d'exclusion. Parmi les critères d'inclusion, on note les éléments suivants :
- Le TDL affecte les habiletés à comprendre et à s’exprimer à l’aide du langage (atteinte possible de différentes composantes du langage, dont l’expression ou la compréhension des sons, des phrases ou du discours, le vocabulaire et l’accès lexical, le traitement et la mémoire verbale, ainsi que la pragmatique et l’ajustement au contexte de communication)
- Les difficultés apparaissent habituellement en bas âge, persistent à long terme et ont des conséquences sur la vie quotidienne, sociale et scolaire des personnes atteintes.
- Le TDL n’a pas de cause connue.
- Le TDL s’accompagne souvent d’autres difficultés ou troubles neurodéveloppementaux dont l’étiologie n’est pas claire, apparait complexe ou multifactorielle. Exemples : troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie/dysorthographie), TDAH, trouble développemental de la coordination, etc.
Le terme "dysphasies" n'apparait pas dans les textes législatifs relatifs à l'orthophonie avant 2002. On le trouve pour la première fois dans le décret n° 2002-721 du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'orthophoniste, à l'article 3 : "L'orthophoniste est habilité à accomplir les actes suivants : (...) la rééducation des troubles de l'articulation, de la parole ou du langage oral (dysphasies, bégaiement) quelle qu'en soit l'origine. (Consulté le 27 août 2025.)
En mars 2001, un Plan d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage prévoit notamment d'identifier et promouvoir dans les centres hospitaliers universitaires des centres référents, formés d'équipes pluridisciplinaires, permettant d'élaborer des diagnostics précis, de proposer des modes de prise en charge et d'envisager des études ou des recherches sur l'évaluation de ces prises en charge." (Consulté le 27 août 2025.) Depuis 2004, un centre de référence est présent dans chacune des régions de métropole ainsi qu’à la Réunion.
Intégration des élèves en situation de handicap en milieu scolaire ordinaire
La loi d'orientation en faveur des personnes handicapées qui instaure notamment l’obligation de l’éducation des enfants handicapés est voté le 30 juin 1975. (Consulté le 7 janvier 2025.) Les premières circulaires sur l’intégration scolaire (Circulaire n° 82-2 et n° 82-048 du 29 janvier 1982, Mise en œuvre d'une politique d'intégration en faveur des enfants et adolescents handicapés. (Consulté le 12 décembre 2024.) et Circulaire n° 83-082, 83-4 et 3/83/S du 29 janvier 1983, Mise en place d’actions de soutien et de soins spécialisés en vue de l’intégration dans les établissements scolaires ordinaires des enfants et adolescents handicapés, ou en difficulté en raison d’une maladie, de troubles de la personnalité ou de troubles graves du comportement. (Consulté le 12 décembre 2024) marquent la volonté de l’Éducation nationale de refuser l’exclusion des enfants handicapés et de réussir leur intégration. Ces circulaires mettent notamment en place le Projet Éducatif Personnalisé qui devient le fil rouge de la scolarisation des enfants handicapés.
La Circulaire DGAS/PHAN/3C n 2002-293 et DESCO n 2002-113 du 30 avril 2002 relative aux dispositifs de l'adaptation et de l'intégration scolaire dans le premier degré préconise notamment que:
- "Chaque enseignant assume au sein de la classe la responsabilité pédagogique à l'égard de chacun de ses élèves. Le fonctionnement de l'équipe éducative à laquelle il appartient permet de construire de nouvelles réponses aux besoins particuliers de certains enfants, au travers d'activités organisées collectivement incluant, si nécessaire, les interventions des personnels spécialisés. (...)"
- "Certains enfants présentent, très précocement, des besoins éducatifs particuliers tels que leurs parents sont conduits à saisir la commission départementale d'éducation spéciale (CDES) bien avant le début de leur scolarité. Cette saisine permet à l'enfant, dès la naissance si besoin est, de bénéficier des aides éducatives, rééducatives ou des soins appropriés, afin de réduire les incapacités et désavantages liés à une déficience sensorielle ou motrice ou à des atteintes d'origines diverses, induisant des perturbations du fonctionnement mental.
Chaque école a vocation à accueillir les enfants handicapés relevant de son secteur de recrutement. Lorsque le directeur reçoit la demande des parents, il examine avec l'équipe éducative les conditions d'accueil et veille à informer la commission de circonscription préscolaire et élémentaire (CCPE) qui notifie cette intégration aux parents. La CCPE est le garant de l'action engagée et veille à la mise en place et au suivi du projet individualisé. Le médecin de l'éducation nationale ainsi que le psychologue scolaire apportent leurs compétences particulières pour aider l'équipe éducative à réussir l'accueil." (Consulté le 28 août 2025.)
Un sujet choisi par le réalisateur Jean Crépu
Jean Crépu : "Marius fréquentait la même école que mes enfants. J'ai appris à le connaître, à deviner dans ses yeux pétillants toute la malice qu'il ne pouvait exprimer par des mots. Peu après, ce sont ses parents que j'ai commencé à découvrir. Des parents combatifs qui, comme tous les parents du monde, voulaient le meilleur pour leurs enfants. Le combat de Sophie, sa ténacité, son dynamisme, m'a semblé une merveilleuse leçon de vie"."
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Ce documentaire tresse deux fils narratifs. Il y a d'une part le combat de la mère de Marius, dont les témoignages face caméra et les conversations avec les professionnels qui s'occupent de son fils construisent le récit du parcours de l'enfant, avec ses difficultés essentiellement déterminées par les exigences scolaires. D'autre part, il y a le vécu de Marius, filmé dans sa vie quotidienne chez lui et en classe. Même si les spectateurs non avertis peuvent très bien se rendre compte des difficultés linguistiques du petit garçon (grâce à des plans très rapprochés), ils remarquent surtout qu'il est souriant, fait montre d'une grande joie de vivre, qu'il a le contact facile et ne semble pas inhibé du tout par son trouble du langage. Au contraire, il lève la main pour répondre en classe, sollicite l'adulte, parle librement à son frère, etc. Interrogé par le médecin sur ses points forts, il répond même qu'il sait bien lire, c'est-à-dire qu'il n'a pas conscience de ses difficultés.
L'intimité que le réalisateur a obtenu avec son sujet lui permet de suivre partout Marius et sa mère dans les différentes sites de l'action (dans la maison familiale, en classe, chez le psychomotricien, dans une réunion de CCPE, chez le neurologue, chez l'orthophoniste). Elle amène à prendre conscience de la lourdeur des prises en charge nécessaires à travers le fait qu'on les retrouve fréquemment en voiture. La mère, encline à porter cette charge seule et oublier qu’elle peut être épaulée par des professionnels comme le lui rappelle, à la fin du film, l’enseignante qui essaye de la décharger de ce poids tandis qu'elle est au bord des larmes.
Ce documentaire ayant été diffusé pour la première fois le samedi 8 mars à 13h47, il était destiné à tout type de public. La manière dont la thématique est abordée, celle de la dysphasie et du parcours qui en découle pour la mère de Marius, se veut donc accessible à des personnes qui n’en ont peut-être jamais entendu parler. La voix-off donne des indications pour mieux saisir les ressorts de certaines situations. Du point de vue de l’enfant, le reportage renvoie l’image d’un Marius qui semble heureux et épanoui, intégré dans son école d’origine par le corps enseignant ainsi que les élèves et épaulé par des professionnels comme le psychomotricien ou le neurologue. Même si la situation est bouleversée par le déménagement dans une nouvelle région, l'enfant garde son moral.
La réalisation s'appuie sur les témoignages directs de la mère de Marius. Par ailleurs, l'opérateur intervient régulièrement dans le cours du film. On comprend, vers la fin, que opérateur image, opérateur son et et réalisateur sont la même personne (Jean Crépu) puisque le commentaire s’exprime à la première personne du singulier. Jean Crépu interagit avec les protagonistes au cours de plusieurs séquences comme celle dans laquelle Marius joue avec un château fort en plastique, ou celle où il pose des questions à la mère de Marius dans la voiture.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Dans L’histoire de Marius : un enfant différent de Jean Crépu, la santé et la médecine sont dévoilées comme des outils à la fois pleins d’espoir et marqués par des doutes face à l’handicap de l’enfant. En effet, les médecins veulent comprendre et diagnostiquer la particularité de Marius, mais c’est un enjeu de taille. Malgré les consultations, les professionnels de santé ne parviennent pas toujours à poser un diagnostic clair et donnent des réponses souvent imprécises ou insatisfaisantes pour les parents et notamment la mère de Marius. C’est dans ce cas que la mère mène un combat incessant pour son fils afin d’atteindre son objectif : construire une intégration pour Marius et le scolariser dans un établissement public et gratuit.
Le reportage relate ses nombreuses recherches et son implication dans la progression de Marius. Elle va mener un projet avec l’équipe éducative de l’école constituée des enseignants pour le maintien en milieu ordinaire de Marius dans un premier temps. Puis elle fera de nombreuses démarches auprès d’orthophonistes qui ne lui conviendront pas forcément. S’y ajoute la distance géographique de certains orthophonistes, une autre problématique qui ne l'empêche pas de persévérer dans ses recherches. De ce fait, ce documentaire reflète une vision nuancée de la médecine, à la fois nécessaire mais pas toujours efficiente car des enfants comme Marius ont besoin certes d’un accompagnement solide et de traitements, mais aussi d’une dimension humaine soit de personnes disposant de qualités humaines telles que l’écoute, le soutien, l’adaptation et la patience.
La santé n’est plus simplement une question de guérison physique, mais un long parcours, émotionnellement lourd, où le diagnostic devient une quête existentielle pour la famille.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Sur France 2 le 8 mars 2003, à 13h45.
Communications et événements associés au film
Public
Grand public.
Audience
Descriptif libre
Introduction : la découverte du handicap de Marius
Le documentaire s’ouvre sur un travelling dans lequel Marius produit des onomatopées ("yayaya") en roulant à toute vitesse en direction de la caméra (et donc du spectateur) sur un jouet à pédale qui tracte une remorque en plastique. Il donne l'impression d'un petit garçon débordant de vie et de joie. Des éléments du générique (informations sur la production) apparaissent en surimpression. La scène semble se dérouler dans le jardin familial. Simultanément, le titre du documentaire "L’histoire de Marius un enfant différent" apparaît au centre de l’image ("L’histoire de Marius" étant inscrit dans une police plus grande que "un enfant différent"). Le nom de "Jean Crépu", réalisateur du film, s'affiche. La musique, simplement composée de notes aux piano sur une tonalité mineure, est un peu inquiétante et donne un sentiment d’étrangeté.
Fondu au noir. Une femme témoigne, assise sur une chaise de jardin placée devant une porte-fenêtre ouverte. Ses propos indiquent qu’il s’agit de la mère de Marius. Elle raconte les circonstances de la découverte des lésions cérébrales de son enfant. Marius est né "en pleine forme, cinq doigts, cinq doigts de pied, impeccable". Vingt-quatre heures après leur retour chez eux, Marius ne prenant pas de lait, ses parents l'ont amené aux urgences pédiatriques. C’est à ce moment qu’ils ont appris que leur bébé faisait des convulsions néonatales. Une IRM a mis en évidence des lésions cérébrales. Après un séjour de trois semaines à l’hôpital, ils l'ont ramené chez eux, sans avoir bénéficié d'une explication, les soignants leur ayant dit : "On ne sait pas s'il sera normal ou pas." Cette séquence est accompagnée d'une série photos formant un diaporama qui présente ce "beau bébé".
L’évolution de Marius
La musique s’arrête, Marius dans la salle de bain se fait couper les ongles par sa mère ; il chante. Mère et fils rient ensemble. Celle-ci explique que le père de Marius et elle étaient très attentifs aux acquisitions de Marius. Mais s'il a marché au bout d’un an, il ne gazouillait pas. Le fait que Marius se mette à marcher au même âge que les autres enfants et qu'il ait l'air de "s'éclater" a permis aux parents de « se libérer » (02:02). Ils se sont mis à « positiver la vie » (02:09) et ont eu envie d’avoir un autre enfant (pour lequel tout s'est ensuite très bien passé). Néanmoins, chez Marius, "le langage ne venait pas".
Vie quotidienne
Le jardin, plan sans musique, sons de pluie et d’orage. Trois enfants, Marius, son petit frère et sa petite sœur, dans la cuisine avec leur mère au moment du petit déjeuner. Marius fait comprendre qu'il ne veut pas aller à l’école parce qu'il pleut. On constate dans cette séquence que Marius s'exprime essentiellement par juxtapositions de mots : "pas l’école" (02:25), certainement pour signifier "on ne va pas aller à l’école", "aussi éclair" (02:58) pour "il y avait aussi des éclairs", contrairement à son frère qui forme des phrases complexes ("tu sais que ça peut détruire une maison"). (02:54) Néanmoins, on constate également que Marius n'hésite pas à s'exprimer et participe à la conversation familiale sans la moindre gêne ou inhibition.
Le diagnostic
Nouveau témoignage, face caméra, de la mère dans le jardin. Plan resserré sur Marius en train de faire un exercice (peut-être de lecture). Sa mère prononce pour la première fois le mot dysphasie. Le fait que la caméra soit aussi près de Marius créé une proximité entre l’enfant et le spectateur, comme si ce dernier "entrait" dans son univers. La séquence se termine par un nouveau plan sur la mère. Cette séquence résonne comme une annonce qui ressemble peut-être à ce que les parents ont vécu lorsque le diagnostic de leur fils a été établi : la mère mentionne que c'est le Dr. Lasserre qui leur a parlé de "dysphasie phonologico-syntaxique". (03:21) "On n'avait pas tout à fait conscience non plus de la chose." Il leur a fallu du temps pour comprendre (et accepter) que leur fils était porteur d'un handicap. "Eh oui, c’était un handicap", ajoute-t-elle avec une petite grimace incrédule. (03:39)
Échange entre Marius et le caméraman
Dans le couloir à l’étage de la grande maison familiale, interactions entre Marius et le caméraman. Marius lui montre son château fort et insiste sur la fait que ce n'est pas un simple château mais bien un château fort. Comme l’enfant ne forme pas de phrases construites, la communication est difficile. Marius est intrigué par la caméra et le micro du caméraman : il s’approche et regarde la micro : "micro petit" (04:32). Il fait le parallèle avec son château fort qui produit des sons : "entend château fort parle". (04:42) C'est manifestement un enfant qui est très intéressé par les choses qui l’entourent.
La dépression de Marius
Marius marche dans la rue avec son cartable. La mère : "les problèmes ont de nouveau recommencé quand il a fallu le scolariser". Elle explique comment son fils a vécu son entrée à l’école. "Le début, ça a été très, très dur." Marius a fait une dépression et la communication avec sa famille, jusque-là restée préservée par les gestes à défaut des mots, en a été altérée. L’école était pour lui "une torture". Il a souffert d'énurésie et d'encoprésie. L'émotion qu'éprouve sa mère lorsqu'elle parle de cette période s’entend dans sa voix et sa manière d'éviter de regarder la caméra. Elle explique que la famille a entamé des démarches pour le faire entrer dans un établissement spécialisé, mis en échec par son éloignement (deux heures de trajet chaque jour pour l'enfant).
Marius à l’école
Deux plans sur des élèves en train de jouer ou lire dans la cour de récréation se succèdent. Marius, encore dehors, marche en direction de l’entrée de l'établissement avec sa maman, son frère et sa sœur. Il marche seul derrière eux, en observant la cour. Plan rapproché sur Marius qui rit. Durant ces plans, une voix off masculine explique que Marius termine son année de cours préparatoire et qu’il est aujourd’hui en contrat d’intégration scolaire. Son "handicap", qu'il décrit comme "cette difficulté non pas à comprendre, mais à parler, ce labyrinthe que représente pour lui le langage" (07:16) est connue de tous les élèves de la classe depuis la fin de cette année. Plan sur les élèves de la classe qui marchent dans le couloir, Marius en tête de rang, souriant à côté de l’un de ses camarades. D'autres plans sur la vie en classe s’enchainent. Le maître fait une leçon sur les symboles présents sur les produits dangereux. La caméra serre sur Marius qui semble comprendre le cours et y être attentif. La caméra s’éloignant du visage de Marius, on distingue les élèves présents autour de lui. Ce mouvement fait sentir l’intégration de Marius dans le groupe classe. Mais quand il prend la parole, on voit qu’il a du mal à s’exprimer. Cependant, les autres élèves et l’enseignant, qui sont familiers de ses difficultés, lui laissent le temps nécessaire pour les surmonter. L’enseignant demande le calme à la classe afin de pouvoir l'écouter. (08:00) On entend même un élève dire le prénom de Marius à (08:06), comme s’il l’incitait aussi à prendre la parole, ce qui montre que les autres élèves de la classe sont impliqués dans l’intégration de Marius. Mais la communication reste difficile : "Tu parles des feux de forêt ?", lui demande le professeur. Qu'il ne reformule pas ce que l'enfant a dit donne à penser qu'il ne l'a probablement pas compris. (08:48)
Marius chez le psychomotricien
La voix off masculine débute qui explique que Marius se rend dans le cabinet du psychomotricien, M. François Brulet, qui l’a aidé à sortir de sa dépression. Ils sont réunis dans un grand espace de gymnase pourvu d'équipements de motricité. "Dans ce lieu où il n'est pas obligé de parler pour s'exprimer, Marius a progressivement trouvé sa place." Marius donne des coups de pieds, lance des balles, court. Il sourit. Le psychomotricien incite Marius à se mouvoir : "Je te regarde démolir ce camp très, très fort." (09:43) Il semble entrer dans son monde en partageant le plaisir du jeu avec lui, en établissant un "dialogue" par le mouvement (par exemple, chacun démolit le camp de l'autre à son tour) et en lui donnant des consignes qu'il doit respecter. La voix off fait le bilan de cette année de prise en charge rééducative : "Marius ne vit plus l'école dans la souffrance mais le pari de l'école dite 'ordinaire' n'est pas gagné pour autant. Marius n’est plus en maternelle, il se confronte aux apprentissages, comme tout autre enfant, et c’est bien là tout l’enjeu du projet d’intégration scolaire." (10:15)
La lecture chez Marius
La mère de Marius, assise sur un lit avec ses trois enfants, leur lit la bande dessinée Tintin au Congo. Les enfants sont en pyjama et la lumière de la pièce est allumée, ce qui laisse penser que la scène a été filmée le soir. Elle ne se contente pas uniquement de lire mais interagit avec Marius pour le rendre acteur et non pas seulement spectateur de ce moment. Elle voudrait qu'il lise quelque chose et l'interroge : "Est-ce que là, Milou, il dit quelque chose ?" Marius répond : "Aboie" à plusieurs reprises, alors que sa mère voudrait manifestement qu'il lise l'une des bulles attribuée à Milou. Cette courte séquence révèle une autre difficulté de l'enfant, laquelle relève du domaine narratif et sémiotique. En effet, il n'est pas certain qu'il fasse le lien entre les bulles de la BD et le dialogue des personnages. Il semble qu'il soit très fixé sur le rôle de Milou en tant que chien et qu'il ne puisse pas l'imaginer comme un personnage qui pense et parle (ce qui est bien entendu l'un des ressorts humoristiques des bandes dessinées de Tintin). Marius comprend-il le déroulement de l'histoire ? (10:48)
Les derniers jours du premier CP de Marius
La voix-off explique que la famille va déménager, le père étant déjà parti dans la région où il a démarré un nouveau travail. Marius va redoubler son année de CP dans sa nouvelle école à la rentrée prochaine. Il sera dans la même classe que son petit frère, Hippolyte. Derniers moments dans sa classe actuelle. Le maitre accueille les enfants. Ils utilisent une méthode de lecture mixte avec un livre intitulé Frisapla la sorcière, on observe un garçon lire et sa camarade qui est en train de tailler son crayon. Le maitre, en chemise à carreaux et pantalon noir, est accroupi au niveau de Marius pour l’aider. "Frisapla arrive", feint de lire Marius, mais le maitre rétorque : "Non, là tu inventes". Marius a manifestement beaucoup de mal à déchiffrer. Le maître essaie de lui faire déchiffrer le texte "Frisapla a mal à la tête", mais l'enfant est en très grande difficulté et le maître lui souffle essentiellement toute la phrase petit à petit. Quand il se lève pour s'occuper d'autres enfants, l'élève qui est assis devant Marius l’aide à finir la phrase en lui mimant le mot de la fin : "tête". Une fois la réponse trouvée, Marius demande l’approbation de son camarade en lui disant "J’entoure ?". À (13:10), il se retourne et lance un regard au cameraman en affichant un petit sourire de satisfaction : il a réussi à terminer l'exercice. Le maitre vérifie et approuve sa réponse : "Voilà, super !", sans se rendre compte que l'enfant n'a rien fait lui-même. Quand sonne l'heure de la fin de la classe, Marius court en riant vers la sortie de l'école. Il jette un coup d’œil derrière lui, comme s'il faisait la course avec l'opérateur qui le suit. (13:24)
Un tour en voiture
Dans la voiture de la mère de Marius. La chanson "Quand on n'a que l’amour" de Jacques Brel commence. Le temps est clair et beau. Quand Jacques Brel chante "Quand on n'a que l'amour pour parler aux canons...", Marius dit à son petit frère : "Parler aux canons ! Ça parle pas, les canons." Sa surprise et son incompréhension montrent qu'il s'interroge sur l'emploi figuré du langage. On peut également remarquer que sa phrase est bien construite dans une situation où il s'exprime de façon très spontanée, sans avoir à répondre à une question posée par autrui. Son frère, tournant la tête comme s’il y avait quelqu’un d’autre à côté d’eux (probablement leur petite sœur), répète, avec un petit sourire en coin : "Ça parle pas les canons!".
Réunion de CCPE
Dans l'école de Marius, sa mère en présence de son instituteur, son psychomotricien, le docteur Lasserrre (que l'on verra en consultation à partir de (21:00)), une jeune femme non identifiée et une femme d'âge mûr qui est probablement inspectrice de l’Éducation Nationale. Il s'agit vraisemblablement d'une réunion de la commission de circonscription de l'enseignement préélémentaire et élémentaire (CCPE).
La mère de Marius est vêtue de façon un peu plus formelle que lors des séquences précédentes, ce qui reflète probablement l'importance qu'elle accorde à ce moment. Commençant son intervention sur un ton positif, elle exprime finalement à mots couverts sa déception par rapport au manque d'acquisitions réalisées par son fils. Son expression est un peu vague (emploi du pronom "on"), peut-être pour ne pas heurter l'institution scolaire : "Aujourd'hui, je pense qu'on a fait une année positive. On a réussi des choses. On aurait pu faire mieux si on avait réussi à matérialiser nos projets, parce qu'en soi, j'ai quand même le sentiment qu'on n'a rien matérialisé. Si, la réussite, elle est dans la confiance de Marius, voilà... Mais qu'a-t-on vraiment fait, au niveau 'pédagogie différenciée' ? Là, je suis pleine de questions." L’enseignant reconnaît qu’il lui est très difficile de repérer les périodes où Marius se trouve en difficulté parce qu'il doit se consacrer à l'ensemble de la classe. Il la rejoint sur le besoin d'un "enseignant spécialisé qui pourrait intervenir au sein de la classe et épauler l'enseignant (...)". La maman rappelle qu'un plan d'action annoncé par Jack Lang (ministre de l'Éducation nationale du 27 mars 2000 au 6 mai 2002) deux ans auparavant prévoyait la formation d'enseignants spécialisés sur les troubles du langage (voir paragraphe contexte ci-dessus). Elle demande où sont ces enseignants. "Vous vous renseignerez dans la circonscription où vous irez", lui répond la femme qui est probablement inspectrice de l'Éducation nationale. La mère de Marius poursuit avec un calme exemplaire : "Marius perd beaucoup de temps car les années passent et les acquisitions sont indispensables à ce jour. Ce n'est pas à 18 ans qu'il pourra faire ces acquisitions." (16:08) Le psychomotricien, assis à côté d'elle, hoche la tête pour exprimer son accord. Lorsqu'il prend la parole, il fait le bilan de l'évolution du travail qu'il a mené avec Marius. "Maintenant, il a accepté son handicap (...) Cela lui permet maintenant d'être disponible pour entrer dans ces apprentissages, la lecture et l'écriture." On peut supposer que c'est à l'issue de cette réunion de CCPE et sur la base de ces arguments qu'est prise la décision de faire redoubler le CP à Marius. (16:25)
Leçon de chant
Gros plan sur Marius entouré de ses camarades, probablement dans la salle de gym de l'école. Son regard est fixé sur un point situé au-delà du spectateur. Une mélodie au piano démarre et les enfants se mettent à chanter une chanson à gestes. Marius commence à chanter avec un peu de retard. Il paraît assez bien connaître la chanson et fait les mêmes gestes que les autres élèves, mais généralement avec moins de précision. Assez rapidement, il se met à s'agiter et chahuter, peut-être distrait par la présence de la caméra. L’enseignant, souriant, chante avec les enfants et fait les gestes en même temps qu'eux. Marius continue à se dissiper, il regarde vers le plafond comme si quelque chose l’intriguait (17:25) puis son regard se dirige vers la caméra, comme s'il prenait à témoin l'opérateur ou le public qui va voir le film.
La récré
Marius joue au ballon dans la cour de récréation. Il dribble, envoie la balle au loin d'un coup de pied adroit, crie et s’amuse avec ses copains. Commentaire de la voix off : "Marius vit sa vie de petit garçon. On finirait par en oublier sa différence, signe d’une intégration réussie, une image positive, trop peut-être…" (18:08)
Discordance entre le rythme de Marius et celui de l'école
Dans un nouvel entretien, la mère de Marius exprime son inquiétude devant la grande lenteur des progrès de Marius : "Moi, je m'en fiche que ses acquisitions soient lentes. Par contre, l'école ne s'en fiche pas, du coup il sera jeté de l’école, parce que l'école, au bout de tel âge, tu ne peux plus rester si t'en n'es que là. » (18:30) Une aide est plus que jamais nécessaire à Marius pour qu'il progresse mieux et plus vite. (18:35)
Goûter dans le jardin, la fin d’une aventure
La mère accueille toute la classe dans le hall d'entrée de leur maison. Marius a invité tous ses copains pour un goûter dans le jardin. Ce sont ses derniers moments avec sa classe de CP avant son déménagement. Le maitre est également là (19:04). Un homme en tee-shirt rose est assis sur un banc à l'arrière plan. C'est peut-être le père de Marius. C'est le seul moment du documentaire où on l'aperçoit. Son poste dans une autre région l'a-t-il empêché d'être présent lors de la majeure partie du tournage ? Considère-t-il que la question des difficultés de Marius est du ressort de son épouse ? Ne veut-il tout simplement pas être filmé? Le documentaire ne contient aucune explication sur son "invisibilité" (il est même très peu fait référence à lui en dehors du fait que la famille va devoir déménager parce qu'il a changé de travail.)
Les enfants rigolent et courent dans le jardin. Le temps est très beau. La mère de Marius arrose les enfants avec un tuyau d'arrosage. Marius saisit le tuyau et les arrose à son tour. Le maitre pose des devinettes à quelques uns des enfants invités (19:27). Deux fillettes ayant trouvé un hérisson mort. Marius s’est muni d’une pelle (19:50) et commence à creuser la terre pour l'enterrer. Il explique : "Plus vivant, mort, a plus. Jamais. C'est vrai, hein." Quand il a mis l'animal sous terre, il ajoute : "Enfoncé, plus voir, plus voir." Les fillettes le regardent faire. (20:20). Quelques instants plus tard, plan oblique sur Marius assis immobile sur un banc blanc, le regard fixé sur le sol. Son visage laisse paraitre de la peine. Ses copains rentrent chez eux avec le maitre. (20:39).
Dernier bilan de langage chez le neurologue
La voix-off donne de nouvelles précisions : "Si la cause de la dysphasie de Marius est d’ordre neurologique, ses problèmes de santé à la naissance n'en sont pas forcément la cause. L'origine de ce trouble est actuellement à l'état d'hypothèse. On évoque des facteurs génétiques. probablement d’origine génétique. La dysphasie est aujourd’hui reconnue comme un handicap rare. Une fois le diagnostic posé, les familles restent souvent dans un grand isolement. Marius tenant la main de sa mère, ils se dirigent vers le cabinet du neurologue qui a diagnostiqué la dysphasie. Le médecin (qui était présent lors de la réunion de CCPE vue précédemment) est assis à son bureau face à Marius et sa mère (21:08). Il demande à la mère d’évoquer dans quels domaines Marius est bon, et dans quels domaines il ne l'est pas. Elle se tourne vers son fils : "Alors, Marius ?", pour l’inciter à répondre à répondre lui-même (21:18). L'enfant répond d'un air de parfaite évidence qu'il sait bien lire. Plan à hauteur de Marius qui joue avec un stylo. Le médecin veut le faire compter jusqu’à 5 à l’endroit et à l’envers mais l'enfant reste complètement bloqué. Le neurologue évoque "la faiblesse de la mémoire immédiate" (21:50). Sous le regard dubitatif de sa mère, il lui fait répéter des prénoms " pour voir sa réalisation des sons". Quand le médecin dit : "Florence" l'enfant dit "Frolence". Il bute également sur le prénom "Jocelyne" (22:16). Filmé de très près, on le voit se déconcentrer. Le docteur lui demande s’il est fatigué ou s’il veut abandonner. Il répond "non" en souriant. "C’est pas le style à abandonner", affirme sa mère pour montrer que Marius est un garçon courageux qui veut progresser. Gros plan sur le visage de Marius et de sa mère. Leur complicité et leur amour sont palpables. La maman explique que l’école où Marius va aller lui inspire des appréhensions car "ils n'ont jamais vu un enfant dysphasique". Elle revient sur l’importance de son maintien en CP "pour avoir les bases avant d'aller plus loin" et de son intégration dans une école ordinaire. "C’est un réel bonheur de voir que c’est un enfant qui peut vivre en intégration scolaire ordinaire", dit-elle (23:35). Comme elle affirme "On va y arriver", le médecin insiste sur les embuches qu'il devra surmonter : il s'aventure dans "un chemin de galère". Mais elle ne l'entend qu'à peine. Elle a manifestement besoin de cet optimisme un peu aveugle pour continuer à tenir le coup dans un environnement (le milieu scolaire) où elle est peu entendue, et où les besoins de son fils sont mal compris. Après le départ de Marius et de sa mère, le médecin face caméra s’inquiète de la fin de sa deuxième année de CP. Pour lui, le problème ne se sera pas amélioré d'ici là, et il faudra se reposer la question d'un "système de préceptorat" ou d'une "classe spécialisée pour enfants dysphasiques". Il insiste :"il a quand même un trouble qui est net". (24:20)
Premier jour dans la nouvelle école
Gros plan sur le panneau d'entrée d'une ville. Nous sommes à Bennecourt dans les Yvelines, le nouveau lieu de résidence de Marius et sa famille. Lui, sa maman et son petit frère partent de la maison en direction de la nouvelle école des deux garçons. On peut interpréter cette scène comme le symbole d'un nouveau départ. Quand ils rejoignent l'école, la caméra serre sur eux pour pour montrer les émotions qu'ils éprouvent. La musique qui intervient alors, un peu plus longtemps qu'auparavant, intensifie l'inquiétude que suscite cette séquence. (24:48) Marius, dans la cour de récréation, regarde sa maman de l’autre côté de la grille, qui lui fait signe de la main : il à l’air légèrement déboussolé mais pas inquiet. Les enfants se mettent en rang et rentrent en classe. La maîtresse, bienveillante, leur dit se d’asseoir où ils veulent. (25:23) Elle demande ensuite à une élève si elle veut bien laisser sa place à Marius pour qu’il soit placé à côté de son frère car il ne connait personne (elle devrait dire qu'ils ne connaissent personne puisqu'après tout Hippolyte est nouveau également). Marius, toujours debout près de la porte alors que les autres élèves se sont assis, lance un "non" retentissant. Est-ce pour refuser d'aller s'asseoir à côté de son frère ? Refuse-t-il la nouvelle école ? Quand la maîtresse lui demande où il veut s'asseoir, il répond "rien". Les élèves ont l’air perplexe. Ici encore, les visages sont filmés en plan rapproché pour une meilleure visualisation de leurs réactions. (25:49)
Une mère persévérante
Le caméraman filme la maman de Marius en plan rapproché. Dans la cuisine, il fait sombre, le léger contre-jour illustre peut-être le désespoir qui l'étreint. Dans cette scène, elle s’affairetout en s’adressant directement à l'opérateur. Elle dit n’avoir pas vraiment avancé, avoir rencontré une orthophoniste avec qui "ça ne va [probablement] pas aller". On ressent sa lassitude face à ce combat. Mais elle ajoute qu’elle va en rencontrer une autre rapidement et "si il faut, une autre, une autre". On sent aussi sa détermination et son courage à travers ses mots. Au téléphone, elle converse avec une femme, sans doute une orthophoniste. La lumière du jour évoque la lueur d'un espoir naissant, à l’inverse de la scène dans la cuisine.
Immersion dans la classe de Marius
Dans la classe de Marius, la maîtresse explique aux élèves la consigne de l’exercice : "Si il reconnaît son nom, il lève la main et je lui donne son petit prénom. S'il ne reconnaît pas, on le met de côté." Son ton est léger et bienveillant. Un premier élève, Alexis, lève la main et prend son prénom. La maîtresse demande aux enfants de parler bien fort car cet exercice permet aussi aux nouveaux de connaître les prénoms de leurs camarades. Ainsi, tous les enfants arrivant au CP en provenance de classes de grande section de maternelle différentes peuvent se sentir inclus dans le groupe-classe. Très gros plan sur Marius de profil, sa fiche prénom à la main. Celui-ci est écrit de trois façons différentes ; en majuscule scripte, en minuscule scripte et en minuscule cursive. Comme la maîtresse lui demande comment il veut l'écrire son prénom, il choisit la première, celle qui lui paraît plus facile à réaliser. Plan rapproché sur Marius de profil. La maîtresse lui rappelle que ce carton va leur servir très souvent. Comme Marius lui demande de dessiner un poisson sur sa fiche, elle accepte et demande s'il préfère dessiner au crayon ou au feutre, ce à quoi il répond qu’il veut le faire au feutre. (26:57) Elle le félicite et l’encourage pendant qu'il se met à la tâche : "C’est bien ça, tu fais tout le tour, ok?”. Marius acquiesce, son feutre à la bouche. Il à l’air à l’aise avec le travail demandé. Alors qu'il est montré en train de dessiner, en très gros plan puis en plan moyen, la bande son fait entendre un commentaire de sa mère : "Marius suit l'enthousiasme de son frère et de sa sœur mais de lui-même, non. Je pense que s'il pouvait rester dans ses petits chaussons, protégé, ça l'arrangerait aussi. Il a envie d'aller aux autres [sic] mais il a toujours cette peur qui fait que c'est moins facile." Sur une mélodie assez enlevée au piano, plan sur les élèves qui travaillent (Marius a l'air d'observer ce que font certains d'entre eux), puis sortent en récréation. Marius lui, reste dans la classe. Son visage est filmé en gros plan. Il est assis à sa place, seul. Une certaine perplexité se lit sur son visage. Cette scène est difficile à comprendre. A-t-il exprimé à l'enseignante son souhait de rester seul dans la classe ? Les autres enfants jouent dans la cour, dans la joie et les rires. Plan lointain sur la maîtresse agenouillée devant Marius, près de la porte de la classe. Elle lui tient les épaules. Peut-être est-elle en train de l'encourager à sortir avec les autres. (28:03)
Rendez-vous à l’inspection académique
Gros plan sur le panneau de l’inspection académique. Reprise de la même mélodie au piano que lors de la séquence précédente. La maman de Marius, filmée en plan d’ensemble, marche d’un pas décidé dans le couloir menant au bureau d’une femme qui est peut-être l'inspectrice d'académie ou l'une de ses collaboratrices. Cette dernière est filmée en plan moyen, assise à un bureau, en face de la maman de Marius que nous voyons de dos. Alternance de champs et contre-champs durant tout l’entretien. La représentante de l'inspection académique propose l'intervention d'un enseignant spécialisé à raison d'une heure par semaine pour "différencier le travail et l'adapter autrement que dans le grand groupe-classe." Elle essaie de convaincre la mère de Marius que "ça n'est pas rien" et qu'ils (l'inspection académique ? L'Éducation Nationale ?) n'ont pas "les moyens de mettre un précepteur derrière chaque enfant". La maman de Marius entend ces propos, mais insiste sur son souhait de construire une intégration durable. Elle mentionne l’importance des apprentissages fondamentaux qui sont nécessaires à Marius pour entrer dans sa future vie d’adulte autonome. Déterminée et anxieuse, elle dit : "C’est aujourd'hui que le combat se mène." (29:25) Son interlocutrice explique que c’est un travail de collaboration, ce à quoi la maman de Marius répond : "Je pense que l’on construit les choses et je suis consciente qu’il ne faut pas aller à la colère pour avancer et construire ensemble." Elle ajoute d’un ton très sûr, et avec un sourire sincère, qu’elle veut que son enfant soit scolarisé en établissement public et qu’il ait droit à "cette école pour tous, cette école gratuite." Avec un regard déterminé, elle conclut en disant qu’elle se battra pour que ça se fasse, et dans de bonnes conditions. Compréhensive, la responsable académique lui répond : "J’espère que vous n’aurez pas trop à vous battre." Le calme dont fait preuve la maman de Marius face à une interlocutrice qui a essentiellement recours à la langue de bois est impressionnant. En même temps, on observe une différence assez nette avec la séquence du bilan de langage chez le neurologue. En effet, à la fin de ce bilan, le public était en droit de se demander si la maman de Marius était vraiment consciente de la gravité du handicap de Marius. L'optimisme et l'énergie dont elle faisait preuve masquaient-ils des illusions sur les possibilités de progrès du petit garçon ? Par contraste, lors de l'entretien à l'inspection académique, c'est elle qui est obligée d'insister sur le fait que les difficultés de Marius nécessitent bien plus de soutien qu'une heure de travail individualisé par semaine. (29:58)
Retrouvailles avec la maman après la première journée d’école
La journée est finie. Plan d’ensemble sur les enfants de CP qui sortent de l'école. La caméra resserre sur Marius et son frère qui retrouvent leur maman derrière la grille. Ils l’embrassent. La maman, souriante, dégage un certain soulagement en les voyant. Cette bienveillance maternelle et constante émane d’elle une fois encore. Elle prend longuement Marius dans ses bras, lui chuchote des paroles à l’oreille. Plan d’ensemble sur toute la famille de dos en train de marcher sur le trottoir : la mère de Marius porte sa fille, Marius est porté par un homme qui est probablement son père et Hippolyte marche un peu en retrait. (30:21)
En voiture vers le cabinet de l’orthophoniste !
Plan rapproché sur la maman de Marius, de profil, en train de conduire. Parlant de la distance entre le domicile et le cabinet d'orthophoniste : "Ça fait une trotte, il y a 12 km, et 12 km ça fait perdre beaucoup du temps, et les orthophonistes ont beaucoup de travail." On entend Marius, à l’arrière, en train de jouer. Sa maman tout en parlant avec le caméraman, garde un œil sur son fils et rit brièvement en l’entendant s'amuser. Elle ajoute qu'à cause de la distance, les séances d'orthophonie à l'école ne sont pas possibles. (30:51)
Comme Crépu lui demande en off s'il n'était pas possible de trouver un orthophoniste plus près, elle lui répond qu'elle ne a pas trouvé "qui sache ce qu’est la dysphasie, le trouble du langage et que surtout c’est notre seul moyen de rééducation pour l’avenir." (30:15)
Séance d’orthophonie
À peine garés, la maman ferme la voiture et dit à Marius de se dépêcher puis ils partent en courant en direction du cabinet d’orthophonie. Gros plan sur un écran d’ordinateur sur lequel figure un exercice que Marius fait avec l’aide de l’orthophoniste. "Attention, attention, attention… Voilà.", dit cette dernière pour l’encourager. Plan plus large sur Marius et l’orthophoniste, de dos, assis devant l’ordinateur. Marius ne semble pas à l’aise avec l’exercice. L’orthophoniste lui dit d’écouter encore s'il ne se rappelle plus : /lo/, /fa/. Elle lui demande de la regarder et articule la syllabe /lo/ en faisant les gestes de la méthode phonético-gestuelle mise au point par Suzanne Borel-Maisonny. L'enfant se trompe encore. L'orthophoniste insiste à nouveau sur /lo/ et le son /l/. Elle tente de le rassurer en lui disant qu’il l’a appris l’année dernière, c'est-à-dire qu'il l'a peut-être oublié depuis. Il y parvient enfin : "T’as vu ? /lo/", lui dit-elle. L’orthophoniste qui s'assoit à son bureau explique à la maman de Marius qu'au lieu de soumettre Marius à "une batterie de tests", elle procède autrement pour l’observer, même si "ce n'est pas très scientifique". La maman est d’accord avec cette façon de faire. "Oui je pense qu’il vaut mieux du spontané", explique-t-elle. (32:22)
Plan global qui montre l’orthophoniste, Marius en train de jouer à emboîter des pots puis des tonneaux gigognes, et sa maman. L’orthophoniste rappelle à cette dernière qu’elle a pris Marius d’urgence et qu'elle et ses collègues ont des listes d'attente de six mois, ce dont la maman, l’air dépité, a conscience. Mais l’orthophoniste ajoute qu’elle aura des disponibilités à partir de la Toussaint. (32:37)
Échange entre Marius et le réalisateur
Plan d’ensemble de Marius et son frère dans le salon. Marius joue, assis par terre, tandis que son frère regarde la télé, assis sur le canapé. Commentaire par le réalisateur : depuis qu'il a suivi Marius, il a filmé un petit garçon qui dévorait la vie. "Encore une image positive qui faisait de lui un enfant presque comme les autres", affirme-t-il. Mais à présent, Marius lui parle pour la première fois de sa dysphasie, avec ses mots et ses images à lui. Plan rapproché sur Marius en train de jouer avec une voiture, l’air concentré. Dos à la fenêtre, il est légèrement à contre jour. Le réalisateur attire son attention : "Bon, Marius, on a parlé de placard." Toujours concentré sur son jeu, Marius répond : "dedans, placard, la /dis avi/, dedans le placard." Le réalisateur répond juste "ouais", pour signifier qu'il l'écoute, puis lui demande où se "Dans la tête", répond Marius, qui ajoute "Et requin dedans aussi." “ - Dans le placard ?..” “- Oui”. "- Et il peut la manger ?" "- Non, avaler, corrige Marius". Au bout de quelques instants, il répète "avaler". De longues intervalles séparent ses réponses parce qu'il s'est absorbé dans son jeu "Pour toujours ?", relance le caméraman. Marius met quelques secondes avant de répondre : "Toujours toujours !" L’air enjoué. Le caméraman lui demande s' il "la" met souvent au placard. Marius répond oui, et ajoute : "Et fermé à clé." Dans cette séquence, il est clairement question de dysphasie (/dis avi/). Elle montre que Marius est conscient de ses difficultés et qu'il a trouvé un moyen symbolique de s'en débarrasser (l'enfermer dans un placard dans sa tête, avec un requin qui va l'avaler). On constate aussi qu'il s'exprime avec plus de facilité (juxtapositions de mots et petits assemblages de mots tout faits sans bégaiement) quand la conversation est indirecte, c'est-à-dire quand il fait autre chose pendant qu'il parle (ici, il semble essayer de démonter un jouet). Il ne se retrouve pas alors en situation de face à face avec un interlocuteur qui attend explicitement de lui qu'il "produise" du langage. C'est une situation de communication beaucoup plus authentique.
Nouvelle réunion de concertation
Plan d’ensemble où on aperçoit la maman de Marius entrer dans l’école de son fils. Elle se rend à une réunion. Son institutrice raconte un exploit de Marius : il a lu la totalité des mots écrits au tableau. On sent sa fierté quand elle ajoute que toute la classe a applaudi Marius en disant : "Tu nous épates !" Elle explique qu’il y est parvenu malgré le gros effort que l'exercice lui a demandé. Elle ajoute : "Cette lenteur, je veux l’intégrer à ce petit groupe de 4-5 enfants qui sont eux même en difficulté, et pour ça j’aimerais bien quelqu'un qui puisse me donner un sacré coup de main." La caméra est braquée quelques instants sur la maman de Marius, l’air triste et plein d'espoir à la fois. L'institutrice poursuit : "Il faut que je puisse sortir de la classe éventuellement avec ce petit groupe. Si je sors de la classe, il me faut un pédagogue à l'intérieur." Une autre femme intervient (peut-être l'inspectrice ou une conseillère pédagogique) : si elle affirme être d'accord avec ce qui est dit, elle souligne néanmoins qu'il ne lui est pas possible de répondre à cette "offre" (qui est en fait une demande et pas une offre). Plan sur la maman de Marius, l’air décomposée. Encore une fois, malgré les dispositions législatives (voir paragraphe 'Contexte' de la fiche), le souhait d'intégration en milieu scolaire ordinaire qu'elle a pour son fils se heurte au manque de moyens et ou à l'immobilisme de l'Éducation nationale. Le changement de région n'y a rien fait, cette femme continue à se heurter à des murs.
Plan rapproché sur elle alors qu'elle essuie une larme. Elle est vis-à-vis de l'enseignante, de part et d'autre de la grille de l'école, probablement tout de suite après la réunion. L'institutrice essaie de la faire relativiser. Elle ajoute qu’ils vont réussir à créer ce petit groupe dont elle a parlé, et espère avancer dans la méthode d’apprentissage de l'écriture, de la lecture et la progression. Elle évoque une collaboration avec l'orthophoniste pour pouvoir en apprendre davantage sur la dysphasie, puis transmettre ces informations à ses collègues et favoriser l'intégration du petit garçon (sous-entendu, dans les années à venir). Elle conseille aussi à la maman de Marius de prendre de la distance : "Ne vous battez pas pour l'enseignant, l’enseignant peut aussi se battre." On peut cependant imaginer que ce conseil soit extrêmement difficile à entendre par cette dame qui ne rencontre aucun soutien de la part de l'institution en tant que telle. (35:51) L'institutrice termine en disant qu’ils ont accepté un enfant avec un handicap et qu’ils vont aller jusqu'au bout. Elle conclut par ces mots : "Pour l’instant je le vois heureux et c’est déjà pas mal." Cette bienveillance fait sens. La maman de Marius, qu’on voit maintenant en gros plan, a un air légèrement rassuré, bien que relativement sceptique malgré tout. Elle a maintenant conscience, comme elle l'a exprimé dans les séquences précédentes, à la fois du temps qui passe et de la sévérité du handicap de son fils. Elle doit admettre aussi qu'il lui faut prendre de la distance avec son fils et laisser les professionnels agir directement avec lui. (36:03)
Balade dans la nature
Travelling, l'opérateur court derrière Marius en le filmant. Ce dernier à l’air joyeux, un sac sur le dos et un sachet en plastique à la main, il se retourne brièvement et sourit, tout en continuant sa course sur un chemin de terre bordé d’arbres verts. Autre point de vue, Marius et son frère se dirigent en courant vers la caméra. Il fait beau, la scène respire la bonne humeur. Les deux enfants vont peut-être cueillir des mûres ou des myrtilles. Marius de dos s'éloigne sur le chemin, suivi par le chien de la famille. Cette scène répond à la toute première dans laquelle Marius s'avançait vers le caméraman (et donc le spectateur) sur un petit tracteur à pédale. Ici, le film étant presque fini, il quitte le spectateur pour poursuivre son chemin (cette scène fait écho à celle qui conclut "La vie est immense et pleine de dangers" que Denis Gheerbrant a réalisé en 1995). (36:37)
Cours de piano
Au premier plan, Marius est assis à côté d’un professeur de piano. Ils jouent une mélodie à quatre mains. À l'arrière-plan, on remarque son sœur, son frère et sa mère. Ils observent Marius en souriant, l’air bienveillant. Marius a l'air concentré. Zoom sur son visage pour montrer au sourire qui s'épanouit. Son professeur sourit aussi : "Et là, tous les deux ensemble, on termine ", lui dit-il. Marius plaque le dernier accord et s'exclame : "Encore !" (37:15)
Générique de fin
Le générique se déroule sur fond sonore : Marius continue à jouer sa mélodie au piano, sous les conseils avisés de son professeur. La mélodie est joyeuse mais présente des fausses notes, avec un rythme un peu bancal, peut-être comme un autre symbole de la personnalité et de la vie du petit héros de ce documentaire.
Références et documents externes
"L'orthophonie dans les troubles spécifiques du développement du langage oral chez l'enfant de 3 à 6 ans", Rééducation orthophonique, Paris, mars 2002, n°209.
Bishop, Dorothy VM, Snowling, Margaret J, Thompson Paul A, Greenhalgh, Trisha, and the CATALISE-2 consortium, Phase 2 of CATALISE: A multinational and multidisciplinary consensus study of problems with language development: Terminology, Journal of Child Psychology and Psychiatry, octobre 2017, vol. 58(10), pp.1068-1080. (Consulté le 25 août 2025.)
De Ajuriaguerra, Julian, Manuel de psychiatrie de l'enfant, Paris, Masson et Cie, 1970.
Derumigny, Michèle, "Consensus CATALISE (Bishop,... 2016-2017) : identification et terminologie des troubles du langage", Réseau de santé en périnatalité d'Auvergne. (Consulté le 25 août 2025.)
Touzin, Monique (dir.), Les Dysphasies, Rééducation orthophonique, Paris, juin 2007, n°230.
Vaisse, Léon, "Des Sourds-muets et de certains cas d'aphasie congénitale", Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1866, IIe série, Tome 1, pp. 146-150.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Elena Dreyer, Charlotte Gauran, Emma Palanque, Élisabeth Fuchs