Équilibre et réactions émotionnelles (1979)

De Medfilm



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Titre :
Équilibre et réactions émotionnelles
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
09 minutes
Format :
Parlant - Couleur - Super 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Motricité des nouveau-nés et leurs interactions sociales

Genre dominant

Film de recherche

Résumé

Observation de bébés dans leurs mouvements et interactions. Nous pouvons notamment les voir en position de planeur, ainsi qu’en interaction avec d’autres bébés ou des adultes.

Contexte

La production filmique de Julian de Ajuriaguerra

Collaboratrice de Julian de Ajuriaguerra, Marguerite Auzias décrit les intentions et les modalités de sa production filmique : "Julian de Ajuriaguerra réalise plusieurs films d'étude durant ses années d'enseignement au Collège de France où il tient la Chaire de Neuropsychologie du développement de 1976 à 1982. Pendant ces années, il anime avec son équipe des recherches sur le nourrisson. Ils ont été réalisés à partir de séquences de films de recherches longitudinales sur le développement normal du nourrisson durant les deux premières années de la vie. Ces films, selon Julian de Ajuriaguerra, doivent permettre de mettre en évidence les perspectives évolutives et comparatives du développement. Ils contribuent à une sémiologie propre à l'enfant dans un but thérapeutique. Selon lui, photographie et film sont des outils de recherche qui permettent une observation concrète et précise des fonctionnements et leur mise en relation avec l'état comportemental du moment. Ils sont à même de susciter une émotion qui fait mieux comprendre le sens et l'essence des comportements étudiés. Pour certaines études, il choisit de filmer les bébés nus, car il veut observer les corps des bébés en mouvement et ainsi mettre en évidence l'interrelation tonico-émotionnelle. Certaines séquences sont tournées dans des situations de tout-venant, sans préparation spéciale, le bébé allant et venant selon son bon plaisir, les parents lui parlant, l'embrassant, le câlinant, le nourrissant, le baignant, l'habillant, l'endormant ou jouant avec lui selon l'heure. Pour certaines recherches, cependant, des situations standardisées sont aménagées en fonction d'un sujet délimité comme les déplacements, les mouvements spontanés avant sept mois comme le planeur, des comportements de tendresse. Ces situations standardisées aménagées sont toujours organisées dans le milieu normal de l'enfant, sa salle de crèche, ou son domicile. Les bébés, familiarisés de longue date avec les membres de l'équipe et les séances de filmage, finissent par ignorer la caméra et le caméraman. Cela permet d'éviter tout effet de sidération. On recueille avec la caméra ce que les bébés donnent à voir. Il en ressort un stock de documents filmiques très précieux. Le film constitue une observation à disposition. Ces documents sont ensuite analysés dans le détail ; c'est le matériau d'élaboration patiente à l'aide de grilles d'analyse. Puis vient le temps de la discussion et l'élargissement de celle-ci à des problèmes connexes et plus vastes englobant le thème étudié. Pour Julian de Ajuriaguerra, les théories évoluent, mais les descriptions restent, il est alors nécessaire d'aboutir à une sémiologie riche et précise. Ces films sont d'une qualité particulière. Ce ne sont pas des films à thèse cherchant à passer un message ni des films pédagogiques ; ce sont des films d'observation, imparfaits du point de vue technique, mais montrant des bébés dans des situations bien définies, qui se comportent en fonction de leur âge, selon leurs penchants naturels et leur humeur du moment. Ils ont la fraîcheur de leurs comportements spontanés." (d'après le commentaire Marguerite Auzias, Présentation des films de recherche de l'équipe Ajuriaguerra - Auzias, Centre Hospitalier Sainte-Anne, 2017).

En avril 1976, un décret est publié autorisant et réglementant la création de Centres d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) en application de la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées de juin 1975. La mission des CAMSP est notamment d’annoncer et de suivre les anomalies du développement de l’enfant, tant sur l’aspect physique que cognitif ou social. Cela nécessite évidemment une bonne connaissance du développement de l’enfant, peut-être que la formation d’une Equipe de recherches sur le développement neuropsychologique du nourrisson, qui a donné lieu à cette vidéo, a été poussée notamment par ces nouveautés administratives.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Ce film se base sur l’observation du comportement et de la motricité des bébés. Le but est purement instructif, il faut pouvoir tirer des conclusions sur la condition physique et les capacités à interagir des nouveau-nés selon des conditions données.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Ces vidéos sont prises au domicile ou dans un lieu familier du bébé, elles serviront de support et d’objet d’études pour des travaux de recherche sur l'évolution de la motilité spontanée du nourrisson et sur les rythmes posturaux avant 8 mois. Ce film pourra aussi potentiellement servir comme support éducatif pour des étudiants en médecine. La feuille de présentation donnant le nom et l’âge des bébés est manuscrite, elle est un outil et montre qu’il n’y a pas d’intention de message implicite derrière des choix de réalisation.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Congrès de psychologie de l'enfant, juillet 1979
Congrès international de psychologie, 3 juillet 1979
Séminaire au collège de France, 26 janvier 1981

Communications et événements associés au film

Public

Chercheurs puis potentiellement étudiants en médecine

Audience

Descriptif libre

Au premier plan, nous pouvons voir un bébé sur une serviette au sol, potentiellement chez lui. Un panoramique nous montre la présence d’une femme qui est sûrement la mère. Le nourrisson connaît son environnement et les personnes autour, l’observation prend donc place dans un contexte de confort. Le bébé est d’abord sur le dos puis après un changement de plan on le retrouve sur le ventre (0:15). On observe une tentative de se relever avec les jambes puis il finit par se servir des bras et par relever sa tête/buste. En effet, le tonus de sa tête est suffisant pour lui permettre de se redresser, mais pas encore sans prendre appui sur ses bras. Une interaction hors-champ, potentiellement avec la mère, le fait sourire. Une présentation de ce bébé est faite à 1:15 sur une feuille manuscrite. Il s’agit de Vincent, âgé de 2 mois et 15 jours, filmé le 30/06/78. Il est d’abord sur le dos puis gigote et regarde autour en souriant à ce qu’il observe, sans doute quelque chose ou quelqu’un. Après un hors-champ, Vincent est prit et mit sur le ventre, il bascule de façon maladroite tout seul sur le dos mais est incapable de se remettre seul sur le ventre, il crie. La même femme vient donc l’aider en lui demandant s’il est vexé puis l’embrasse sur la joue.

On nous présente un nouveau bébé à 2:43. Il s’agit d’Aliénor, âgée de 4 mois et 3 jours, filmée le 13/11/78. D’abord mise sur le ventre, elle se retourne sur le dos en se poussant avec un bras puis en se laissant entraîner. La roulade du ventre vers le dos est habituellement acquise vers six mois, d’où le contrôle encore maladroit de l'atterrissage. Elle arrive sur le dos les bras écartés et les jambes tendues puis gigote les jambes. Aliénor est remise sur le ventre par des adultes. Ses bras restent tendus et vont de plus en plus vers l’arrière alors que ses jambes gigotent pour essayer de relever le corps. N’ayant pas encore assez de tonus, elle n’est pas capable de relever son buste sans l’aide des bras, elle émet quelques sons qui semblent signifier ses efforts.

A partir de 3:30, une fiche nous informe que les bébés suivants seront observés en position de planeur, aussi appelée réflexe de Landau, acquise vers 5 mois. La position de planeur est lorsque le bébé est redressé sur le ventre. Sa tête est droite et ses bras ne servent plus d’appui, il peut les utiliser pour attraper des objets. Les jambes sont elles-aussi relevées. Cette position est réalisée par les bébés comme une réaction émotionnelle positive, et elle permet de produire des hormones augmentant la confiance en soi. Le réflexe de Landau sert aussi à améliorer le tonus et, étant redressé donc ayant un champ de vision élargi, la vision spatiale tridimensionnelle.

A 3:35 nous observons Emilie, 5 mois ; elle est sur le ventre, sur une couverture, en position de planeur et gigote en regardant quelque chose ou quelqu’un hors champ, un autre enfant plus âgé rampe vers elle mais est tiré vers l‘arrière par un adulte, ce qui attire le regard du nourrisson. Les deux se regardent mais il n’y a pas de réelle interaction, le bébé semble plus intéressé par ce qui est montré en face de lui et qui le fait sourire, même si l’autre enfant lui attrape le pied. Emilie se remet plusieurs fois en position du planeur, pendant des temps assez courts car cela lui demande de l’énergie. Elle semble montrer par cette position son amusement face à ce qui lui est montré hors-champ en levant les bras et agitant les jambes. A 4:48, on nous présente Yulen, âgé de 5 mois et 3 semaines. Il est sur le ventre, sur une serviette, entouré de de jouets avec lesquels il interagit en les prenant avec ses mains, en les mettant à la bouche. Il ne regarde pas autour de lui et reste concentré sur les jouets, le tonus est suffisant à son âge pour qu’il puisse utiliser ses bras et mains librement. Il se redresse de temps en temps puis se met en planeur et il agite les bras.

Juliette, âgée de 6 mois, apparaît à 6:10. Elle est sur le ventre, un autre bébé est de dos, plus proche de la caméra. Il y a un contact visuel entre les deux, Juliette fait le planeur, comme pour interagir avec l’autre bébé. Un changement de plan nous montre Juliette de plus près, elle regarde toujours l’autre bébé, qui a un jouet dans les mains. Un nouveau changement de plan nous montre les deux bébés. Juliette semble très intéressée par le jouet que l’autre bébé manipule et cherche à l’attraper. L’autre le met à la bouche puis le repose plusieurs fois avant de le reprendre Juliette arrive à l’attraper une fois et le met aussi à la bouche, mais l’autre bébé s’avance et lui reprend. Il y a une attention et une envie commune, partagée, au sujet du jouet.

A 7:25, nous observons Tristan, âgé de 7 mois et 25 jours, filmé le 26/05/79. Sur le ventre, il regarde quelque chose ou quelqu’un en hors-champ et lui sourit. Il se met en planeur pour signifier sa joie en agitant les jambes et les bras. Un panoramique montre qu’il s’agit d’un adulte agitant une poupée. Tristan reste en planeur comme pour encourager l’adulte à continuer, et le regarde avec beaucoup d’insistance. Il se déplace vers le jouet en rampant et en prenant de l’élan avec ses bras. Ce n’est qu’à neuf mois que le bébé est capable de ramper, mais les tentatives commencent en général dès six mois. Tristan perd parfois le contact visuel durant ses efforts pour se rapprocher, mais reste concentré sur le jouet. Changement de plan, un peu plus proche du bébé. L’adulte semble avoir arrêté la stimulation car Tristan regarde plus autour de lui et se déplace de façon plus aléatoire. Lorsque l’adulte lui donne le jouet, il montre beaucoup d’intérêt et redouble d’efforts pour l’attraper. Il fait de grands sourires et gigote pour exprimer son contentement.

A 8:34, nous pouvons voir Vincent, 7 mois, filmé le 16/11/78 : la vidéo commence alors qu’il est sur le ventre mais il se met très vite sur le dos en regardant la caméra. La roulade est bien mieux maîtrisée que celle de bébés plus jeunes observées plus tôt, il y a un meilleur contrôle de ses mouvements. De plus, le meilleur tonus lui permet d’utiliser ses jambes pour rouler, là où les bébés plus jeunes n’utilisaient que leurs bras. Le bébé regarde autour de lui sans trouver de point fixe, il n’y a donc sans doute pas de stimuli externes, il se remet donc sur le ventre avec l’élan de ses jambes et se rattrape sans mal avec les bras. Il essaie un peu de se déplacer avant de se retourner à nouveau sur le dos. Il lève haut ses jambes et se remet sur le ventre un instant puis à nouveau sur le dos. Il s’attrape la jambe puis la vidéo s’arrête.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Camille Dalmasso, Emma Gendron