Commotionnés au Val de Grâce (1915-1916)
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Générique principal
COMMOTIONNES AU VAL-DE-GRACE TROISIÈME PARTIE
SHOCK CASES AT THE VAL DE GRACE THIRD PART
Contenus
Sujet
Des anciens soldats "commotionnés" sont filmés avant et après leur prise en charge à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Genre dominant
Résumé
Ce film est la troisième partie d'un film consacré aux patients "commotionnés" de l’hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, souffrant de troubles psychiques et physiques post-traumatiques. Le film présente quatre anciens soldats présentant des troubles divers, dont trois sont traités par les médecins du Val-de-Grâce.
Contexte
Obus, gaz toxiques, mitrailleuses. La violence des combats de la Première Guerre mondiale est inouïe, et les soldats sont exposés aux bombardements pendant plusieurs jours, même plusieurs semaines de suite sans quitter les tranchées. On estime le bilan humain total à 9-10 millions de morts, dont 1 400 000 soldats français, auxquels s'ajoutent 1 900 000 blessés français, appelés les "gueules cassées". Or, si ces blessés sont reconnus et honorés, les combats laissent également des séquelles psychiques aux soldats. Ces troubles sont attestés dès les premiers combats, et le terme d'"obusite" est inventé pour désigner ces états post-traumatiques, souvent associés à des troubles psychomoteurs. Plusieurs de ces "commotionnés" sont internés après la guerre, et bien d'autres sont oubliés. Pourtant, ces blessés ont contribué au développement de la psychiatrie militaire.
Les blessés atteints de troubles physiques et dans une moindre mesure psychiques sont pris en charge par le Service de Santé des Armées, au sein d’hôpitaux d'instruction des armées, comme celui du Val-de-Grâce. Les pathologies psychiques dont souffrent les commotionnés sont alors nombreuses et inconnues, et sont catégorisées selon leurs manifestations psychotiques, névrotiques ou psychosomatiques. Les traitements sont expérimentaux : séances d'hypnoses, électrochocs, thérapies comportementales.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film met en évidence les troubles de chaque patient à l'aide de plans rapprochés et de cartons les désignant.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Si la caméra donne un rôle secondaire au médecin, souvent au second plan ou absent du cas exposé, la médecine joue un rôle fondamental, à travers la présentation des conséquences de chaque traitement donné aux patients. Cette présentation prend la forme d'une comparaison des symptômes du patient avant et après le traitement, qui n'est expliqué que dans le deuxième et quatrième cas. A l'exception du troisième cas, où seuls les symptômes sont exposés, les patients semblent soignés (temporairement pour le dernier patient).
De plus, la médecine est présentée de manière organisée, au sein d'une institution, l'hôpital militaire du Val-de-Grâce du Service de Santé des Armées. Le spectateur comprend alors que les blessés de guerre sont pris en charge par l'armée, dans un cadre agréable que le Service Cinématographique des Armées met en valeur, en présentant chaque patient à un endroit différent de l'hôpital.
Enfin, il est important de mentionner que les troubles dont souffrent les patients sont mal connus et complexes. Ce film constitue donc une ressource essentielle pour les étudier.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Projections professionnelles dans le corps de santé militaire
Communications et événements associés au film
Public
Professionnels de la santé.
Audience
Descriptif libre
Générique. [00'13]
« Un sourd-muet avant le traitement ne peut pas tirer la langue et ferme les yeux d'une façon spasmodique. A deaf and dumd man before the treatment cannot put out his tongue and closes his eyes spasmodically. » [00'25]
Plan rapproché poitrine. Un homme cligne des yeux de manière répétée. Il se force à fermer les yeux pour éviter ce clignement. Il tente également de tirer la langue, mais n'y parvient pas. [00’47]
'« En pliant le front il fait des mouvements associés avec les paupières et les yeux. Wrinkling his forehead he makes movements associated with the eyelids and eyes. » [00'56]
Plan rapproché poitrine sur le patient qui hoche la tête à plusieurs reprises, tout en clignant des yeux. [01’05]
« Après le traitement. After the treatment. »
Plan rapproché poitrine. Le patient sourit et semble heureux. Il cligne des yeux normalement, puis tire plusieurs fois la langue sans problème. En arrière-plan, des passants se retournent et observent la scène. L’homme effectue ensuite plusieurs mouvements de tête, regardant vers le haut tout en plissant le front. [01’45]
« Tremblement des mains depuis deux ans. Trembling of the hands which has lasted two years. »
Plan américain de trois quarts face gauche, un homme, coiffé d'un képi, regarde la caméra. Les bras le long du corps, sa main gauche tremble. Il arrive néanmoins à contrôler sa main droite, qui ne tremble pas. Plan rapproché sur le bas du bras gauche et sur la main qui tremble. [02’31]
« Changement de position de l’épaule. Change of position of shoulder. »
Plan rapproché sur le corps de l'homme, dans la même position mais visible du visage jusqu’au bassin. Sa main gauche continue de trembler, jusqu’à ce que l’homme abaisse son épaule. [02’50]
« Trembleur sans aucune lésion organique du système nerveux. Trembler with no organic lesion of the nervous system. »
Panoramique. Un homme voûté sort d’un bâtiment. Sa démarche est saccadée, et sa tête hoche d’avant en arrière. Il s’arrête en face d’un médecin en blouse qui l’observe, et le hochement de tête se poursuit. Le médecin se tourne vers le caméraman, lui parle, et raccompagne le patient jusqu’au bâtiment, sans cesser de l’observer. Quatre autres personnes sont visibles en arrière-plan. Le médecin fait ensuite marcher le patient jusqu’au fond de la cour, puis jusqu’en face de la caméra. [04’14]
« Narcolepsie pithiatique chez un débile mental, suggestion de réveil par compression “des ovaires”. Pithiatic narcolepsy in a mentally feeble case, suggestion of awakening by compression of ovaries. »
Plan d'ensemble fixe. Un jeune homme assis en face de la caméra. Deux médecins s’approchent de lui, l’un se positionnant derrière le patient, et l’autre devant lui. Ce dernier lui maintient les paupières fermées avec ses pouces, et l’homme s’effondre endormi sur le sol, les deux bras maintenus en l’air. L’un des médecins lui appuie en bas du ventre, et l’homme se relève avec difficulté. Il marche ensuite vers la caméra, et s’effondre en arrière. Le médecin reproduit sa manipulation et l’homme se redresse. [06’24]
Notes complémentaires
Références et documents externes
DEBUE-BARAZER Christine, PERROLAT Sébastien, "1914-1918 : guerre, chirurgie, image. Le Service de Santé et ses représentations dans la société militaire", Sociétés & représentations, 2008/1, n°25, p.233-253.
LARCAN Alain, FERRANDIS Jean-Jacques, Le service de santé aux armées, Paris, éditions LBM, 2008, 596 p.
CROCQ Louis, Les Blessés psychiques de la Grande Guerre, Paris, Odile Jacob, 2014, 192 p.
DUVNJAK Mathieu, La prise en charge des blessés de la face lors de la Grande Guerre (1914-1918) : de la blessure au retour à la vie civile, thèse de doctorat en médecine, sous la direction de Roger JANKOWSKI, Nancy, Université de Lorraine, 2016, 184 p.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Louis Bonnentien