Le B.C.G.
Le vaccin contre la tuberculose ou vaccin bilié de Calmette-Guérin (BCG) est découvert par Albert Calmette et Camille Guérin en 1921. Cette vaccination suscite de nombreuses réticences, notamment en raison du désastre de Lübeck. (En 1929, à Lübeck, 240 nouveau-nés environ reçoivent le vaccin oral contre la tuberculose. Malheureusement, il y a eu des négligences au cours de la fabrication de ce vaccin qui est contaminé accidentellement par des cultures de tuberculose infectieuse. Suite à ces vaccinations, 72 enfants meurent d'une tuberculose généralisée et 131 enfants présentent une tuberculose clinique avec guérison. En 1932, les responsables de ce désastre, Georg Deycke et Ernst Altstaedt, sont condamnés respectivement à deux ans et 15 mois de prison pour meurtre et atteinte corporelle par négligence.) Suite à cet événement, il faut attendre 1948 pour que soit reconnue l'innocuité du BCG et que puissent débuter de vastes campagnes de vaccination antituberculeuse sous l'égide de l'UNICEF et de l'OMS.
En France, la loi du 5 janvier 1950 a rendu la vaccination par le BCG obligatoire. (Elle n'est plus obligatoire depuis 2007.) Elle devait être pratiquée avant l'entrée en collectivité et au plus tard à l'âge de 6 ans. Un test tuberculinique était pratiqué 3 mois après la vaccination. Si le patient montrait une réaction négative, la vaccination devait être répétée. Dans les années 1950, des antibiotiques sont utilisés pour leur action antituberculeuse mais la résistance du bacille les rend parfois inefficaces. De plus, la couverture vaccinale étant encore insuffisante, des stratégies thérapeutiques antérieures (séjours en sanatorium, collapsothérapie, thoracoplastie) subsistent. Il faut attendre le début des années 1970 pour que l'utilité de la cure sanatoriale et même du repos chez soi (home cure) soit définitivement battue en brèche.
Albert Calmette
Albert Calmette (1863-1933) est avec Louis Pasteur et Emile Roux l’un des grands noms de la recherche médicale française. Né à Nice et scolarisé à Clermont-Ferrand, il intègre le Service de Santé de la Marine et prend part à des campagnes militaires en Chine et en Afrique. Devenu médecin, il s’installe après son mariage à Saint-Pierre-et-Miquelon puis revient ensuite en France et rejoint l’Institut Pasteur. Il est envoyé à Saïgon pour y créer un laboratoire antivariolique et antirabique. Durant ce séjour, il étudie aussi le venin des cobras et la fermentation du riz. A son retour en France, il fonde l’Institut Pasteur de Lille dont il assure la direction jusqu’en 1919. A cette fonction s’ajoutent des travaux de recherche, des cours en amphithéâtre, des voyages d’étude aux colonies et des conférences à l’étranger. Ses activités sont interrompues par le Première Guerre Mondiale, l’occupation de Lille et la déportation temporaire de son épouse en Allemagne. La paix revenue, il est nommé à la terre de l’Institut Pasteur de Paris et reprend ses recherches sur la tuberculose qui aboutissent à la mise au point du vaccin B.C.G. Epuisé, il décède en 1933.