Alfred Courcoux
Etudes et premiers travaux
En 1899 Alfred Courcoux fut reçu interne des hôpitaux de Paris, huitième d'une promotion, et termina son internat en 1904. En 1913, il était nommé médecin des Hôpitaux de Paris. Il fut agrégé en 1920, puis professeur de Pathologie et de thérapeutique générales en 1929. Il demeura vingt-sept ans aux Hôpitaux de Paris, créant autour de lui, à Andral et à la Charité d'abord, puis dans son service de l'Hôpital Boucicaut, une véritable école et un centre d'enseignement qui a formé tant d'élèves.
Pendant plusieurs années, Courcoux s'était attaché à l'étude plus précise des fonctions cérébrales et de leur pathologie, à l'étude des phénomènes bioélectriques du système nerveux, à l'encéphalographie, aux problèmes de la douleur. Il traita de divers sujets : l'albuminurie orthostatique, à laquelle il consacra sa thèse en 1904, la linite plastique à forme septicémique, l'épidémie de typhus qu'il observa en 1919, à Paris, la maladie de Landry à propos duquel il envisagea le rôle de l'hématoporphyrie dans la genèse de la paralysie ascendante aiguë. Il a écrit des articles didactiques : sur la pathologie des artères périphériques (dans le traité de Roger, Widal, Teissier), sur les maladies de l'appareil respiratoire (dans le traité de Sergent). En plus de ses communications sur l'atélectasie et la syphilis pulmonaire, sur le pneumothorax spontané bénin, sur l'endothéliome pleural, son nom reste attaché à la pathologie de la plèvre et à différents aspects de la phtisiologie contemporaine.
Travaux sur la tuberculose
Au cours de la guerre de 1914-1918 il étudia les plaies de la plèvre et du poumon dans une ambulance du front, avec R. Grégoire. Ses observations furent réunies dans un volume qui parut en 1917. Il effectua de nombreux travaux sur la tuberculose pulmonaire. L'un des premiers, il attira l'attention sur la primo-infection retardée de l'adolescent et du jeune adulte et sur les formes qu'elle peut revêtir. On connaît ses études sur la fréquence de la tuberculose sénilo et sur les mesures prophylactiques qui en découlent ; sur les troubles gastro-intestinaux des tuberculeux, singulièrement sur les colites acides ; sur le traitement par l'antigène méthylique de Nègre et Boquet, des adénites et des réactions liquidiennes du pneumothorax, sur les réactions de fixation, la culture du bacille dans les liquides pleuraux, sur la chirurgie de la tuberculose. Il a travaillé à la mise en place du dépistage précoce de la tuberculose par les examens systématiques des collectivités, sur lequel, au Congrès de Lille, en 1939. Peu avant sa mort, en avril 1956, il présida avec une section du IIe Congrès International de Radiophotographie médicale qui se tint à Paris. Les mêmes préoccupations sociales justifiant l'importance qu'il attachait à la réadaptation des tuberculeux au travail. Il milita en faveur de la vaccination par le BCG. Il signalait notamment avec joie l'exemple de l'École d'Assistantes Sociales du Comité National de Défense contre la Tuberculose où la maladie a pratiquement disparu depuis que, grâce à lui, la vaccination BCG est systématiquement appliquée. Il avait été l'un des fondateurs avec ses amis J. Hallé, O. Pasteau et le chanoine Lancrenon du Sanatorium du Clergé, à Thorenc, ainsi que des sanatoriums de haute altitude, ceux de Briançon, l'œuvre Grancher, l'École d'assistantes sociales du Comité National de Défense contre la Tuberculose, l'hôpital Notre-Dame de Bon-Secours. Fils, frère, oncle d'architectes il se plaisait visiblement à étudier et à corriger les projets ou les devis qui lui étaient soumis. Ses facultés d'organisateur se retrouvaient dans la direction du Service Médical d'une grande banque.
Il était l'un des conseillers les plus écoutés du Ministère de la Santé publique, auprès duquel il présidait la Section de la Tuberculose du Conseil permanent d'Hygiène Sociale. Vice-président du bureau du Comité National de Défense contre la Tuberculose, consultant régional de phtisiologie pour la région de Rennes, membre influent du Conseil de surveillance de l'O. P. H. S. Il a rendu les plus éclatants services à la lutte antituberculeuse par son prestige et son action auprès de tous les organismes publics ou privés, auprès de la Sécurité Sociale, dans les Conseils d'administration de différents établissements de prévention, de cure, d'instruction.
Responsabilités institutionnelles et dignités
Il est élu membre de l'Académie de médecine pour la section de médecine le 25 novembre 1941. Dès 1919, il était rédacteur en chef de la Revue de la Tuberculose et Secrétaire général de la Société française de la Tuberculose.
(d'ap. Maurice Bariéty, Alexandre Wauthier, notice sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - Institut rattaché à l’École nationale des chartes)
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