Berck hôpital maritime (1964)
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Sommaire
Générique principal
BERCK
Une émission d'IGOR BARRERE et ETIENNE LALOU
Contenus
Sujet
L'histoire de l'hôpital maritime de Berck et de la lutte antituberculeuse.
Genre dominant
Résumé
L'émission présente l'évolution de l'hôpital de Berck de sa création aux années 1960. Réputée pour son climat marin et "l'hôpital des petits allongés", la ville de Berck-sur-mer jouit en effet d'une longue tradition médicale. Ce documentaire explique en quoi Berck a su rester à la pointe de l'innovation médicale, particulièrement en matière de traitement antituberculeux.
Contexte
L'histoire de l'hôpital maritime de Berck, petite ville du Pas-de-Calais, commence avec celles de deux femmes, Marie-Anne Duhamel (1797-1860) et Marie-Anne Brillard, dite Marianne-toute-seule (1812-1874), qui ont successivement recueilli des enfants scrofuleux de l'Assistance publique. On remarque très vite que l'état de santé de ces enfants s'améliore rapidement grâce, dit-on, au climat rude et à l'air marin. L'hydrothérapie et le "traitement maritime" - consistant à tremper le patient dans l'eau de mer - sont très en vogue à la fin du XIXe siècle, ce qui fait notamment écho à l'engouement exceptionnel pour le thermalisme et la balnéothérapie à la même époque.
En 1869 est inauguré l'Hôpital Napoléon, débaptisé après la chute du Second Empire en 1870 et renommé "Grand hôpital maritime". Situé face à la plage de Berck, il commence à accueillir ceux qu'on appelle les "petits allongés", soit des milliers d'enfants scrofuleux et tuberculeux partiellement ou complètement emplâtrés et voués à rester alités pendant de longues durées.
On y soigne surtout les tuberculoses osseuses, articulaires et ganglionnaires. Si un premier vaccin antituberculeux est expérimenté dès 1886 par Vittorio Cavagnis, il faut néanmoins attendre 1921 pour qu'Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point le fameux vaccin BCG ("Bacille de Calmette et Guérin") et 1950 pour que la vaccination soit obligatoire en France. Jusqu'alors, l'hôpital de Berck traitait les tuberculeux de façon indirecte, le traitement visant surtout à renforcer le système immunitaire des patients et c'est en cela que le climat berckois a joué un rôle important. En somme, les traitements permettaient davantage de se défendre contre la maladie que d'en guérir véritablement. Les patients qui en ont guéri ont pour la plupart subi de lourdes déformations physiques, séquelles du Mal de Pott. Plus encore que le climat héliomarin, c'est davantage l'espoir de guérison que les malades venaient chercher à Berck.
Sous l'Occupation, l'hôpital devient une forteresse allemande participant au Mur de l'Atlantique tandis que les "petits allongés" sont envoyés à l'hôpital de Garches pour être soignés.
Après guerre, la lutte contre la tuberculose osseuse reprend à Berck grâce à des innovations thérapeutiques efficaces, à savoir des traitements antibiotiques dont l'utilisation devient courante à partir des années 1950. La découverte de ce traitement médicamenteux est une véritable révolution car il permet aussi des interventions chirurgicales jusqu'alors impossibles à effectuer. De même, ces nouveaux traitements antituberculeux se veulent beaucoup moins invasifs, contraignants et douloureux. Enfin, la convalescence à Berck se caractérise non plus par l'immobilisation, mais au contraire par la mobilisation du patient afin que celui-ci puisse récupérer au mieux son intégrité physique.
Dès les années 1950, la tuberculose étant devenue plus rare, l'hôpital de Berck a pu se consacrer au traitement de cas orthopédiques en général grâce aux nombreuses innovations en termes de kinésithérapie en particulier.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Par souci pédagogique, Étienne Lalou interviewe des professeurs. Il ne prend pas la peine de les nommer, comme si ce titre et le port de la blouse blanche suffisaient à en faire des références indiscutables, des autorités scientifiques absolues. De même, les entretiens avec les différents médecins sont toujours statiques, tandis que les interviews de témoins extérieurs au corps médical se font en mouvement, comme pour marquer une différence entre le discours scientifique rigoureux et le témoignage du passé potentiellement subjectif. Le spectateur n'a pas l'occasion de remettre en cause ou de questionner ce qui est dit. Une relation d'élève-enseignant s'instaure entre le téléspectateur et son poste de télévision.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
L'émission d'Igor Barrère et d'Étienne Lalou a ceci d'original et de précurseur qu'elle fait appel aussi bien à des documents d'archives qu'à des interviews de médecins et d'anciens patients. L'accent est mis sur l'innovation médicale qui a cours à Berck depuis la création de l'hôpital.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Cette émission a été diffusée à la télévision française.
Communications et événements associés au film
Public
Ce documentaire fait partie d'une série d'émissions de vulgarisation scientifique et médicale coproduite par Igor Barrère (docteur en médecine, journaliste et homme de télévision) et Étienne Lalou (journaliste, essayiste et producteur de télévision) : Les Médicales. Cette série se présente comme la première tentative pour faire entrer l'innovation médicale dans les foyers français. Cette collaboration fructueuse - en attestent les succès d'audience - s'inscrit dans une volonté d'exposer et de promouvoir les progrès scientifiques de l'époque.
Audience
Descriptif libre
Long plan panoramique introductif. Musique : Dvorak - Symphonie n°9 - Mouvement 4. Générique principal et introduction au sujet par une voix off puis par le présentateur - Étienne Lalou - marchant sur la plage déserte de Berck, face à l'hôpital.
[02:45] Interview d'un ancien patient de l'hôpital maritime de Berck : il déambule dans les couloirs de l'hôpital avec Étienne Lalou. Des images d'archives du début du siècle viennent illustrer son témoignage : il s'agit de documents filmiques montrant des patients couchés dans des voitures individuelles tirées par des chevaux, se promenant en ville et sur la plage.
[08:50] Interview d'un médecin de Berck : Étienne Lalou mène cet entretien dans le bureau du professeur. Ce dernier revient sur les conditions climatiques exceptionnelles du lieu, sur les soins prodigués aux "petits allongés" du début du siècle jusque dans l'entre-deux-guerre et sur les symptômes de la tuberculose. Un effort pédagogique est fait lorsque le professeur explique les manifestations physiques de la maladie à l'aide d'une colonne vertébrale puis d'une hanche d'enfant tuberculeux. Il appuie enfin sa démonstration à l'aide de radiographies. Le médecin présente ensuite deux malades aux déformations physiques caractéristiques de la tuberculose ; de courtes séquences filmiques montrent ces deux patients, la caméra s'attardant sur leurs membres rachitiques ou déformés. Le professeur évoque ensuite le fameux alitement obligatoire des tuberculeux ; ses propos sont illustrés par des séquences montrant les lits médicalisés qui leur sont destinés.
[18:40] Interview d'un ancien employé de Berck pendant la Seconde Guerre mondiale. Plans panoramiques extérieurs de l'hôpital. Déambulant sur les dunes, entre les ruines d'anciens blockhaus, l'homme raconte ce qu'il est advenu des bâtiments sous l'Occupation.
[21:06] Interview d'un second professeur en blouse blanche dans un laboratoire de l'hôpital. Le médecin évoque les rénovations effectuées après la guerre, mettant en évidence la modernité des locaux. Il parle ensuite des innovations thérapeutiques, insistant sur le traitement médicamenteux antituberculeux. Transition qui manque de naturel : le médecin sort du champ de la caméra tandis que le premier professeur entre dans la pièce. Celui-ci évoque le traitement chirurgical illustrant son explication à l'aide de radiographies puis d'une séquence filmique montrant une opération. Un patient atteint de tuberculose osseuse entre ensuite dans la pièce : l'homme paraît en bonne santé et se déplace normalement, seul le pyjama qu'il porte rappelle sa condition de patient. Le présentateur l'interroge sur sa maladie, le diagnostic et le traitement indolore qu'il subit. Enfin, le patient se dévêtit et montre son dos à la caméra tandis que le médecin fait constater à Étienne Lalou l'absence de trace visible à l’œil nu du Mal de Pott.
[32:07] Opération chirurgicale. Plan américain : cinq médecins en blouse opèrent une patiente allongée au milieu d'un bloc opératoire ; des infirmières sont présentes au fond de la pièce. La caméra se focalise ensuite sur les machines résolument modernes auxquelles la patiente est branchée. Étienne Lalou et le premier médecin commentent en voix off la scène. L'anesthésiste répond ensuite aux questions du présentateur en pleine opération. La caméra se pose sur le visage de la patiente qui n'a apparemment subi qu'une anesthésie locale ; consciente, elle répond aussi aux questions d'Étienne Lalou. La caméra se place au-dessus de la table d'opération pendant que des mains s'affairent autour de la hanche de la patiente.
[La bande est endommagée ; faux raccord]
[37:45] Salle de rééducation. Étienne Lalou interroge un médecin tandis qu'entre eux, une patiente est allongée et rééduque sa jambe gauche à l'aide d'un système de poids. La patiente se lève et tente de remarcher avec difficulté, s'appuyant sur le bras d'Étienne Lalou. La caméra passe ensuite sur les visages des autres patientes en salle de rééducation, montrant ainsi le matériel de rééducation.
[44:47] Salle de rééducation et d'hydrokinésithérapie. Une femme est attachée à une machine de rééducation tout en étant partiellement plongée dans l'eau. Étienne Lalou et le médecin commentent le cas de la patiente dans le fond de la pièce.
[46:45] Salle de l'hôpital. Deux patients, des adolescents, répondent aux questions du présentateur, lequel reste hors champ. L'interview se poursuit sur la terrasse donnant sur la mer : plusieurs patients sont allongés sur des transats.
[53:00] Plage, l'hôpital de Berck en arrière-plan. Interview finale du tout premier professeur, directeur de l'hôpital de Berck. Des adolescents jouent au volley-ball tout autour, sans que rien ne montre que ce sont des patients.
[54:52] Musique : Dvorak - Symphonie n°9 - Mouvement 4. Long plan panoramique final de la plage de Berck qui fait écho à celui d'ouverture. Générique final. Un homme marchant à côté de son vélo entre dans le champ de la caméra, monte sur son vélo et en ressort.
Notes complémentaires
Références et documents externes
Sources sécondaire :
- BARREAU-BROUSTE Sophie, "Le documentaire télévisé : les enjeux d'une définition controversée", e-dossier sur www.ina-expert.com, mis en ligne en juillet 2013
- GIRET Joseph. « Historique des hôpitaux de Berck. La Fondation franco-américaine » Dossiers archéologiques, historiques et culturels du Nord et du Pas-de-Calais, 1984, 18, pp. 21-31.
- MANSIER Pascale, « Les magazines de santé à la télévision depuis les années 1950 », Le Temps des médias 2014/2 (n° 23), pp. 241-244.
- PINELL Patrice, « Champ médical et processus de spécialisation », Actes de la recherche en sciences sociales 2005/1 (n° 156-157), pp. 4-36.
- ROMEYER Hélène, « La santé à la télévision : émergence d’une question sociale », Questions de communication, 2007 (n° 11), pp. 51-70.
Travaux universitaires réalisés à l'hôpital de Berck :
- BAKHCHAYECH, Fazlollah, L'intervention préventive dans les ostéites tuberculeuses juxta-articulaires de la hanche : travail de l'hôpital maritime de Berck, Thèse de médecine, Paris, 1939
- MOZER Marius, Tableau clinique et réaction de Wassermann dans le diagnostic de la syphilis ostéo-articulaire et ganglionnaire : étude faite à l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer, Thèse de médecine, Paris, 1917
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Valentine Vis