Une femme médecin de campagne (1977)
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Générique principal
Journaliste : Françoise Attaix
Contenus
Sujet
Le quotidien d’une femme médecin installée à la campagne.
Genre dominant
Résumé
Après plusieurs années passées en ville, le docteur Jeanne Poussier-Hauville s’est installée comme médecin de campagne en Auvergne. Depuis, son quotidien se passe en visite à domicile et en consultation à son cabinet. Elle est aussi engagée socialement dans son village d’adoption.
Contexte
La Révolution Française a bouleversé l’exercice de la médecine à la campagne. Aux chirurgiens-barbiers et dentiste ambulants ont succédé les officiers du santé et médecin proprement dits, le premiers étant beaucoup moins considérés que les seconds car moins bien formés. A ce système institué par la loi du 19 ventôse de l’an XI (10 mars 1803) s’ajoute le rétablissement des facultés de médecine de Paris, Montpellier et Strasbourg par le Premier Empire, afin que les deux catégories puissent à nouveau bénéficier d’une vraie formation. Le travail même du médecin de campagne et ses conditions d’exercice évoluent tout au long du 19e siècle. La simple trousse de soins des débuts devient une sacoche puis une véritable mallette ; les moyens de locomotion évoluent du cheval – avec ou sans charrette, mais toujours gourmand en avoine et en paille – à la bicyclette, puis à la motocyclette et enfin à la voiture automobile.
Parallèlement, sa condition sociale évolue elle-aussi. Le train de vie modeste des débuts devient plus bourgeois avec une maison cossue dont le salon fait office de salle d’attente, un ou plusieurs domestiques, une épouse à la dot conséquente et des enfants qui se doivent d’être le premier de leur classe. A cela s’ajoute parfois un engagement social voire politique. D’exilé urbain étranger au monde rural, le médecin devient un notable au même titre que l’instituteur, respecté mais cependant pas forcément aimé.
Les progrès effectués depuis la Révolution n’empêchent pas que ce métier soit encore un sacerdoce dans les années 1960. Les journées restent longues et se passent souvent en trajet d’un patient à l’autre et les relations avec ceux-ci peuvent parfois en pâtir, le médecin ayant le regard rivé sur sa montre. S’il est marié, sa femme doit se sacrifier aux tâches administratives et de secrétariat, en plus de la gestion du foyer. La médiocre qualité des routes et des chemins oblige au port de vêtement fonctionnels. Les malades ne peuvent pas toujours payer comptant et donnent parfois des acomptes en nature.
Au fil du temps, la profession se féminise aussi, d’abord timidement face à la réserve ou à l’hostilité des médecins hommes, puis de façon plus nette à partir des années 1970, au point que les femmes représentent la moitié du corps médical au début des années 2000.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Ce reportage ayant une durée très courte, son propos est très succinct. Une sorte de « dialogue » s’installe entre la voix-off et le docteur Poussier-Hauville qui décrit son quotidien entre son cabinet et ses patients, mais aussi son engagement social. Cette impression est renforcée par les interventions directe de la journaliste réalisant le reportage avec le docteur elle-même et ses patients.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
C’est une médecine classique, traditionnelle qui est représentée ici, avec du matériel de base, sans équipements coûteux. Le reportage met plutôt l’accent sur la dimension sociale de la relation médecin-patient, au-delà de la simple démarche thérapeutique.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Télévision
Communications et événements associés au film
Public
Grand public
Audience
Descriptif libre
[00'00]
Plans panoramiques. Musique à la flûte et à la harpe. Une femme sort d’une maison et, passant devant la caméra, ouvre la porte latérale d’un garage. Plan fixe et zoom arrière. Une plaque « Docteur Jeanne Poussier-Hauville », fixée sur le mur, révèle son identité. Au volant de sa Renault 4, elle sort en marche arrière du garage et repart en marche avant dans la rue. En voix-off, elle relate ses débuts à Saint-Bonnet-le-Bourg « où il n’y avait jamais eu de médecin » et où elle a d’abord été prise pour une guérisseuse. Plan panoramique. La voiture quitte la route et s’engage dans un chemin de terre. La journaliste résume en voix-off la carrière de Jeanne Poussier-Hauville qui, avant de s’installer « dans ce village perdu du Livradois », avait travaillé à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris et à l’INSERM jusqu’au jour où elle quitta la capitale pour l’Auvergne. Autre plan panoramique. Un paysan qui fendait du bois interrompt son ouvrage, s’avance et se découvre pour saluer, à sa descente de voiture, Jeanne Poussier-Hauville qui vient d’arriver chez lui pour ausculter sa femme. Ils entrent dans la ferme en compagnie du chien de la ferme qui tourne autour d’eux.
[01'18]
Plan fixe, zoom arrière et plan d’ensemble. La musique s’arrête. Jeanne Poussier-Hauville se lève de la chaise sur laquelle elle était assise, ouvre l’une de ses sacoches et en sort un stéthoscope et un brassard pour prendre la tension de la fermière. « Ça va autrement ? » lui demande-t-elle. « Ça dépend des jours » lui répond celle-ci. Une autre femme se tient à l’arrière-plan. En voix-off, Jeanne Poussier-Hauville poursuit son témoignage. Elle confie avoir eu des difficultés suite à la présence d’un faux médecin dans un village voisin. Sa jeunesse et sa provenance parisienne ont suscité le scepticisme des habitants qui ont craint une répétition de cet épisode. Il a fallu plusieurs années pour que cela s’arrange. Plans rapprochés taille. Assis sur une chaise à côté de la fenêtre, le fermier observe la scène. Jeanne Poussier-Hauville est rassise à la table de la cuisine et note les résultats de la prise de tension sur un cahier.
Plan moyen et zoom avant. Le fermier est assis à côté d’elle. Un dialogue s’engage entre lui et la journaliste réalisant le reportage. Il confirme être suivi par le docteur Jeanne Poussier-Hauville depuis son arrivée et déclare n’avoir pas été gêné par le fait qu’il s’agisse d’une femme. Il reconnait néanmoins qu’il y a eu des critiques autour de lui, mais qu’elles ont fini par disparaitre. Zoom arrière et gros plans. Tandis que Jeanne Poussier-Hauville reste concentré sur son travail d’écriture. Le paysan dit à la journaliste qu’elle est « très courageuse ».
[03'09]
Plan moyen. Assise dans sa voiture, la portière ouverte, elle est en communication avec son mari via une radio VHF. Plans moyens. Arrivant dans le vestibule de sa maison, une maman vient ouvrir la porte d’entrée à Jeanne Poussier-Hauville. Ensemble, elles se rendent auprès de son enfant alité. En voix-off, la journaliste poursuit son interview et demande au docteur s’il est impossible à une femme seule d’exercer la médecine à la campagne. Celle-ci répond que c’est « très difficile » et évoque son mari qui fait fonction de « chien de garde » en assurant la permanence téléphonique et en l’accompagnant parfois dans ses tournées « la nuit et par mauvais temps ». La journaliste lui demande alors si elle conseillerait à une jeune femme d’être médecin de campagne. Elle répond que cela nécessite à son avis un « certain courage » pour affronter les difficultés.
[03'59]
Plan d’ensemble. Retour de la harpe, accompagnée cette fois d’une flûte de Pan, avec une musique différente au rythme plus rapide. Jeanne Poussier-Hauville est sortie d’une ferme et, au volant de sa 4L, effectue une manœuvre en marche arrière avant de repartir en marche avant sur un chemin de terre. La journaliste reprend en voix-off et souligne le dévouement de Jeanne Poussier-Hauville qui parcourt quotidiennement une centaine de kilomètres et soignant les enfants « dès leur naissance ». Plan panoramique. Un homme âgé, des parents et leurs enfants sont assis dans la salle d’attente de son cabinet de consultation, illustrant l’étendue d’âge de sa clientèle, qui va de 0 à 94 ans.
Plan moyen et zoom avant. Elle examine la dentition d’une petite fille. Zoom arrière d’un enseigne en fer forgé à la « Maison de de l’Artisanat », œuvre de Jeanne Poussier-Hauville qui, indique la journaliste, l’a créée pour susciter « un second souffle » chez les habitants dont le pessimisme l’avait frappé, alors qu’elle les considère comme très adroits de leurs mains, notamment pour le paillage des chaises. Plan panoramiques à l’intérieur du bâtiment. Divers objets d’artisanat emplissent les étagères.
[05'14]
Plan en plongée. Jeanne Poussier-Hauville prend un étui puis un petit coffret parmi ses affaires posées sur la table de son cabinet et les range dans sa sacoche. Elle prend ensuite celle-ci en main et range la chaise sur laquelle elle était posée. En voix-off la journaliste lui demande si elle arrive à concilier travail, vie personnelle et engagement associatif. Elle reconnait que c’est assez difficile mais qu’elle essaye « de ne pas perdre son temps en choses inutiles ». Plan fixe et plan panoramique. Au pied de l’escalier de sa maison, elle regarde sa montre puis se dirige à pied vers le centre du village tandis qu’en voix-off la journaliste conclut par la devise « assez remarquable » du docteur : « ma force est de ne jamais penser que je fais des choses parfaites ».
[05'52]
Notes complémentaires
Jeanne Poussier-Hauville deviendra ensuite conseillère municipale à Saint-Bonnet-Le-Bourg et sera décorée de la Légion d'Honneur.
Source: « Saint-Bonnet-Le-Bourg », wikipedia.org, URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Bonnet-le-Bourg (consultée le 10 décembre 2020).
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss