Un train sanitaire américain est offert à la France (1916)

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Titre :
Un train sanitaire américain est offert à la France
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
8,09 minutes
Format :
Muet - Couleur - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :

Générique principal

Contenus

Sujet

Un train, appelé Train sanitaire de l'ambulance américaine, est offert à la France par les Etats-Unis le 14 février 1916.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film commence par l'inauguration du train par les représentants français et américains, M. Benett, président de American Ambulance Hospital, et Justin Godart (1871-1953), sous-secrétaire d'Etat français chargé des services de santé militaires de 1915 à 1918. Un discours est fait par le président de l'ambulance américaine avant la visite du train. Le train mesure 260 m, il possède 13 voitures et peu accueillir 250 blessés d'après les cartons.
Cette visite n'est montrée que depuis l'extérieur. On voit plusieurs personnes embarquées mais jamais l'intérieur du train. Un plan panoramique entre 2'20 et 2'30 permet de voir le train dans sa taille réelle (on ne voit jamais la locomotive). Une fois tout le monde descendu, on assiste à un exercice d'embarquement entre 3'12 et 5'46.
Cette exercice consiste à mettre des personnes sur des brancards, déchargés du train au préalable, et à faire comme s'ils étaient des blessés de guerre. L'objectif est de montrer la bonne organisation des services de secours pour les militaires au front.
Après cette exercice, une présentation du personnel de santé est faite, les noms et prénoms sont donnés plus tard dans le film. On voit alors sur les marches du train des infirmiers et infirmières qui visitent à leur tour le train.
On apprend ensuite que les couchettes du train sont suspendues sur des ressorts et qu'il y a une salle d'opération à bord, bien que les images passent de manière très rapide.
Le film se termine avec le secrétaire d'Etat français faisant ses adieux aux donateurs américains, sur le quai de la gare.

Contexte

Le train est donné en 1916, soit la troisième année de la Grande Guerre. Au moment du don, l'armée française n'a pas encore connu la batailles de Verdun, qui démarrera quelques jours plus tard. La France est engagée dans la Première Guerre Mondiale, mais pas encore les Etats-Unis, qui pourtant participe à l'effort de guerre par le don du train à la France.
L'utilisation du train est très fréquent dans le cinéma. Le train représente à la fois un objet technologiquement avancé et un objet impressionnant. Encore aujourd'hui, l'utilisation des train dans les films de fiction ou non est assez présent. L'un des premiers film est L'arrivée du train en gare de La Ciotat, réalisé par les Frères Lumière en 1896.
Au moment du tournage du film, le réseau ferré français est bien développé et l'utilisation de trains sanitaires atteste de la bonne desserte de la zone de front. En 1914, le réseau ferré français atteint 39 400 km (hors Alsace-Moselle). Le réseau ferroviaire militaire, à voie de 0,60 m, est des plus important au cours du premier conflit mondial car il permet d’acheminer aussi bien les vivres et munitions que les secours et les blessés.
Les blessés sont soignés sur le front et dans le train puis redirigé vers les hôpitaux dans les villes équipées d'une gare comme la ville de Troyes par exemple, où se trouvait un hôpital franco-canadien.
Il ne faut pas oublier non plus que les trains ne sont pas les seuls véhicules sanitaires circulant. Les premières ambulances sont mises en service en 1888 à Paris[1]. La Première Guerre Mondiale est une guerre totale et des véhicules civils sont aussi utilisés à des fin de guerre. C'est par exemple le cas célèbre des taxis de la Marne en 1914.
L'implication de l'armée dans la production du film montre que cette guerre est médiatisée. Laurent Veray parle de "premier conflit médiatisé de l'Histoire"[2]. Le film a donc subit une censure pour ne montrer que les images autorisées.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film concentre son attention sur le train, qui est l'objet principal. C'est d'ailleurs le seul élément qui bénéficie de l'usage de plans panoramiques.L'attention se porte également sur le personnel médical et sur des acteurs politiques citées précédemment. De manière générale, les personnes sont filmées en plans poitrine ou rapprochés taille.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé est montrée de deux manières différentes. La première est à travers le personnel, montré comme organisé et compétent. La seconde est montré par l'image rapide de la salle d'opération, qui montre une compétence technique ferroviaire particulière mais aussi la compétence des médecins et infirmiers qui peuvent opérer dans un train en mouvement.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Le film a probablement été projeté dans le cadre des actualités dans les cinémas. Il assure une fonction de publicité bénéfique pour les services de santé de l'armée.

Communications et événements associés au film

Le film montre l'engagement des Etats-Unis comme des alliés de a France, bien que le pays n'entre en guerre qu'en 1917.
Le film montre également l'implication des femmes dans la guerre, non en tant que soldates ou ouvrières, mais comme des professionnelles de la médecine. Ces images montre que la guerre concerne toute la population.

Public

Le public, bien que se ne soit pas précisé dans le film, peut être divers. Il peut s'agir de soldats ou futurs soldats, dont le but serait de les motiver au moment où la guerre devient lassante pour la population. Il peut aussi s'agir du personnel médical français, dans un but également de motivation à partir aider les blessés sur le front. Enfin, le film peut aussi être projeté dans le cadre d'une actualité, pour rassurer les familles sur les soins portés au blessés de guerre.

Audience

Descriptif libre

Sur le premier carton, la mention "Guerre de 1914-15-16" montre l'esprit qui régnait à ce moment précis. En effet, la guerre n'a ni nom ni date précise. Au moment du tournage, personne ne sais quand ni comment cette guerre va finir.
Le film est produit par la Chambre Syndicale française de la cinématographie. C'est donc une commande de l'Etat, plus précisément du Secrétariat d'Etat chargé du service de santé militaire, avec l'accord du ministère de la Guerre.
Il faut aussi savoir que Justin Godart a réorganisé le service de santé militaire durant la période à laquelle il était chargé du secrétariat d'Etat. Il fonde avec Gustave Roussy un centre neurologique au fort Salin en décembre 1916 pour remettre rapidement sur pied les soldats traumatisés et les renvoyer au front[3]. Le 14 mars 1918, il fonde la Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer. Le 31 janvier 1916, il a appelé les directeurs de santé des services régionaux à apporter demander de l'aide aux centres de rééducation professionnels pour aider les blessés de guerre à se rétablir au plus vite. Il en parle en ces termes :
" Il faut que cette persuasion puisse s'exercer assidûment sur eux. Il est, par conséquent, nécessaire que, dans les établissement de mécanothérapie et dépôts de convalescents, quelqu'un s'emploie constamment à cette tâche et expose aux mutilés tous les avantages de l'enseignement technique et professionnel qui leur est donné gratuitement. Il me parait important que les médecins et le personnel qui gravite autour d'eux entreprennent eux-mêmes cet apostolat. Ils ont pour l'accomplir toute autorité voulue ; ils en trouveront le loisir. Il s'agit, en effet, non seulement d'une propagande par affiche à apposer à l'intérieur des établissements, de brochures à distribuer aux mutilés, etc., mais encore, mais surtout, d'une action constante qui sera d'autant plus efficace que, sous la forme impérieuse et brutale, elle sera plus énergique et persévérante" [4].

Notes complémentaires

Cette fiche a été réalisée par DERAIN Reynald.
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Références et documents externes

BLAIN Julien, Les trains sanitaires en France pendant les guerres de 1870, de 1914-1918 et la campagne de mai-juin 1940, Paris, 1994
CARON François , Histoire des chemins de fer en France - Tome 2, 1883-1937, Librairie Arthème Fayard, Paris, 2005
DURAND DE BOUSINGEN Denis, Histoire de la médecine et des secours routiers : des hommes, des techniques, des combats, Heures de France, Paris, 2010
GUERARD François, Dans la tourmente : deux hôpitaux militaires canadiens-français dans la France en guerre, 1915 - 1919, Athéna, Outremont, 2003. 160 p.
LACRAN Alain et FERRANDIS Jean-Jacques, Le service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale, édition LBM, Paris, 2008
LE NAOUR Jean-Yves, Les Soldats de la honte, Éditions Perrin, Paris, 2011
MONSUEL Jean-Jacques, "Les étrangers du service de santé dans la campagne de France", Revue Historique des Armée, 2011
MONTAGNE Albert (dir.), "Le train des cinéastes", CinémAction, n°145, Editions C. Corlet, Condé-sur-Noireau, 2012
OLIER François, "Les évacuations sanitaires par voie ferrée (1914-1918). Les trains sanitaires", Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-198, tome 2, Paris, France Centre-Est , édit. Ysec, Louviers, 2010
VERAY Laurent, "Le cinéma de propagande durant la Grande Guerre : endoctrinement ou consentement de l'Opinion ?", dans BERTIN-MAGHIT Jean-Pierre, Une histoire mondiale des cinémas de propagande, Edition Nouveau Monde, Paris, 2015, p.27-62
VERAY Laurent, La Grande Guerre au cinéma : de la gloire à la mémoire, Ramsay, Paris, 2008, 239 p.

Contributeurs

  1. DURANT DE BOUSINGEN Denis, Histoire de la médice et des secours routiers, Heures de France, Paris, 2010, p.29
  2. VERAY Laurent, "Le cinéma de propagande durant la Grande Guerre : endoctrinement ou concentement de l'opinion ?" dans BERTIN-MAGHIT Jean-Pierre, Une histoire mondiale des cinémas de propagnade, Editions Nouveau Monde, Paris, 2015, p.28
  3. LE NAOUR Jean-Yves, Les Soldats de la honte, Éditions Perrin, Paris, 2011, page 211
  4. Impressions : projets, propositions, rapports... / Sénat France. Sénat (1875-1942), 4 juillet 1916, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410196p/f42.image.r=Justin%20Godart%201916 (consulté le 25/11/17)