Un médecin de campagne (1953)

De Medfilm



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Titre :
Un médecin de campagne
Série :
Année de production :
Pays de production :
Durée :
07 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

La journée d’un médecin de campagne.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film retrace la journée d’un médecin de campagne. Il sort de l’hôpital et part à bicyclette pour effectuer sa tournée des malades, de ferme en ferme. Puis il s’entretient avec deux vétérinaires. Leur discussion porte sur la proximité entre la tuberculose humaine et bovine. Dans une seconde partie, le médecin est interviewé par Pierre Dumayet. Ils évoquent la différence qui existe entre la médecine des villes et celle des campagnes, la sensibilité relative des patients, les guérisseurs et les remèdes paysans qui sont fréquemment des sources d’inspiration pour les médecins.

Contexte

Ce film a été diffusé à la télévision française dans le magazine littéraire « Lectures pour tous » réalisé par Jean Prat et présenté par Jean Dumayet. Le but de ce magazine était d’intéresser le grand public à l’actualité sociale, politique et internationale. L’actualité dont il est question ici est la médecine à la campagne et la vaccination contre la tuberculose. En effet, dès 1950, la vaccination par le BCG (vaccin bilié de Calmette et Guérin) devient obligatoire afin de lutter contre la propagation de la tuberculose chez l’homme et les animaux. Ainsi, ce même vaccin est administré aux élevages bovins dont 25 % était infecté à l’époque afin d’éviter la transmission inter-espèces (humain/bovin). De plus, il est reconnu que la tuberculose est une maladie sociale, touchant d’abord des populations pauvres et vulnérables, notamment en contact des animaux d’élevage. D'où l'insistance de l'émission sur les thèmes de l’isolement rural, des remèdes paysans et du difficile accès aux soins.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Dans un premier temps, le film invite le spectateur à observer le cheminement du médecin. Les plans s’enchaînent plutôt rapidement et alternent paysages de campagne et fermes visitées. Une impression de routine en ressort. Dans la séquence tournée chez les vétérinaires, la place de l’animal est prégnante. Comme une métaphore de la maladie à immobiliser, le cheval est solidement harnaché de toutes parts. Enfin, la tension retombe dans la séquence de l’interview.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Il s’agit ici d’une médecine mobile et rurale source de sécurité et de désenclavement pour les paysans. Le médecin semble plutôt proche de ses patients et rassurant.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Télévision

Communications et événements associés au film

Public

Grand public

Audience

Descriptif libre

La tournée du médecin de campagne

[00’00]

Le début du film est muet. Plan général. Une rue bordée de maisons et de poteaux électriques en bois dans un village, quelque part en France. Un deux-roues équipé d’un side-car double un attelage chargé de sacs sur lequel un homme est assis. En arrière-plan est visible une église catholique.

Plan panoramique vertical en contre-plongée. Un bâtiment massif. Une pancarte apparaissant en bas à gauche de l’image révèle qu’il s’agit d’un hôpital. La présence d’une croix au-dessus du porche intérieur souligne son caractère confessionnel (catholique). Un homme d’une cinquantaine d’années habillé d’un trench et coiffé d’un chapeau prend congé d’une infirmière religieuse sur le perron et descend les marches de l’escalier. Tout porte à croire qu’il s’agit du « médecin de campagne » mentionné dans le titre du film. Plan d’ensemble. Il franchit la porte extérieure de l’hôpital puis enfourche sa bicyclette.

[00’46]

Plan panoramique, plan d’ensemble et plan moyen. Parcourant un chemin de campagne et longeant une culture céréalière, le médecin arrive dans un corps de ferme. Descendu de sa bicyclette, il s’entretient avec les propriétaires de la ferme : une femme portant une veste blanche et deux hommes, tous en bottes. Deux pots à lait métalliques sont visibles en arrière-plan. La discussion se conclue par une poignée de main.

Autre plan d’ensemble. A bicyclette, le médecin regagne un autre corps de ferme. Plan rapproché taille. Une femme, seule cette fois-ci et portant un tablier, est présente. D’un geste de la main, le médecin désigne l’étable située quelques mètres en arrière (toit de chaumes et épaisse couche de paille au sol). La caméra suit son geste. Retour au plan rapproché taille. Un second bâtiment est désigné. Il s’agit d’une maison. Deux pots sont là-aussi visibles près de la porte, ainsi qu’un vélo et une petite charrette.

[01’18]

Plan en contre-plongée. Un clocher orné d’un croissant de lune. Le cadran indique environ 15h15. Plan général. Une maison recouverte de lierre. Sur le perron discutent le médecin discute avec un couple. Il repart après une poignée de main.

Plans moyens. Toujours à bicyclette, le médecin parcourt un chemin de campagne aux abords d’un pré. Il est suivi de près par une traction avant Citroën.

[01’40]


La proximité entre tuberculose humaine et bovine

[01’40]

Plan d’ensemble. A présent, notre médecin rejoint, en compagnie du journaliste Pierre Dumayet, deux vétérinaires en blouse blanche auscultant un cheval de trait. Une troisième personne maintient à l’aide d’une prince le museau de l’animal, lequel est complètement harnaché avec des chaînes métalliques dans une structure en bois. Les deux vétérinaires saluent le médecin et le journaliste. Gros plan en contre-plongée. La tête du cheval est maintenue dans un collier et son museau est pincé par un outil.

[01’51]

A partir de ce plan, le film est parlant : sans doute les autres séquences devaient être couvertes par une voix de commentaire et n'ont ps fait l'objet d'enregistrement en "in". Nous avons donc affaire à une archive d'émission non encore finalisée au montage. Retour au plan d’ensemble. Le médecin explique à Pierre Dumayet la proximité qu’il y a entre les médecines animales et humaines et l’existence de maladies communes. Bref retour au gros plan en contre-plongée. Le cheval a un mouvement d’énervement. A nouveau le plan d’ensemble. Le médecin précise que lorsqu’un enfant présente les symptômes de « méningite », de « péritonite » ou encore de « tuberculose osseuse », des bacilles de la tuberculose bovine sont à soupçonner. Ce qui est étonnant, d’après le médecin, c’est que ces bacilles, une fois implantées dans les ganglions de l’enfant, peuvent évoluer et « se transmettre à d’autres hommes » sous forme de bacilles humains ou bovins. Donc, conclut-il, le développement de la tuberculose bovine dans une région n’est pas sans incidence sur la contagion à l’homme.

[02’52]


Interview du médecin de campagne par Pierre Dumayet

[02’52]

Plan moyen. Le médecin de campagne est interviewé par Pierre Dumayet dans son salon richement décoré Tous deux sont installés dans un canapé. Deux bouteilles, un cendrier, des livres et d’autres objets sont présents sur une petite table ronde face à eux. Le journaliste demande au médecin ce qui différencie la médecine des villes de celle des campagnes. D’après lui, les deux types de médecine sont « analogues », en tous cas dans sa région. Une « coupure » peuvent néanmoins être faite selon la localisation en France suivant une ligne « de Biarritz à Sedan » avec à gauche « un pays de plaine » et à droite « un pays montagneux » où « la médecine de campagne est beaucoup plus difficile ». Bref plan rapproché poitrine du médecin puis retour au plan moyen. Le journaliste revient sur un sujet que le médecin avait déjà évoqué avec lui, à savoir que les patients en campagne sont moins sensibles que ceux en ville. Son interlocuteur lui raconte une anecdote afin d’illustrer ce propos : « un soir », l’un de ses patients lui avait demandé de lui « ressouder » son nez fraichement coupé par une faux et l’opération a magistralement réussi. Tout en fumant sa cigarette, Pierre Dumayet écoute le médecin.

[04’34]

« Y-a-t-il une concurrence des guérisseurs dans la région ? » demande le journaliste. Le médecin répond négativement et précise que ceux-ci se trouvent autant voire plus en ville qu’à la campagne. Il précise que, dans sa région, il y a beaucoup de « bonnes femmes » qui font des « incantations », des « prières », des « voyages », le plus souvent pour la guérison des enfants. Le médecin a une certaine admiration pour les remèdes paysans qui ont une certaine logique. Il arrive souvent que la médecine se serve de ces « remèdes empiriques ». Par exemple, les paysans traitent l’eczéma à l’aide d’un mélange de suie et d’huile et les médecins s’en sont inspirés pour soigner cette même maladie au goudron de houille. La médication paysanne est également source d’inspiration pour traiter les rhumatismes (cataplasmes émollients et piqûres d’abeilles). Enfin, les pratiques paysannes sont à l’origine de la conservation de certains fromages grâce à la pénicilline qui empêche sa détérioration par destruction des microbes.

[07’13]

Notes complémentaires

Références et documents externes

"Vaccin bilié de Calmette et Guérin", fr.wikipedia.org.
Grandvoinnet, Philippe, Architecture thérapeutique - histoire des sanatoriums en france (1900-1945), Métispresses, 2014.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Marion Sabel
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Erc-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817).