Troubles nerveux chez les commotionnés, Val de Grâce (1916)
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Sommaire
Générique principal
« Troubles nerveux chez les commotionnés. Val-de-Grâce – Nervous trouble in shock cases. Val-de-Grâce. »
Contenus
Thèmes médicaux
- Troubles nerveux
- Psychiatrie. Pathologies psychiatriques. Psychopathologie. Phrénopathies. Psychoses. Anomalies mentales. États psychiques et mentaux morbides. Désordres émotionnels et comportementaux
Sujet
Exposé des différents troubles nerveux causés par les combats de la Première Guerre mondiale sur les patients de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Genre dominant
Résumé
Présentation successive de différents troubles nerveux présents chez les patients de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Ces troubles sont provoqués par des traumatismes physiques et/ou émotionnels dû aux violences de la guerre et impact le corps et son fonctionnement (tremblement, tétanie etc.).
Contexte
L’hôpital militaire du Val-de-Grâce, comme tant d’autre, accueil durant la Première Guerre mondiale un nouveau type de patients. Ceux-ci présentent des troubles nerveux et/ou psychiques résultant d’un traumatisme physique et/ou émotionnel, dû aux violences vécues par les soldats. L’arrivé massive de ces « commotionnés » dans les hôpitaux du front ou de l’arrière pousse les psychiatres et psychanalystes à se pencher sur ce sujet encore très peu connu. Les médecins se méfient de ces patients, craignant que ceux-ci simulent des troubles pour échapper au front. Ils tentent alors de mettre en place des moyens de différencier les « vrais » malades des « faux », comme en réalisant des films ensuite diffusés comme référence. On peut remarquer tout au long du conflit que certains médecins considèrent que ces troubles sont provoqués par les soldats eux-mêmes par suggestion ou autosuggestion (troubles pithiatiques). Mal comprises, ces pathologies font souvent l’objet d’un diagnostique maladroit et d’un traitement insuffisant, voir brutal – par chocs électriques comme la méthode du docteur Clovis Vincent.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Les plans fixes amènent les spectateurs à diriger leur regards sur les personnes atteintes de troubles nerveux.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Le film a pour but de présenter les différentes pathologies neurologiques, considérées comme pithiatiques, issues des traumatismes liés à la guerre. On peut ainsi voir de nombreux médecins au fil des séquences. Ceux-ci manipulent les patients avec plus ou moins de délicatesse. Ce film s'inscrit sûrement dans le cadre de la chasse aux "fixateurs", aux simulateurs. La dernière séquence montre une opération destinée à libérer un nerf, visant à traiter un trouble nerveux.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Film projeté dans les hôpitaux, à destination des équipes médicales.
Communications et événements associés au film
Public
Equipes médicales. La présence de la traduction anglaise sur les cartons indicatifs suggère que le film était à visée internationale.
Audience
Descriptif libre
[Carton : « Tremblement pithiatique généralisé avec prédominance aux membres inférieurs. – Generalized pithiatic trembling with predominance in the lower memebers. »]
Deux hommes font face à la caméra, leurs jambes tremblent. On les fait ensuite marcher dans une allée de parc, les tremblements ne cessent pas. Un médecin entre dans le champ avec une chaise et tire l’un des deux hommes par la manche. Changement de plan. Un des deux hommes est assis sur la chaise. Il enfile un pantalon puis on lui tend des bretelles pour qu’il les mette aussi. Il peut s’habiller mais tremble toujours.
[Carton : « Claudication pithiatique associée à une aphonie nerveuse et à des crises hystériques (Evacué d’Allemagne comme Grand Blessé). – Pithiatic claudication associated with nervous aphony and hysterical attacks (Evacuated from Germany as seriously wounded). »]
Un homme avec une canne et une médaille fait face à la caméra. Il semble demander à ou aux personnes derrière l’appareille s’il doit marcher dans l’allée. Il se retourne et marche en claudicant. Après son premier aller-retour il semble demander s’il doit continuer à marcher. Il repart alors une seconde fois. Arrivé à la hauteur de la caméra il pointe son doigt vers sa gauche avant de s’y diriger. Il traverse alors le champ avant de se retrouver près d’une chaise. Il se tourne vers ses interlocuteurs pour savoir s’il doit s’assoir. Il pose sa canne et enlève son pantalon, ce plan est coupé. Une fois son pantalon ôté il se saisi de sa canne avant de la reposer. Il repart dans l’allée sans elle, toujours en suivant les indications et s’assurant de l’approbation des personnes hors champ. Il remonte une dernière fois l’allée avant de repasser devant la caméra à trois reprises et de finalement s’arrêter devant la chaise, face à la caméra.
[Carton : « Tremblement port émotionnel (Bombardement intense de longue durée). – Emotional trembling (Intense & long bombardment). »]
Un homme est assis sur une chaise, toujours dans la même allée. Sa jambe droite tremble. Son regard semble un perdu, ses yeux bougent d’abord entre un point fixe à sa gauche et la caméra avant de se poser sur celle-ci. La séquence est assez courte.
[Carton : « Tremblement pithiatique survenu pendant la convalescence d’une infection ourlienne. – Pithiatic trembling which started during convalescence from an ourlian infection. »]
Un homme est assis sur une chaise dans la même allée. Ses deux jambes tremblent, il a les mains sur les genoux. Il sourit légèrement d’abord puis fixe la caméra. Il écarquille un peu les yeux. A la fin de la séquence il semble vouloir se relever avant de se raviser.
[Carton : « Raideur généralisée des membres et mouvement choréiques de la face de nature pithiatique et durant depuis plus d’un an. Amélioration actuelle. Persistance des mouvements choréiques de la face. Impotence consécutive à l’immobilisation prolongée. – Genralized stiffness of limbs and facial movements of chorea. Impotence following on prolonged immobilisation. »]
Plan rapproché sur le haut du corps d’un homme, toujours dans la même allée. Son visage se contracte, le faisant hausser des sourcils. Ses lèvres bougent mais il n'est pas possible de savoir si c’est parce qu’il parle ou parce que son visage se contracte. Il rapproche sa main de son visage, peut-être pour faire un salut militaire. Changement de plan, plan large. L’homme est toujours sur la chaise, son corps est raide. Changement de plan. Trois médecins sont maintenant dans le cadre, l’un d’eux aide l’homme à se lever. Il l’aide ensuite à se retourner vers l’allée. Le patient a du mal à marcher. Le médecin lui prend ensuite la main et le dirige dans l’allée. L’homme marche lentement. Son visage se contracte. A la fin de l’allée retour le médecin le lâche, l’homme fait difficilement quelques pas seul avant de reprendre sa main.
[Carton : « Pithiatisme avec pseudo-paraplégie spartique (fausse trépidation épileptoïde) contracture de la main gauche et surdi-mutité psychique. – Pithiatism with pseudo-paraplegia spartic (spurious epileptoid trepidation) contraction of left hand and psychic deafness and dumbness. »]
Un homme est allongé sur un brancard dans l’allée. Il n’a pas de pantalon. Son corps, mais surtout ses jambes tremblent beaucoup. Il y a trois personnes dans le champ, dont deux médecins. L’un d’entre eux retire le linge qui couvre les jambes du patient puis celui sur ses bras, on remarque que sa main gauche est contractée. Un des médecins imite le mouvement des jambes et de des orteils du patient avec ses doigts. L’homme se passe la main sur le visage. Un troisième médecin entre dans le cadre et soulève la jambe du patient, celle-ci tremble de plus belle. Il repasse la main sur son visage. Changement de plan. On voit désormais le brancard et son occupant de face. Les trois médecins sont autour de lui, deux tiennent chacun une jambe et le troisième attrape le bras droit du patient. Alors que les deux jambes n’ont pas cessé de trembler la main reste un temps immobile avant d’elle aussi tressaillir. Le médecin lâche le bras de l’homme et celui-ci se passe la main sur le front, tout son corps tremble. Les médecins manipulent ensuite rapidement les jambes du patient.
[Carton : « Séquelle pithiatique d’un tétanos ancien et localisé. – Pithiatic sequel of an old and localized tetanus. »]
Plan rapproché sur le haut du corps d’un homme. Le bas de son visage se contracte, son menton se baisse par à-coup. Coupure. Le patient à maintenant la chemise ouverte. Il tourne la tête pour montrer les contractions de son visage. Il lève également la tête.
[Carton : « Type d’hémiplégie organique avec contracture consécutive à un traumatisme du cerveau par balles. – Type of organic hemiplegio with contraction following a traumatism of the brain by bullets. »]
Un homme debout face à la caméra, son corps penche du côté droit. Il fait ensuite un aller-retour dans l’allée, on remarque une hémiplégie du côté droit. Séquence assez courte.
[Carton : « Pithiatisme. – Mouvements rythmés des mâchoires avec oscillations de la tête (Séquelle d’un état de confusionnel consécutif à un ensevelissement par explosion d’une torpille aérienne). – Pithiatism. Rythmic mouvement of the jaws with oscillations of the head. (Sequel of a confusional condition after nurying by explosion of aerial torpedo). »]
Plan rapproché sur le haut du corps d’un homme assis sur une chaise. L’allée n’est plus la même. Il tient sa chemise pour dégager son coup. Le bas de son visage se contracte. Léger mouvement de tête d’avant en arrière. Plusieurs personnes, dont un médecin passe en arrière-plan.
[Carton : « Pithiatisme. – Paraplégie fonctionnelle persistant depuis 18 mois sans aucun signe objectif. – Fausse exagération des réflexes. – Pithiatism. Functional paraplegia having persisted for 18 months without any objective sign. Spurious exaggeration of the reflexes. »]
Un homme marche vers la caméra. Il semble avoir les épaules contractées, sa démarche est rigide. On lui fait faire un aller-retour puis s’assoir sur une chaise. Coupure. Un homme se trouve maintenant à côté de lui, surement un médecin. Celui-ci lui donne de petits coups sur les genoux provoquant une contraction des jambes. L’homme au chapeau melon fait croiser les jambes au patient. Chaque coups provoquent une sorte de tétanie du corps.
[Carton : « Pithiatisme. – Hypérémotivité. Phobie élective pour les vêtements militaires rouges. – Phithiatism. Hypermotivity. Special dread of red military garments. »]
Un homme est assis sur une chaise dans la même allée que les séquences précédentes. Son visage est recouvert d’un béret, tenu par un homme qui lui tient également la main. On lui retire le béret avant de lui présenter un képi. L’homme s’effraie et se recroqueville. Coupure. Le béret lui est toujours présenté. L’homme à les mains crispés près du visage, il se lève de sa chaise et recule pour s’éloigner de la personne qui le tient. La personne tenant le képi s’approche de lui puis fini par s’éloigner. Le patient reste crispé après le départ de l’homme tenant le képi.
[Carton : « Myoclonie hystérique. »]
Deux hommes nus défilent devant la caméra. Derrière eux se trouve un écran sombre. L’un des hommes porte une canne. Ils ont tous les deux la jambe droite contractée, provoquant une déformation du corps et de la démarche. Ils s’arrêtent face à la caméra, se tournent dos à elle puis repartent.
[Carton : « Contractions coniques. »]
Toujours devant l’écran sombre, cinq hommes nus défilent, dont deux portant des cannes. Chacun à une jambe contractée, provoquant une déformation du corps et de la démarche. Ils s’arrêtent devant la caméra, avance un peu vers elle puis se retourne pour montrer leur dos avant de repartir.
[Carton : « Coxalgie hystérique. »]
Les cinq mêmes hommes repassent en marchant devant la caméra et font trois tours devant l’écran de tissu. L’un d’entre eux sort du cadre au second tour mais revient ensuite à l’arrière de la file, un autre trébuche.
[Carton : « Opération (libération d’un nerf) »]
La caméra film une opération. Cinq personnes sont présentes dans la salle dont une infirmière. Deux médecins sont penchés sur la table d’opération et le patient. Coupure. Nous pouvons remarquer une sixième personne lorsque le médecin à gauche de la table se tourne pour chercher quelque chose. On assiste à une partie de la chirurgie.
Ecran de fin : SECTION CINEMATOGRAPHIQUE DE L’ARMEE FRANCAISE.
Notes complémentaires
- Pithiatique : Ensemble de troubles fonctionnels qui apparaissent sans cause organique soit par suggestion soit sous l'influence d'un traumatisme affectif et qui sont guérissables par la persuasion (comme les chocs électriques). La présence de cette dénomination sur de nombreux cartons montre donc que les patients présentés dans ce film n'étaient pas réellement considérés comme victimes de leurs troubles mais plutôt à l'origine de ceux-ci.
- Nous pouvons supposer que ce film a pour but de différencier malades "réels" et "faux" malades. En effet, nous pouvons remarquer sur certains cartons des indications comme "fausse trépidation épileptoïde", "paraplégie fonctionnelle persistant depuis 18 mois sans aucun signe objectif" . Ces commentaires devaient donc permettre aux soignants d'apprendre à reconnaitre de potentiels "fixateurs".
Références et documents externes
- Cochet (François), « Le vent du boulet », dans Inflexions, vol. 23, no. 2, 2013, pp. 101-111. - Dupouy (Stéphanie), « 11. La vérité troublée. Georges Dumas, psychiatre du front », dans Prochasson (Christophe) (éd.), Vrai et faux dans la Grande Guerre. La Découverte, 2004, pp. 234-254. - Péretié (Jean-Baptiste), « 5. Vrai comme au cinéma. Persuasion et démonstration dans les actualités françaises », dans Prochasson (Christophe) (éd.), Vrai et faux dans la Grande Guerre. La Découverte, 2004, pp. 112-129.