Le film présente une succession de plans, peut-être des rushes mis bout à bout sans forcément un lien évident entre eux. De plus, l'absence de cartons renforce cette idée. Car si les premières images présentent effectivement des mutilés la fin du film avec les permissionnaires et le « camp Schneider » n'a pas de lien logique avec le début.
Première partie
Un mutilé muni d'un appareillage moissonne un champ à l'aide d'une charrue tirée par un cheval. Il porte une prothèse au pied. De même, un homme qui a perdu son bras gauche parvient à l'aide d'un appareillage adéquat à équiper d'un épandeur. Un paysan qui n'a plus de bras droit parvient à faucher du blé. Un autre qui possède deux prothèses harnachées aux bras récolte le blé. Deux hommes scient du bois, eux aussi ont des prothèses aux bras. La première partie du film s'attache donc à montrer les travaux quotidiens dans les champs accomplis par des hommes qui sont certes mutilés, mais qui arrivent parfaitement à effectuer tous les travaux agricoles. Grâce à ces prothèses, les mutilés peuvent poursuivre une activité professionnelle dans la vie civile. Il s'agit d'apprendre aux mutilés à se servir de leurs appareils.
Par la suite, les équipes de tournage filment une troupe de tirailleurs algériens ou marocains, dont certains sont mutilés à divers degrés et équipés de prothèses, sortis pour aller travailler dans les champs sous l'œil des officiers. On comprend qu'il s'agit du centre de rééducation pour les soldats mutilés où ils apprennent à utiliser leur prothèse. Le plan suivant montre un hôpital. Des soldats mutilés et amputés s'y trouvent et des infirmières mettent en place les prothèses. On perçoit ainsi la chaîne de traitement médical avec l'application de méthode de rééducation fonctionnelle utilisant la mécanothérapie. L'avantage de ces « hôpitaux de cure agricole » est de fournir aux mutilés d'origine rurale une méthode pour retrouver un travail conventionnel et de ne pas conserver cette masse d'invalides. Cette méthode permet d'autre part de fournir aux paysans une force agricole supplémentaire en temps de guerre.
Deuxième partie
Ayant obtenu une permission, des soldats sortent joyeusement du camp pour se rendre au cinéma. Il se trouve dans une baraque en bois avec la pancarte indiquant "Œuvre du cinéma aux permissionnaires". Le plan suivant montre une petite gare en campagne ou deux trains attendent. Les quais sont bondés de soldats, certains se rendent à la cantine militaire d'autres patientent en discutant où en allant voir un film au cinéma.
Troisième partie
On voit la fabrication d'une médaille, en l'occurrence une croix de guerre à partir d'un moule. Le plan suivant montre la remise de médaille par une autorité sur les drapeaux des régiments. Le prochain plan montre à nouveau des soldats sortant d'un camp, cette fois-ci des officiers se tiennent à l'entrée et les soldats les saluent au passage. Le film se termine par un panoramique sur un cantonnement de soldat avec la présence de char Schneider. Les soldats chargent les tanks en munitions et passent le temps en jouant aux cartes. Dans le titre de la séquence, il est écrit « cantonnement Schneider » dénommé probablement par la présence de chars Schneider à l'écran.