Rééducation des mutilés au Grand-Palais (Dr Cauvy) (1919) (1919)

De Medfilm



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Titre :
Rééducation des mutilés au Grand-Palais (Dr Cauvy) (1919)
Année de production :
Pays de production :
Durée :
5 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :

Générique principal

Pas de générique

Contenus

Sujet

Prothèses médicales pour des soldats ayant subi une amputation. Mécanothérapie (rééducation) permettant au soldat de se réinsérer dans la vie civile et/ou professionnelle après le conflit.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

La trame de ce film peut être divisée en plusieurs parties distinctes. Les premières images mettent en scène la rééducation de soldats (amputés d’un des membres supérieurs, portant une prothèse médicale) par la mécanothérapie. Ils effectuent divers gestes afin de montrer les progrès de leur rééducation. Dans une seconde partie, le film insiste sur cette dimension de réinsertion. Un soldat, portant, tout comme d'autres, une prothèse (cependant il n’est pas amputé d’un membre supérieur), est mis en scène dans une situation « professionnelle » : coiffeur. Dans une dernière partie, un soldat souffrant, quant à lui, d’une infirmité des membres inférieurs est filmé en train de travailler le verre sans trop de difficultés malgré ses blessures.

Contexte

1918 : fin de la Grande Guerre. L’heure est au bilan de ce premier conflit mondialisé. En France, on dénombre jusqu’à un million de mutilés. Dans l'optique de la reconstruction, un intérêt tout particulier est porté aux blessés de guerre - aux mutilés : ces anciens soldats doivent être réinsérés dans une société qui tend au développement pour mieux se relever. La pratique médicale de la rééducation est massifiée, des centres de rééducation se multiplient ( nommés « écoles professionnelles » : leur visée est ainsi soulignée). C'est en leur sein que vont être expérimentées de nouvelles techniques visant à faciliter la réinsertion du blessé de guerre. La mécanothérapie fait partie de ces moyens trouvés pour accompagner le soldat vers une nouvelle activité professionnelle. Il s'agit de rééducation « fonctionnelle ». Le Grand Palais (propriété d’État) est réquisitionné dès le début du conflit (2 août 1914) pour plusieurs usages (caserne - dépôt d’armes), dont celui d’hôpital. Dépendant de l’hôpital militaire du Val de Grâce, il est nommé « hôpital complémentaire du Val de Grâce » (VG7). Le VG7 voit très vite, dès 1915, se fonder en son sein un service de rééducation (sous la direction du médecin Jean Camus) puis une école de rééducation où de nombreuses techniques dont la mécanothérapie sont utilisées avec l’objectif d’apprendre aux soldats une activité professionnelle (au Grand Palais il s’agit principalement de métiers « de ville »). Le VG7 ferme durant l’été 1919 et le Grand Palais récupère alors sa fonction initiale (accueillir des expositions).

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Les plans de ce film sont fixes. Cependant, le réalisateur tient à orienter le regard des spectateurs, par le biais de gros plans, sur les actions - gestes des soldats : l’attention se fixe sur la manière dont est faite la rééducation et sur les mouvements des membres « malades » des soldats. Dans la première séquence, le spectateur est face à un soldat qui utilise tour à tour différents outils servant à la mécanothérapie. Plus loin, un mutilé coiffe une jeune femme. D’une manière générale, on peut dire que la caméra est toujours orientée vers le membre amputé - abîmé par la guerre.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les domaines de la santé et de la médecine sont représentés comme le vecteur de la réinsertion des soldats dans la vie civile : les soldats sont mis en scène en pleine rééducation qui leur permet, malgré les blessures contractées pendant la guerre, de retrouver une activité professionnelle. L’avancée de la médecine y est soulignée par les usages de prothèses et de la mécanothérapie. Celle-ci conjugue la rééducation et l’apprentissage d’un nouveau métier (coiffure - travail du verre). (Rémi Remondière, « La mécanothérapie au temps de la Grande Guerre  », Revue historique des armées [En ligne], 274 

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Public des professionnels de la Santé

Audience

Descriptif libre

Les gestes permis par la mécanothérapie

Ce film met en scène différents mutilés sans qu’il y ait un lien entre eux : il s’agit d’une succession de plans fixes (pas de cartons) dans lesquels des gros plans sont réalisés pour mettre en avant les blessures des mutilés et donc, par la même occasion, les différents dispositifs médicaux qu’ils portent (prothèses).
Dans un premier plan, le spectateur se retrouve face à un soldat mutilé - amputé d’un des membres supérieurs et qui porte, pour cette raison une prothèse. Un gros plan est réalisé sur le tronc de l’individu pour mettre en avant ses gestes : le soldat effectue une séance de mécanothérapie. Pour le spectateur, cette séquence s’apparente à une démonstration puisque le sujet utilise différents outils qu’il peut adapter sur sa prothèse, en autonomie, afin de montrer les divers mouvements que permet la mécanothérapie et qui aident à sa rééducation.
Un gros plan est réalisé sur la prothèse du mutilé (amputé d’un membre supérieur).

Retrouver une utilité professionnelle

Deux soldats travaillent du métal, celui qui est amputé manie une masse. La séquence se concentre sur les activités professionnelles qui peuvent être effectuées par les soldats grâce à leur rééducation : il ne s’agit plus que de simples mouvements, ils s’inscrivent dans des situations « quotidiennes », par exemple le travail du métal. À partir de ce plan, la visée didactique du film, bien qu’elle soit présente dès le début, s'affirme : le soldat doit être réinséré pour que la France puisse se relever du choc 14-18.
Cette volonté est davantage visible dans la troisième partie où l’on voit un infirme (sa blessure est mise en évidence par un gros plan sur son bras) coiffer une jeune femme. On comprend donc à travers ces images la possibilité pour ces soldats de réintégrer une vie « normale » en exerçant un nouveau métier.
Enfin, le dernier plan montre un homme qui souffre des membres inférieurs : il marche avec difficulté, un gros plan cible ses pieds. Il s’installe à une table où il travaille du verre. Ici, l’action évoque au spectateur qu’il est possible pour les soldats blessés durant la guerre de mener une vie normale grâce à la rééducation « fonctionnelle ». Les mutilés vont désormais participer à la vie économique française, constituer une part de la main-d’œuvre.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Florine Marmigère