Quand j'étais petit... : grandir, changer, devenir... (1982)
Espaces de noms
Plus
- Plus
Actions de la page
Avertissement : cette fiche n'a pas encore été relue et peut se révéler incomplète ou inexacte.
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage du film ou des sous-titres , veuillez essayer un autre navigateur.
Sommaire
Générique principal
(Générique de fin)
Nous remercions la ville de Paris
(ADAC) Ateliers d'expression culturelle et de voisinage 14e
Clubs d'escrime "Armand Massart" 14e
Crèche de la rue Dunois 13e
Les écoles maternelles et primaires de la rue Dunois 13e
La crèche de Boulogne/Seine
Le foyer des jeunes du CES de Sannois
c'était une émission de Solange FROITIER, Maurice FAY, Jean-Pierre SULTAN
image : Edith KRAUSSE, Jean-Paul JARRY
son : Jacques TOUROVSKY - assisté de Théo MAESEELE
montage : Jean-Claude PAPIN - assistante à la réalisation Jocelyne MANOURY
réalisation : Jean-Pierre SULTAN
© Ministère de l'Éducation nationale CNDP - France - 1982
Contenus
Thèmes médicaux
Sujet
Le développement sensori moteur de l'enfant à travers les âges.
Genre dominant
Résumé
Réflexion sur la croissance et le développement de l'enfant, qui insiste sur le facteur environnemental et sur le développement sensorimoteur. Tournage dans des crèches, des écoles maternelles et élémentaires et des squares.
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Ce documentaire explore la question du "grandir" sous différents angles. Visuellement, c'est l'aspect physique qui est privilégié. Les différentes séquences proposées montrent des bébés, des enfants et des adolescents
Scènes de vie en collectivité = ces processus concernent tous les enfants
Caméra très souvent située au plus près de l'enfant, à tel point qu'on ne voit que très rarepent le corps entier de l'adulte (tête coupée ou seulement ses jambes, voire ses pieds).
Fonctionnement par opposition, sur plusieurs axes : opposition des âges des enfants (image/voix off), opposition motricité globale/motricité fine.
La question de ce qu'est "grandir" se limite presque exclusivement à l'aspect corporel (il n'est pas question de la construction de la personnalité, de l'intelligence, des émotions, etc.)
Ce film offre une immersion dans le monde de l'enfance, explorant les différentes facettes de la vie des enfants à travers des scènes du quotidien : l'école, le parc, la maison, les cours d'escrime et les ateliers d'art.
Immersion dans le monde de l'enfance : Le film capture des moments banals de la vie des enfants, mais avec une attention particulière aux détails et à leurs émotions. La caméra se place souvent à leur hauteur, créant une proximité avec le spectateur et mettant en avant leur point de vue.
Focus sur le développement sensori-moteur : De nombreuses scènes sont centrées sur les mains et les mouvements des enfants, soulignant ainsi leur développement sensori-moteur.
Structure en trois parties : Le film est divisé en trois parties, permettant d'observer le développement à chaque âge :
1. L'enfance 2. La petite enfance 3. L'adolescence et les relations inter générationnelles
Montage et atmosphère : Le montage alterne entre des séquences du quotidien accompagnées de sons réalistes (bruits, cris) et des séquences où les enfants partagent leurs émotions et leurs réflexions sur le fait de grandir.
Un regard attentif sur l'enfance : Le film offre un regard intime et détaillé sur l'enfance, en mettant en lumière les émotions, les interactions et les étapes du développement.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La santé et la médecine ne sont pas les thèmes centraux, mais nous pouvons les retrouver durant plusieurs séquences :
La santé des enfants est abordée en montrant leur bien-être physique et émotionnel : les enfants jouent, courent, rient, ce qui témoigne de leur bonne santé. Nous notons également la présence de certaines scènes sur le thème de l'alimentation, l'hygiène, le sport.
La médecine n'est pas abordée directement dans ce film mais est également représentée par la bonne santé des enfants.
La santé et la médecine sont donc ici associées au bien-être et au développement normal des enfants sur le plan cognitif et social, ici, le développement pathologique de l'enfant n'est pas abordé.
L'enchaînement des séquences de vie quotidienne des enfants montrent le développement sensori-moteur des enfants à travers les âges.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Il s'agit d'un film de la Cinémathèque centrale de l'enseignement public, principal distributeur de documentaires de 1920 à 1996 dans les établissements scolaires de la maternelle à l'université. Le film a été soutenu par l'éducation Nationale. En fin de film, on interroge des jeunes de 13 ans en leur expliquant que le film est destiné à des enfants de 10 ans. Dans le cadre de la Radio-Télévision Scolaire, le film a été programmé sur Tf1 le mardi 16 novembre 1982, de 14 h 05 à 14 h 25. Ces programmations étaient à destination des écoles souhaitant proposer des films pédagogiques aux élèves sur le temps scolaire : si l'enseignant était intéressé par le film, il devait allumer le téléviseur de l'école à l'heure programmée pour le voir en direct avec sa classe.
Communications et événements associés au film
Pas d'informations
Public
Audience
Descriptif libre
Ce film est organisé en fonction de l’âge des enfants. On distingue 3 parties : 1. La petite enfance 2. La toute-petite enfance (les bébés) 3. L'adolescence.
1. La petite enfance (l'école maternelle)
Chanson mimée à l'école maternelle
Le film s’ouvre sur une séquence où l’on voit des enfants de maternelle chanter dans une salle de jeux (on dirait salle de motricité de nos jours), comme le laissent deviner en arrière-plan les cordes à sauter, échasses, briques...
Les enfants, debout en chaussettes sur de gros tapis de mousse, chantent en cœur une comptine tout en mimant les paroles. Par-dessus leurs voix, on entend également une voix de femme, probablement leur institutrice.
(00:46min) Le titre du documentaire s'affiche en trois cartons successifs en blanc sur fond bleu L’enfant et son corps / quand j’étais petit… / grandir changer devenir... En fond sonore, on continue d’entendre les enfants chanter. La caméra zoome sur certains enfants. Le spectateur remarque leur concentration dans leur attitude et la façon dont ils s'impliquent dans la réalisation des mimes de la comptine. Ils ne regardent pas la caméra : il s’agit d’une vraie scène de leur vie quotidienne (à l'école). C’est un moment de vie réelle non scénarisé. (01:06)
Au square
Scène de vie quotidienne dans un parc public. La comptine chantée par les enfants de la scène précédente est toujours présente en fond sonore. Dans une aire de jeux équipée de diverses structures destinées aux enfants (toboggans, balançoires, murs d'escalades, etc), de nombreux enfants jouent, courent, sautent, tombent, grimpent, glissent, jouent au foot, c'est-à-dire qu'ils mettent tous en jeu leur corps tout entier. Ils sont présentés de façon globalement chronologique : les premiers ont à peu près le même âge que ceux de la séquence précédente (4-5 ans) tandis que les suivants ont 7-8 ans pour aller jusqu'à des pré-adolescents. Cette progression est coupée par un plan sur deux vieillards en train de discuter assis sur un banc contre lequel est posé un petit vélo d'enfant, comme pour représenter les deux extrémités de la vie humaine. Par ailleurs, ces messieurs sont les seuls adultes présents dans cette séquence. (02:04)
La cour de récréation n°1
Dans une cour de récréation d’école maternelle. La comptine est remplacée par les cris des enfants et les bruits de leurs jouets et accessoires (petites échasses en plastique, ballons, cerceaux, vélos et trottinettes). C'est encore une scène de motricité globale pour tous les enfants concernés. Tout est filmé à hauteur d'enfant. Par conséquent, on ne voit que les pieds des rares adultes présents. En voix off, des enfants plus grands (8-10 ans) donnent leur avis sur ce que signifie "être grand et être petit".
Exemples :
- "Moi je préfère être petit parce que quand on est grand on doit travailler. On a l'électricité à payer, la télé, le repas, les impôts, et tout et tout."
- "Moi, je préfèrerais grandir et être enfant à la fois."
- "Si on travaille bien, on a des chances d'avoir un bon métier. Ça dépend des parents aussi mais s' ils ont assez d'argent pour nous emmener à l'école jusqu'à temps qu'on puisse faire des études et tout ça, on pourra peut-être avoir un bon métier."
Ces affirmations, qui ressemblent à des préceptes inculqués aux enfants par les adultes, semblent projeter les très jeunes enfants qui sont présents à l'écran vers l'avenir, par l'intermédiaire de la voix de leurs camarades un peu plus âgés. (03:02)
Salle de motricité n°2
Une enseignante et un certain nombre d'enfants suivent un parcours dessiné sur le sol par une série de formes colorées (carrés, cercles, triangles). Lorsqu'ils sont passés, d'autres enfants retirent les formes sur lesquelles ils viennent de marcher pour prolonger le parcours vers l'avant. L'institutrice (dont on ne voit pas la tête) les encourage, les conseille et verbalise ce qu'ils sont en train de faire. (03:23)
Activité argile
La caméra filme au plus près de la table sur laquelle des enfants portant des tabliers pour protéger leurs vêtements travaillent de l'argile. On voit brièvement leur tête puis très vite, la caméra zoome à la fois sur leurs créations et sur leurs mains. Cette fois, l'activité s'affine. Il n'est plus question de motricité globale mais à la fois d'habilité manuelle et de représentation du schéma corporelle puisqu'une petite fille nomme, en réponse à la question d'une adulte, les différentes parties du corps qu'elle vient de modeler (avec une représentation particulièrement détaillée du visage). (03:40)
La cantine
Scène de vie quotidienne à la cantine de l'école maternelle avec le son original : bruits de vaisselle, paroles des enfants et des adultes. Un plan d’ensemble montre une occupation de l'espace organisée avec précision : quatre tables basses rondes accueillent chacune de 6 à 8 enfants. Trois femmes sont présentes pour les servir et les aider si nécessaire. Ce temps du repas est à la fois un moment de vie authentique, un exercice de sociabilisation (manger ensemble sans gêner son voisin) et un nouvel exercice de motricité fine car les enfants sont placés dans une situation où ils peuvent se servir eux-mêmes et sont censés utiliser des couverts. La caméra se concentre sur certains enfants : une petite fille peu habile avec sa fourchette, un petit garçon distrait, à nouveau la petite fille que l’on voit tenter de se servir du jus de viande. La majorité des enfants sont encore assez maladroits avec leurs couverts. (04:20)
Les lacets de chaussures
Nouvelle scène où la motricité fine est exercée dans une situation de vie authentique. Les enfants vont sortir en récréation donc il faut qu'il faut qu'ils remettent leurs chaussures et par conséquent, qu'ils nouent leurs lacets. Plan sur les pieds des enfants assis très près les uns des autres. La présence d'une botte adulte et une voix féminine en train de donner des conseils indiquent que l'enseignante est présente. Certains enfants ont du mal à enfiler leurs chaussures, d'autres manipulent leurs lacets mais aucun de ceux qui sont visibles à l'écran ne semble vraiment en train de faire un véritable nœud.
En voix off, les paroles d’un enfant plus âgé : "Quand on est adulte et qu’on se marie, on sait qu’on veut avoir des enfants, faut bien savoir combien on veut en avoir, faut voir à peu près la situation. Moi je voudrais avoir 4 enfants, 4 chiens. Et voilà, habiter à la campagne et être vétérinaire.” (04:50)
Recréation n°2
Des enfants dans une cour de récréation à l'école maternelle. Ils jouent au bac à sable, font un parcours d’agilité ou du vélo. En fond sonore, on entend leurs bruits et leurs cris. L'une des fillettes trébuche et tombe. Un garçon un peu plus grand qui la suivait éclate de rire puis l'aide à remettre la chaussure qu'elle a perdue. Après l'effort qu'ils ont dû fournir pour rester assis à table le temps du repas et accomplir les gestes attendus quand on mange en société (même si ce n'est que la petite société enfantine), les enfants se défoulent et ont de nouveau la possibilité de mettre en jeu leur corps entier.
La voix d’un enfant plus âgé est superposée à la séquence : "Mon petit frère, quand je fais quelque chose, il essaie de faire comme les grands, c’est un peu comme nous et les grands de 14-16 ans." (05:24)
Jeux d'eau
Gros plan sur une fontaine et des enfants en train de jouer avec l’eau et des jouets en plastique : casseroles, entonnoirs, bols, verres... La caméra est au niveau des enfants et adopte leur point de vue, on a l’impression de jouer avec eux. La caméra se concentre ensuite sur 2 petits garçons, l’un verse de l’eau sur l’autre.
En fond sonore, on retrouve le son original de la séquence avec les bruits de l’eau et les discussions des enfants.
Un petit garçon nu rassemble avec maladresse ses affaires et glisse sur le sol mouillé. Il se relève et recommence comme si de rien n’était à ramasser ses affaires maladroitement. Cette courte scène rappelle aux spectateurs, à la fois la vulnérabilité des enfants d’âges préscolaire qui sont en recherche et en apprentissage de leur coordination, et leur résilience et leur persévérance naturelle malgré les échecs.
La séquence se termine rapidement sur une fille qui est aux toilettes, la propreté étant un apprentissage récent de maîtrise de son corps pour les enfants de cet âge. (06:01)
La peinture et la bataille
Deux séquences assez courtes où les enfants mettent en jeu leur motricité globale. Protégés par de grands tabliers en plastique, ils peignent sur de grandes feuilles accrochées verticalement avec de grands gestes qui mobilisent beaucoup plus l'épaule et le coude que la main elle-même. Juste après, 3 enfants manient de grands tubes (ou rouleaux de papier), comme s'ils étaient munis d'épées. Encore une fois, leurs gestes sont très amples et peu précis. (06:17)
2) La toute-petite enfance (la crèche)
Globalement, cette partie donne à voir des activités similaires à celles de la première partie mais qui concernent des enfants plus jeunes, ce qui permet de comparer leurs capacités motrices avec celles d'enfants plus âgés.
Le repas des petits
Plan sur deux très jeunes enfants en train de manger, assis à la même table. Une adulte est assise entre eux, nous sommes dans une crèche.
L’un des enfants mange maladroitement seul. Zoom sur le second enfant qui refuse de manger en détournant la tête de la cuillère que lui tend la femme. Un travelling suit la cuillère tenue par la dame. Le premier enfant mange à la cuillère en s'aidant de ses doigts. Le second enfant montre du doigt l'assiette de son petit voisin en disant "là". L'adulte prend un peu de purée dans l'assiette en question et la présente au second enfant qui l'accepte puis en redemande en disant "encore" et en désignant de nouveau l'assiette de son voisin. La caméra suit toujours les mouvements de la cuillère. Nouveau plan sur un troisième enfant en train de manger. Les 3 enfants de la même tranche d’âge (18 mois-2 ans) sont filmés successivement, ils mangent maladroitement avec leur petite cuillère et se salissent la bouche et les doigts. Le second enfant n'arrive pas à manger seul, la femme continue de l'aider. (07:11)
La salle de jeux
Les enfants jouent avec des jeux en bois, de petites camionnettes, de gros colliers de perles en bois, un toboggan, un parcours à réaliser à 4 pattes (sous le toboggan). Ils marchent maladroitement et montent les escaliers à 4 pattes. Ce sont des bébés encore en plein apprentissage de la marche. Leur tonus et leurs capacités de coordination ne sont pas encore totalement développés : pour s’asseoir, ils se laissent tomber par terre. Néanmoins, ils mettent déjà leur corps en jeu dans sa globalité et sans retenue. Les plans sont resserrés sur quelques enfants à la fois. (08:11)
On remonte le temps
Une femme change la couche d’une petite fille, on ne voit pas complétement le visage de l'adulte car la caméra est centrée sur l'enfant qui regarde vers la droite un long moment. Elle bouge peu et se laisse manipuler.
Cette scène contraste avec la scène des toilettes de l'école maternelle dans une séquence précédente. Les bébés, d’abord incapables de maîtriser leurs sphincters, ont des couches qui doivent être changées par les adultes, puis ils grandissent et deviennent des enfants capables d’aller sur le pot seuls puis aux toilettes.
Enchaînement de plans sur des bébés de plus en plus jeunes à la crèche, en train de jouer sur le ventre (planeur) et sur le dos. Ils n’ont pas encore acquis la maîtrise totale de leur tonus musculaires : ils bougent dans tous les sens. Leur tête est droite. Au milieu des trois enfants, des jeux en plastique sont disposés.
Au début, la caméra est centrée sur un enfant, puis elle dézomme pour réaliser un plan d’ensemble sur les 3 enfants. En fond sonore, on entend le babillage des enfants. (09:00)
Interlude
Le documentaire sort des scènes de vie en collectivité (école, crèche) quelques instants. Assise dans son salon, une femme donne le biberon à son bébé : plan d’ensemble sur la femme et le bébé de quelques mois sur le canapé, puis plan plus rapproché sur le biberon et le bébé, puis zoom sur le visage du bébé qui suce à présent son pouce.
En voix off, une femme pose une question qui est au centre de la thématique de ce film : "Pouvoir saisir, se redresser, s’asseoir, se déplacer, savoir parler, se faire comprendre, apprendre, maîtriser ses gestes, et puis jouer, créer, rêver, est-ce cela grandir ?"
Cette scène contraste avec toutes celles qui précèdent : ici, l’enfant, tout petit, n’est pas autonome du tout. C’est un nouveau-né qui a tout à apprendre. La voix sonore semble énoncer tout ce qu’il va devoir apprendre pour "grandir" et arriver au niveau de développement des enfants plus âgés (jusqu'aux pré-adolescents qui jouaient au foot du début du documentaire. (09:22)
Vers l'acquisition de la motricité fine
Une musique de jazz (pizzicato à la contrebasse, piano et percussions) qui était déjà discrètement présente lors de la séquence précédente se fait entendre de façon plus importante. Elle est un peu ludique tout en donnant une impression de déséquilibre, un peu comme la démarche d'un jeune enfant.
Cette séquence illustre l'évolution des compétences motrices de plus en plus fines de l'enfant et plus particulièrement l'acquisition progressive de l'écriture.
Un bébé couché sur le dos essaie d’attraper les éléments d'un mobile suspendu au-dessus de lui. Avec plus ou moins de maladresse et de tâtonnements, des bébés plus âgés jouent avec des puzzles à encastrement, manient des éléments de construction ou jouent du xylophone.
Un enfant d'environ 4 ans fait de la peinture sur une grande feuille accrochée verticalement à un chevalet, un enfant plus âgé enfile des perles, un autre trace le contour de sa main sur une feuille à l'aide d'un feutre, un autre encore trace son son en majuscule dans de l'argile en se servant d'un bâtonnet pointu, enfin, un enfant d'environ 7 ans fait des lignes d'écriture. Ces différents plans sont si rapprochés qu'on ne voit quasiment jamais que les mains de l'enfant, ce qui permet d'observer l'évolution de l'habileté manuelle en fonction de l'âge, du mouvement très global de tout le bras à la précision du geste nécessaire à l'écriture (avec passage par l'utilisation de la pince pouce-index pour tenir un outil). (10:35)
3) L'adolescence (le collège)
L’escrime
Dans un cours d'escrime : bruits métalliques des armes, cris des enfants et instructions du maître d'armes. Succession de plans sur un grand groupe de participants en train de mener des duels au fleuret, un enfant qui fait un exercice de précision, un petit groupe avec un maître d'armes, une adolescente qui s'exerce au duel. L'enjeu de tous ces exercices est d'apprendre à combiner la mise en jeu globale du corps avec la précision nécessaire au maniement de l'arme. Ils s'accompagnent d'une concentration intense qui fait écho à celle que l'on pouvait observer sur le visage des enfants plus jeunes en train d'encastrer des objets, peindre, écrire, etc.
Un homme âgé fait un exercice avec un maître d'armes. Il s'agit de M. Couderc. Il a 80 ans et pratique l'escrime depuis 61 ans. Il répond à l'homme qui l'interroge en voix off : "C'est mon sport préféré, ça entretient une condition physique extraordinaire, (...), ça m'amuse." Sa silhouette svelte et droite, ainsi que l'aisance de ses mouvements, confirment la justesse de ses dires. Sa présence dans ce documentaire centré sur l'enfance suggère une vie longue et une santé conservée jusqu'au grand âge, grâce à l'activité physique.
Tandis que des plans sur de jeunes escrimeurs en train de se livrer à divers exercices d'entrainement se succèdent, le maître d'armes, Jimmy Gaillard, détaille les qualités requises pour pratiquer l'escrime et les bienfaits liés à ce sport : "(...) il faut énormément de qualités physiques : souplesse, coordination, essentiellement. C'est un jeu donc vous avez un adversaire en face de vous. Il faut réfléchir. (...) Ça demande une concentration assez longue donc une résistance nerveuse à toute épreuve." Pour lui, c'est un sport complet, que ce soit pour les enfants ou les adultes. (12:26)
L’atelier de masques
Cette séquence se déroule dans un atelier de création de masques où enfants et adultes sont assis aux mêmes tables. Elle met en lumière les interactions sociales, l'entraide et l'apprentissage mutuel entre les participants.
L'animatrice de l'atelier favorise la coopération entre des enfants d'âges différents et des adultes. Ceux qui ont terminé ou ont un peu plus d'expérience aident les autres. Une fille guide patiemment sa voisine plus jeune en lui expliquant le maniement d'un "compas d'épaisseur" pour évaluer les proportions de son visage et adapter le masque à sa taille.
On observe le processus de création, du dessin initial à la réalisation finale. Les plans rapprochés sur les mains des participants à l'atelier sont nombreux, contrairement à la séquence de l'escrime. Ici, ce sont la dextérité manuelle et donc la motricité fine qui comptent.
Les techniques semblent variées. Il est question de terre glaise, de bois et de résine, ce qui nécessite le recours à des outils et des techniques également variés.
L'animatrice, Nadine, est interrogée sur la diversité des âges des participants à son atelier. Sa réponse est la suivante : "Les milieux où se côtoient différents âges sont de plus en plus rares. D'autre part, au niveau du travail, il y a des échanges qui se font, pas seulement dans le sens des adultes vers les enfants, mais aussi réciproquement. Les enfants qui travaillent depuis un certain temps ici apportent beaucoup par leurs connaissances techniques, mais aussi par ce qu'ils ont au départ, c'est-à-dire un sens direct de la forme et naturellement aussi un sens direct de la peinture." (15:56)
Interview d'un groupe d'adolescents
Des adolescents de 14 et 15 ans (classe de 3e) sont assis sur deux rangées. Travelling sur leurs visages puis la caméra alterne entre les visages de ceux qui s’expriment. On peut observer leurs réactions et leurs émotions suite à la question qui leur est posée : "Est-ce que vous avez l'impression d'être vraiment, totalement sortis de l'enfance ?"
Les réponses sont nuancées : certains se sentent encore enfants par moments ou voient d'autres élèves de 3e qui ne sont pas encore vraiment sortis de l'enfance, d'autres affirment leur désir d'indépendance et de ne pas être "commandés". Ils soulignent que le changement est parfois imperceptible pour leur entourage au quotidien, mais évident pour ceux qui les voient peu souvent.
Plan plus large sur une salle aux murs peints en rouge, dans le foyer du collège. Cinq garçons assis à une table ronde jouent aux cartes, d'autres jouent au tennis de table devant quelques spectatrices.
Cette scène peut être mise en parallèle avec les scènes de récréations ou de jeux à la crèche vues précédemment. Les enfants évoluent, grandissent, se développent, et leurs jeux aussi.
Interrogés sur ce qu'ils diraient à des enfants de 10 ans (c'est le public visé par la film), ils insistent sur l'importance de profiter de l'enfance (une voix un peu noyée dans le brouhaha dit même : "Qu'ils en profitent pour déconner !") et de ne pas brûler les étapes. Ils rappellent qu'il est inutile de se soucier de leur avenir professionnel ou de la vie adulte à l'école primaire car l'adolescence apporte déjà son lot de questionnements.
Il s'agit d'une scène intéressante car tout au long du film, on a vu une succession de scènes avec de jeunes enfants tandis que les voix off qui les accompagnaient étaient celles d'enfants plus âgés. Ici, la séquence est inversée, dans le sens où les adolescents se mettent à la place des enfants en leur conseillant de ne pas se préoccuper de grandir trop vite.
Seconde et dernière inversion : travelling sur les masques réalisés dans la scène précédente avec, en voix off, des enfants d'âge primaire exprimant leur vision assez négative de l'adolescence. Exemple : "Quand on a 14 ans, on a une mobylette, on emmène les filles (...) en boum, c'est pas bien du tout. Puis on a des boutons sur la figure."
Générique de fin et musique instrumentale (cordes et piano).
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Lise André, Anaëlle Baccou, Sarah Gunti, Élisabeth Fischer-Fuchs