Prisonniers du Monte-Tomba (Italie) (1917)

De Medfilm



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Titre :
Prisonniers du Monte-Tomba (Italie)
Année de production :
Pays de production :
Durée :
17 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :

Générique principal

Contenus

Sujet

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le séjour dans les prisons de guerre, établies par les Français en Italie, est montré avec plusieurs aspect différents. Dans de nombreuses séquences on voit la marche des capturés vers les prisons. Le déroulement quotidien dans ces installations, avec notamment la distribution du manger et la vaccination, est expliqué.

Contexte

On est dans le cadre de la Première Guerre mondiale sur le front italien, dans une guerre de montagne. Les batailles ont lieu entre l'armée royale italienne et ses alliés, notamment les troupes françaises et britanniques, contre les armées de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne. Conformément au pacte de Londres du 23 avril 1915, l'Italie a déclaré la guerre à l'Autriche-Hongrie et à l’Allemagne.
C’est en mars 1915 que l’armée française établit la « Section cinématographique de l’Armée » (SCA) pour documenter la guerre. C’est un accord entre les quatre grands producteurs cinématographiques français (Pathé, Gaumont, Éclair et Éclipse), qui a permis cette documentation. Leurs principaux objectifs étaient d’illustrer la force matérielle et morale de l’armée française. Ensuite, de documenter par l’image les destructions faites par l’armée allemande et démontrer la puissance française. Finalement ils voulaient présenter à la population la vie militaire quotidienne depuis les tranchées jusqu’aux équipements et institutions.
Après quelques batailles rapides et décisives, la guerre se transforma dans une guerre de positionnement et d’usure. C’est après plusieurs défaites des troupes italiennes et la stabilisation du front au mont Grappa et à Pavie, qu’en novembre 1917, les troupes françaises et britanniques commencent à intervenir le front. Le gouvernement français a envoyé 6 divisions et le gouvernement britannique, 5 divisions.
Après de nombreuses défaites et une stratégie repoussante, des troupes austro-hongroises ont gagné beaucoup de terrain sur les différents fronts. C’est le 4 décembre que les unités françaises montent en ligne et que deux divisions attaquent le Monte-Tomba.
Les chasseurs alpins de la 47e D.I.A. reprennent le Monte-Tomba et le Monfenera lors des combats très délicats. Ils sont soutenus par deux divisions anglaises pour défendre Montello. Cette opération fut un grand succès et les troupes austro-hongroises ont bien été repoussées. C’est sous la direction du général Graziani, que toutes les forces des F.F.I (Forces françaises en Italie), notamment les fantassins, chasseurs, artilleurs, sapeurs, vont repousser les troupes ennemies et garder les fronts en Italie. C’est après que les Austro-Hongrois et les Allemands terminent l'année 1917 avec des offensives sur la Piave, sur le plateau de l'Asiago et sur le monte Grappa.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le réalisateur a utilisé différentes techniques d’enregistrement et utilise plusieurs perspectives et méthodes. On voit que le réalisateur change plusieurs fois ses positions de caméra pour avoir un peu de changement.
Les différentes scènes du film sont des rushes où les images sont montrées de suite, sans pause et sans véritable coupure. On parle encore d’un bout à bout qui correspond à un premier montage sans retouches ou raccords des différentes séquences du film, dans un ordre prévu.
On voit différents plans généraux des images du front et aussi l’arrière des villages. On capture des images par un travelling qui est un déplacement réel de la caméra durant la prise de vue qui amène à un changement de point de vue physique. La caméra se rapproche ou s’éloigne d’un sujet donné. En premier lieu, le film montre la marche des hommes à travers plusieurs séquences. On reste dans un plan général : la caméra a pour vocation principale de décrire les lieux , la ville et le paysage. Elle montre la totalité du décor afin de créer un contexte autour de l’action. Les personnages sont ponctuellement intégrés mais ils sont très petits, comme noyés. Le plan général dure suffisamment longtemps pour fournir toutes les informations que le réalisateur a voulu donner au spectateur. Il permet de donner l’ambiance, l’atmosphère du film ou d’une séquence.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

En premier lieu, on observe que dans les camps les conditions d’hygiène sont quand même assez bonnes, pour des prisons improvisées. Ils reçoivent assez à manger et logent dans des conditions plutôt propres ; des tentes ont été mises en place. De plus, ils reçoivent des vaccins par les médecins contre les maladies. C’est aussi une mesure de prévention contre des épidémies. Dans plusieurs scènes, on voit comment un staff médical s’occupe des soldats et les soigne. De plus, les prisonniers blessés portent tous des pansements.
L’immédiat après-guerre, avec les déplacements massifs de population que provoque la fin du conflit comme dans ce cas des prisonniers, provoque des déploiements rapides d’épidémies, comme par exemple le typhus. Le film montre que ce n’est pas le cas à Monte-Tomba puisque les conditions sont très bonnes pour les soldats.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Le film est projeté dans des cinémas d'exploitants

Communications et événements associés au film

Public

grand public

Audience

Descriptif libre

[0:00-1:30] Le film commence sans aucune introduction ou carton qui nous indique des informations. On voit pendant un certain temps une centaine de soldats passer une rue de campagne. À côté on a des soldats qui vont à pied, mais aussi sur des chevaux. Ce cortège est observé par des civilistes sur les bords de la rue. On voit des soldats austro-hongrois qui sont des prisonniers de guerre, comme ils sont escortés et observés par des Français et Britanniques qui étaient victorieux. Les troupes vaincues ont des regards plutôt désespérés et continuent leurs marches sans véritable objectif. À remarquer que chacun porte encore son uniforme avec son casque et son bonnet, mais qu’on ne trouve pas de symboles d’identification nationale. On observe notamment des soldats blessés, qui portent des bandages ou des pansements. Pendant toutes ces scènes, la caméra est fixe et elle les filme juste en passant, sans faire de mouvement.
[1:30-2:00] On a la première fois un changement de caméra qui reste fixe, mais elle montre les prisonniers beaucoup plus proches. Elle reste pendant tout ce montage immobile, mais elle est installée beaucoup plus basse et filme les soldats avec un zoom sur leurs visages. Les images restent les mêmes comme on a des soldats qui passent surveiller par les Français.
[2:00-2:15] On voit une autre perspective de la caméra ; les soldats passent derrière une foule de gens sur les bords de route. Ce sont des civils avec notamment des enfants et des femmes, qui sont des spectateurs.
[2:15-2:40] La première fois, on rentre du paysage dans la ville. On voit en arrière-plan des immeubles avec notamment une église. On voit sur un panneau de rue la « Rue Asolo » qui se trouve dans le village de Schie au pied du Monte-Tomba, qui nous indique qu’il s’agit de prisonniers de la bataille du Monte-Tomba. De nouveau on voit que les spectateurs sont présents et accompagnent les soldats sur leur marche.
[2:40-4:35] Les prisonniers se rassemblent sur une grande place dans le village, qui est une sorte de prison improvisée. Ils sont toujours encerclés par les Français et les Britanniques. Les soldats sont en train de construire un mur avec des troncs d’arbres qui forment un mur de prison. Ils sont posés par terre en train d’attendre que quelque chose se passe. Après on a un appel et un rassemblement des prisonniers.
[4:35-6:53] Des images aériennes nous montrent un camp de prisonniers sur une pelouse. Des tentes provisoires ont été construites. Le camp est complètement clôturé par du fil de fer barbelé. Les prisonniers sont posés autour des tentes et ne font rien. Ce sont des images pour montrer qu’ils ne sont pas forcés de travailler. Ils ont seulement une petite inspection chez des médecins.
[6:53-8:43] Des scènes très accueillantes sont montrées, comme les prisonniers qui peuvent se baigner dans un fleuve. Sur ces images ils s’amusent en groupe, mais ils sont néanmoins toujours surveillées par des gardes.
[8:43-9:55] On voit pour la première fois qu’ils sont vraiment des prisonniers de guerre comme ils sont marqués par des « P.G. » pour "prisonniers de guerre" sur le dos de leurs uniformes. Ils sont plusieurs fois inspectés par des docteurs, notamment pour les poux ou d’autres maladies contagieuses. Ils reçoivent des vaccins par les médecins.
[9:55-12:20] Le camp de prisonniers est montré dans plusieurs séquences. Les Austro-Hongrois attendent derrière le fil de fer barbelé, le manger est distribué par les soldats. Le film nous montre les différents produits alimentaires qu’ils reçoivent, comme par exemple des croûtes de pain avec des crèmes dans des boîtes de conserve. On voit clairement que les prisonniers se jettent sur le manger et, sortent tous leurs mains du fil et se poussent pour recevoir les produits. On voit aussi qu’ils ne reçoivent que le minimum. C’est à noter que les gardiens ne rentrent pas dans l’intérieur du camp de prisonniers, mais qu’ils distribuent le manger par l’extérieur, pour éviter de se faire attaquer par les prisonniers.
[12:20-13:14] On voit comme déjà plusieurs fois des prisonniers qui sont par terre et qui ne font rien et qui s’ennuient. La technique de tournage de film utilisée dans ces scènes est la caméra fixe, mais elle tourne autour de son propre axe qui est le panoramique.
[13:14-15:40] Les prisonniers sont en formation de garde devant les officiers. Après ils marchent dans cette même formation et font des démonstrations. Ils ont l’air de s’amuser comme ils rigolent beaucoup. Ces scènes sont capturées par une caméra fixe qui ne tourne pas. Peu après les soldats sont montrés en gros plan individuel par une caméra qui se déplace sur l’horizontale.
[15:40-16:26] Les ambulanciers de guerre sont montrés. On les reconnaît grâce à leur croix rouge sur leur brassard. Ils sont examinés par des officiers et on peut voir qu’ils sont emprisonnés dans un endroit spécial, avec un traitement plus favorable.
[16:26-16:45] Les gardiens sont montrés et ils présentent dans un défilé leurs armes avec baïonnettes, devant les officiers et généraux qui s’amusent.
[16:45-17:08] Dans les dernières scènes du film, on voit des scènes répétitives de prisonniers recevant des pilules par des médecins, et on a des files d’attente pour le manger autour d’une cabane en bois. Le film s’arrête sans véritable fin, mais avec des images de soldats qui attendent le manger.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Bibliographie:
BERRAFATO Enzo & BERRAFATO Laurent, L’Italie en guerre, 1915-1918, Saint-Cloud, Quercy, 2006.
BLED Jean-Paul, L’agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie, 1914-1920, Tallandier, Paris, 2014.
VÉRAY Laurent, La Grande Guerre au cinéma : de la gloire à la mémoire, Ramsay, Paris, 2008.
PÉCOUT Gilles, Naissance de l'Italie contemporaine : 1770-1922, A. Colin, Paris, 2004.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Olivier Boussong