Portes ouvertes - le magazine des handicapes (1982)

De Medfilm



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Titre :
Portes ouvertes - le magazine des handicapes
Série :
Année de production :
Pays de production :
Année de diffusion :
1982
Réalisation :
Durée :
15 minutes
Métrage :
03 mètres
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

(Générique de début)
Proposé par : Bénédicte Laplace et Claude Ruben

(Générique de fin)
Image : Jacques Reiss
Son : Michel Minot
Lumière : Christian Goupillon
Montage : Chantal Matisson
Génétitre : Pierre Chollet
Mixage : Philippe Ottone Assistance de production : Josette Robillard
Assistant de réalisation : Bernard Kleindienst
Musique : Guy Bonnet
Atelier : Claude Marquis
Réalisation : Alain Levent
TF1 (1982)

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Présentation de l'association G.A.I.F. (Groupe d'aphasiques d'Île de France) et de l'emploi de la carte d'invalidité.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Émission scindée en deux parties. La première est consacrée à l'aphasie, trouble du langage consécutif à une lésion cérébrale pouvant aller jusqu'à l'impossibilité totale de s'exprimer. Elle consiste en un reportage au cœur du G.A.I.F. (Groupe d'Aphasiques d'Île-de-France), une association qui lutte contre l'isolement des personnes aphasiques et organise des activités pour ces dernières.
La seconde partie est une présentation de la carte d'invalidité en langue des signes et voix off.
(Résumé INA MediaPro modifié par les rédactrices de la fiche.)
Source : InaMediaPro (Bde 63299)

Contexte

L'aphasie : histoire et caractéristiques

En France, ce n'est qu'à partir des travaux de Blanche Ducarne de Ribaucourt, neuropsychologue, qui arrive en 1947 (c'est-à-dire seulement 35 ans avant cette émission de télévision) dans le service du prof. Théophile Alajouanine, à la Salpêtrière, que l'on commence à considérer l'aphasie, non plus comme une fatalité ou un handicap fixé, mais comme une pathologie dont on peut récupérer. Blanche Ducarne, le prof. Alajouanine et Olivier Sabouraud, neurologue, créent et développent une consultation dédiée à la prise en charge de l'aphasie, le Centre du Langage, au sous-sol du bâtiment Charcot de l'époque, à la Salpétrière. Cette approche donne naissance à une prise en charge dynamique de l'aphasie, ainsi qu'à de nouvelles méthodes d'évaluation comme le bilan de l'aphasie que Blanche Ducarne met au point.

Le G.A.I.F. : pour rompre l'isolement Le G.A.I.F a été fondé en 1980 par Philippe van Eeckhout (médecin et orthophoniste, élève de Blanche Ducarne de Ribaucourt) et Jean-Louis Signoret (neurologue) après qu'ils ont fait le constat suivant : les personnes aphasiques étaient "oubliées" en raison de la surprotection de leur famille qui les isolait. Ils ont alors proposé des rencontres entre personnes concernées pour contrer cet isolement afin que découlent de ces interactions du réconfort et de la solidarité. Différents groupes se sont formés à la même période dans le but de réunir des personnes aphasiques. Par la suite, ils se sont rassemblés pour former la Fédération Nationale des Aphasiques de France (FNAF) en 1985.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Dans la première partie de l'émission, consacrée au groupe des aphasiques d'Île-de-France, les fondateurs de l'association (un médecin/orthophoniste et un neurologue) sont complètement absents. Celui qui est interrogé, Marc David, trésorier de l'association, est lui-même aphasique. Ce choix vraisemblablement délibéré permet aux téléspectateurs aphasiques de se sentir représentés et de ressentir de l'espoir en voyant que l'un des leurs a tellement bien récupéré qu'il peut même s'exprimer à la télévision, sans difficulté notable.
Les autres séquences servent à montrer la diversité de l'atteinte langagière, la variabilité de la récupération des personnes concernées, la possibilité pour certains de reprendre une vie professionnelle et le rôle social fondamental que joue le GAIF dans la vie de tous ses membres. Quelques séquences très courtes (des personnes qui se promènent dans un parc brumeux, quelques visages à l'air un peu triste) évoque une certaine mélancolie, un sentiment certainement éprouvé par au moins certaines personnes touchées par l'aphasie.
Les témoignages touchants des adhérents et adhérentes aphasiques en gros plan, et l'atmosphère à la fois bienveillante et chaleureuse émanant de cette association, contribuent à faire ressentir au spectateur une proximité avec ces personnes.

La seconde partie de l'émission, sur la carte d'invalidité, est beaucoup plus factuelle. Il s'agit de présenter, sous forme d'une mini-conférence (plan poitrine sur un homme debout qui s'exprime face caméra), les conditions d'attribution et les avantages liés à la carte d'invalidité.

L'ensemble de l'émission est sous-titrée et sa seconde partie est également interprétée en langue des signes française, dans un souci d'accessibilité.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont absentes de cette émission : seule une description de l'aphasie brève mais néanmoins assez complète est énoncée par la présentatrice. Les suivis médicaux et rééducatifs des adhérents aphasiques ne sont pas du tout évoqués par le documentaire. L'accent est exclusivement mis sur leur bien être social, sur les maux psychiques qu'ils peuvent ressentir (isolement, sentiment de rejet, solitude, difficultés à tisser des liens ou encore à garder un emploi) et sur le fait qu'une association d'aphasiques qui se réunit régulièrement peut apporter une solution à ces problèmes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Le lundi 22 mars 1982 sur TF1.

Communications et événements associés au film

Public

Grand public.

Audience

Descriptif libre

Générique accompagné d'une courte séquence musicale : « Portes ouvertes - le magazine des handicapés », une idée proposée par Bénédicte Laplace et Claude Ruben. Le texte est entouré d'un cadre composé de faisceaux lumineux colorés, comme une enseigne publicitaire. (00:14)

Toute l'émission est sous-titrée pour les sourds et malentendants.

Qu’est-ce que le GAIF ?
Une journaliste, Bénédicte Laplace, apparaît en plan rapproché épaule et explique le déroulé de la première partie de l’émission. Elle est adossée à un mur en grosses pierres apparentes. La caméra dézoome progressivement pour montrer un groupe d'une douzaine d'adultes d'âge mûr (dont trois femmes) assis en cercle dans un salon et qui discutent. La journaliste présente l’association : il s'agit du « Groupe des Aphasiques d’Île-de-France », qui lutte contre l’isolement des personnes atteintes d’aphasie. Elle définit l’aphasie : "C’est un trouble du langage qui est dû à une lésion du cerveau et dont la cause est différente d’un individu à l’autre." Elle mentionne ensuite diverses difficultés liées à l’aphasie comme les difficultés d’expression et de compréhension, de calcul, de reconnaissance des objets ou encore les problèmes de mémoire. Ce monologue introductif se poursuit pendant que le groupe converse par petits groupes, comme si elle n’était pas là. Leurs interactions semblent amicales et chaleureuses. (00:49)
Le plan d’ensemble se resserre sur le visage de deux adhérents en gros plan. La caméra opère un travelling optique arrière et un panoramique horizontal vers la gauche afin de montrer plus précisément les échanges des adhérents. La journaliste poursuit sa présentation : “Les zones du langage sont voisines de celles qui commandent le mouvement : ceux du visage, de la main et de la jambe. C’est pourquoi certains aphasiques sont paralysés du côté droit. L’aphasie n’est pas le signe d’une maladie mentale : il ne faut pas penser que certains malades ont perdu la tête parce qu’ils parlent de travers.” Elle met également l’accent sur les difficultés liées aux interactions sociales ainsi que sur l’isolement que peuvent ressentir les personnes atteintes de ce trouble. (01:21)

Solitude et froideur
Un plan moyen aux couleurs sombres et froides nous présente un homme âgé promenant son chien dans un parc, vu de dos. Une musique lente en mode mineur accompagne la scène, des instruments à cordes apportent une certaine tristesse à l’image. Nous voyons ensuite deux femmes et un enfant, toujours de dos au centre de l’écran, puis un homme âgé, cette fois de face et immobile, qui regarde l’objectif d'un air peu engageant. Cette scène dépeint l’isolement ressenti par les personnes aphasiques ; elle peut également être interprétée comme suit : le documentaire porte sur un handicap invisible, non perceptible par la population environnante. Quand une personne aphasique se promène, dans un parc par exemple, rien ne la distingue des autres. (01:44)

Témoignages de membres du GAIF
Retour au premier décor, les membres de l’association sont toujours en interaction et la journaliste reprend son explication pour indiquer que l’association a été créée pour pallier l’isolement subi par les personnes aphasiques. (01:53)
Marc David, le trésorier du GAIF, est interviewé (probablement chez lui) en plan rapproché épaule : "Il est important qu’ils se rencontrent entre eux parce que, à mon avis, je pense qu’ils se comprennent mieux, d’abord, d’aphasique à aphasique." Il parle avec une certaine lenteur et donne la sensation de choisir ses mots avec beaucoup de soin ou de devoir se concentrer avec soin pour les articuler correctement. (02:10)
Interaction entre une femme, probablement issue du corps paramédical, et un patient, assis face à face sur des fauteuils dans un salon ou un bureau. Elle lui demande comment il va et affirme qu’il fait des progrès. Le patient a des difficultés à s’exprimer (répétitions du mot "oui", répétition stéréotypée de "un petit peu") mais utilise des gestes pour compenser (il montre du doigt la tapisserie qu'il est en train de confectionner, par exemple). Nous le voyons ensuite en gros plan en train de broder de la main gauche sur un métier à tapisserie sur pied. Reprise de la même musique que pour la scène de solitude dans le parc. Elle paraît moins triste en étant associée à une scène plus colorée. (02:54)
Suite de l'interview du trésorier du GAIF : "Beaucoup croient que 'mal parlant' est synonyme de 'mal pensant', parce qu’on parle très mal au début. Notre pensée est très précise mais au niveau de la parole et de l’expression écrite, c’est le véritable chaos. On sait ce que l’on veut demander mais on n’arrive pas à l’exprimer."(03:24)
Plan rapproché sur un couple assis à une table, probablement à leur domicile. L’homme a du mal à s’exprimer, répète des mots, hésite et regarde sa femme comme pour lui demander de l’aide. Il explique qu’il ne peut pas dire ce qu’il pense car cela pourrait "ressortir d’un autre côté", ce qui confirme les propos de Marc David dans la scène précédente. Sa femme, en gros plan, prend la parole pour expliquer la situation de son mari : il ne sortait plus mais l’association l’a aidé à retrouver des interactions sociales, il arrive à mieux s’exprimer sans avoir à demander de l’aide, "[...] lui qui, d’habitude, a beaucoup de mal à s’exprimer." Elle ajoute même que "le soir quand il rentre [des rencontres du GAIF], il est intarissable." Pendant qu’elle parle, la caméra dézoome et fait apparaître son mari de profil à sa gauche. (04:26)

Entretien avec le trésorier de la GAIF
Suite de l’interview de M. David qui affirme qu’il y a un cap à passer (probablement concernant l'acceptation des difficultés et le retour vers les interactions sociales) et que l’association permet d'aider les personnes aphasiques pendant cette période. Il mentionne une sortie réalisée l’année précédente aux jardins d’Albert Kahn (à Boulogne-Billancourt). Une série de photographies prises ce jour-là propose aux spectateurs de faire une sorte de saut dans le temps aux côtés des participants. (05:01)
Plan rapproché en plongée sur Marc David installé à son bureau, le combiné du téléphone contre l'oreille gauche. Il explique à son interlocuteur qu’il souhaite organiser une croisière sur la Seine pour le groupe, à condition que la météo reste favorable. (05:25)
Le trésorier est désormais filmé en gros plan, toujours en train de converser avec son interlocuteur. Marc David l'invite à la croisière et lui demande de ne pas prévoir de séance de kiné ou d'orthophonie ce jour-là afin de pouvoir y participer. Il s'agit très probablement d'un membre de l'association. Cette séquence sert également à prouver qu'une personne aphasique peut récupérer la possibilité de téléphoner. (05:42)
Petit interlude sur le patient vu précédemment qui fait de la tapisserie. Son canevas a un motif différent de la première fois où il est apparu. Il se sert uniquement de sa main gauche à la fois pour passer l’aiguille sous la tapisserie et ressortir le fil de l’autre côté. Serait-il atteint d’une hémiplégie droite ? Cela correspondrait au fait que son bras droit n’est pas mobilisé durant cette activité. Pour aller plus loin, nous pouvons également supposer que cette occupation, nécessitant un certain degré de dextérité, est une façon pour lui de mobiliser sa praxie fine du côté gauche. Cet homme était peut-être initialement droitier et doit désormais compenser sa paralysie en mobilisant son bras valide. Le même thème musical reprend et la caméra opère un travelling optique avant sur la tapisserie. La scène est poétique, le moment semble hors du temps. (06:06)
Marc David explique face caméra que les adhérents du GAIF font "le lien avec les uns et les autres selon leur quartier, leur banlieue". Au même moment, gros plans sur le visage d’un homme puis sur celui d’une femme filmés lors de la réunion de début d'émission. En passant d’un visage à un autre, on comprend que les adhérents sont liés par leur appartenance à cette association. (06:19)

Immersion dans une réunion de l’association
Le thème musical reprend. La caméra filme en très gros plan une paire de mains dont les doigts se frôlent puis, via un plan serré, trois adhérents qui discutent côte à côte. L'un d'eux sort de sa poche une fourchette à la forme particulière. Elle est dotée d’un bord aiguisé. L'homme explique aux autres membres du groupe qu’il peut couper sa viande et la manger avec cette même fourchette. Il s'agit manifestement d'une solution qu'il a trouvée pour pouvoir manger sans aide alors qu'il est paralysé d'un côté. Une femme lui demande où il en a fait l'acquisition, cet objet semblant avoir suscité son intérêt. Cette séquence illustre combien ces réunions peuvent aider et soutenir les participants puisqu'ils ont ainsi la possibilité de partager leurs trouvailles et astuces pour remédier à leurs difficultés et se faciliter le quotidien. (06:46)
Retour à Marc Davis, de trois quart en plan rapproché épaule. La journaliste, hors champ, lui demande si l’association est réservée à l’Île-de-France ou bien si celle-ci peut s’étendre à toute la France. Il répond que le GAIF est, pour le moment, réservé à la région Île-de-France mais qu’il existe des associations similaires, notamment à Toulouse, Clermont-Ferrand et Lyon. (07:12)
Une adhérente est filmée en plan rapproché épaule, elle lit une lettre manuscrite à voix haute. À mesure que son discours progresse, la caméra opère un zoom avant, mettant de plus en plus en exergue son visage et donc sa voix. La séquence est touchante car elle se confie : "Par le groupe des aphasiques, j’ai fait la connaissance d’une malade qui a dû affronter des problèmes que les aphasiques connaissent bien mais elle est arrivée à se débarrasser de la plupart de ces complexes qui bloquent la parole. Actuellement elle parle plus lentement, plus posément. Devant son isolement, son docteur lui a fait rencontrer d’autres personnes, elle n’est plus seule, elle se sent utile." On peut supposer que cette dame parle d’elle-même à la troisième personne, qu’elle est cette personne "malade", à la diction lente, qui a su s’affranchir de son handicap en étant au contact de pairs souffrant des mêmes complexes, afin de libérer sa voix et son langage. On peut également imaginer qu'elle lit son témoignage parce que la lecture à haute voix est plus facile pour elle que l'expression orale spontanée. Son expression est globalement très claire avec quelques rares élisions sur quelques groupes de consonnes (ex : "rencontrer" => /Rãkõte/ ; "bloque" => /bɔk/) (07:40) La caméra passe du visage de l’adhérente à la lettre qu’elle tient de la main gauche via un panoramique vertical puis opère un zoom sur la lettre. (07:51) L’adhérente souhaite que les personnes aphasiques bénéficient de davantage de visibilité, qu’elles assistent aux réunions de la GAIF et, dans le cas où elles seraient incapables de se déplacer, que l’on aille alors directement à leur rencontre. Ce souhait est partiellement repris au niveau visuel avec un enchaînement de gros plans sur le visage d’adhérents qui regardent dans une certaine direction puis baissent les yeux jusqu’à avoir le regard rivé vers le sol. Il s’agit de plans de personnes présentes à la réunion, à la fois émues et attentives au discours livré par l’adhérente. Ce choix de montage, à savoir l’insertion de deux gros plans d’adhérents détournant le regard, met subtilement l’accent sur la honte que peuvent ressentir les personnes aphasiques en raison du trouble du langage dont ils sont atteints. (08:21)

Un retour possible vers la vie professionnelle
Un nouveau plan large montre un homme en costume-cravate qui ne doit pas avoir plus de 40 ans, assis à un bureau, ainsi qu’un autre homme qui lui fait face, dos à la caméra. Par un mouvement de traveling optique arrière, on comprend que les deux hommes ne sont pas seuls : ils se trouvent dans un espace de travail partagé avec d’autres employés. L’homme en costume-cravate se lève, un dossier à la main, et change de pièce. (08:38)
Il s'installe à un bureau (probablement le sien) dans une autre pièce et se confie à la caméra sur l’impact qu’a eu l’association sur sa vie. En effet, elle lui a insufflé la motivation nécessaire pour se remettre en état dans l’optique de pouvoir de nouveau travailler. On comprend à travers ce discours que ce monsieur a traversé, en raison de son trouble du langage, une période durant laquelle il était inapte au travail. Il précise que d’autres adhérents aphasiques avec qui il s’est entretenu regrettaient "[...] de ne pouvoir refaire ce qu’ils faisaient avant." Avec un sourire empreint d’une forme de fierté, il déclare que ce n’est pas son cas et que contrairement à certains de ses pairs il a pu reprendre son travail. L'interview ne dit pas en quoi consiste son travail exactement et s'il bénéficie d'aménagements particuliers (mi-temps thérapeutique ou autre) mais il permet à cette séquence sur le GAIF de terminer sur une note très optimiste. (09:48) Lecture par la voix off de l'adresse du GAIF : "Groupe des Aphasiques de l’Île-de-France" puis l’adresse “Mairie Annexe du XVIIème - 18, Rue des Batignolles, 75017 Paris” sur fond blanc, telle une brochure publicitaire. Les spectateurs sont invités à prendre contact avec l’association s’ils le souhaitent. (10:00)

La carte d’invalidité et ses caractéristiques
À la 10e minute, le plan se finit doucement par un fondu noir afin d’aborder un tout autre sujet : la carte d’invalidité. Ce nouveau thème est introduit par un gros plan sur une carte d'invalidité française suivi d'un zoom sur cette dernière combinée à un titre qui prend tout l’écran : « La carte d'invalidité ». Cet extrait est rythmé par une nouvelle musique de fond qui a été composée par Georges Delerue pour le film Mona l'étoile sans nom. (10:09)
La vidéo se poursuit sur un plan rapproché épaule d’un homme de face signant en langue des signes française (LSF). Il fait une présentation claire de cette carte. La caméra est fixe et le fond est composé de figures rectangulaires dans des couleurs chaudes. L'homme s'exprime avec ses mains avec aisance et fluidité. La voix off est demeurée la même, cette fois-ci elle traduit les signes. Elle s’éloigne de son rôle de narratrice pour devenir interprète de cet homme. La voix est combinée à des sous-titres. Ce passage permet de s'adresser à un maximum de personnes, qu’elles présentent un handicap sensoriel ou non (personnes malvoyantes, malentendantes, etc). Il s’agit probablement d’une présentation récurrente inhérente au concept même de l'émission qui termine par des considérations très pratiques, notamment sur les droits des personnes porteuses de handicap. (10:28)
L’homme énumère les différentes caractéristiques de cette carte notamment concernant la fiscalité, les transports et le stationnement.
On remarque un fond sonore permanent. En effet, lorsque la voix off s'arrête, la musique reprend pour combler le silence.
Nouveau plan sur une carte d'invalidité. Il y est inscrit : « canne blanche ; stationnement debout pénible » avec une information visuelle sous la forme du dessin d'une canne. Ensuite, reprise de l'explication de l'homme pour indiquer comment se procurer cette aide : "dossier de demande puis transmission du dossier aux commissions CDES-COTOREP, qui se prononcent sur le taux d'invalidité et la prescription de la carte". (De nos jours, on parle de la CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) qui est née de la fusion de la commission départementale de l'enseignement spécial (CDES) et de la commission technique d'orientation et de reclassement professionnel (COTOREP). L'interprète en langue des signes poursuit ses explications sur fond musical : il évoque le renouvellement de la carte.
Un autre type de carte d'invalidité est présenté : elle comporte le mot "cécité" et un dessin d'étoile. (11:41)
Retour sur l'interprète qui présente désormais certains des avantages de la carte :
- Augmentation d’une demi-part pour le calcul de l'impôt sur le revenu ;
- Droit aux places réservées SNCF et RATP si la mention "station debout pénible" apparaît sur la carte ;
- Exonération de la vignette automobile ;
- Une mention GIC (Grand Invalide Civil) pour les amputés/paralysés des deux jambes, amputés des membres inférieurs et handicapés mentaux ;
- Pouvoir être accompagné à la SNCF en cas de cécité. (11:45)
- La RATP accorde une carte de circulation gratuite au guide d'une personne porteuse de cécité et le demi-tarif à la personne aveugle si celle-ci est de nationalité française, belge, italienne ou algérienne.
Même si la voix off a fini son discours oral, la vidéo se poursuit sur la narration signée avec fond musical. Encore une fois, cela montre que ce passage n'est pas exclusivement destiné aux personnes entendantes, chacun ayant le temps de comprendre dans la modalité qui lui convient le mieux (signée, orale, écrite).
Puis, changement de plan avec un texte de couleur verte sur fond noir : Portes ouvertes TF1, suivi de l'adresse ("17 rue de l'arrivée 75015 Paris"). (13:55)
Cette information est également verbalisée par la voix off. C'est l'adresse à laquelle les spectateurs peuvent envoyer un courrier à la production de l'émission (en joignant une enveloppe timbrée à leur adresse).

Le fond noir laisse place une séquence vue précédemment dans le reportage. Il s’agit de l’homme chapeauté âgé qui marche seul dans un parc arboré en hiver. La caméra opère un zoom lent qui s’achève sur un plan panoramique vertical montrant l'ensemble de la forêt. Le générique défile sur cette scène avec la musique déjà entendue à plusieurs reprises : Camille de Georges Delerue. Cette mélodie est à présent perçue comme bien plus joyeuse qu’au début de la vidéo. Cette musique fut composée pour le film Le Mépris de Jean-Luc Godard - un choix qui n'est probablement pas anodin lorsque l’on parle de handicap.
Le documentaire se clôt par le même panneau clignotant qu’au début du documentaire mais cette fois-ci dans les tons bleus. Ce texte est également lu par la voix off et suivi d'un "au revoir". Enfin, la vidéo se termine avec un fondu visuel et musical se clôturant par un écran noir. (15:00)

Notes complémentaires

Il est à noter que le sous-titrage n'est pas à une transcription fidèle à ce qui est entendu tout au long de l'émission. En effet, des simplifications et des reformulations sont opérées afin que les sous-titres puissent être lisibles, le débit de parole étant trop rapides pour être retranscrit à l’identique. Par conséquent, les personnes malentendantes ne pourraient pas, à la simple lecture de ces sous-titres, prendre conscience de la réalité des troubles du langage dont sont atteintes les personnes aphasiques. Ainsi, l’expression orale hésitante, voire saccadée des intervenant(e)s, reflétant notamment leurs affects, n’est pas perceptible uniquement à la lecture des sous-titres. Peut-être les personnes sourdes et malentendants les perçoivent-elles en observant les expressions du visage des hommes et des femmes qui s'expriment à l'écran.

Références et documents externes

24 octobre 1985, la neuropsychologie à la Salpêtrière, une découverte pour Sylvie Chokron, Une journée particulière, France Inter, 22 avril 2018. (Consulté le 19 novembre 2025.)
Chokron, S., Blanche Ducarne (1923-2018), neuropsychologue et pionnière, Revue de neuropsychologie, 2020/1, Vol. 12. (Consulté le 19 novembre 2025).
GAIF : origine, Groupe des aphasiques d'Île de France. (Consulté le 13 novembre 2025.)
Fédération nationale des aphasiques de France (Consulté le 13 novembre 2025.)

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Marie Charpenet, Marie Monnet, Justine Groizier, Élisabeth Fischer-Fuchs