Polio (1968)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Polio
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
19 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« réalisation possible grâce à l’amabilité de Mr Bonjean, Président de la Mutualité Agricole et de la collaboration de messieurs Stagnara et Peloux du Centre de Réadaptation Fonctionnelle des Massues. »

Contenus

Sujet

Sensibilisation à la poliomyélite, au sort des enfants qui en sont atteints, insistant sur les contraintes de la rééducation et la nécessité de la vaccination.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film montre en premier lieu les conditions de traitement des enfants malades : séjours longs en hôpital, rééducation, interventions chirurgicales répétées. Ayant insisté sur ses conséquences psychologiques chez les enfants, le film préconise une démarche préventive, aujourd’hui possible grâce à la mise en place d’un vaccin constamment sous contrôle.

Contexte

La poliomyélite est une pathologie infectieuse provoquée par un virus, un poliovirus (il en existe 3 types), qui se propage principalement par voie oro-fécale. Si des traces archéologiques permettent d’évoquer la présence de la poliomyélite depuis des millénaires, cette maladie infectieuse ne va réellement devenir un objet d’étude que vers le milieu/fin du XIXème siècle et début du XXème. C’est notamment l’apparition d’épidémies, phénomène nouveau pour cette pathologie, à cette période qui va engendrer ce soudain intérêt pour la maladie.

Dans sa forme la plus grave, dite paralysante, le virus peut atteindre et détruire les motoneurones (des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements). La paralysie peut être irréversible et toucher différentes parties du corps. Le cas le plus grave est l’atteinte du diaphragme, le muscle qui permet d’assurer la ventilation des poumons. Sa paralysie peut entrainer la mort par asphyxie. C’est donc une maladie effrayante qui, de plus, touche plutôt les enfants. C’est une maladie qui paralyse la jeunesse.

A partir des années 1930, la recherche va s’accélérer pour tenter de mettre au point un vaccin. En effet, il n’existait aucun traitement préventif ou curatif. La prise en charge des victimes de la maladie se limitait à des attelles au niveau des membres paralysés. En cas de paralysie des muscles respiratoires, le patient était placé dans un poumon d’acier, sorte de soufflet géant qui, par un jeu de variation de pression permet d’assurer une ventilation mécanique.

Après la Seconde Guerre Mondiale, à cause de son caractère de pandémie mondiale, une entente se créé entre les organismes scientifiques pour contribuer au développement de l'étude et de la prise en charge de la poliomyélite, par-delà les frontières et le contexte de tensions internationales dues à la Guerre Froide. En France, l'Institut Pasteur, principal organisme de recherche, a tardé à s'emparer du combat contre la poliomyélite comme priorité de santé publique.

Le traitement de la poliomyélite s’est donc d’abord fait au moyen du « poumon d’acier », appareil d’assistance respiratoire destiné aux malades les plus atteints. Mais l’évolution dramatique des années 1940 et 1950 a incité les équipes de recherches étudiant cette affection à accélérer leurs travaux. Les trois types de virus de la maladie ont été isolés en 1949 par l’équipe de John F. Enders. Les vaccins eux-mêmes ont été mis au point en 1954 et en 1961 par Pierre Lépine, Jonas Salk et Albert Sabin. Depuis le début de la vaccination par le vaccin oral Sabin, le nombre de cas a progressivement décru. En France, les derniers décès imputables à la maladie sont survenus en 1979 et le dernier cas a été déclaré en 1992. Au niveau mondial, le nombre de pays d’endémie est passé de 125 en 1988 à trois (Afghanistan, Nigeria et Pakistan) en 2012.

Cf. le podcast sur Apothicast : "La poliomyélite et ses vaccins" par Baptiste Baylac-Paouly (https://apothicast.fr/la-poliomyelite-et-ses-vaccins-avec-baptiste-baylac-paouly-ep-6/)

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film préconise l’emploi du vaccin contre la poliomyélite pour éviter la lourdeur des traitements nécessaires pour les personnes malades. Sa première partie, insistant sur les conséquences psychologiques des traitements et la rééducation nécessaires, achemine à la préconisation de la vaccination.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le film montre l’efficacité des soins et des équipements de rééducation, et l’effort fait pour rendre le séjour à l’hôpital le moins éprouvant possible. D’autre part, il insiste sur l’expérimentation animale qui prépare la mise au point du vaccin, puis sur les contrôles répétés des produits, afin de montrer la sécurisation du traitement préventif.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

établissements scolaires

Communications et événements associés au film

Public

élèves des établissements

Audience

Descriptif libre

Description dramatisée de la maladie
Sur une page roulée dans le chariot d’une machine à écrire, ces mots : « réalisation possible grâce à l’amabilité de M. Bonjean, Président de la Mutualité agricole et de la collaboration de messieurs Stagnara et Peloux du Centre de Réadaptation Fonctionnelle des Massues. » PE, un enfant chante, PL, des enfants en fauteuil roulant chantent devant l’institutrice qui les dirige. « Ce virus a été répandu dans la nature, et aucune mesure d’hygiène ne permet de s’en protéger. » Sur une musique tendue, un enfant avance avec difficulté sous un portique. Un médecin montre une planche d’anatomie réalisée à la craie : il explique l’origine de la maladie et ses modes d’expansion en pointant les endroits où le virus attaque.
Les soins, la réadaptation montrés in situ
Un enfant dans un lit d’hôpital. Le commentaire explique qu’il s’agit de la première phase du traitement qui consiste à le mettre sous respiration artificielle. La rééducation assistée par un médecin occupe la seconde phase, laquelle mobilise un praticable muni de poids d’un système de poulies. Dans la cour de l’hôpital, gymnastique d’entretien sur fauteuil roulant. « Mais cette récupération n’est jamais complète : au bout de six mois, on sait ce qui est perdu. » La troisième phase consiste en des exercices de réadaptation pendant lesquels des enfants en fauteuil ou munis de cannes apprennent l’indépendance. « Et enfin, le problème clé, la réadaptation au travail. Pour les enfants, plus vulnérables, les traitements les plus modernes sont sans cesse mis en question. » Vue sur la terrasse d’un bâtiment sur lequel évoluent des enfants en fauteuil.
Observation des anomalies de la croissance
« Voici ce que l’on peut nommer les conséquences tragiques de la croissance. » : sur un fond de grille orthonormée, un homme se tient assis, dans différentes postures qui font ressortir les difformités d’un corps élastique, au tronc distendu en longueur et largeur, aux fesses effondrées, dont l’une disparaît sous l’autre selon l’inclinaison que prend celui-ci, comme si le garçon était en train de se refléter dans un miroir déformant. Vue sur un corps pourvu d’une armature et d’un corset. « L’association d’un appareillage fonctionnel et de l’éducation quotidienne ne suffit pas à limiter les dégâts. Ces corsets sont-ils plus durs à supporter que les séparations incessantes avec le milieu familial? » Des pizzicati aigus dramatisent la séquence. Vues d’une fiche de suivi médical pour une scoliose. « Pour qui n’a pas observé le début de la maladie sur la première enfance, bien des résultats pourront paraître décevants. Bien pire est l’abandon thérapeutique. » Vues radiographiques montrant le squelette d’un enfant de six ans qui souffre d’une « insuffisance respiratoire grave. » Un patient sur une civière et acheminé vers un bloc opératoire. « Heureusement, la chirurgie vient au secours de l’orthopédie. »
La prévention pour palier l’insuffisance des traitements
Plusieurs photos montrent un squelette déformé qui tend à reprendre une forme normale. « Mais à quel prix les médecins obtiennent-ils ces résultats ? Les efforts thérapeutiques imposés pendant toute l’enfance ont des retentissements profonds sur le développement psychologique, intellectuel et social, donc sur tout un avenir. » De nouveau, le médecin insiste sur les limites de l’intervention médicale et les dégâts psychologiques qu’elle entraîne sur l’enfant. Une pellicule photo sur laquelle le corps radiographié, par des prises de vues successives, paraît chuter en se contorsionnant. Le dernier photogramme montre en rayons X des baguettes traverser la chair de deux mollets. Il est visible que tout le propos du film consiste à faire prendre conscience des effets pénibles de la thérapie et de la rééducation qui l’accompagne quoique celles-ci soient louées par ailleurs pour leur efficacité. L’objectif du film est de convaincre le spectateur que la prévention est à ce titre nécessaire : on peut certes soigner - mais à quel prix ! - il vaut mieux se prémunir. C’est le même type de message que celui délivré dans « Le B.C.G. te protégera » (ECPAD – s. d., années soixante), où le vaccin annulait et remplaçait le traitement en sanatorium, dispendieux et long.
Face à face avec un malade
L’entretien, visiblement mis en place pour le film, d’un médecin avec un patient, Roger, le confirme. Roger, vingt ans, nous apprend qu’il fait des séjours à l’hôpital depuis quinze ans, qu’il a subi 18 interventions chirurgicales. Au médecin qui lui demande s’il peut engager des études, Roger répond qu’il a tout juste obtenu son certificat. À présent, il travaille comme soudeur dans un « atelier protégé ». Son air désolé, trahissant une souffrance muette, nous indique que cet état ne correspond guère à ses ambitions.Cour d’hôpital, des patients avancent avec des cannes sur un terrain aménagé pour une séance de rééducation, avec le sol ondulé et la mise en place de praticables. En voyant les patients claudiquer côte à côte parmi les obstacles, nous avons la sinistre impression d’assister au retour du front par des soldats blessés. En contraste, sur une musique allègre, plan large sur des adolescents et des enfants courant sur une aire de gazon en se tenant par la main. « Aujourd’hui, la polio est pratiquement vaincue grâce à la mise au point d’un vaccin. »
L’expérimentation animale à l’Institut Mérieux
Le commentaire nous apprend l’existence de l’Institut Mérieux qui le produit à partir de cellules rénales de singe. Vues d’un avion atterrissant dans la nuit, de singes « arrivés du Tchad » grouillant dans des cages exiguës. Autopsie d’un « animal sacrifié », on ôte son rein pour en prélever « les cellules nobles ». Vues des laboratoires où on les traite. Par le jeu frénétique des percussions et du xylophone, la musique imite celle des films policiers. De nouveau, le film puise dans les effets de fiction pour animer son exposé. Cependant, il insiste sur le contrôle exercé sur les opérations : « après les contrôles d’innocuité sur un singe, contrôles d’efficacité sur des poussins. » D’autres contrôles sont mis en place avant le conditionnement du produit : « ils doivent démontrer la pureté absolue du vaccin. »Sur une musique bucolique emmenée par la mélodie d’une clarinette, perforation de la cuisse d’un singe pour lui inoculer le vaccin. Comme dans « Signal d’alarme (SNCF, 1947), la musique euphémise la violence des images. De même, le commentaire croit bon d’ajouter que « cette intervention est toujours très bien supportée ». Tableaux statistiques de l’action du vaccin en Tchécoslovaquie, aux États-Unis… et en France ? De même, les cas diminuent de façon spectaculaire. « On n’oubliera pas le rappel tous les cinq ans, après le premier au bout d’un an. » Revient l’image des adolescents qui courent en se tenant la main.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet