Walter Ruttmann
Le cinéaste allemand Walter Ruttmann (1887-1941) marque l'histoire du cinéma pour les films abstraits d'avant-garde qu'il a réalisés pendant les années 20. « Il a tâché d'inventer une « poésie en mouvement, capable de répondre à la nouvelle réalité des grandes villes »Fils d’un commerçant aisé, il étudie l’architecture à Zurich à partir de 1907, puis la peinture à Munich en 1909, et ensuite à Marburg. Premiers succès en tant que peintre. Service militaire en 1913 ; lieutenant d’artillerie en 1914 et officier responsable de la protection contre les gaz sur le front de l’est ; séjours en sanatorium, puis retour à la maison en 1917, en pacifiste convaincu. Il se remet à peindre,surtout des œuvres abstraites, s’intéresse à la théorie cinématographique et crée en 1919, près de Munich, sa propre société cinématographique. Sur son banc de trucage, conçu par lui-même et breveté par la suite, il crée "Lichtspiel Opus I" (1919–21). Ce film expérimental de dix minutes, composé de plus de 10 000 images colorées séparément (souvent des motifs de vagues), est le premier film d’animation « absolu » en Allemagne. Trois autres courts métrages abstraits verront le jour jusqu’en 1925 : "Lichtspiel Opus II", "Ruttmann Opus III" et "Ruttmann Opus IV", dans lesquels Walter Ruttmann affine sa technique pour devenir l’un des principaux représentants du cinéma d’avant-garde des années 1920.
Après des films publicitaires pour Julius Pinschewer, Walter Ruttman réalise la séquence du rêve dans les "Nibelungen" de Fritz Lang (1922–24). Pour Lotte Reiniger, il crée les arrière-plans animés et les effets spéciaux pour le long-métrage d’animation (en silhouettes de papier découpées) "L’Histoire du Prince Ahmed" (1923–26).
Le chef-d’œuvre de Walter Ruttmann reste le film documentaire expérimental "Berlin, symphonie d’une grande ville" (1926/27), film de 65 minutes construit sur une structure musicale, qui présente une journée de printemps à Berlin, de l‘aube au crépuscule. Avec ses images de trains, de machines, de bureaux, de voitures, de sport et de vie nocturne, Ruttmann entend créer une réalité artistique et griser le spectateur ; il convaincra peut-être certains, qui considèrent "Berlin" comme le principal événement cinématographique de l’époque, tandis que d’autres déploreront que le film ne montre pas la vie réelle des Berlinois, mais reste superficiel et formaliste.
En 1928, expérimentations sonores : "Deutscher Rundfunk". En 1929, il participe au congrès du film indépendant à La Sarraz (Suisse). Le deuxième long métrage de Walter Ruttmann, "Mélodie du monde" (1928/29), "film documentaire symphonique" pour la ligne Hambourg-Amérique, est le premier long métrage parlant allemand. En 1932/33, Ruttmann tourne "Acciaio", en Italie, un film sur l’amour et la jalousie entre deux ouvriers métallurgistes ; en 1934, il écrit une intrigue par la suite non réutilisée pour le film de Leni Riefenstahl sur le congrès du parti nazi, "Le Triomphe de la volonté". Il travaillera ensuite comme réalisateur de films publicitaires à l’Ufa, tournera des films culturels, publicitaires, industriels et autres films de propagande. Les films industriels "Metall des Himmels" (1934/35) et "Mannesmann" (1936/37) seront distingués à Venise, à Bruxelles et à Paris. Le cinéaste allemand Walter Ruttmann (1887-1941) a d'abord tourné des films abstraits d'avant-garde pendant les années 20.
(fiche ARTE)
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