Premier message : écrire aux siens
Un village de France vu d'avion. Place du village, une femme attend sur un pas de porte, une expression anxieuse sur le visage. « Évite la peine qui est infligée à cette pauvre femme », ordonne le commentaire. Dans un mess, un homme torse nu, coiffé d'un chapeau aux bords relevés, dont l'allure rappelle celle de Gérard Philippe dans "Les orgueilleux", entouré de militaires coiffés d'un képi blanc - il s'agit d'un mess colonial. Assis à sa table, l'homme écrit sur des feuilles qu'il plie et glisse dans des enveloppes frangées de bandes tricolores, celles de la poste aérienne. Dans un salon modeste, une femme lit une lettre, ses enfants groupés autour d'elle. Son expression est sereinement réjouie. « Sache que de ton secteur éloigné, la lettre est le seul lien qui existe entre eux et toi. »
Second message : surveiller sa conduite pour soigner l'image de la métropole
Dans une ville à l'aspect asiatique (d'Indochine?), un homme est acheminé en pousse-pousse. Il a mauvaise mine, branle de la tête comme s'il somnolait, et lorsqu'il quitte le véhicule, se met à tanguer sous le regard atterré des passants. Quand le conducteur du pousse-pousse le rejoint pour lui demander sa course, il s'effondre sur lui. Gros plan de visages de femmes autochtones qui prennent un air scandalisé. « N'oublie pas que tu représentes ton pays, et que ton attitude envers les autochtones engage le prestige de la France et leur confiance à son égard. »
Troisième message : en mission, ne pas boire l'eau des rivières
Un soldat dans la jungle. Il ouvre sa gourde, la renverse : elle est vide. Il avise une rivière qui coule à quelques pas : il court dans sa direction, s'allonge et va boire à son eau. « Attention danger ! Ne suis pas l'exemple de ce militaire si tu ne veux pas subir toute ta vie l'empreinte d'une terrible maladie. ». À l'image du soldat alité se superpose le mot « DYSENTERIE ».
Dernier message : se protéger des maladies vénériennes en évitant la prostitution
Au coin d'une rue, devant une affiche comportant des inscriptions en langue asiatique (à noter que le film ne situe jamais précisément ses différentes scènes, se limitant à donner quelques indices signalant un environnement colonial), deux élégantes accostent trois soldats. L'air de jazz qui berçait la séquence s'interrompt brusquement sur un coup de gong. À la vue d'un infirmier administrant une piqûre à un soldat alité se superposent les mots « MALADIES VÉNÉRIENNES ». Le commentaire joue le laconisme : « Nous espérons que vous avez compris et que vous saurez prendre les précautions !"