Les mutilés agriculteurs de Maison Blanche (1918)

De Medfilm



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Titre :
Les mutilés agriculteurs de Maison Blanche
Année de production :
Pays de production :
Durée :
09 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

Contenus

Sujet

Anciens soldats effectuant différentes tâches agricoles à Maison Blanche.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film nous présente des anciens soldats invalides de la Grande Guerre. Ils effectuent diverses tâches agricoles dans le cadre de leur rééducation. Ils s’adaptent à leur prothèse « mécanique » pour une future réinsertion professionnelle.

Contexte

La France sort meurtrie de la Première Guerre mondiale. On parle d’une « victoire endeuillée ». Le bilan humain est désastreux. On compte 1 295 000 tués et 388 000 mutilés du côté français. Le retour à la vie « normale » pour les anciens soldats fut très difficile. Des associations voient le jour progressivement dans les années 1920 comme l’Union des blessés de la face en 1921 sous la direction de deux mutilés de guerre Bienaimé Jourdain et Albert Jugon. Leur réinsertion professionnelle a été très difficile. Des milliers de soldats doivent être rééduqués à cause d’opérations chirurgicales lourdes. Plusieurs lois ont été mises en place pour leur réinsertion, comme celle du 17 avril 1916, concernant l’emploi des mutilés de guerre mais elle n'ont jamais été appliquées. L’État n’est pas en mesure de répondre à leurs attentes, tant pécuniaires que psychologiques. Cette loi fut remise en place le 2 janvier 1918. Deux types de structures pouvaient recueillir ces mutilés : les ateliers de blessés, ne nécessitant aucune infrastructure à construire, et les écoles de rééducation permettant aux invalides d’apprendre aux mutilés à se servir de leurs appareils et à les utiliser pour leur profession (réadaptation) ou pour celle vers laquelle ils ont été orientés (rééducation). Cependant, il faut nuancer l’importance de ces structures après la guerre. Elles s’apparentent plus à l’assistance par le travail qu’à une véritable formation. En effet, ces écoles ou ateliers fonctionnent de manière anarchique et proposent des formations de courte durée. De plus, les besoins du marché du travail en main-d’œuvre expliquent qu’elles sont très peu fréquentées. Enfin, les mutilés ne sont pas tous payés pendant cette formation donc elles attirent moins de monde. La rééducation n’aura concerné que 6 % des invalides de la Première Guerre mondiale.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Dans ce film, le spectateur est orienté sur la mutilation des anciens soldats. Ils sont filmés selon un plan fixe avec un grand angle. Ce sont les mutilés qui bougent et non la caméra qui est mobile. Cette mise en scène est importante pour comprendre que les mutilés n’ont pas besoin d’aide pour se déplacer ou pour travailler. Des zooms sont effectués sur leur amputations pour bien mettre en évidence le sujet de ce film.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Mettre en avant la mutilation de chaque soldat permet de montrer les progrès de la chirurgie de guerre et civile sur les amputations mais aussi sur les prothèses. Cette efficacité est transmise à travers le travail des mutilés qu’ils effectuent sans contraintes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas publics.

Communications et événements associés au film

Public

Anciens soldats blessés et employeurs agricoles.

Audience

Descriptif libre

Équipement d’un cheval et attelage d’une carriole
[00’00]
Le film débute par un plan d’ensemble. Un soldat amputé du l’avant-bras droit prend successivement les différentes parties d’un harnais d’attelage et en équipe un cheval, en allant de l’arrière vers l’avant : d’abord le reculement avec l’avaloire, puis la sellette et la sous-ventrière, le collier d’épaule et enfin la bride.
Autre plan d’ensemble. Le soldat fait reculer le cheval jusqu’à une carriole dans les brancards de laquelle il fait passer les bracelets de la sellette. Puis il prend l’une des chaînes de trait du brancard droit et en accroche l’une des extrémités au collier. Il fixe ensuite une lanière à l’un des brancards et la fait passer sous le ventre du cheval pour procéder de même sur l’autre brancard. Il se présente brièvement face à la caméra et, après avoir ajusté le port de la carriole par le cheval, il fait sortir celui-ci et son attelage en le menant par la bride.
[04’05]
Dételage de la carriole
[04’05]
Nouveau plan d’ensemble. Le cheval et sa carriole sont garés à l’entrée d’une grange. Le soldat retire la lanière qui passait sous le ventre du cheval et les chaînes de trait. Il fait avancer l’animal. Les bracelets de la sellette sortent des brancards de la carriole.
Plan moyen. Le soldat retire tous les équipements portés par le cheval en procédant à nouveau de l’arrière vers l’avant : le reculement et l’avaloire, la sellette et la bride. Plan rapproché taille. Il finit par enlever à l’animal le collier d’épaule.
[05’50]
Le bêchage et le binage
[05’50]
Plans d’ensemble. Deux anciens soldats, amputés chacun de leur avant-bras droit, remplacé par une prothèse, bêchent une plate-bande du jardin de l’hôpital militaire. Deux soldats amputés de la jambe droite se livrent au même travail. Plan rapproché sur les jambes. Leur mutilation ne les gêne apparemment pas et ils travaillent aussi bien que des personnes valides.
Un mutilé de l’avant-bras droit bine soigneusement une plate-bande. Le manchon de sa prothèse est glissé dans la manche de la binette.
[08’06]
Le chargement du fumier
[08’06]
Plans d’ensemble. Un ouvrier, lui aussi mutilé de l’avant-bras droit, remplit une brouette de fumier avec une fourche. Il glisse le manchon de sa prothèse dans le bras de la brouette puis soulève celle-ci et s’en va. Il renverse ensuite le fumier en tas sur une plate-bande.
Le film se termine sur un dernier plan fixe du manchon de la prothèse glissé dans le bras de la brouette.
[09’27]

Notes complémentaires

Références et documents externes

Bibliographie sur le sujet
Alary Éric, La Grande guerre des civils (1914-1919), Perrin, Paris, 2013
Montes J.F, 1915-1939. (re)travailler ou le retour du mutilé. Une histoire de l’entre-deux-guerres, rapport de recherche pour l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, décembre 1991 Revue Persée : « Les infirmes aux origines du processus d’insertion » Jean François Montes (http://www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_1992_num_27_1_1525)
Revue Persée : « La formation professionnelle des adultes invalides après la Première Guerre mondiale » (http://www.persee.fr/doc/forem_0759-6340_1992_num_37_1_1557)
Films étudiés sur le même sujet pour le séminaire
« École normale et centre militaire de rééducation professionnelle des mutilés de la guerre à Bordeaux (1917-1918 ?) »
« Les mutilés aux champs : La culture de l'osier et la vannerie à Fayl-Billot (1918-1919) »
« École municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés, organisée par M. Herriot, sénateur du Rhône (1916)»

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Alexis Bosson
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