La première partie du film nous présente les « centres de rééducation au travail agricole » dont l’ouverture marque la fin de la Grande Guerre. C’est ainsi que le texte d’un carton commence par l’expression « quel bonheur ». Plusieurs situations sont montrées : travail de la terre, à la pelle ou avec des chevaux.
Dans un second temps, plusieurs outils et inventions permettant le travail de la terre des estropiés sont présentés. Puis des plans d’ensemble de la ferme et du travail au champ montrent des soldats amputés en train d’effectuer le même travail que des hommes valides. Enfin, un aparté sur les tracteurs nous montre l’apprentissage des nouvelles technologies qui rendront la vie plus simple des hommes.
Plan panoramique des mutilés travaillant dans l’un de ces centres où leur santé se rétablit par « le travail de la terre, la vie au grand air, une saine alimentation ». Ils s’activent au jardinage : arrosage, binage, sarclage. Plan moyen de soldats apparemment valides bêchant un champ et faisant passer la charrue dans un autre champ : deux d’entre eux guident les quatre chevaux tractant l’attelage et un troisième dirige la charrue.
Plan mi-moyen d’un soldat puis plans moyens successifs de deux autres. Ils ont été amputés de la main droite pour les deux premiers, de la main gauche pour le troisième. Dans les trois cas, celle-ci a été remplacée par une prothèse constituée d’un petit tube creux qui peut s’enfiler dans les manches des outils. Ils peuvent ainsi bêcher, piocher ou pousser une brouette.
Plan moyen d’un soldat amputé du bras droit jusqu’à l’épaule, au bord d’une allée séparant deux plates-bandes, devant deux baraquements. Il se débarrasse de son veston, dépose celui-ci sur l’allée, met un genou à terre et s’enroule une sangle autour de la taille. Au crochet de celle-ci, il attache une chaînette de fer elle-même rattachée au manche de la fourche dont il va se servir pour travailler. Il se relève, saisit le manche avec la main gauche, enfonce avec son pied droit la fourche dans la terre et retourne celle-ci.
Plan rapproché sur un « pince-lumière », prothèse constituée de deux pinces en forme de croc et permettant l’ajustage et la réparation des outils. Une impulsion sur une lamelle de fer en provoque la fermeture. Plan italien d’un mutilé équipé de cette prothèse et effectuant, avec une perceuse à pédale, un travail de perçage sur une tôle. Plan rapproché d’un autre mutilé dont le visage n’est pas visible. Lui aussi équipé de cette prothèse, il tient dans son « pince-lumière » une lime avec laquelle il lime une barre de métal serrée dans un étau. Il desserre ensuite une vie pour retirer la lime de la prothèse.
Plans moyens panoramiques d’hommes valides travaillant dans un champ présumé être de pommes de terre, sous la surveillance d’un gradé. Ils binent la terre pour en retirer les tubercules, dont ils remplissent des paniers avant de les verser dans des sacs.
Plans moyens fixes et panoramiques de soldats valides travaillant dans une ferme : l’un rentre des oies dans leur enclos, d’autres s’activent à la traite des vaches. Une femme est présente au milieu d’eux ainsi qu’un homme avec une jambe de bois et un carnet en main. Il est habillé en civil, seule sa casquette indique qu’il s’agit d’un ancien soldat.
Plan de demi-ensemble d’un champ au milieu duquel deux tracteurs sont stationnés. Deux soldats amputés d’un bras pour l’un et d’une jambe pour l’autre, encadré par des soldats valides, descente d’une charrette bâchée qui repart ensuite. Les deux mutilés montent chacun sur un tracteur dont le moteur est lancé d’un tour de manivelle.
Plan d’ensemble du champ : le tracteur et sa charrue, conduits par deux soldats valides et suivis de deux autres soldats, passent devant la caméra. Plan moyen des deux amputés devant l’un des deux tracteurs. Ils prennent place chacun sur un tracteur et font avancer ceux-ci sous le regard attentif des soldats valides.
Plans panoramiques de soldats valides déboisant une parcelle de forêt à la hache et à la serpette, avant de la couper ou de le scier. Autre plan panoramique d’une machine agricole dont le « ronflement » apaise les hommes après le vacarme incessant des batailles. C’est sur ce plan interrompu que se termine le film.