Introduction historique
GP sur un papyrus, portrait dessiné d'Hippocrate, rayonnage de livres anciens. Commentaire : « Sans être sûrs de son origine, nous savons dépister le cancer. » En séquence d'animation, un nuage de grains rouge sur un fond bleu traversé d'ondulations noires.Générique. Examen radiologique : une équipe réunie dans une salle examine des planches. Examen par iodes réactifs. Une jeune femme, debout au milieu d'appareils, boit une solution. Un médecin aux commandes de l'un d'eux « lequel en vingt minutes, livre des résultats qui auparavant demandaient vingt heures. » Une maquette en 3 D, filmée en travelling, matérialise les constituants d'une cellule. Scènes d'observation au microscope électronique.
La métaphore de l'industrie pour expliquer la biologie moléculaire
La musique s'apparente à celle des séries policières contemporaines, type « Hawaii police d'État » ou « Mission impossible » : roulements de bongos haletants et notes stridentes. Sur un fond de prise de vues au MC électronique, surimpression d'une animation. « La cellule, une usine de production ». La métaphore industrielle et filée en évoquant des « machines » et « la chaîne de production ». Pour illustrer cet exposé compliqué de biologie moléculaire, l'animation en traduit les éléments principaux par des pictogrammes. Le commentaire, quoique didactique, n'hésite pas à puiser dans les informations données par la recherche de pointe.
Les expérimentations animales
Expérimentations sur des œufs et des souris qu'on afflige de tumeurs. Plus tard, explication de la méthode pour prélever et manipuler les tissus d'animaux. « Après huit jours, les animaux sont sacrifiés. » Des souris sont soumises à des tests pour évaluer la toxicité des cigarettes. Mais ni son déroulement ni ses résultats ne seront décrits dans la suite du film.
Mise en scène de film d'espionnage
Celui-ci cherche avant tout à mettre en scène le travail de laboratoire par un choix ambitieux de déplacements de caméras et d'éclairage : la caméra, par des mouvements fluides, à peine perceptibles, ondule autour des chercheurs au travail, lesquels sont isolés les uns des autres par de larges zones d'ombre. La musique reste dans le même registre policier, imprimant une tension cinématographique aux différentes activités d'observation et d'expérimentation, suggérant un suspens dans leur déroulement, d'autant que la caméra insiste sur les regards tendus de chaque chercheur : les séquences de laboratoire se centrent sur les yeux qui fixent, en même temps qu'un objet étudié, la visée dernière de son étude. Le commentaire reste cependant strictement informatif, ne participant pas à la dramatisation induite par la musique et le tournage. Il débite trop vite ses explications pour que le spectateur puisse les suivre. Il s'agit davantage de crédibiliser scientifiquement le film. Celui-ci évolue sur deux registres, didactique et dramatique, complémentaires du point de vue de la mise en scène, mais incompatibles s'il s'agit de retenir les faits.
Éloge du chercheur, auxiliaire du médecin
« Pour les chercheurs, il s'agit de formuler des hypothèses, de compiler des résultats en grande quantité. » Le film ne se centre pas sur un chercheur en particulier, il nous intéresse à la recherche en tant que telle, nous plongeant dans une ruche où la lumière éclaire sa chaîne d’activités.Dans son dernier quart, le film revient sur la prise en charge du cancer. « Le premier outil de lutte est la prévention », ce dont il n'a jamais été question jusqu'à présent. « Prévention et aussi amélioration des thérapies existantes ». Chambre d'hôpital, c'est le premier plan de patient du film : le time code est à 21.13. Exposé sur le déroulement de la chimiothérapie. « Un système miniaturisé permet de se déplacer pendant le traitement ». Un homme en robe de chambre se promène le long d'une façade d'hôpital, avec son système portatif logé dans la poche. Séquence de radiation avec les chirurgiens qui vont et viennent entre les patients et les appareils. « Il faut savoir si la tumeur est ou non cancérigène. » Le chirurgien passe la main au chercheur. Retour au laboratoire et retour, dans la bande-son, des percussions sourdes. « Les résultats sont téléphonés au chirurgien. » La tumeur s'avère non cancéreuse : discret happy end ménagé pour le film. Pour finir, un appel aux dons avec une succession de plans sur les chercheurs plus que jamais actifs. « Un film de l'association pour le développement de la recherche sur le cancer de Villejuif. » Il s'agit donc d'un film de « fund raising ».