La pomme de terre: ses améliorations culturales (1927)
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Sommaire
Générique principal
« Prises de vues de Edmond Floury »
Contenus
Sujet
L’amélioration culturale de la pomme de terre.
Genre dominant
Résumé
Film en trois parties sur la modernisation des procédés de culture de la pomme de terre. La France est une grande productrice de pommes de terre de différentes sortes, dont la culture est bénéfique pour l’entretien des sols. La production française est cependant rudement concurrencée par celles d’autres pays. La cause en est de faibles rendements dus à de médiocres pratiques de culture et aux maladies frappant les plants. Des procédés visant à améliorer la culture de la pomme de terre sont mises au point en laboratoire, puis expérimentés en plein champ. Ces procédés d’amélioration culturale sont ensuite appliqués dans les exploitations agricoles, depuis la semence jusqu’à la récolte. Cette mise en application s’accompagne de l’utilisation de nouvelles machines agricoles qui augmentent le rendement et améliorent les conditions de travail.
Contexte
Le XIXe siècle et le début du XXe siècle furent marqués par l’apparition, en Europe, de plusieurs maladies qui ravagèrent les cultures agricoles et viticoles : phytophthoras et phylloxera notamment. La France, où un million et demi d’hectares de terres agricoles était affecté à la production de pommes de terre, ne fut pas épargnée. À cela s’ajouta la Première Guerre mondiale où les riches terres de Champagne et de Picardie furent affectées par les combats, entraînant une baisse de la production alors même que les besoins augmentaient. Au sortir du conflit, il apparut nécessaire de revoir les méthodes de production et d’engager une lutte sérieuse contre les maladies, afin de répondre à la concurrence internationale qui se faisait menaçante. Ces thèmes firent l’objet du « Premier Congrès National de la Pomme de Terre » qui eut lieu le 6 juin 1924 à Limoges. Ce film fut réalisé à la suite de cet événement.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Pour chaque exemple, le film met une image / un schéma pour représenter la situation et les mesures à prendre. Le texte sert beaucoup de support ou de complément pour décrire et expliquer les faits et actions.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
S'agissant des améliorations culturales de la pomme de terre, la santé est indirectement visible au travers des maladies touchant les pommes de terre et des procédés pouvant améliorer la qualité de celles-ci.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Projections itinérantes dans les villages
Communications et événements associés au film
Public
Exploitants agricoles
Audience
Descriptif libre
La production de la pomme de terre en France
Le film débute par deux chiffres : un million et demi d’hectares de terres agricoles françaises sont affectés à la production de la pomme de terre, laquelle s’élève à « 152 millions de quintaux ». Une carte animée de la France, découpée en quatorze régions, donne le « nombre de quintaux récolté en 1925 » pour chaque région, de la moins productive à la plus productive. Une autre carte, sur laquelle apparaissent les 90 départements métropolitains, colore d’une couleur différente ceux qui produisent « 2 à 3 millions de quintaux », « 3 à 4 millions de quintaux », « 4 à 5 millions de quintaux » et « plus de 5 millions de quintaux ». Les premières images du film (passage d’une charrue, mise à jour des fumures, entassement des fanes pour combustion) veulent souligner les bienfaits de cette culture pour les sols : ameublissement, nettoyage, enrichissement, fertilisation, destruction des germes. Les différentes variétés de pommes de terre (Rosa, Saucisse, Royale, Fluke géante, Fin de siècle, Institut de Beauvais, Professeur Wohlmann et Deodara) apparaissent ensemble sur un étal puis se succèdent sur une coupe de table. Les deux dernières de ces variétés sont destinées aux féculeries comme celle visible à l’image où, après être passées par un bain de lavage, elles sont acheminées par une grande vis sans fin vers un malaxeur et ressortent à l’état de drêches. Celles-ci, séchées et conditionnées en sacs, constituent un tourteau destiné au bétail.
Si la France est une grande productrice de pommes de terre, les autres pays européens lui font une sérieuse concurrence. Une carte animée de l’Europe, donnant « la production générale en Europe en 1925 », place la France au quatrième rang, derrière l’U.R.S.S., l’Allemagne et la Pologne. Une autre animation, alignant les sacs de pommes de terre à raison d’un par pays, situe la France au neuvième rang pour la « production par hectare » de la même année, toujours en quintaux.
Aux yeux des agriculteurs, la pomme de terre ne rapporte plus, mais le film les désigne comme probables responsables du fait d’une utilisation trop économe du fumier et des engrais chimiques pourtant indispensables. Une animation divise une couche de terre en quatre parcelles où sont déposés quatre tubercules. La première parcelle reste sans engrais, sur la deuxième est versé de l’azote auquel s’ajoute, sur la troisième, du « superphosphate » ou acide phosphorique et, sur le quatrième, du chlorure de potassium complète ce mélange. Les quatre tubercules donnent des germes semblables qui, en arrivant à la surface du sol, deviennent des feuilles de taille comparable. Mais ce sont les pommes de terre engendrées qui font la différence, leur nombre et leur taille augmentant proportionnellement aux apports en engrais. Le film pose ensuite la question de la sélection adéquate des variétés et des plants, problème que les dévastations causées par les maladies rendent cruciales et qui est souligné par l’image d’une parcelle dont les plants sont dans un état lamentable. Les successifs plans rapprochés sur des plants, leurs feuilles et leurs germes mettent en évidence différentes maladies touchant les pommes de terre : phytophthoras ou mildiou, l’enroulement, la mosaïque, la bigarrure « jambe noire » et frisolée, cette dernière empêchant les plants de se développer.
D’autres plans rapprochés sur des tubercules, certaines coupées en deux pour la circonstance, mettent en exergue les maladies touchant plus particulièrement celles-ci : moisissures, gale commune et gale verruqueuse, cette dernière sévissant surtout à l’étranger.
Les nouvelles méthodes développées pour améliorer les rendements
La deuxième partie explore les possibilités d’amélioration des variétés de pommes de terre et de conservation dans le temps de « la vigueur de bonnes variétés ». Une première réponse est apportée par l’apparition à l’image d’un laboratoire. Une autre image y montre un technicien et deux assistantes procédant à « la mesure de la densité de fécule ». Une autre possibilité est offerte par les champs expérimentaux, dévoilés par des plans panoramiques et dans lesquels les agronomes cherchent méthodiquement à améliorer les plants. Dans un champ, un « sélectionneur » choisit les meilleurs plants, destinés à être « pieds mères », qui sont ensuite mis à part lors de l’arrachage, lequel se fait avec un sarcloir. Des employés de la « station agricole » récupèrent sur chaque pied les tubercules et les mettent avec précaution dans des sacs qu’ils ferment avec un fil où est enfilée une étiquette portant le nom du lot et l’année, comme pour toutes les variétés expérimentées.
Une « première génération » est issue de la plantation de ces « plants mères ». Une animation montre un champ vu d’en haut où apparaissent trois lignes parallèles, distantes les unes des autres de 6m et comprenant chacune huit trous séparés par un intervalle de 60cm. Dans chaque trou de la ligne de gauche est déposé un tubercule « 342chx1 » de 1927, les trous de la ligne centrale accueillent des tubercules « B14 » de 1927 et ceux de la ligne de droite des tubercules « 469chx1 » de 1927. Les trous de chaque lignée sont refermés après qu’elle ait été complétée. Sur chacune des trois lignes apparaissent huit touffes de feuilles. Les plants ont donc tous germés, mais la ligne de gauche comporte trois « plants dégénérés » et ceux de la ligne de droite le sont tous. Ces deux lots sont donc éliminés et seuls les tubercules du lot central, dont les plants sont tous en bonne santé, sont récoltés et reçoivent la dénomination « B14 » pour 1928. Ils constituent une « deuxième génération » de « plants mères » qui, cette fois, sont tous en bonne santé. Les images suivantes montrent le « sélectionneur » examinant les tubercules en les coupant avec un couteau en vue de leur vente au cultivateur comme « semence sélectionnée » par les sélectionneurs eux-mêmes ou par un « Syndicat ». Divers plans présentent le siège de « l’Union des Syndicats Agricoles », qui propose aux agriculteurs tous les services (coopérative, caisse de crédit, assurance, comice) et toutes les matières premières qui lui sont nécessaires, notamment les engrais dont des affiches font la publicité. D’autres images montrent un quai de chargement où les ouvriers d’une coopérative remplissent à la pelle des sacs de tubercules et les chargent sur des camions.
La séquence suivante concerne la lutte contre les maladies frappant les plants de pommes de terre. Cela commence par un arrachage systématique de toutes les plantes douteuses et la récupération de leurs tubercules avec un sarcloir, comme le font des ouvriers agricoles. Ceux-ci marquent ensuite l’emplacement des meilleurs plants, dont les tubercules seront récoltés séparément de ceux des autres plants pour être traités au soufre et stockés dans un entrepôt « sec, aéré et froid », comme cela est visible à l’image.
La prochaine étape est le tri hivernal de ces tubercules. Une succession d’images montre les procédés mis en œuvre : deux ouvrières effectuent ce tri à la main, rejettent « les pommes de terre malades », mettent « les grosses à part et les moyennes dans une claie spéciale pour la semence ». Dans une ferme de plus grande taille, un ouvrier tourne la manivelle d’un « trieur à bras » tandis que son collègue y vide des paniers de tubercules qui sont triés par glissement sur les claies. Ceux hors tolérance sont rejetés dans un panier par un orifice latéral, tandis que ceux ayant le bon calibrent glissent sur un plan incliné et remplissent un autre panier. Dans une autre ferme de même taille, des ouvriers et ouvrières s’activent autour d’un trieur mécanique. Un ouvrier dégage le bac de réception dans lequel sont vidés les sacs de tubercules pour permettre à ceux-ci de s’engager sur la bande vibrante puis sur deux tapis roulants selon leur taille. Les « petites et grosses pommes de terre » remplissent deux paniers spéciaux. Les « moyennes » restent sur le tapis et sont triées par les ouvrières suivant leur bon ou mauvais état avant de remplir – pour les « bonnes » - des paniers.
La mise en pratique de ces nouvelles méthodes
La troisième partie s’ouvre sur plusieurs images montrant le remplissage des clayettes de pommes de terre par des ouvrières et leur empilement. Cette opération s’accompagne du rejet de pommes de terre « fileuses » et « bouleuses ». Un ouvrier effectuant ce travail en montre plusieurs exemples. Parallèlement, la terre est, physiquement et chimiquement, soigneusement préparée. Un court plan panoramique dévoile un champ où s’arrête un cheval mené par deux ouvriers agricoles et tractant une charrette. Celle-ci est vidée de la fumure qu’elle transporte et celui-ci est répandu sur le sol par plusieurs ouvriers. Une charrue tirée par deux bœufs enterre profondément la fumure dans le sol et un « scarifiage » complète cet enfouissement.
La séquence qui suit décrit la préparation des engrais. Une image montre un exploitant agricole devant des sacs d’engrais et examinant, dans son « magasin à engrais », la fiche indiquant les mélanges à faire. Une animation nous restitue celle-ci en indiquant les quantités de « sulfate d’ammoniac, chlorure de potassium et superphosphate » à appliquer et les remplacements qu’il est possible de faire (engrais azoté, sylvinite, scories de déphosphoration). L’agriculteur revient à l’image pour demander à un ouvrier arrivant avec un diable de prendre des sacs de « superphosphate de chaux », de « sulfate d’ammoniac » et de cyanamide granulée, qui sont montrés successivement en plan rapproché. Répandus sur le sol, les trois engrais sont mélangés à la pelle par deux ouvriers. L’épandage se fait au semoir tracté par un cheval et sous la surveillance de l’exploitant. Puis le passage de la herse recouvre de terre les engrais.
Le sol étant préparé, les pommes de terre peuvent être plantées selon quatre procédés possibles et successivement présentés à l’image. Le premier est totalement manuel : quatre paysans avancent en file, deux déposant les tubercules et les deux autres les recouvrant de terre avec des fourches. Des plans rapprochés en montrent le détail. Le second procédé, mis en œuvre dans un autre champ par un couple d'ouvriers agricoles, est quasiment identique : la femme dépose dans les trous les tubercules qui étaient contenus dans un panier, son mari passe derrière elle pour refermer les trous, mais cette fois avec une houe. Pour le troisième procédé, le couple d'ouvriers agricoles procède de la même façon mais utilise une charrue tirée par un cheval. Sur les images présentant le quatrième procédé, la charrue remplacée par une machine. Un ouvrier agricole mène le cheval qui tire celle-ci, sur laquelle est assis un autre ouvrier qui engage les tubercules entre les crans d'une bande roulante. Ils sont semés dans les sillons au fur et à mesure de l'avancement de la machine. Dans tous les cas, la plantation se poursuit par le passage de la herse, tirée par deux chevaux menés par un ouvrier agricole comme cela est visible au premier plan. À l'arrière-plan évolue en sens inverse une herse à un cheval. La dernière opération concluant la plantation est le binage, quelques semaines plus tard: une douzaine d'ouvriers agricoles armés de sarcloirs avancent en ligne et arrachent les mauvaises herbes. Dans un autre champ, cette opération avec une machine tirée par un cheval que mène un ouvrier tandis qu'un autre ouvrier maintient la machine dans l'alignement. Sur les images suivantes, un couple d'ouvriers agricoles procède, avec une charrue à un soc toujours tractée par un cheval, au buttage: le relèvement de la terre autour des pieds. Un complément en nitrate est quelquefois fourni et le danger du mildiou est écarté par un traitement à la bouillie cuprique lors de la floraison. Les images consécutives montrent un ouvrier agricole chargé d'un pulvérisateur à dos pour effectuer ce travail et un autre ouvrier utilisant pour cela un pulvérisateur à grande capacité tiré par un cheval et pouvant traiter simultanément plusieurs sillons.
Les dernières images du film présentent le fruit de ce travail (de « beaux » champs) et l'arrachage, qui met à nouveau à l'œuvre des ouvriers et ouvrières agricoles équipés de sarcloirs et aidés par une charrue évoluant au premier plan. Les paniers de pommes de terre sont vidés de leur contenu dans des cagettes qui sont empilées en plein champ. D'autres images présentent les « différentes machines spéciales » facilitant la récolte: la houe, dont les détails sont mis en évidence par plusieurs plans rapprochés; « l'arracheuse à fourche », qui fonctionne sur le principe d'un tourniquet à cinq fourches mis en mouvement par traction; « l'arracheuse à grand rendement », tirée par quatre chevaux sur laquelle est assis un ouvrier qui facilite l'évacuation de la terre avec un bâton.
Le film se termine sur la promesse de la fin des récoltes déplorables et d'un nouvel essor de la pomme de terre sur le sol français, et sur le dernier plan panoramique d'un paisible paysage champêtre.
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Nelly Yildirim