La chaux en agriculture (1929)

De Medfilm



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Titre :
La chaux en agriculture
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
21 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Production Jean Benoit-Lévy ; Avec la collaboration de M. LENGLEN Directeur du Syndicat national de Propagande pour l’emploi des Engrais ; Prises de vues de Ed. Floury ; Collection du Ministère de l'Agriculture »

Contenus

Sujet

L’utilisation de la chaux pour améliorer la qualité des terres agricoles.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film comprend deux parties. La première met en scène un agriculteur, Francis Gallois, qui constate que ses champs ne donnent pas le rendement escompté, malgré tous ses efforts. Sur les conseils de M. Touzet, il fait faire des analyses qui révèlent un manque de chaux. Des animations soulignent l’importance et la nécessité d’utiliser la chaux pour améliorer le rendement des terres cultivées. La seconde partie fait se succéder d’autres animations qui ont pour objectif de démontrer les bienfaits de l’utilisation de la chaux en complément des engrais, notamment l’amélioration de la qualité des plantes. Ces animations sont suivies d’une séquence décrivant l’extraction et l’utilisation de la chaux, depuis les carrières de calcaire jusqu’à l’épandage avec, en conclusion, des images montrant de bonnes récoltes comme résultats de l’utilisation de la chaux.

Contexte

L’agriculture française de l’entre-deux-guerres est caractérisée par la conjugaison de deux tendances : la diminution de la population rurale causée par une baisse de la natalité et qui oblige à faire appel à l’immigration étrangère ; une amorce de mécanisation de l’outil agricole, avec notamment les moissonneuses-lieuses et les tracteurs. Par conséquent, le ministère de l’Agriculture décide de jeter les bases d’une agriculture moderne. Pour cela, il entame une professionnalisation de l’agriculture par la création d’écoles, d’instituts de ferme modèles. D’autre part, il promeut l’utilisation des engrais pour améliorer la productivité, entre autres par des films comme « La chaux en agriculture ».

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film part du constat d’un agriculteur : le manque de productivité de ses terres. La cause (le manque de chaux) en est révélée par une personne extérieure et confirmée par des analyses. Il s’ensuit une série d’animations qui veulent prouver les avantages à mettre en œuvre cette solution (l’utilisation de la chaux) et les bons résultats qui sont ainsi obtenus. Après avoir décrit l’origine de la solution (le processus de fabrication de la chaux), le film se conclut sur un appel à mettre en œuvre la solution proposée. Il s’agit donc d’un schéma fréquent dans les films de propagande industrielle : un problème et ses causes - une solution, ses avantages et ses résultats.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Ce film promouvant l’utilisation de la chaux pour augmenter la production agricole, la santé et la médecine en sont absentes. Plus précisément, elles ne sont indirectement présentes par un lien de cause à effet, la chaux permettant d’obtenir, selon le film, des produits de meilleure qualité donc des aliments mieux consommables.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Projections itinérantes dans les villages

Communications et événements associés au film

Public

Exploitants agricoles

Audience

Descriptif libre

Un remède à la médiocre qualité des cultures: la chaux
La première partie du film débute par divers plans montrant un agriculteur, Francis Gallois, en train d’examiner ses cultures. Il constate que celles-ci sont médiocres : blé vert et luzerne irrégulière comme le montrent plusieurs plans panoramiques successifs. Il accueille M. Touzet, arrivé en voiture, et lui confie sa déception devant le peu de résultats de ses efforts. Celui-ci examine le champ devant lequel ils se trouvent et révèle la présence de quatre plantes, vues en plan rapproché, indiquant un manque de chaux : le rumex, la houlque, la renouée et le chrysanthème des moissons. Il montre à Francis Gallois un autre symptôme de ce défaut en chaux : l’état médiocre du sol, visible en plan rapproché. Francis Gallois désigne à M. Touzet une charrue labourant le sol et tirée par quatre chevaux contre trois auparavant, conséquence directe de ces difficultés. Deux autres plans rapprochés, montrant cette charrue en train de retourner le sol, dévoilent la terre collant aux socs. Face à ce constat, M. Touzet conseille à Francis Gallois de faire faire des analyses par une « station agronomique ». Les deux hommes se saluent et M. Touzet repart dans sa voiture alors qu’en arrière-plan le labourage continue.
Les plans suivants montrent Francis Gallois arpentant et un ouvrier agricole arpentant les champs et effectuant en plusieurs endroits des prélèvements de terre qu’ils versent dans de petits sacs de jute. Ceux-ci sont ensuite vidés, sur une palette de bois, de leur contenu qui est mixé à la main avant d’être mis dans un bocal. Un plan panoramique dévoile un champ de blé de plus en plus irrégulier.
Le plan suivant présente la ferme de Francis Gallois où arrive le facteur qui apporte le courrier de la « station agronomique ». Les deux hommes se saluent et le facteur remet à Francis les résultats de l’analyse avant de reprendre sa tournée. La lecture de ceux-ci confirme le manque de chaux pour les terres de labour et les terres d’herbage et, en conclusion, indique les besoins et les mesurer à mettre en pratique en conséquence.
Le film précise que la chaux est aussi indispensable à la culture des plantes qu’à la constitution squelettique humaine et animale. Il enchaîne ensuite sur des animations qui indiquent les besoins en chaux en kg/hectare pour le maïs, l’avoine, l’orge, le blé, les betteraves, les pommes de terre, le trèfle et la luzerne. Seule une bonne consistance en chaux du sol leur permet de se développer pleinement comme le montre, pour le blé, l’orge, le trèfle, la luzerne, les betteraves, l’avoine et le sarrasin, une animation comparant la croissance de ces plantes dans un sol calcaire et dans un sol acide. Seuls l’avoine et le sarrasin se développent plus sans calcaire.
L’animation suivante veut prouver les avantages apportés par la chaux comme complément d’engrais, rendant notamment le sol plus perméable. Une couche de terre vue de profil est divisée en trois : un sol sans chaux, un sol d’une teneur en chaux de 0,25% représentés par quelques grains, et un sol comportant 2,50% de chaux symbolisés par une multitude de grains. Une quantité égale de pluie tombe sur les trois sols. Au bout de 7 heures, celui de gauche n’en absorbe qu’un quart, celui du milieu la moitié et celui de droite l’absorbe totalement et en profondeur. Un texte s’affiche en surimpression, disant que la chaux améliore donc la qualité des terres et les rend plus cultivables. Une autre animation montre que le fumier et les engrais se décomposent aussi mieux grâce à la chaux. Du fumier est répandu sur une terre d’argile et de silice « sans chaux » à gauche et amendée en calcaire à droite. Au bout de deux mois de formation, la quantité d’azote nitrique, représentée par un carré blanc est deux fois plus importante à droite qu’à gauche.
Les caractéristiques et les avantages de la chaux
La deuxième partie du film s’ouvre sur une animation montrant que l’azote ammoniacal se transforme plus facilement en azote nitrique grâce à la chaux. La même terre d’argile et de silice que précédemment est à nouveau séparée en un sol « sans chaux » à gauche et ayant 0,05% de carbonate de chaux à droite. Deux cercles blancs, représentant l’acide ammoniacal, apparaissent dans chacun des deux sols. Du premier se détache un secteur de 14%, qui devient un carré blanc symbolisant l’acide nitrique ; du second se détache un secteur de 87% qui se transforme lui aussi en carré d’acide nitrique. Un texte apparaît en surimpression, spécifiant que les terres manquant naturellement de chaux sont mieux nitrifiées par l’apport de celle-ci.
L’animation suivante que grâce à la chaux, les microbes du sol fixent plus facilement l’azote. Un sol d’argile est divisé en cinq parties avec un dosage de 0%, 1%, 2%, 5% et 10% de carbonate de chaux, représenté par des points blancs dont la densité augmente avec le pourcentage. Pour chacun des dosages précédemment cités, le taux d’azote fixé, représenté par un carré blanc, est respectivement de 0,11%, 0,42%, 0,46%, 0,50% et 0,52%. Un texte s’affiche en surimpression et établit une corrélation entre la quantité de chaux et le taux de fixation de l’azote.Une autre animation explique que la diminution naturelle de la quantité de chaux présente dans le sol nécessite un renouvellement régulier de celle-ci. Une couche de terre vue de profil contient une certaine quantité de calcaire, symbolisée par des cercles blancs partiellement ouverts et diminuant progressivement. De l’engrais est versé d’un sac, ce qui immobilise 2000 kg de carbonate de chaux ; la betterave en prélève 180 kg ; une charrette à citerne tractée par un cheval passe pour épandre de l’acide sulfurique, ce qui en retient 200 kg ; le blé et l’avoine, qui apparaissent successivement à l’image, en prélèvent respectivement 110 kg et 70 kg ; l’irrigation du sol durant trois années par l’eau de pluie, symbolisée par une brève précipitation, en entraîne 1700 kg. Ce sont donc au total plus de « 4000 kg de carbonate de chaux à l’hectare » (4260 kg très exactement) qui doivent être triennalement renouvelés.
Un carton pose ensuite la question de la nature de la chaux qui doit être donnée au sol : « craie ou calcaire » pour le carbonate de chaux ; « chaux vive ou éteinte ». L’amendement du sol ne peut se limiter aux engrais chimiques et au plâtre.
Le film entame donc l’étude des « amendements calcaires » en commençant par les « craies et calcaires broyés ». Un carton précise que l’origine d’un calcaire détermine la valeur de son amendement. L’animation de la couche de terre divisée en cinq parties revient à l’image mais, cette fois, les carrées blancs représentent la valeur des amendements possibles qui est d’un indice 100 pour le carbonate de chaux, 70 pour la craie, 60 pour le calcaire tendre, 40 pour le calcaire compact et 20 pour le calcaire magnésien. Le texte qui s’affiche en surimpression en conclut que les craies sont les mieux adaptées.
Un autre carton rappelle la nécessité de moudre finement le calcaire et l’animation qui suit établit la corrélation entre la taille des grains de craie et les excédents de rendements : 8% pour des grains de 3-4mm, 30% pour des grains de 1-2mm, 55% pour des grains de 0,25-1mm et 85% pour des grains de 0,13-0,25mm. Le texte qui suit précise que « la solubilité carbonique des différents calcaires » aboutit aux mêmes différences. Un autre texte figurant sur une feuille invite à se renseigner sur la valeur amendant d’un calcaire avant son utilisation et à exiger « la finesse de mouture » et « le degré de solubilité carbonique ».
L'extraction du calcaire; la fabrication et l'utilisation de la chaux
La séquence suivante présente l’extraction du calcaire. Elle s’ouvre sur le panorama d’une carrière de calcaire à l’air libre, interrompu par un plan montrant un ouvrier chargeant à la pelle sa brouette qu’il va ensuite décharger de son contenu à un endroit prévu à cet effet. D’autres plans présentent la broyeuse, alimentée par une courroie visible au premier plan et dans laquelle plusieurs ouvriers jettent des pelletées de calcaire, les sacs qui sont remplis par deux employés, l’un tenant le sac et l’autre y versant le calcaire à la pelle, et l’ajout d’une étiquette indiquant le nom du produit, les pourcentages « chaux active » et « carbonate chaux » et la finesse de mouture.
La séquence consacrée à la chaux débute par des images montrant l’extraction du calcaire à laquelle travaillent deux ouvriers avec leurs pioches, alors qu’au premier plan passe un train « Decauville » avec les wagonnets à bascule chargés de blocs de calcaire. Arrivés devant le four à chaux, ces wagonnets sont vidés de leur contenu qui est jeté à la pelle dans le foyer du four alimenté au charbon. Plus tard, un autre ouvrier muni d’une pelle retire la chaux du four et en remplit un tonneau. Celui-ci est vidé à l’extérieur et un seau d’eau est versé sur la chaux : c’est l’extinction, qui provoque le délitage, mis en évidence par les images suivantes où les blocs craquellent, s’effritent puis éclatent et parviennent à une « pulvérisation impossible à obtenir par des moyens mécaniques ». Le résultat en est une poudre très fine, visible à l’image. La dernière étape du processus est « l’ensachage » et l’étiquetage « chaux éteinte » auxquels s’affairent deux ouvriers.
La dernière séquence du film concerne « l’application des amendements calcaires » dont un carton précise qu’il est préférable de le faire à l’automne. Les images qui suivent présentent l’épandage à la pelle : un agriculteur est debout dans une charrette en mouvement, tractée par un cheval, et jette des pelletées de chaux au fur et à mesure. Le carton suivant juge cette méthode « mauvaise » car « l’amendement est mal réparti », ce que soulignent les images consécutives. Un autre carton conseille de privilégier « l’épandage au semoir », ce que confirment les images de l’exécution de ce procédé avec un semoir à roues tracté par un cheval. Cette méthode est aussi utilisée pour l’épandage de la chaux. Un autre carton indique que l’enfouissement des amendements calcaire est une nécessité et qu’il se fait « par un scarifiage suivi de deux dents de herses croisées ». Les images suivantes montrent un agriculteur faisant tirer un par deux chevaux et parcourant ainsi un champ en long puis en large.
Les dernières images du film présentent les résultats obtenus grâce aux amendements calcaires et à la chaux : des moissons belles et abondantes. Le film se termine sur une animation allégorique sous fond de paysage champêtre : sur un socle représentant la chaux, trois piliers se dressent : « acide phosphorique », « azote », « potasse ». Une gerbe de blé rayonnante couronne le tout. Un dernier carton laisse apparaître la signature de Jean Benoit-Lévy.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Nelly Yildirim
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