La bataille de Fessenheim (1971)

De Medfilm



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Titre :
La bataille de Fessenheim
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
53 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Une émission produite par Jean Lallier et Monique Tosello. interviews et commentaire : Nicolas Vichney. réalisation : Guy Seligmann. »


Générique de fin :

« dessin animé : Georges Grammat. directeur de la photo : Jean G. Fontenelle. cameraman : Aurel Samson. son : Jean Pantaloni. illustration sonore : Gérard Gallo. montage : Annie Gosselet. mixage : Claude Gilson. script : Annie Dequen. réalisation : Guy Seligmann. »

Contenus

Sujet

Le projet de construction d’une centrale nucléaire à Fessenheim, dans le Bas-Rhin.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Décidée en 1967, la construction d’une centrale nucléaire à Fessenheim constitue la première étape d’un programme qui a pour objectif de faire face au doublement décennal de la consommation d’électricité en France et à la perspective d’épuisement des ressources en pétrole. Ce projet voit s’opposer les tenants d’une technologie française et ceux d’une technique américaine. Cette « bataille » met en jeu différents acteurs – le Commissariat à l’énergie atomique, l’EDF, le syndicat CFDT, le groupe Empain-Schneider et la Compagnie Générale Électrique (CGE) – dont les responsables donnent chacun leurs points de vue, auxquels s’ajoute celui du représentant de la General Electric en France. Le nœud du problème est la concurrence entre les réacteurs à eau sous pression et ceux à eau bouillante. Une solution tierce semble néanmoins possible via le projet de réacteur Phénix à neutrons rapides, produisant du plutonium, peut-être une solution d’avenir pour l’an 2000.

Contexte

Commencée à la fin du XIXe siècle, la recherche sur l’atome en France a d’abord été l’apanage de pionniers tels qu’Henri Becquerel et Pierre et Marie Curie. Les travaux de leur fille Irène et de son mari Frédéric Joliot donnent naissance à la physique nucléaire en 1933 et leur valent le prix Nobel en 1935. Après une suspension durant la Seconde Guerre mondiale, les recherches reprennent en 1945 au sein du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), avec Frédéric Joliot-Curie à sa tête. C’est cette institution qui est à l’origine de « Zoé », la première pile atomique française et des deux réacteurs expérimentaux du site nucléaire de Marcoule, ainsi que des installations de l’usine nucléaire de Pierrelatte. Les résultats étant concluants, le gouvernement français charge EDF de lancer un programme nucléaire civil avec des réacteurs fonctionnant à l’uranium naturel graphite gaz (UNGG). Des expérimentations sont menées à Chinon et Saint-Laurent-des-Eaux et, le 7 novembre 1967, un Conseil interministériel restreint présidé par le Général de Gaulle décide la construction de deux réacteurs de ce type à Fessenheim. Mais les réacteurs à eau pressurisée et à eau bouillante sont déjà à l’étude. C’est cette dernière technologie qui, par les recommandations de Georges Pompidou, fait l'objet de la décision interministérielle du 13 novembre 1969. Ce choix est entre autres la conséquence d’un accident – fusion de 50kg de dioxyde d’uranium au cœur du réacteur – survenu le 17 octobre de la même année à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Cet événement, l’un des plus graves enregistrés en France, est resté inconnu du grand public à l’époque (un autre accident surviendra en 1980 et sera minimisé).

Commencée en 1970, la construction de la centrale s’achève en 1977. À partir de l’an 2000, elle subit une série d’incidents qui finissent par poser la question de sa fermeture, réclamée par l’Allemagne, la Suisse et le mouvement antinucléaire en France, et finalement décidée par le président de la République François Hollande en août 2012. Après plusieurs reports, le réacteur n°1 est arrêté le 22 février 2020 et le réacteur n°2 le 29 juin 2020, marquant la fermeture définitive de la centrale.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film suit un déroulement classique avec un état des lieux en introduction, une présentation de l’objet du conflit et les points de vue des différents protagonistes. Il se veut didactique et encyclopédique, cherchant à transmettre aux téléspectateurs les termes d'un débat qui requiert des connaissances complexes.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont absentes du film. C'est la question environnementale qui est ici en jeu, avec la toxicité des énergies employées.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

2ème chaîne ; 12/04/1971

Communications et événements associés au film

Public

Grand public.

Audience

Descriptif libre

[00'00]

Générique, sur fond d'une photo spatiale.

[01'57]


Introduction

[01'57]

Plans d’ensemble et plans rapprochés poitrine. Le commentateur Nicolas Vichney se tient devant « la clôture du site de Fessenheim » où seront bientôt construites deux centrales à eau pressurisée fournissant chacune 850 000 Kilowatts. Après avoir brièvement évoqué ce qu’est le projet de Fessenheim, il enchaîne sur les deux « batailles » que suscite l'emploi généralisé de l'énergie nucléaire, la bataille qui oppose les partisans des techniques françaises aux tenants des techniques américaines, et la polémique qui scinde le second groupe. Ces débats mèneront à la victoire de la technologie américaine sur la française et des réacteurs à eau pressurisée sur ceux à eau bouillante. Simultanément, la caméra filme depuis un hélicoptère dont le bruit du rotor est perceptible. L’appareil décolle, élargissant le champ de vision, et survole l’ensemble du site, encore non construit, jusqu’à la centrale hydroélectrique sur le Grand Canal d’Alsace. En tournant au-dessus de la centrale, il révèle le demi-relief en béton « Le Rhin » de Raymond Couvègne, surmonté de l’inscription « Fessenheim » en grandes lettres majuscules. Plans rapprochés taille successifs. Un chœur féminin se fait entendre. Les acteurs de la « bataille », Marcel Boiteux, André Giraud, le général Buchalet et Georges Glasser apparaissent à l’image en même temps qu’ils sont nommés par la voix off. Long plan panoramique. Retour du chœur féminin. La caméra part d’une pancarte « MAUD 200m », à côté de laquelle passe une voiture, remonte jusqu’aux fils d’une ligne à haute tension, qu’elle suit par-delà un pylône pour redescendre à une rangée d’arbres et aux deux réacteurs d’une centrale. La voix off expose les raisons de la nécessité des centrales nucléaires : doublement de la consommation d’électricité et limites des ressources en pétrole. [05'08]


L’atome et le réacteur nucléaire

Interruption soudaine du chœur féminin ; gong. Plan rapproché poitrine. Bref retour sur Nicolas Vichney qui demande ce qu’est un réacteur nucléaire. Deuxième gong. La voix off le définit comme une « source de chaleur » issue de la fusion des atomes de l’uranium. Plan panoramique. La centrale de Saint-Laurent-les-Eaux, au bord de la Loire. Plan en contre-plongée. Le soleil brille à travers un pylône électrique. Des voix d’hommes chantent. La voix off définit l’atome comme un noyau autour duquel gravitent des électrons. Elle décrit les neutrons, minuscules particules « électriquement neutres ». Schéma animé. L’écran est divisé en deux parties avec un noyau d’uranium 235 en haut et d’uranium 238 en bas. L’arrivée d’un électron bouleverse la stabilité du noyau du haut qui se fragmente. Celui-ci réapparaît seul à l’image pour une répétition de l’opération. Son dédoublement provoque l’apparition de « neutrons supplémentaires ». Ceux-ci heurtent d’autres noyaux qui se séparent à leur tour : c’est la réaction en chaîne. Retour au pylône en contre-plongée puis à nouveau à l’écran divisé en deux. La voix off situe l’intérêt de l’uranium dans sa fissilité qui le rend apte à produire de la chaleur. Fondu de transition et apparition d’un graphique circulaire « explosé ». Mais, précise le commentaire, l’uranium 235 qui se prête à la fission ne constitue que 0,7% de celui disponible dans la nature, le reste étant de l’uranium 238 qui ne s’y prête pas. Alternance des voix d’hommes et d’une voix de femme dans le chant. Autre schéma animé. Deux noyaux s’effacent pour laisser la place à deux barres entre lesquelles s’agite tant un électron qu’il lui est impossible de susciter d’autres fissions. Image de trois quarts haut, zoom avant et nouvelle animation. Le « ralentisseur ou modérateur » permet de freiner les neutrons afin de permettre la fission. Plusieurs noyaux sont proches les uns des autres. L’un entre eux est percuté par un noyau, deux autres à sa suite. Chant en voix seule puis reprise en cœur. Succession de schémas animés du cœur du réacteur, de l’échangeur de chaleur, de la turbine et de l’alternateur. La voix off décrit le cheminement de l’énergie produisant l’électricité. Autre schéma illustrant l’introduction dans le réacteur de barres de bore dont le mouvement permet de « piloter » le réacteur. [08'34]


La technique française « graphite-gaz »

Retour au plan rapproché poitrine de Nicolas Vichney devant la grille du futur site de Fessenheim. Il introduit une séquence consacrée à la technique dite « graphite-gaz » développée en France. Reprise de chœur de femmes. Plan d’ensemble, plan panoramique et travellings latéral. Un paysan marche sur une route asphaltée à la sortie du village de Saint-Laurent-des-Eaux. À l’autre extrémité d’un champ s’élèvent deux « centrales » dont la puissance fournie, le poids et les dimensions sont donnés. Autre plan panoramique, plan d’ensemble et zoom arrière. L’ensemble du site est filmé en hauteur depuis l’un des deux réacteurs. Un employé de la centrale apparaît minuscule à côté de celui-ci. Sur ces images, Nicolas Vichney explique en voix off le principe du « graphite-gaz » choisi pour les « centrales » de Marcoule et de Chinon, donne ensuite les quantités d’uranium naturel, de graphite et de gaz carbonique de la « première centrale », en service depuis le 14 mars 1969. Un film sur la « centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux » est projeté dans l’enceinte du second réacteur. Des journalistes, revêtus de la « tenue spéciale de rigueur dans toute installation atomique », attendent en groupe le début de la visite. L’un d’eux, caméra sur l’épaule, s’approche en filmant de l’objectif de la caméra de l’ORTF.

Caméra portée. Passage à côté des urinoirs où un journaliste ou employé de la centrale satisfait un besoin naturel, puis le long de tuyaux. Un autre employé déverrouille une porte en tournant un volant et ouvre celle-ci. La caméra pénètre alors dans un espace où se trouvent d’autres techniciens et journalistes. Plans fixes. Sur un écran est présenté un schéma animé de la centrale avec le caisson étanche en béton qui, explique en voix off Nicolas Vichney, regroupe « le cœur du réacteur en haut et les échangeurs de chaleur en dessous ». La chaleur est prise par du gaz carbonique qui arrive par le haut et s’échauffe au cours de sa descente. Plan en plongée. Un technicien descend à l’intérieur du caisson sur une échelle. Retour au schéma animé projeté. L'échangeur, « représenté par des zigzags » est le lieu où le gaz carbonique cède ses calories à une eau qui entre « 88 degrés » et en ressort en vapeur d’eau à « 390 degrés ». Elle est dirigée vers la turbine « puis vers le condenseur où elle se refroidit », avant de retourner aux échangeurs pour le cycle suivant. Plan fixe. Un groupe de ceux-ci, en modèle réduit, est placé dans un réacteur miniature en coupe posé sur une table.

Plan panoramique des canalisations constituant le « rez-de-chaussée » du réacteur puis retour au plan fixe du réacteur miniature. Nicolas Vichney poursuit ses explications en voix off. La température du gaz carbonique chute de « 400 degrés » à « 219 degrés » par son passage dans le réacteur. Plan fixe de détail. Les « turbines soufflantes » qui le renvoient au cœur du réacteur sont modélisées en jaune. Le support sur lequel repose celui-ci est ensuite ajouté. Des techniciens travaillent sous le cœur du réacteur. Au-dessus d’eux s’alignent les « orifices inférieurs » des tubes destinés à accueillir les barres d’uranium. Nouveau retour au réacteur miniature, maintenant complété du cœur et des tubes de celui-ci. Plan d’ensemble et caméra portée en contre-plongée. Deux techniciens marchent sur les orifices supérieurs des tubes. Travelling vertical et plan fixe. Une barre d’uranium est introduite dans l’un d’entre eux par le « bras articulé » d’une « machine de chargement ». Le cœur du réacteur est montré à l’écran, Nicolas Vichney précise, toujours en voix off, que l’ordinateur qui réalise les opérations suivantes peut défaillir et donne en exemple l’incident du 17 octobre 1969 à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. Ce jour-là, l’introduction d’une barre d’uranium dans un tube qui était déjà chargé a provoqué une fission et un arrêt pour réparation durant « plus d’une année ». Plan fixe en extérieur et zoom sur le plan en coupe de la centrale. Nicolas Vichney ajoute que l’annonce de l’abandon de la technique française pour l’américaine a eu lieu le jour même. [13'38]


Les points de vue de différents acteurs

Retour au plan rapproché poitrine de Nicolas Vichney devant la grille du site de Fessenheim. Il introduit l’interview d’André Giraud, président du Commissariat à l’énergie atomique. Plan d’ensemble. Installé à son bureau, celui-ci se présente au journaliste assis face à lui et filmé de trois quarts dos droite, comme ayant été nommé par le gouvernement. Plan panoramique. Devant le bâtiment se trouve un mur orné d’un drapeau français et de l’enseigne « Commissariat à l’énergie atomique ». Nicolas Vichney rappelle que « 30 000 personnes » sont employées par cet organisme renommé dans le domaine du nucléaire civil et militaire et à l’origine de la technique graphite-gaz, puis il demande la raison de l’engagement du CEA dans cette voie. Son interlocuteur explique qu’il n’y avait aucun autre choix possible du fait de l’inaccessibilité de l’uranium enrichi et de l’eau lourde.

Nouveau retour à Nicolas Vichney devant la grille de Fessenheim. Il introduit une séquence où « l’Électricité de France » qui construit les centrales nucléaires donne son point de vue. Retour au plan en contre-plongée du soleil brillant à travers un pylône électrique. Il précise que la décision d’abandon du graphite-gaz a été prise par M. Boiteux, directeur général de l’EDF. Plan d’ensemble. À Nicolas Vichney assis face à lui et filmé de trois quarts dos gauche, le haut fonctionnaire français, installé à son bureau, explique son choix par l’abandon par les Anglais de l’uranium naturel qui a isolé la France, et « le succès incontestable du prototype ATR » à eau pressurisée, auquel s’ajoute une orientation générale vers la filière à eau courante à travers le monde. Le journaliste demande alors si le renoncement à une technique française pour une technique américaine a été difficile. M. Boiteux estime que l’origine du procédé ne doit pas prendre trop d’importance, celui-ci étant également utilisé en Russie. D’autre part, précise-t-il, les matériels électromécaniques ont été fabriqués sous licence américaine ou suisse. Une technique française aurait néanmoins été préférable selon lui mais il « ne considère pas que la France s’est déshonorée » en choisissant de travailler sous licence. Zoom arrière et plan général. L’agencement et l’ensemble du mobilier de la pièce sont dévoilés : un pot de fleurs sur une table, un cendrier sur pied, une télévision allumée où est diffusé un spot publicitaire, en somme le bureau typique d’un directeur d’une grande entreprise d’État au début des années 1970. [17'12]

Autre plan d’ensemble et plan général. Nicolas Vichney se trouve dans une grande salle en compagnie de M. Chabrillac, « secrétaire général adjoint du syndicat CFDT de l’énergie atomique ». Derrière eux, une façade transparente à travers laquelle clignotent des voyants blancs. Le journaliste lui demande s’il serait resté au graphite-gaz ou s’il aurait préféré évoluer vers les techniques américaines. D’emblée, le syndicaliste lui répond qu’il n’a pas à se prononcer sur un choix technique, il se considère néanmoins comme inquiet des conséquences de ce choix sur le travail et l’avenir des employés du Commissariat. Il estime aussi que son syndicat se doit d’informer le public des impacts politiques et économiques de la décision prise. La caméra quitte les deux hommes et commence à tourner autour d’une maquette de la centrale dans laquelle ils se trouvent. M. Chabrillac poursuit son propos. Il ne considère pas que le rôle de son syndicat est de défendre inconditionnellement la filière graphite-gaz, mais il lui apparaît que celle-ci a été trop brutalement abandonnée, sans que les investissements et « l’effet de série » aient été mis à profit. La caméra s’arrête, zoom avant puis plan rapproché taille. Les deux hommes sont visibles à l’arrière-plan.

Plan en contre-plongée sur la maquette. La caméra se déplace à nouveau, mais dans l’autre sens. En voix off, Nicolas Vichney précise que l’abandon de la technique française pose la question du combustible, les centrales américaines consommant de l’uranium enrichi que seuls les États-Unis sont capables de produire.

Retour, sous un autre angle, au plan d’ensemble de Nicolas Vichney avec M. Chabrillac. Celui-ci estime que la dépendance à l’étranger dans le cas du pétrole ne doit pas se reproduire pour l’uranium enrichi. Le journaliste lui demande alors ce qu’il aurait fait s’il avait été responsable de la filière nucléaire française. Il répond qu’il aurait pris la décision de construire Fessenheim en graphite-gaz tout en lançant une centrale en uranium enrichi, suivant le rapport du directeur des piles atomiques du CEA et le directeur de l’équipement d’EDF. Tandis que la caméra fait à nouveau le tour de la maquette, Nicolas Vichney pose en voix off la question des conséquences de ce changement de cap pour le travail du CEA. [20'07]

Retour au président du CEA, André Giraud, assis à son bureau. Il réfute l’idée que cette réorientation soit source de difficultés pour le Commissariat. Il rappelle que la filière graphite-gaz existe depuis longtemps et qu’elle est toujours en perfectionnement. Par conséquent, la question des filières d’avenir se serait de toute façon posée selon lui. Retour au plan en contre-plongée du soleil brillant à travers un pylône électrique. En voix off, Nicolas Vichney pose la question de l’importance du facteur sécurité dans le choix de l’EDF. Le journaliste dans le bureau de M. Boiteux : celui-ci estime que les deux technologies, la française et l’américaine, se valent par les essais qu’elles ont subis et le nombre égal de centrales qui sont équipées de l’une ou de l’autre. Nicolas Vichney précise que les commandes diffèrent dans leur ampleur. M. Boiteux estime qu’il s’agit là d’autre chose et que les essais ont démontré que les deux techniques sont aussi éprouvées l’une que l’autre. Le journaliste lui rappelle cependant que le nombre de réacteurs prévus ou en service est bien plus grand pour la technologie américaine que pour la française. M. Boiteux concède que l’avantage est clairement à la technique américaine avec 120 millions de kilowatts en commande contre à peine 3 millions pour le gaz-graphite. Retour au plan d’ensemble. Nicolas Vichney lui demande s’il attend une production de kilowatts/heure à meilleur marché de la technique américaine. M. Boiteux estime que celle-ci sera plus fiable car plus facile à mettre au point à un prix de revient pas bas. Le journaliste pose alors la question du prix du kilowatt/heure produit à Fessenheim. Au nouveau zoom avant. Le haut fonctionnaire lui détaille les comparaisons effectuées. Nouveau retour au plan d’ensemble. Il ajoute que le programme nucléaire a aussi pour objectif de limiter la dépendance au pétrole. [24'41]

Retour au plan rapproché taille de Nicolas Vichney devant la grille de Fessenheim. Il introduit « les responsables des deux entreprises françaises qui se sont fait les champions des deux procédés américains. Assis à son bureau, le général Albert Buchalet se présente comme étant en charge des problèmes du nucléaire au sein du groupe Schneider-Empain et « singulièrement » de Creusot-Loire, et comme président de la société Framatome exploitant et développant la licence « Westinghouse eau légère ». Il précise être avoir rejoint le Commissariat à l’énergie atomique en 1955 pour mener les études de préparation et d’essais de la première bombe atomique française. Monsieur Glasser se présente comme un industriel, Nicolas Vichney précise qu’il est président de la société Alsthom au sein du groupe CGE. Les deux hommes sont assis dans des fauteuils, près d’une table de réunion. Le journaliste demande à son interlocuteur les raisons de l’intérêt de cette entreprise pour le nucléaire. Celui-ci lui répond que la construction de gros équipements électromécanique est sa spécialité et que les chaudières nucléaires y ont aussi leur place. Zoom arrière en contre-plongée, plan en plongée et plans panoramiques horizontaux et verticaux. La turbine d’une chaudière est transférée par pont roulant. Une ouvrière noue des bandeaux de tissus autour d’une barre de fer. Retour au bureau de Monsieur Glasser, puis à nouveau à l’usine. Plan panoramique vertical puis horizontal et plans fixes. Tandis que l’ouvrière continue son travail, des ouvriers placent un nouvel élément dans la turbine de la chaudière. Le directeur d’Alsthom précise sur ces images que la société a déjà contribué au développement du nucléaire français. Nicolas Vichney ajoute qu’ils ont mis en avant une technologie américaine pour construire la centrale de Fessenheim. Monsieur Glasser explique ce choix par les « très bonnes relations » entretenues depuis un demi-siècle avec la General Electric, qui se sont traduites par un « accord général d’ordre technique » aujourd’hui plus limité, et par la conviction que la « relative simplicité » de la technologie proposée par l’entreprise américaine est un gage de fiabilité pour le fonctionnement du réacteur. Nicolas Vichney précise en voix off que Schneider et Westinghouse sont très liés. [27'29]


Les procédés américains : un choix difficile


Plan moyen. Retour dans le bureau du général Buchalet. Celui-ci indique qu’ils ont depuis « trente-cinq ans » une licence de Westinghouse pour le matériel électrique. Selon lui, ce choix leur a permis d’accéder aux nouvelles techniques. Le journaliste lui demande alors quels profits en ont été tirés pour le nucléaire à la fondation de Framatome. Il lui répond qu’ils ont reçu « dès 1960 » la commande pour la construction de la centrale franco-belge de Chooz, d’une capacité de 242 MW soit, précise Nicolas Vichney en voix off, un quart de la puissance prévue Fessenheim. Travellings latéraux le long des installations extérieures du site de Chooz puis, à l’intérieur de cette centrale, dans un couloir où passent plusieurs canalisations et où deux files de rails sont visibles dans le sol. Plans panoramiques. Une seule personne se trouve dans la salle de commande. Toujours en voix off, le journaliste rappelle brièvement le principe de la technologie français graphite-gaz puis expose dans le détail celle développée par les Américains, à base d’uranium enrichi et d’eau. Il souligne que la plus grande richesse en neutrons de l’uranium 235 permet cette utilisation d’eau naturelle et accroît sa réactivité. Des grands caissons métalliques horizontaux et verticaux s’alignent ou se superposent dans d’immenses hangars. [30'00]

Schéma animé. Le drapeau des États-Unis se transforme en schéma représentant un réacteur à eau pressurisée. Celui-ci disparaît momentanément, à l’exception du « cœur » contenant le combustible. Le caisson qui le contient réapparaît, puis le caisson échangeur de chaleur, les deux canalisations du circuit primaire avec le pressuriseur, l’enceinte étanche qui les contient, et enfin le circuit secondaire avec son alternateur, sa turbine et ses deux pompes. L’enceinte étanche apparaît seule avec son circuit primaire. Celui-ci est rempli d’une eau, représentée en couleur rose, dont la première pompe assure l’écoulement. Chauffée dans le cœur et maintenue sous pression, elle gagne l’échangeur de chaleur où elle transmet ses calories à la vapeur du circuit secondaire, lequel réapparaît alors. L’échauffement et la détente de celles-ci actionnent l’alternateur. Brève vue en détail de cette machine puis retour à la vue d’ensemble. En voix off, Nicolas Vichney donne comme avantage du système le maintien dans l’enceinte étanche de l’eau radioactive, ce qui nécessite néanmoins des dimensions importantes pour le caisson étanche.

Retour au drapeau des États-Unis qui se transforme cette fois en schéma d’un réacteur à eau bouillante. Celui-ci disparaît momentanément, sauf son enceinte étanche. Réapparaissent successivement le caisson, le cœur, le combustible qui y est contenu et le circuit avec les deux pompes, le condenseur, « la protection biologique », la turbine, l’alternateur. Nicolas Vichney fait observer l’absence d’échangeur de chaleur, puis il décrit le cheminement de l’eau, représentée en couleur verte et qui, n’étant pas sous pression, bout et se transforme en vapeur. Celle-ci va directement à la turbine en transportant de la radioactivité, ce qui nécessite un « mur isolant », mis en évidence sur le schéma par un clignotement blanc de ses parois. Un bruit de feuille indique que le journaliste tourne une page de son texte. [32'35]

Une cuve pour eau pressurisée est construite au Creusot. Toujours en voix off, Nicolas Vichney en donne les dimensions de cette pièce en « acier spécial » après avoir présenté les avantages et inconvénients des deux systèmes des réacteurs à eau bouillante par rapport à ceux à eau pressurisée, à savoir une enceinte moins grosse mais une cuve plus volumineuse. Il précise que, réacteur en marche, l’uranium 235 subit la réaction en chaîne et l’uranium 238 devient du plutonium, utilisable dans certains types de réacteurs comme l’uranium 235. Brûlé, il est extrait du réacteur et entreposé dans une piscine, puis le plutonium en est extrait. Retour au plan d’ensemble du couloir à l’intérieur de la centrale de Chooz. Un employé y circule sur un tricycle, s’arrête à côté d’un autre, descend de son véhicule et cadenasse celui-ci. Nicolas Vichney constate qu’aussi complexes que soient les réacteurs américains, les matériaux qui les constituent peuvent être fabriqués en France, aussi s’interroge-t-il sur l’absence de projet de construction.[34'19]

Plan rapproché taille. Retour dans le bureau du directeur général de l’EDF, M. Boiteux, toujours assis à sa table de travail. Il estime que l’alternative à la copie, le développement d’une technologie propre, coûte « extrêmement cher » et que les travaux sur le nucléaire ont déjà engendré un « supplément de dépense » conséquent. Nicolas Vichney intervient et interprète ses propos comme un choix de réinvestir cet argent ailleurs. M. Boiteux considère en effet que développer une filière à eau pressurisée spécifiquement française serait une pure perte.

Retour dans le bureau du général Buchalet. Le développement est certes pour lui la priorité, mais à la condition que les « considérables investissements » affectés à la réalisation aient été amortis. Il souligne que la fabrication de cuves de près de deux cents tonnes « au dixième de millimètre près » est d’un coût considérable en équipement, que seule une largesse suffisante du programme français permettrait d’amortir. En voix off, Nicolas Vichney précise que cette façon de voir a présidé à la fixation à 8000 MW la puissance nucléaire prévue pour le VIe Plan, ce qui équivaut à dix centrales nucléaires, lesquelles seront équipées de réacteurs à eau pressurisée ou à eau bouillante. Plans fixes et en contre-plongée, puis plan panoramique vertical, travelling et zoom avant. Une cuve est en cours d’usinage. Les copeaux de métal s’accumulent. Les chaînes de fabrication de Schneider au Creusot sont en pleine activité et résonnent de bruits métalliques. Nouveau plan fixe, un ouvrier examine un élément de cuve posé devant lui, ce qui permet d’en constater les dimensions imposantes, tandis que Nicolas Vichney pose la question du choix du type de réacteur. Retour dans le bureau de M. Glasser, P.D.G. d’Alsthom. Celui-ci considère qu’EDF devrait alterner les commandes des deux réacteurs. Dans les ateliers de Schneider, des étincelles s’échappent d’un four. La trappe de celui-ci s’ouvre et un élément y est introduit. Du métal en fusion est versé dans une poche. Sur ces images, le journaliste souligne que les deux techniques se valant, l’EDF a mis en concurrence les deux fournisseurs, mais que Schneider a été avantagé par l’expérience acquise avec les centrales de Chooz et de Tihange, ainsi que par un serrage de ses prix. [37'40]

Dans le bureau du général Buchalet puis celui de M. Glasser. Le premier considère que « serrer les prix » est nécessaire au programme. Le second estime par expérience que les prix peuvent varier du simple au double, le but étant d’obtenir un contrat pour s’assurer une « place dominante » sur un marché. Dans les ateliers, une pièce d’acier plate chauffée à blanc devient cylindrique par passage dans une rouleuse. Deux ouvriers équipés de tablier de protection contrôlent l’opération. Retour dans le bureau de M. Glasser. Nicolas Vichney lui demande s’il ne souhaitait pas obtenir ce contrat et s’il considère que Schneider « a trop serré ses prix ». Un peu embarrassé, son interlocuteur lui répond que cette affaire était aussi leur objectif mais qu’un prix trop bas aurait engendré des pertes trop grandes.

Plan rapproché taille puis plan d’ensemble. Retour dans le bureau du général Buchalet. Le journaliste le questionne sur l’impression qu’il éprouve à diriger une entreprise installant une technologie américaine en France après avoir participé à l’essor du nucléaire militaire français. L’officier répond que le développement du pays rend cela nécessaire et les moyens employés n’enlèvent rien au patriotisme de l’intention. [39'54]

Nicolas Vichney devant la grille de Fessenheim. Esquissant un sourire, il introduit « un Américain à Paris », paraphrasant le titre de la comédie musicale de Vicente Minnelli. L’Américain en question est le « directeur des activités » de la General Electric en France. Il est assis à une table basse dans son bureau au cinquième étage d’un immeuble parisien, dont la fenêtre offre une vue plongeante sur une avenue. Face à lui, le journaliste précise que le General Electric est à l’origine du procédé des réacteurs à eau bouillante « que la Compagnie Générale d’Électricité essaye de promouvoir en France », ce que confirme son interlocuteur. Plan rapproché taille. À Nicolas Vichney qui lui demande s’il est pour lui normal qu’une technologie américaine se substitue à une technique française, il répond par l’affirmative et indique que la General Electric a participé au développement du nucléaire dans le monde entier et qu’elle a cherché un partenaire pour implanter sa technique en France. Il ne peut pas dire si celle-ci est supérieure à la technologie française, mais elle est actuellement utilisée ailleurs dans le reste du monde... Le journaliste lui demande si les réacteurs français et américains sont équivalents et s’il y a une différence entre la France et les États-Unis. Le directeur voit surtout une différence pratique car la technologie française n’a pas encore eu d’utilisation pratique et commerciale. La General Electric a donc plus d’expérience selon lui. [41’52]


Les réacteurs rapides : une troisième voie possible

Nouveau retour au plan rapproché taille de Nicolas Vichney à Fessenheim. Il pose la question des projets pour l’avenir. Retour sur le mur orné de l’enseigne « Commissariat à l’énergie atomique » et d’un drapeau français. Retour dans le bureau d’André Giraud, le président du Commissariat. Lui et le journaliste abordent le sujet des surgénérateurs « qui promettent monts et merveilles ». Bien que ceux-ci n’aient pas encore été employés à une échelle industrielle, le directeur estime que la France est en avance de plusieurs années dans ce domaine et que rien ne s’oppose à l’accélération de ce projet. Toutefois, celui-ci ne pouvant être pleinement réalisé « avant 1980-1982 », il estime qu’il est nécessaire d’effectuer des recherches sur d’autres techniques pouvant représenter un progrès et indique que des « examens comparatifs » sont déjà en cours.

Plan fixe à travers le hublot d’une porte en fer. Bruit de serrure et musique de percussion. Celle-ci s’ouvre et la caméra pénètre dans une immense salle où se trouve un réacteur au plutonium. Elle s’avance jusqu’à un caisson métallique avec un couvercle en verre, enfermé entre quatre murets et sur lequel est posée une bouée de sauvetage. Un essuie-glace manuel est manœuvré par un employé vêtu d’une combinaison de protection. L’objectif de la caméra se porte ensuite sur le bassin de refroidissement. En voix off, Nicolas Vichney précise que si le Commissariat n’a pas encore fait choisi entre les réacteurs à haute température et les réacteurs à eau lourde, ceux-ci utiliseront des neutrons lents, comme les centrales françaises et américaines. Les neutrons rapides sont utilisés dans les réacteurs rapides et ce changement est dû à la nature du combustible. L’uranium 235 requiert des neutrons lents pour la fission, mais le plutonium issu de l’uranium 238 transmuté peut aussi être utilisé comme combustible, les neutrons rapides provoquant la fission.

Schéma animé d’un réacteur rapide. Toujours en voix off, le journaliste précise que si celui-ci ne comporte pas de modérateur, l’évacuation des calories est cependant toujours nécessaire et se fait avec du sodium fondu, représenté en jaune. Plan fixe en détail de l’échangeur de chaleur qui fait chauffer l’eau animant la turbine. Retour au plan d’ensemble du réacteur dont Nicolas Vichney s’interroge sur l’appellation de surrégénérateur qui leur a été donné. [44’38]

Plan en plongée dans un bassin de refroidissement. Des tuyaux de différents diamètres et d’autres installations y sont immergés. En voix off, un employé explique cette appellation par les deux substances, le plutonium et l’uranium appauvri, qui constituent leur combustible. Seule la première est indispensable au fonctionnement du réacteur. Un « bombardement des neutrons » transforme la seconde en « nouveau plutonium », dont la quantité produite excède celle de plutonium disparu, ce qui est la principale caractéristique des réacteurs à neutrons rapides. Au bord de la piscine, Nicolas Vichney est en compagnie de l’employé de la centrale et de l’un de ses collègues, probablement des ingénieurs. Il en déduit que ces réacteurs « produisent plus de combustibles qu’ils n’en consomment », ce que confirme le premier ingénieur.

Schéma animé. En voix off, le journaliste explique le principe. Un cœur de plutonium d’un kilogramme est représenté par un trapèze enfermé dans un rectangle aux traits très épais symbolisant une enveloppe d’uranium naturel « où il y a beaucoup d’uranium 238 ». Les neutrons s’échappant du premier frappent le second et y provoquent des transmutations. Une partie du trait du rectangle devient rouge, illustrant le plutonium qui s’y est constitué. Il en est extrait et se mue en un grand et un petit trapèze symbolisant 1,2 kilogramme de nouveau plutonium. [48’08]

Plans panoramiques en contre-plongée et en plongée. Musique de percussion. Le réacteur à neutrons rapides « Phénix » est en construction à Marcoule. Les cuves en ont déjà été installées. En voix off, Nicolas Vichney indique que la puissance de cette installation industrielle sera de 250 mégawatts. Plan moyen. Deux ouvriers travaillent au montage de la grande cuve destiné à accueillir les 200 kilos de plutonium du cœur. L’un tient le manche d’un outil sur lequel l’autre tape avec une masse afin d’aplanir la surface d’un élément de cette cuve. Plan d’ensemble en plongée et plan panoramique vertical. Des ouvriers recouvrent le cœur du réacteur d’une bâche transparente tandis que d’autres travaillent au fond de la cuve qui le recevra. Le journaliste compare en voix off le rapport des masses de combustibles à puissance égale et précise que toute la cuve sera remplie de sodium fondu où le cœur va être placé. Un ouvrier travaille au fond de la cuve et un autre sur la paroi intérieure. Toujours en voix off, Nicolas Vichney rappelle que le sodium présente une affinité pour l’eau et, sachant que les calories prises par le sodium dans le cœur seront cédées « à de la vapeur d’eau », il indique que des précautions « tout à fait spéciales » ont été prises pour prévenir tout contact du sodium et de l’eau dans l’échangeur de chaleur. Des ruines gallo-romaines de Camp de César de Laudun-l’Ardoise, la caméra revient sur les cuves de la centrale de Marcoule, recouvertes de bâches blanches. En voix off, Nicolas Vichney évoque les attentes des ingénieurs quant à Phénix, dont la mise en route est prévue pour 1974, et leurs réflexions sur l’avenir.

À l’intérieur de la centrale, le journaliste est en compagnie des deux ingénieurs vus précédemment. Le premier évoque un projet de centrale « d’une puissance quatre fois supérieure à Phénix », soit 1000 mégawatts. Les études sont en cours depuis « un an » et devraient aboutir à une mise en service d’une centrale de cette puissance « à la mi-1974 ». Travelling latéral. Les trois hommes disparaissent derrière un ensemble de manomètres et un enchevêtrement de tuyaux de différents diamètres. Nouveau plan d’ensemble et zoom avant lent. Ils réapparaissent à l’image et abordent la question des coopérations internationales possibles pour un projet de cette importance. Plan rapproché taille. « Et en l’an 2000? » leur demande Nicolas Vichney. Ses deux interlocuteurs sourient devant la difficulté de faire de telles prévisions. Cependant, le premier ingénieur « ne serait pas surpris » que les centrales surrégénératrices assurent une grande part de la production d’électricité française. Son collègue estime que l’introduction des neutrons rapides fera faire de grandes économies en uranium. Le journaliste en conclut que les années 1980 et le XXIe siècle seront placés sous le signe des surrégénérateurs, ce que confirment les deux hommes. [50’21]

À nouveau, retour au plan rapproché taille de Nicolas Vichney à Fessenheim. Il dresse le bilan des « deux batailles » qui ont vu la technologie française s’effacer devant l’américaine puis un procédé américain l’emporter sur l’autre. Reprise de l’un des plans d’ouverture du film où la caméra filme depuis un hélicoptère, son champ de vision s’élargissant au décollage de celui-ci, qui lui fait survoler l’ensemble du site jusqu’à la centrale hydroélectrique sur Grand Canal d’Alsace. La boucle est ainsi symboliquement bouclée. Le journaliste rappelle que le « graphite-gaz » est toujours disponible malgré son échec et que la victoire de la technique américaine peut être remise en cause à partir des années 1980 par la concurrence des réacteurs surrégénérateurs. Dernier retour au plan rapproché taille de Nicolas Vichney. Il indique que Français et Allemands n’ont pas réussi à se mettre d’accord et affrontent séparément les Américains en essayant d’adapter leur technologie. Il conclut en espérant qu’une union franco-allemande, voire européenne, se fasse jour face aux États-Unis sur les réacteurs surrégénérateurs, ce qui laisser prévoir « d’autres batailles, qui seront aussi difficiles à gagner ».


Générique de fin, à nouveau sur fond d'une photo spatiale, comme au début.

[53’08]

Notes complémentaires

Réalisateur – Seligmann, Guy / Producteur.trice – Tosello, Monique ; Lallier, Jean / Journaliste – Vichney, Nicolas / Participants – Boiteux, Marcel ; Giraud, André ; Buchalet, Albert ; Glasser, Georges / Dessin animé – Grammat, Georges / Dir. De la photographie – Fontenelle, Jean G. / Montage – Gosselet, Annie / Illustration sonore – Gallo, Gérard / Son – Pantaloni, Jean / Cameraman – Samson, Aurel / Mixage – Gilson, Claude / Script – Dequen, Annie.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss