Introduction : BANDE SON OUT-Sur gravures et caricatures : on entre en forme, on en sort malade.
L'hôpital, un lieu d'enfermement puis d'accueil des indigents
L'hôpital au début du XIXe siècle : un lieu où sont enfermés les indigents et les fous. Cours de la Salpêtrière : panoramique de la façade, coursive, salle voûtée. Gravures : lieux, docteurs, malades au réfectoire, abandon d'enfant. Gravures et caricatures des soins des malades par les religieuses. Plan rapproché d'une officine : sur une étagère, des pots de pharmacologie anciens, puis plan d'un pilon. PR sur les pots. Gravure : brancardiers pendant la guerre et soins dans l'armée. Peintures en plafonnier de médecins célèbres. Sculpture d'un groupe soignant illustrant le manque d'hygiène du chirurgien.
Vers le progrès
L'hôpital s'améliore : les soins sont plus précis, plus spécifiques : gravures montrant des médecins entourés d'internes. Hommage est rendu au Docteur Pinel : statue "au Dr Pinel". Amélioration du traitement des malades : de victimes ils deviennent patients. Les religieuses sont remplacées par un personnel soignant. Gros plan sur un traité d'auscultation. Les débuts de la vaccination : gravures de Pasteur ainsi que des photos. Panoramique de la façade de l'hôpital Hôtel Dieu (fenêtres). Amélioration de la médication : panoramique d'une étagère contenant des pots de pharmacologie. Modernisation des anciennes structures et construction des nouvelles : plan des travaux de restauration de façades.
Conclusion
Images des ponts, gravures de Paris, plan de Notre-Dame, panoramique de l'Hôtel Dieu, plan de sa cour, images de la fin du XIXe de l'hôpital et peintures. Le discours est téléologique : "Hôpital au XIXe siècle" est construit comme une apologie du progrès en médecine. C'est depuis la perspective des apports récents qu'est décrit le contexte du XIXe siècle. Insister sur l'emploi des saignées et des lavements au moyen du clystère renvoie davantage à la médecine moliéresque du XVIIe siècle.
La mise en scène à l'appui
À noter que des images similaires sont mobilisées pour des propos opposés. Les mêmes bocaux d'une officine illustrent tantôt l'impuissance thérapeutique du premier XIXe siècle ("innombrables, ils guérissent peu de malades"), tantôt les avancées radicales dans la mise au point des médicaments qui caractérisent le second.
Le film construit une héroïsation de certaines figures de l'histoire de la médecine associées aux avancées importantes du XIXe siècle. Après l'évocation de François Broussais (1772-1838), dépeint comme un théoricien obscurantiste, voire un charlatan, succède celle de Pinel qui a "délivré les aliénés de leurs chaînes". Le film montre alors un groupe statuaire vu en contreplongée qui le représente flanqué d'une femme gisant à ses pieds. Il tient dans sa main le maillon d'une chaîne brisée qui entravait celle-ci. Plus loin, c'est Pasteur, montré par le tableau d'Albert Edelfelt, promoteur des pratiques d'hygiène dans l'activité hospitalière.
La musique et le découpage secondent le propos. Après de longs plans fouillant une cour sombre d'hôpital, rasant les croisées noires de sa façade, découvrant par un travelling les ondes sombres de la Seine qui borde le premier Hôtel-Dieu, le découpage se densifie dans le dernier tiers du film pour évoquer par des plans rapides la succession d'innovations bénéfiques dont bénéficie le système hospitalier, de même que la musique évolue, le chant de la cantatrice s'épanouissant sur des accords clairs. Les gravures satiriques, en particulier celles de Daumier, n'habitent plus cette ultime séquence, mais des tableaux réalistes montrant des bébés portés par des mères confiantes au moment où il s'agit d'évoquer la mise en place du service des nourrissons, ou des photographies d'appareils radiographiques qui annoncent la technologisation des équipements.