L'École municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot, sénateur du Rhône (1916)

De Medfilm



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Titre :
L'École municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot, sénateur du Rhône
Année de production :
Pays de production :
Durée :
09 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« L'école municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot, sénateur du Rhône »

Contenus

Sujet

Anciens soldats mutilés effectuant différents travaux dans le cadre de leur réinsertion professionnelle.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film nous présente des mutilés de la première Guerre mondiale dans une école de rééducation à Lyon. On aperçoit des mutilés en train d’effectuer différents travaux administratifs, manuels et ruraux.

Contexte

La France sort meurtrie de la Première Guerre mondiale. On parle d’une « victoire endeuillée ». Le bilan humain est désastreux. On compte 1 295 000 tués et 388 000 mutilés du côté français. Le retour à la vie « normale » pour les anciens soldats fut très difficile. Des associations voient le jour progressivement dans les années 1920 comme l’Union des blessés de la face en 1921 sous la direction de deux mutilés de guerre Bienaimé Jourdain et Albert Jugon. Leur réinsertion professionnelle a été très difficile. Des milliers de soldats doivent être rééduqués à cause d’opérations chirurgicales lourdes. Plusieurs lois ont été mises en place pour leur réinsertion, comme celle du 17 avril 1916, concernant l’emploi des mutilés de guerre mais elle n'ont jamais été appliquées. L’État n’est pas en mesure de répondre à leurs attentes, tant pécuniaires que psychologiques. Cette loi fut remise en place le 2 janvier 1918. Deux types de structures pouvaient recueillir ces mutilés : les ateliers de blessés, ne nécessitant aucune infrastructure à construire, et les écoles de rééducation permettant aux invalides d’apprendre aux mutilés à se servir de leurs appareils et à les utiliser pour leur profession (réadaptation) ou pour celle vers laquelle ils ont été orientés (rééducation). Cependant, il faut nuancer l’importance de ces structures après la guerre. Elles s’apparentent plus à l’assistance par le travail qu’à une véritable formation. En effet, ces écoles ou ateliers fonctionnent de manière anarchique et proposent des formations de courte durée. De plus, les besoins du marché du travail en main-d’œuvre expliquent qu’elles sont très peu fréquentées. Enfin, les mutilés ne sont pas tous payés pendant cette formation donc elles attirent moins de monde. La rééducation n’aura concerné que 6 % des invalides de la Première Guerre mondiale.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Chaque mutilé est filmé lorsqu’il travaille. À travers les gestes appliqués et la concentration des invalides, le spectateur oublie que ce sont des mutilés de la Grande Guerre. Ainsi, leurs amputations ou mutilations sont mises en évidence. On les montre en plan large pour les amputés des membres inférieures et en gros plan pour les autres. L’objectif de ce film est d’insister sur le travail bien effectué d’un mutilé.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

En mettant en avant la mutilation de chaque soldat, on voulait montrer les progrès de la chirurgie de guerre et civile sur les amputations mais aussi sur les prothèses. Cette efficacité est transmise à travers le travail des mutilés qu’ils effectuent sans contraintes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas publics

Communications et événements associés au film

Public

Anciens soldats et employeurs de la région lyonnaise.

Audience

Descriptif libre

Introduction : exercices d’écriture
[00’00]
Plan d’ensemble. Le fondateur de l’école, M. Herriot, qui est aussi maire de Lyon et Sénateur du Rhône, se trouve au milieu des « élèves agriculteurs » de l’école en train de travailler. Plans rapprochés taille. Assis à une table, un mutilé de la main gauche et qui n’a plus que « le pouce et le petit doigt » à la main droite arrive à écrire avec un porte-plume. Un mutilé du bras droit réussit à écrire de la main gauche.
[01’28]
Activités diverses : cordonnerie, couture, télégraphie
[01’28]
Nouveau plan d’ensemble. Réunis en plein air autour d’un établi, d’autres mutilés assis ou debout effectuent des travaux de cordonnerie.
Plan panoramique lent. Deux soldats longent en boitant un baraquement et rejoignent leurs camarades affectés à des travaux de couture. Plan moyen. Un soldat amputé du pied gauche travaille sur une machine à coudre.
Autre plan panoramique lent. « L’atelier de reliure » est en pleine activité. Une amputation de la jambe oblige l’un des soldats à se déplacer en sautillant. Plan américain. Un autre soldat amputé de la main droite est en plein travail de reliure.
Nouveau plan d’ensemble. Des soldats suivent un cours théorique de télégraphie sans fil. Plan moyen. Deux d’entre eux s’exercent à la pratique de cette technique.
[04’10]
Fabrication de jouets
[04’10]
Nouveau plan d’ensemble. Des soldats travaillent à la confection de jouets. Un carton en indique l’objectif pour l’après-guerre : lutter contre la « production allemande ».
Plans rapprochés taille. Un soldat amputé du bras gauche procède à la découpe d’un jouet sur une scie à ruban verticale. Il examine ensuite son œuvre : des petits chevaux en bois. Un deuxième soldat, amputé de la main droite, effectue le même travail pour réaliser des lapins.
Plans rapprochés poitrine. Un troisième soldat, amputé du bras gauche, affine une pièce en bois au tour. Il arrête la machine et retire son casque de protection pour présenter en souriant la pièce à la caméra. Un quatrième soldat moule des statuettes.
Plans rapprochés et en plongée. Deux autres soldats réalisent la peinture des statuettes et jouets en bois et présentent ceux-ci à la caméra.
Le film se termine sur un dernier plan fixe présentant « quelques jouets originaux fabriqués par les mutilés ».
[08’35]

Notes complémentaires

Références et documents externes

Bibliographie
- Alary Éric, La Grande Guerre des civils (1914-1919), Perrin, Paris, 2013
- Montes J.F, 1915-1939. (re)travailler ou le retour du mutilé. Une histoire de l’entre-deux-guerres, rapport de recherche pour l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, décembre 1991
- Revue Persée : « Les infirmes aux origines du processus d’insertion » Jean François Montes (http://www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_1992_num_27_1_1525)
- Revue Persée : « La formation professionnelle des adultes invalides après la Première Guerre mondiale » (http://www.persee.fr/doc/forem_0759-6340_1992_num_37_1_1557)
Films étudiés sur le même sujet pour le séminaire
- « École normale et centre militaire de rééducation professionnelle des mutilés de la guerre à Bordeaux (1917-1918 ?) »
- « Les mutilés aux champs : La culture de l'osier et la vannerie à Fayl-Billot (1918-1919) »
- « Les mutilés agriculteurs de Maison Blanche (1918) »

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Alexis Bosson