Ils ont votre âge n°4 : Florence (1982)
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Sommaire
Générique principal
Générique de début:
Un film de la Cinémathèque centrale de l’enseignement public, principal distributeur de documentaires de 1920 à 1996 dans les établissements scolaires de la maternelle à l’université.
ils ont votre âge N°4
FLORENCE
Générique de fin:
Dans la série animée par France NGO-KIM c’était une émission de Janine Codou
Image Edith KRAUSSE - Alain WEILL
Son: Marcel OLIVIER - Jean-Pierre SAUTEREAU
Machiniste : Michel CORBIN
Electricien: Georges FILLATRE
Mixage: Claude ORTHON
Musique: Roger BELLON
Montage: Josette JOURDAN
Chef de production: Raymonde TENDRON
Assistant réalisateur: Frédéric GOZLAN
Réalisation: Micheline PAINTAULT
Nous remercions le Musée Carnavalet
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE CNDP-FRANCE - 1982
Contenus
Thèmes médicaux
Sujet
Immersion dans la scolarité d'une élève porteuse d'un handicap moteur.
Genre dominant
Résumé
Dans la région parisienne, le film suit Florence, une jeune fille atteinte d’un handicap moteur, ainsi que ses camarades de classe lors de leurs activités scolaires et d'une visite à leurs correspondants dans le nord de la France. Il montre comment, avec l'aide de ses parents, de son institutrice et de ses camarades, Florence gère son handicap au quotidien, que ce soit lors d'une visite de musée ou d'une sortie à la campagne, ce qui lui permet de bénéficier d'une excellente intégration en milieu scolaire ordinaire.
Contexte
La place du handicap à l’école:
En France, dans les années 1970-1980, de nombreux enfants handicapés étaient déjà intégrés dans les classes, souvent de manière expérimentale et variable. Il a fallu attendre 1975 pour qu’une prise de conscience sur la situation des enfants handicapés ait lieu au niveau national. Une loi d’orientation préconisant l’obligation de l’éducation des enfants handicapés est votée (cf. ci-dessous Loi n°75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées). Ce texte symbolique ne sera jamais réellement suivi d'effets.
Les premières circulaires sur l’intégration scolaire de janvier 1982 et 1983 marquent la volonté de l’Éducation nationale de refuser l’exclusion des enfants handicapés et de réussir leur intégration. Ces circulaires mettent notamment en place le « Projet Éducatif Personnalisé » qui devient le fil rouge de la scolarisation des enfants handicapés.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
On peut imaginer que la réalisatrice avait comme intention pour ce documentaire de montrer l'insertion d’une jeune fille ayant un handicap moteur au sein d’une classe. Les plans sont essentiellement centrés sur Florence. Sur chaque séquence elle apparaît que ce soit au premier plan, au second plan ou en arrière-plan. La majorité des plans de ce film se font de la même manière. Il y a une succession de trois plans à différentes profondeurs de caméra: cela commence par une vision globale, lointaine, par exemple une vue sur la cour et les élèves qui jouent ensemble, un plan sur la classe, ou sur l’ensemble des élèves. Suis ensuite un traveling qui se rapproche d’un groupe d’enfants, sur ce plan nous pouvons voir Florence. Vient ensuite un large zoom, gros plan sur Florence, que ce soit sur son visage, ou sur sa marche. Ces successions de plan nous montrent que Florence est intégrée par ses camarades, elle n’est pas mise de côté. La réalisatrice a fait le choix de montrer Florence entourée de ses camarades. Les plans larges nous permettent de comprendre le contexte spatial et situationnel. Nous pouvons observer la différence et l’handicap de Florence lors des zooms sur ses jambes, sa canne, ou sa démarche. Son handicap n’est pas uniquement montré isolément, nous pouvons aussi observer ses déplacements lorsqu’elle est avec les autres élèves. Cela accentue la volonté de la réalisatrice de montrer l’inclusion de Florence. Les plans séquence permettent également de voir le comportement de ses camarades, notamment leurs regards bienveillants, leurs implications et leurs aides. L’alternance des mouvements de caméra, panoramiques, travelling d’accompagnement en avant ou en arrière accentuent le caractère documentaire du film. Ils montrent eux aussi l’inclusion de Florence, elle participe à toutes les activités avec ses camarades. On peut voir plusieurs gros plans sur le sourire de Florence dans la cour de récréation, on la voit sourire et rire tout du long du film. La caméra filme souvent les enfants jouer autour et ou avec Florence. Dans le même sens, le plan sur l'ensemble de la classe dans la cour ensoleillée du musée Carnavalet, renforce la notion de chance de Florence d’être si bien intégrée et de pouvoir participer aux sorties.
Les musiques choisies ont aussi un rôle, elles accentuent le caractère joyeux du documentaire. Elles sont dynamiques lorsqu’elles sont “au premier plan sonore”, c'est-à -dire qu’il n’y a pas de voix. Et elles sont un peu plus douces lorsqu’elles sont au second plan.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Ce documentaire montre la vie d’une jeune fille atteinte d’un handicap moteur cérébral. La maladie nous est montrée par la caméra, mais rien ne nous est dit sur sa maladie, à part le fait qu’elle utilise une canne. Le documentaire est axé sur l’adaptation de cette jeune fille dans un milieu ordinaire pour des enfants de son âge, ainsi que sur le regard porté sur l’handicap. Il y a dans ce reportage une véritable volonté de normaliser l’intégration d’enfants en situation de handicap à l’école. Le choix a aussi été fait de ne pas montrer le milieu médical. On peut supposer que Florence est suivie par des médecins pour de la rééducation, pourtant cela n’est jamais mentionné. Cela renforce la volonté de montrer la normalité.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Ce film a été projeté dans des écoles.
Communications et événements associés au film
Public
Public scolaire.
Audience
Descriptif libre
Ce court-métrage fait partie d’une série: “Ils ont votre âge”. Quatre émissions ont été réalisées :
"Ils ont votre âge: Ivan", qui traite de la déficience visuelle ;
"Ils ont votre âge n°2 : Arnaud et Pierre", sur la déficience visuelle ;
"Ils ont votre âge n°3 : Un moment dans la vie de Laetitia", sur la surdité ;
"Ils ont votre âge n°4: Florence", sur le handicap moteur.
Florence à l’école
Musique guillerette au piano avec des voix féminines qui chantent des suites de syllabes sans signification. Dans une cour d’école, de nombreux enfants jouent. Zoom progressif sur une élève en particulier dont le visage est très souriant et qui tient une canne dans sa main droite. Son prénom apparaît en surimpression : Florence.
Des élèves et une institutrice monte les escaliers. Florence suit le groupe avec un certain retard, l'une de ses camarades restant près d'elle. Le handicap moteur de Florence est donc abordé dès le début de la vidéo par des images et non par des paroles. C’est la première fois que l’on voit son handicap, on remarque sa démarche instable. Elle tient la rampe de la main gauche et s'appuie fortement sur sa canne à droite. Cependant, elle alterne les deux pieds sans difficulté.
En voix off, Florence commence à se présenter. Elle se décrit physiquement (âge, taille, poids, couleur de cheveux, etc.) et précise qu'elle est handicapée et se déplace avec une canne. En même temps, à l'image, sa camarade l’aide à retirer son manteau, ce qui donne une première idée de la bienveillance des élèves envers Florence. Ils cherchent manifestement à l’aider le plus possible. Le film doit avoir été tourné en Hiver puisque les enfants portent des vestes chaudes.
Dans la salle de classe. Raccord sur Florence qui est en train de lire une lettre à un correspondant. Elle donne des détails ses centres d'intérêt et ses activités : elle aime la natation, fait de la musique le jeudi soir, aime le français et l’histoire. Elle se décrit comme quelqu’un “d’assez gentille mais très taquine”. L’institutrice demande à François, l'un des élèves, de ramasser toutes les lettres, et à Michael, de présenter la ville de Chauny sur une carte. Le spectateur comprend que Chauny est la ville où vivent les correspondants et qu’il est prévu que la classe leur rende visite. Quelques plans sur la classe montrent des élèves plutôt attentifs, par groupes de trois ou quatre. Quelques gros plans sur les documents accrochés aux murs de la classe.
L'institutrice demande ensuite à Florence, Caroline et Lydie de venir faire leur exposé au tableau. Ce dernier porte sur les grands écrivains du XVIIe siècle. Les trois camarades se sont concentrées sur Molière, Jean de la Fontaine ainsi que Madame de Sévigné. Durant cet exposé, Florence est assise sur une chaise qui a été installée au préalable par la professeure, elle ne peut donc pas rester debout et immobile sur une certaine durée. Le rôle de l’enseignante est assez minimal, ce qui montre que l'insertion de Florence dans la classe se fait par le biais de tous ses camarades de classe et qu'elle ne relève pas uniquement de l'adulte. On apprend à la suite de l’exposé que la classe va se rendre au musée Carnavalet à Paris. L’institutrice explique ensuite ce qu’est l'hôtel du Carnavalet, elle demande aussi à Florence de situer l’hôtel sur un plan du Marais accroché au tableau. Leur école est proche du musée. À ce moment-là, on remarque que le doigt de Florence tremble un peu, ou du moins assez pour qu’on le remarque. Par ailleurs, Florence n’a aucun problème de diction, d’articulation, de prononciation ou de lecture.
Pause musicale. Florence est montrée avec ses amies dans la cour de récréation (près d'un mur, comme au tout début, peut-être pour éviter d'être déséquilibrée ou renversée car il y a vraiment beaucoup d'élèves dans la cour) ou en déplacement dans la classe. Florence est complètement intégrée dans la classe. Lorsqu'elle se déplace dans les rangées, les élèves décalent leurs sacs pour qu’elle puisse passer. Ils font réellement attention aux besoins de Florence, cela se voit tout au long de la vidéo.
La séquence suivante se déroule dans le couloir, Florence doit mettre son manteau, mais sa canne monopolise l'une de ses mains, ce qui complique l’habillage. Elle laisse tomber sa canne par terre. Pourrait-elle l'accrocher au portemanteau ou la caler contre le mur ? Il est difficile de répondre à cette question sans en savoir plus sur l'origine de son handicap mais le reste de la vidéo n'apporte aucune information à ce sujet. Un camarade ramasse la canne pendant que Florence enfile son manteau, cela montre encore une fois la bienveillance de ses camarades. Au même moment, une voix off masculine explique que Florence participe à presque toutes les activités scolaires de la classe et précise que c’est notamment "grâce à sa bonne humeur et à l’aide spontanée de ses camarades" que Florence peut participer à toutes ces activités. Le spectateur apprend en outre que Florence est scolarisée dans cette école du Marais depuis un an. (4:50)
Florence et sa famille
Le père de Florence vient la chercher à la sortie de l’école en voiture. En voix off, il explique qu'à midi, elle mange avec ses parents à la cantine de leur lieu de travail, le Crédit municipal, qui est tout proche. Cet arrangement paraît peu courant. S'ensuit une discussion qui semble normale entre Florence et son père, une discussion que tous les parents pourraient avoir avec leur(s) enfant(s). Florence raconte sa journée, notamment son exposé avec Lydie et Caroline. Une femme est assise à la place du passager à l’avant de la voiture. C’est probablement la mère de Florence, mais elle n'est ni présentée ni filmée de face. Ce choix de ne pas montrer la mère est plutôt surprenant pour les spectateurs de 2024. Il est difficile de savoir si c'est un choix délibéré de la réalisatrice ou si c'est une demande de la la maman qui se serait peut-être sentie mal à l'aise devant une caméra. Elle n'est évoquée qu’une seule fois par le père quand il parle de leur travail. La famille arrive devant leur domicile, la mère de Florence vient aider cette dernière à descendre de voiture et porte son cartable. (6:17)
Nous sommes à présents dans la chambre de Florence. Elle récite à son père une lettre de Mme de Sévigné adressée au comte de Bussy : “À Iivry, ce 3 novembre 1677, Je suis venue ici achever les beaux jours, et dire adieu aux feuilles ; elles sont encore toutes aux arbres, elles n’ont fait que changer de couleur : au lieu d’être vertes elles sont aurore, et de tant de sortes d’aurore, que cela compose un brocard d'or riche et magnifique, que nous voulons trouver plus beau que du vert, quand ce ne serait que pour changer.” Pendant cette récitation, le caméraman fait le tour de la chambre de Florence, qui est une chambre de jeune fille tout à fait ordinaire. Elle a des poupées, un piano électronique ainsi que de petites figurines. Il y a d’ailleurs deux lits dans cette chambre, des photos et des posters semblentindiquer que Florence a un frère, mais cela ne sera jamais avéré dans ce reportage.
Suit une courte interview du père quant à la scolarisation de sa fille. Il lui est demandé s'il a rencontré des difficultés à l’inscrire à l’école. Il répond qu’au contraire il n’y a jamais eu de problème et que les directeurs-trices ont toujours trouvé "très naturel que Florence puisse s’intégrer dans un milieu normal et qu’elle puisse bénéficier des conditions normales des autres enfants". Cela peut paraître très surprenant pour l’époque car même encore aujourd’hui il peut s’avérer compliqué d’inscrire un enfants présentant un handicap à l’école. Cela semble d’autant plus surprenant que les premières circulaires qui marquent la volonté de l’Éducation nationale de refuser l’exclusion des enfants handicapés et de réussir leur intégration datent de janvier 1982 et 1983. Avant ces dates, la scolarisation en milieu ordinaire d'enfants porteurs de handicaps dépend manifestement de la volonté et des convictions individuelles des enseignants. On remarque aussi que le père met l’accent sur la normalité, et sur le faire que le handicap de Florence ne l'empêche pas d'avoir une scolarité tout à fait normale. La question suivante porte sur la participation de Florence aux activités de la classe. Elle peut effectivement participer à toutes les activités, sauf à la gymnastique. Le père complète en ajoutant qu’il essaye de faire son maximum pour qu’elle puisse se rendre à toutes les sorties de sa classe en l’amenant en voiture, étant donné qu’elle ne peut pas se déplacer à pied sur de longues distances. Il dit aussi que lorsqu'il ne peut pas rendre disponible, la mère de l'un ou l'autre de ses camarades le remplace pour emmener Florence aux sorties. Le film met ici en évidence la solidarité des élèves et de leurs parents pour intégrer Florence le plus possible dans la classe pour qu’elle puisse bénéficier d’une scolarité ordinaire. (7:37)
Florence au musée
Nous sommes un jeudi, en début d'après-midi. Florence arrive au musée accompagnée de son père. La réalisatrice a décidé à ce moment de montrer la démarche de Florence. La classe rassemblée attend Florence devant l’entrée du musée. Les élèves semblent contents de la voir arriver. Sur la séquence suivante, la visite du musée à déjà commencé. Il faut emprunter des escaliers, ce qui est difficile pour Florence. Cependant, les élèves sont très attentifs à elle, ne la bousculent pas, attendent derrière elle en faisant attention à ce qu’elle ne tombe pas. On peut ressentir la véritable vigilance et la bonne attention de ses camarades de classe.
La visite peut continuer. La classe écoute attentivement les explications de la guide et participe activement à la découverte des tableaux. La caméra s'attarde sur quelques détails de l'une des peintures pour accompagner les explications de la guide. À moment donné, un élève demande à son voisin d’aller chercher une chaise pour Florence, ce que ce dernier fait. Florence peut donc s’asseoir et ne pas trop se fatiguer lors de cette visite où il faut rester debout assez longtemps. La voix off souligne que les camarades de classe de Florence ont conscience des difficultés et des contraintes de son handicap, et qu'ils sont très attentifs à ses besoins, c’est d’ailleurs ce que souligne la voix off. Cependant, cette situation manque un peu de naturel et paraît mise en scène. Il est difficile de savoir si elle est authentique.
La visite du musée est terminée (Florence sort du musée avec une camarade qui lui donne la main et la soutient légèrement), mais vient maintenant une autre question : "Comment résoudre le problème de la visite à Chauny en plein campagne au cœur de l’hiver ?". Pour rappel Chauny est la ville où vivent les correspondants auxquels les élèves écrivaient au début du reportage. (10:24)
Florence à Chauny
Les élèves se rendent à Chauny en bus le matin. Plan sur le conducteur dans le rétroviseur intérieur et de dos assis sur son fauteuil. Grâce aux panneaux indicateurs au bord de la route, ce point de vue nous permet de voir où se situe Chauny, (près de Compiègne et en direction de Lille). Petit panoramique dans la largeur du bus où Florence bavarde avec ses amis, qui termine en plan rapproché sur Florence : on observe son intégration parmi ses camarades puis on la voit rêveuse en train de regarder le paysage. Durant ce passage dans le bus, nous entendons les élèves rire et parler entre eux, il y a également un petit rythme en arrière plan comme des claquements de doigts. La séquence suivante montre l'arrivée des élèves à Chauny. Nous observons l’école et les correspondants qui attendent en bordure de route. Les élèves descendent du bus et rencontrent leurs correspondants. Florence rencontre sa correspondante dont nous n’avons pas le prénom, il y a des rires et des embrassades. Florence est très souriante, elle a l’air heureuse et à l'aise. Cependant, on peut souligner que tous les élèves regardent Florence, certains semblent même surpris, ou du moins la regardent avec insistance. Florence est le centre de l’attention. Il est également possible que la présence d'une caméra et d'éventuels techniciens les impressionnent un peu.
Les enfants portent des manteaux chauds, ce qui indique que nous sommes certainement en hiver ou en automne. La séquence suivante montre les élèves dans le couloir de l’école, Florence se déplace avec sa canne. Sa correspondante, qui est nettement plus grande qu'elle, l’accompagne.(11:25)
Les élèves avaient prévu des cadeaux à s’offrir. Il s'agit d'un moment convivial, tout le monde sourit. Vue d'ensemble sur l’échange de cadeaux entre correspondants, puis quelques plans rapprochés sur certains duos, comme celui de Florence et sa correspondante. Plan rapproché sur un collier et un bracelet dorés certainement offert par Florence à sa correspondante puisque les bijoux se situent devant cette dernière, posés sur un mouchoir en papier blanc, ce qui les rend plus visible sur la table en bois et évoque de nouveau une petite mise en scène.
Ensuite, l'instituteur met fin à ce moment de convivialité en prenant la parole. C’est le moment de se rendre dans les familles des correspondants pour prendre le déjeuner. Le maître rappelle aussi aux élèves de revenir pour 13h45 puisqu’un voyage est prévu dans l’après-midi. Lors de cette prise de parole, l'instituteur est en hors champ, on voit plusieurs enfants regroupés qui sourient et sont en train de jouer avec leurs cadeaux. (12:11)
Florence chez sa correspondante
Florence partage le repas du midi avec la famille de sa correspondante dont on apprend le nom : Lydie. La caméra part d’un détail, c’est à dire la mère qui dépose le plat sur la table pour ensuite dézoomer et nous offrir une vue d’ensemble de la piècee avec toute la famille de la correspondante de Florence (sa mère, son père et son frère, un peu plus âgé qu'elle). C’est la mère qui prend la parole en premier pour demander quel repas souhaite Florence. On observe que tout le monde est souriant et plutôt content de cette rencontre. Florence a l’air de se sentir à l’aise même si elle est réservée et timide. Elle tente d’engager la discussion avec le frère de Lydie en lui demandant en quelle classe il est. Le garçon a l’air gêné, il n’est pas à l’aise. Ses réponses sont courtes et il ne lui renvoie pas de question. Elle s’intéresse à la famille, leur pose des questions, mais les réponses ne sont pas réellement celles espérées, elles sont brèves. Cette situation semble gênante pour Florence et même pour la famille. Les parents de Lydie tentent de nouveau d’ouvrir la discussion, en posant des questions sur sa famille (Florence confirme qu'elle a un frère de 18 ans) et sur ses autres voyages. Elle évoque scolaire en train à Dieppe qui paraît être un bon souvenir. Cela amène quelques rires et détend l’atmosphère. Lors de cet échange, les parents sont essentiellement hors champ. L’intérêt de la réalisatrice est porté sur Florence, sur le garçon et occasionnellement sur Lydie. La dernière question sert à introduire la séquence suivante. Le frère de Lydie demande à sa sœur où ils vont passer l’après-midi. Lydie répond qu’ils vont visiter un élevage de poules et qu’ils vont traverser des champs. Le vocabulaire employé est courant, très simple, les échanges sont assez succincts.
Florence à la ferme
Le temps est gris. Traveling sur le mur d'enceinte d'une propriété qui doit être la ferme que les élèves vont visiter. Un chien aboie et on entend un bruit de moteur, sûrement celui du bus. Les enfants entrent dans la ferme en bavardant avec, en arrière-plan, les champs. Puis la caméra tourne et offre une vue sur la ferme et donc cette fois-ci sur les enfants de dos. Ce point de vue nous permet d’observer le lieu où ils se trouvent. Un homme apporte une chaise roulante pour Florence, pour qu’elle puisse faire la visite de la ferme sans se fatiguer. Elle doit certainement forcer. On ne la voit pas réclamer ce fauteuil mais ce sont les élèves qui y pensent. Sa correspondante a attendu avec elle l’arrivée du fauteuils. Florence s'appuie sur sa canne et elle a, comme toujours, la sourire aux lèvres. L’homme lui dit quelque chose mais comme il y a des bruits extérieurs, nous n’arrivons pas à l’entendre. Lorsque l’homme déplie le fauteuil, un élève, probablement de la classe de Lydie, demande en voix off s’ils amènent toujours Florence dans son fauteuil. Un autre élève (celui qui avait procuré à Florence une chaise lors de la visite du musée Carnavalet) lui répond. Il s’agit là de la mise en scène d’une interview entre deux élèves au sujet du fauteuil roulant. Le camarade de Florence (vu de face) explique que la première fois qu’ils ont pu avoir un fauteuil gratuit grâce à un mot du directeur, c’était pour la sortie à Dieppe. Il mentionne clairement que c'est lui qui en a eu l'idée et qui a fait les démarches nécessaires ("J'ai pensé à un fauteuil roulant", "Je me suis arrangé pour en avoir un gratuit, qu'on ne paie pas, et on l'a emmené à Dieppe. Pour Chauny, j'ai fait la même chose.") On note que dans le discours de cet enfant, les parents de Florence n'interviennent pas du tout. Tout se passe au niveau de l'institution scolaire (initiative d'un élève appuyée par le directeur). L'enfant qui pose les questions est montré de dos, comme un vrai journaliste. En arrière plan, on voit la ferme avec des moutons. Avant la fin de l’interview, nous voyons Florence dans son fauteuil, le sourire aux lèvres, la canne à la main. Elle est poussée et tirée à travers la ferme par quatre élèves dont sa correspondante car le terrain est très irrégulier. Florence est très secouée, ce qui a l'air de beaucoup l'amuser. La caméra les suit par derrière pendant quelques secondes. Divers plans sur les animaux de la ferme (oies et canards) et le cortège d'enfants. Un élève tient la canne de Florence, un autre les prévient des éventuels trous. C’est un passage intéressant au niveau de la solidarité entre les élèves, beaucoup se trouvent autour d’elle et l'accompagnent à chaque moment de la vidéo. Le point de vue se termine avec le même plan de départ, c'est-à-dire les oies. (14:44)
Les enfants visitent la poussinière, le fermier leur explique que les poussins qu'ils observent sont nés la veille, il y a 600 poussins (jaunes) et 300 pintadeaux (gris). Nous avons d’abord une vue sur les animaux puis la caméra se dirige vers l’homme qui donne des explications. Sur le même point de vue nous apercevons Florence debout. L’homme répond aux diverses questions des enfants et pendant ce temps la caméra se dirige sur Florence qui se montre intéressée, sa tête est tournée vers les poussins. Ensuite, les élèves vont voir un furet. L’homme donne des explications sur celui-ci, comme le fait que les chasseurs l’utilisent pour chasser le lapin de Garenne, il dit que le furet est très méchant. Effectivement, il essaie de mordre l’homme qui lui donne une tête de poulet. Le furet l'attrape de suite et ne la lâche pas. Nouveau plan sur les oies avant de finir sur Florence en fauteuil accompagnée de plusieurs élèves. Ils traversent un espace extérieur avec l’homme pour aller vers la bergerie.
L’agriculteur explique qu'il s'agit un élevage avec beaucoup de bêtes (volailles/ moutons) et que c'était un monastère à l’origine. On peut d’ailleurs trouver des traces de ce monastère depuis 661 sous Childéric II. Florence, intéressée, demande ce qu’il reste du monastère. Il n’en reste pas grand-chose, à part des morceaux de murs (on en aperçoit quelques-uns) et des souterrains. Le reste a été détruit pendant la Première Guerre mondiale (les Allemands ont tout dynamité en 1917 lorsqu’ils se sont retirés). La maison centrale a été reconstruite. Les enfants semblent très attentifs, ils sont tournés vers l’homme et certains d'entre eux sont bouche bée. La correspondante de Florence pose à son tour une question "où étaient les Allemands ?" Lorsque l’homme répond qu'ils étaient dans la forêt sur la butte, dans les tranchées bien défendues de la ligne Hindenburg, la caméra se tourne instantanément vers la forêt. Les Français étaient de l’autre côté du monastère. Lorsque l’histoire de cette ferme est terminée, les élèves recommencent à pousser le fauteuil roulant avec Florence assise dessus pour se diriger vers un goûter. Le fauteuil reste parfois bloqué en raison des creux et des bosses du terrain. Les élèves plaisantent avec Florence au sujet de ce fauteuil, elle en rigole.
Il est l’heure du goûter, certains enfants boivent du jus de pomme. Florence et ses camarades attendent autour d’un homme qui est peut-être l'instituteur des correspondants. La table autour de laquelle ils se trouvent est couverte de gâteaux et de paquets de bonbons. Puis, la caméra nous permet d’avoir une vue d’ensemble, voir que Florence vit normalement dans cette classe, elle y est intégrée, on n’y voit rien d'inhabituel, c’était une sortie à laquelle elle a pu participer comme tous ses camarades. Une voix off résume le message central de ce film, presque sa morale : "Avec beaucoup d’astuces, de cœur et d’imagination, beaucoup de choses deviennent possibles." Elle met l’accent sur l’insertion en milieu ordinaire des enfants en situation d’handicap et montre que Florence peut être à temps plein dans une classe normale et vivre normalement. Certes, il faut faire quelques aménagements, mais rien de contraignant. De plus, elle peut compter sur le soutien de ses camarades qui l'intègrent totalement. Ils ne sont pas indifférents à son handicap puisqu’ils l’accompagnent, lui procurent un fauteuil. On voit leur intention d’intégrer Florence parmi eux. Pendant le goûter, deux élèves expriment en voix off leur joie fait la connaissance. L'agriculteur apporte une chaise à Florence. Tout le monde est prêt à l’aider pour lui faire profiter de journées comme celle-là, entourée de ses camarades. Lydie lui apporte sa boisson et son morceau de gâteau. (18:55)
Vue extérieure sur le bus qui quitte la ferme. Florence en voix off fait le bilan de sa journée et de sa situation en général. "J'ai passé une très bonne journée, c'était très intéressant, surtout la visite de la ferme. C'est beaucoup plus intéressant d'être dans une école normale que dans une école spécialisée." Ensuite, c'est l'un ou l'une de ses camarades qui s'exprime, toujours en voix off : "Florence est très bien intégrée et je crois qu'elle aime notre école. Elle est très courageuse car je crois qu'il en faut, du courage, quand on est handicapé. Nous, on peut l'aider à tour de rôle, et elle est très, très bien intégrée." Pendant ces prises de paroles, nous observons Florence très souriante dans le bus, la caméra est seulement dirigée sur elle pour cette fin de film.
Le générique de fin accompagné d’une chanson se déroule sur une image de Florence dans le bus.
Références et documents externes
Baroukh, Fanny, "L'Inclusion des élèves porteurs de handicap à l'école", 11 février 2019, L'Inclusion des élèves porteurs de handicap à l'école.html (Consulté le 8 juillet 2024.)
La Rédaction, "Chronologie : Évolution du regard sur les personnes handicapés", 30 janvier 1924, Chronologie de l'évolution du regard sur les personnes handicapées (consulté le 8 juillet 2024.)
Circulaire n° 82-2 et n° 82-048 du 29 janvier 1982
Circulaire n° 83-082, 83-4 et 3/83/S du 29 janvier 1983
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Caroline Schmitt, Émeline Chivet, Joséphine Noël