Ils ont votre âge n°4 : Florence (1982)

De Medfilm



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Titre :
Ils ont votre âge n°4 : Florence
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
20 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

(Générique de début)
Un film de la Cinémathèque centrale de l’enseignement public, principal distributeur de documentaires de 1920 à 1996 dans les établissements scolaires de la maternelle à l’université.

ils ont votre âge N°4

FLORENCE

(Générique de fin)
Dans la série animée par France NGO-KIM c’était une émission de Janine Codou
Image Edith KRAUSSE - Alain WEILL
Son: Marcel OLIVIER - Jean-Pierre SAUTEREAU
Machiniste : Michel CORBIN
Electricien: Georges FILLATRE
Mixage: Claude ORTHON
Musique: Roger BELLON
Montage: Josette JOURDAN
Chef de production: Raymonde TENDRON
Assistant réalisateur: Frédéric GOZLAN
Réalisation: Micheline PAINTAULT

Nous remercions le Musée Carnavalet
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE CNDP-FRANCE - 1982

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Le quotidien d'une élève porteuse d'un handicap moteur scolarisée en milieu ordinaire.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Dans la région parisienne, le film suit Florence, une jeune fille atteinte d’un handicap moteur, ainsi que ses camarades de classe lors de leurs activités scolaires et d'une visite à leurs correspondants dans le nord de la France. Il montre comment, avec l'aide de ses parents, de son institutrice et surtout de ses camarades, Florence gère son handicap au quotidien, que ce soit en classe, lors d'une visite de musée ou d'une sortie à la campagne, ce qui lui permet de bénéficier d'une excellente intégration en milieu scolaire ordinaire et d'une vie quasi comparable à celle des enfants de son âge.

Contexte

La place du handicap à l’école :
En France, dans les années 1970-1980, de nombreux enfants handicapés étaient déjà intégrés dans les classes, souvent de manière expérimentale et variable. Il a fallu attendre 1975 pour qu’une prise de conscience sur la situation des enfants handicapés ait lieu au niveau national. Une loi d’orientation préconisant l’obligation de l’éducation des enfants handicapés est votée (cf. Paragraphe Références, Loi n°75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées).
Les premières circulaires sur l’intégration scolaire de janvier 1982 et 1983 marquent la volonté de l’Éducation nationale de refuser l’exclusion des enfants handicapés et de réussir leur intégration. Ces circulaires mettent notamment en place le « Projet Éducatif Personnalisé » qui devient le fil rouge de la scolarisation des enfants handicapés.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

L'organisation des séquences

Les plans sont essentiellement centrés sur Florence. Sur chaque séquence elle apparaît, que ce soit au premier plan, au second plan ou en arrière-plan. La majorité des séquences de ce film se font de la même manière. D'abord une vision globale, lointaine, par exemple une vue sur la cour et les élèves qui jouent ensemble, un plan sur la classe, ou sur l’ensemble des élèves. Il s'ensuit un traveling qui se rapproche d’un groupe d’enfants, sur ce plan nous pouvons voir Florence. Vient ensuite un large zoom, gros plan sur Florence, que ce soit sur son visage ou sur sa démarche.

Florence parmi ses camarades Ces successions de plan nous montrent que Florence est intégrée par ses camarades, elle n’est pas mise de côté. Les plans séquence permettent également de voir leur comportement, notamment leurs regards bienveillants, leurs implications et leurs aides. On notera également que les adultes sont quasiment des personnages secondaires dans ce documentaire. À part le père de Florence qui est interviewé dans une séquence très courte, les autres adultes (la mère de Florence, son enseignante, les parents de sa correspondante, l'agriculteur) ne font que vaquer à leurs occupations normales. Leur rôle dans l'intégration scolaire de Florence ou leur opinion sur ce sujet ne sont pas mis explicitement en valeur. Tout ce processus d'intégration semble reposer sur les élèves qui soutiennent Florence, ramassent sa canne, lui apportent une chaise, trouvent le moyen de lui procurer un fauteuil. Un garçon en particulier semble avoir ce rôle de soutien prévenant (cf. l'interview d'un élève de la classe de Florence par un élève de la classe des correspondants (13:45-14:15), c'est d'ailleurs le même garçon qui incite l'un de ses camarades à rapprocher de Florence une chaise placée "par hasard" à proximité du tableau commenté par la guide (09:54)). On sent là une volonté de mise en scène de l'intégration scolaire d'une enfant par les enfants, sans que l'adulte ait besoin de beaucoup s'en mêler.

On peut voir plusieurs gros plans sur le sourire de Florence dans la cour de récréation, on la voit sourire et rire tout du long du film. La caméra filme souvent les enfants en train de jouer autour ou avec Florence. Dans le même sens, le plan sur l'ensemble de la classe dans la cour ensoleillée du musée Carnavalet montre combien Florence est intégrée dans son environnement scolaire.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le handicap est présent visuellement (il est montré par la caméra), mais rien n'est dit sur son origine, son éventuelle évolution, d'éventuelles prises en charge thérapeutiques (on peut imaginer que Florence a parfois de séances de kinésithérapie), etc. On voit seulement que l'enfant doit utiliser une canne et que la station debout, la marche prolongée et la montée des escaliers sont pénibles pour elle. Le documentaire est axé exclusivement sur la "normalisation" de sa vie scolaire, ainsi que sur le regard bienveillant porté sur l’handicap, notamment par les enfants, à tel point que certaines scènes paraissent artificielles (la chaise au musée ou l'interview du camarade qui lui a procuré un fauteuil roulant).

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

télévision

Communications et événements associés au film

Public

Public scolaire.

Audience

Descriptif libre

Florence à l’école

Musique à tonalité joyeuse au piano avec des voix féminines qui chantent des suites de syllabes sans signification. Dans une cour d’école, de nombreux enfants jouent. Zoom sur une élève en particulier dont le visage est très souriant. Elle tient une canne dans sa main droite. Son prénom apparaît en surimpression : Florence.
Des élèves et une institutrice montent les escaliers. Florence suit le groupe avec un certain retard ; l'une de ses camarades reste près d'elle. Le handicap moteur de Florence est abordé par l'image. Elle tient la rampe de la main gauche et s'appuie fortement sur sa canne à droite. Cependant, elle alterne les deux pieds sans difficulté.
En voix off, Florence se présente. Elle se décrit physiquement (âge, taille, poids, couleur de cheveux, etc.) et précise qu'elle est handicapée et se déplace avec une canne. En même temps, à l'image, sa camarade l’aide à retirer son manteau, ce qui donne une première idée de la bienveillance des élèves envers Florence. Ils cherchent manifestement à l’aider le plus possible. Le film doit avoir été tourné en hiver puisque les enfants portent des vestes chaudes.

Dans la salle de classe. Raccord sur Florence qui est en train de lire une lettre à un correspondant. Elle donne des détails sur ses centres d'intérêt et ses activités : elle aime la natation, fait de la musique le jeudi soir, aime le français et l’histoire. Elle se décrit comme "assez gentille mais très taquine". L’institutrice demande à François, l'un des élèves, de ramasser toutes les lettres, et à Michael, de présenter la ville de Chauny sur une carte. Le spectateur comprend que Chauny est la ville où vivent les correspondants et qu’il est prévu que la classe leur rende visite. Quelques plans sur la classe montrent des élèves plutôt attentifs, par groupes de trois ou quatre. Quelques gros plans sur les documents accrochés aux murs de la classe.

L'institutrice demande ensuite à Florence, Caroline et Lydie de venir faire leur exposé au tableau. Ce dernier porte sur les grands écrivains du XVIIe siècle. Les trois camarades se sont concentrées sur Molière, Jean de la Fontaine et Madame de Sévigné. Durant cet exposé, Florence est assise sur une chaise qui a été installée au préalable par la professeure, elle ne peut manifestement pas rester debout et immobile sur une certaine durée. Le rôle de l’enseignante n'est pas développé, l'insertion de Florence dans la classe se fait par le biais de tous ses camarades. On apprend à la suite de l’exposé que la classe va se rendre au musée Carnavalet à Paris. L’institutrice explique ce qu’est l'hôtel du Carnavalet, elle demande aussi à Florence de situer l’hôtel sur un plan du Marais accroché au tableau. Leur école est proche du musée. À ce moment-là, on remarque que le doigt de Florence tremble un peu, ou du moins assez pour que ce soit visible. Par ailleurs, Florence n’a aucun problème de diction, d’articulation, de prononciation ni de lecture.

Florence est montrée avec ses amies dans la cour de récréation (près d'un mur, comme au tout début, peut-être pour éviter d'être déséquilibrée ou renversée car il y a vraiment beaucoup d'élèves dans la cour) ou en déplacement dans la classe. Florence est complètement intégrée parmi elles. Lorsqu'elle se déplace dans les rangées, les élèves décalent leur sac pour qu’elle puisse passer. Ils font réellement attention aux besoins de Florence, cela se voit tout au long du film.
La séquence suivante se déroule dans le couloir, Florence doit mettre son manteau mais sa canne monopolise l'une de ses mains, ce qui complique sa gestuelle. Elle laisse tomber sa canne par terre. Un camarade ramasse la canne pendant que Florence enfile son manteau, cela montre encore une fois la bienveillance de ses camarades. Au même moment, une voix off masculine explique que Florence participe à presque toutes les activités scolaires de la classe et précise que c’est notamment "grâce à sa bonne humeur et à l’aide spontanée de ses camarades". Le spectateur apprend que Florence est scolarisée dans cette école du Marais depuis un an. (4:50)

Florence et sa famille

Le père de Florence vient la chercher à la sortie de l’école en voiture. En voix off, il explique qu'à midi, elle mange avec ses parents à la cantine de leur lieu de travail, le Crédit municipal, qui est tout proche. Cet arrangement paraît peu courant. Florence raconte sa journée, notamment son exposé avec Lydie et Caroline. Une femme est assise à la place du passager à l’avant de la voiture. C’est probablement la mère de Florence, mais elle n'est ni présentée ni filmée de face. Ce choix de ne pas montrer la mère est plutôt surprenant pour les spectateurs de 2024. Il est difficile de savoir si c'est un choix délibéré de la réalisatrice ou si c'est une demande de la la maman qui se serait peut-être sentie mal à l'aise devant une caméra. Elle n'est évoquée qu’une seule fois par le père quand il parle de leur travail. La famille arrive devant leur domicile, la mère de Florence vient aider cette dernière à descendre de voiture et porte son cartable. (6:17)

Nous sommes à présents dans la chambre de Florence. Elle récite à son père une lettre de Mme de Sévigné adressée au comte de Bussy : "À Iivry, ce 3 novembre 1677, Je suis venue ici achever les beaux jours, et dire adieu aux feuilles ; elles sont encore toutes aux arbres, elles n’ont fait que changer de couleur : au lieu d’être vertes elles sont aurore, et de tant de sortes d’aurore, que cela compose un brocard d'or riche et magnifique, que nous voulons trouver plus beau que du vert, quand ce ne serait que pour changer." Pendant cette récitation, pano sur la chambre de Florence, qui est une chambre de jeune fille tout à fait ordinaire. Elle a des poupées, un piano électronique ainsi que de petites figurines. Il y a deux lits dans cette chambre, des photos et des posters semblent indiquer que Florence a un frère mais il ne sera jamais mentionné dans ce reportage.
Courte interview du père quant à la scolarisation de sa fille. Il lui est demandé s'il a rencontré des difficultés à l’inscrire à l’école. Il répond qu’au contraire il n’y a jamais eu de problème et que le personnel de direction a toujours trouvé "très naturel que Florence puisse s’intégrer dans un milieu normal et qu’elle puisse bénéficier des conditions normales des autres enfants". Rappelons que les premières circulaires qui marquent la volonté de l’Éducation nationale de refuser l’exclusion des enfants handicapés et de réussir leur intégration datent de janvier 1982 et 1983. On remarque que le père met l’accent sur la normalité, et sur le fait que le handicap de Florence ne l'empêche pas d'avoir une scolarité tout à fait normale.
La question suivante porte sur la participation de Florence aux activités de la classe. Elle peut effectivement participer à toutes les activités, sauf à la gymnastique. Le père ajoute qu’il essaye de faire son maximum pour qu’elle puisse se rendre à toutes les sorties de sa classe en l’amenant en voiture, étant donné qu’elle ne peut pas se déplacer à pied sur de longues distances. Il dit aussi que lorsqu'il ne peut pas rendre disponible, la mère de l'un ou l'autre de ses camarades le remplace. Le film met ici en évidence la solidarité des élèves et de leurs parents pour intégrer Florence le plus possible dans la classe pour qu’elle puisse bénéficier d’une scolarité ordinaire. (7:37)

Florence au musée

Nous sommes un jeudi, en début d'après-midi. Florence arrive au musée accompagnée de son père. La réalisatrice a décidé à ce moment de montrer la démarche de Florence. La classe rassemblée attend Florence devant l’entrée du musée. Les élèves semblent contents de la voir arriver. Sur la séquence suivante, la visite a commencé. Il faut emprunter des escaliers, ce qui est difficile pour Florence. Cependant, les élèves sont très attentifs à elle, ne la bousculent pas, attendent derrière elle en faisant attention à ce qu’elle ne tombe pas.
La classe écoute attentivement les explications de la guide et participe activement à la découverte des tableaux. La caméra s'attarde sur quelques détails de l'une des peintures pour accompagner les explications de la guide. À moment donné, un élève demande à son voisin d’aller chercher une chaise pour Florence. Ce dernier obtempère. Florence peut maintenant s’asseoir et ne pas trop se fatiguer lors de cette visite où il faut rester debout assez longtemps. La voix off souligne que les camarades de classe de Florence ont conscience des difficultés et des contraintes de son handicap, et qu'ils sont très attentifs à ses besoins.

La visite du musée est terminée (Florence sort du musée avec une camarade qui lui donne la main et la soutient légèrement), mais vient maintenant une autre question : "Comment résoudre le problème de la visite à Chauny en plein campagne au cœur de l’hiver ?". Pour rappel, Chauny est la ville où vivent les correspondants auxquels les élèves écrivaient au début du reportage. (10:24)

Florence à Chauny

Les élèves se rendent à Chauny en bus le matin. Plan sur le conducteur dans le rétroviseur intérieur et de dos, assis sur son fauteuil. Les panneaux indicateurs au bord de la route permettent de voir où se situe Chauny : près de Compiègne et en direction de Lille. Petit panoramique dans la largeur du bus où Florence bavarde avec ses amis, qui termine en plan rapproché sur Florence : on observe son intégration parmi ses camarades puis on la voit rêveuse, en train de regarder le paysage. Durant ce passage dans le bus, les élèves rient et parlent entre eux. La séquence suivante montre l'arrivée des élèves à Chauny. Nous observons l’école et les correspondants qui attendent en bordure de route. Les élèves descendent du bus et rencontrent leur correspondant. Le prénom de la correspondante de Florence n'est pas précisé. Il y a des rires et des embrassades. Florence est très souriante, elle a l’air heureuse et à l'aise. Cependant, on peut souligner que tous les élèves correspondants regardent Florence, certains même avec insistance. Florence est le centre de l’attention. Il est également possible que la présence d'une caméra et d'éventuels techniciens impressionne les enfants.
Les enfants portent des manteaux chauds, ce qui indique que nous sommes certainement toujours en hiver. La séquence suivante montre les élèves dans le couloir de l’école, Florence se déplace avec sa canne. Sa correspondante, qui est nettement plus grande qu'elle, l’accompagne.(11:25)

Les élèves avaient prévu des cadeaux à s’offrir. Il s'agit d'un moment convivial, tout le monde sourit. Vue d'ensemble sur l’échange de cadeaux entre correspondants, puis quelques plans rapprochés sur certains duos, comme celui de Florence et sa correspondante. Plan rapproché sur un collier et un bracelet dorés certainement offerts par Florence à sa correspondante puisque les bijoux sont posés devant cette dernière, sur un mouchoir en papier blanc, ce qui les rend plus visible sur la table en bois et évoque de nouveau une petite mise en scène.
Ensuite, l'instituteur met fin à ce moment de convivialité en prenant la parole. C’est le moment de se rendre dans les familles des correspondants pour prendre le déjeuner. Le maître rappelle aussi aux élèves de revenir pour 13h45 puisqu’un voyage est prévu dans l’après-midi. Lors de cette prise de parole, l'instituteur est hors champ, on voit plusieurs enfants regroupés qui sourient et sont en train de jouer avec leurs cadeaux. (12:11)

Florence chez sa correspondante

Florence partage le déjeuner de la famille de sa correspondante dont on apprend le nom : Lydie. C’est la mère qui prend la parole en premier pour demander ce que Florence souhaite manger. On observe que tout le monde est souriant et plutôt content de cette rencontre. Florence a l’air de se sentir à l’aise, même si elle est réservée et timide. Elle tente d’engager la discussion avec le frère de Lydie en lui demandant dans quelle classe il est. Le garçon a l’air gêné. Ses réponses sont courtes et il ne lui renvoie pas de question. Elle s’intéresse à la famille, leur pose des questions, mais les réponses restent brèves. Cette situation semble gênante pour Florence et même pour la famille. Les parents de Lydie tentent de nouveau d’ouvrir la discussion, en posant des questions sur sa famille (Florence confirme qu'elle a un frère de 18 ans) et sur ses autres voyages. Elle évoque un voyage scolaire en train à Dieppe qui paraît être un bon souvenir. Cela amène quelques rires et détend l’atmosphère. Lors de cet échange, les parents sont essentiellement hors champ. L’intérêt de la réalisatrice est porté sur Florence, sur le garçon et occasionnellement sur Lydie. La dernière question sert à introduire la séquence suivante. Le frère de Lydie demande à sa sœur où ils vont passer l’après-midi. Elle répond qu’ils vont visiter un élevage de poules et qu’ils vont traverser des champs. Le vocabulaire employé est courant, très simple, les échanges sont succincts, peut-être freinés par la présence d'une équipe de tournage.

Florence à la ferme

Le temps est gris. Traveling sur le mur d'enceinte d'une propriété qui doit être la ferme que les élèves vont visiter. Un chien aboie et on entend un bruit de moteur, sûrement celui du bus. Les enfants entrent dans la ferme en bavardant avec, en arrière-plan, les champs. Puis la caméra tourne et offre une vue sur la ferme et donc cette fois-ci sur les enfants de dos. Ce point de vue nous permet d’observer le lieu où ils se trouvent. Un homme apporte une chaise roulante pour Florence, pour qu’elle puisse faire la visite de la ferme sans se fatiguer. On ne la voit pas réclamer ce fauteuil mais ce sont les élèves qui y pensent. Sa correspondante a attendu avec elle l’arrivée du fauteuil. Florence s'appuie sur sa canne. Elle a, comme toujours, le sourire aux lèvres. L’homme lui dit quelque chose mais comme il y a des bruits extérieurs, on ne l’entend pas. Lorsque l’homme déplie le fauteuil, un élève, probablement de la classe de Lydie, demande en voix off s’ils amènent toujours Florence dans son fauteuil. Un autre élève (celui qui avait procuré à Florence une chaise lors de la visite du musée Carnavalet) lui répond. Il s’agit là de la mise en scène d’une interview entre deux élèves au sujet du fauteuil roulant. Le camarade de Florence (vu de face) explique que la première fois qu’ils ont pu avoir un fauteuil gratuit, grâce à l'entremise directeur, c’était pour une sortie à Dieppe. Il mentionne clairement que c'est lui qui en a eu l'idée et qui a fait les démarches nécessaires ("J'ai pensé à un fauteuil roulant", "Je me suis arrangé pour en avoir un gratuit, qu'on ne paie pas, et on l'a emmené à Dieppe. Pour Chauny, j'ai fait la même chose.") On note que dans le discours de cet enfant, les parents de Florence n'interviennent pas du tout. Tout se passe au niveau de l'institution scolaire (initiative d'un élève appuyée par le directeur). L'enfant qui pose les questions est montré de dos, comme un vrai journaliste. En arrière plan, on voit la ferme avec des moutons. Avant la fin de l’interview, nous voyons Florence dans son fauteuil, le sourire aux lèvres, la canne à la main. Elle est poussée et tirée à travers la ferme par quatre élèves dont sa correspondante. Le terrain est très irrégulier. Florence est très secouée, ce qui a l'air de beaucoup l'amuser. La caméra les suit par derrière pendant quelques secondes. Divers plans sur les animaux de la ferme (oies et canards) et le cortège d'enfants. Un élève tient la canne de Florence, un autre les prévient des éventuels trous. C’est un passage intéressant au niveau de la solidarité entre les élèves, beaucoup se trouvent autour d’elle et l'accompagnent à chaque moment de la vidéo. Le point de vue se termine avec le même plan qu'au départ, c'est-à-dire les oies. (14:44)

Les enfants visitent la poussinière. Le fermier leur explique que les poussins qu'ils observent sont nés la veille. Il y a 600 poussins (jaunes) et 300 pintadeaux (gris). Nous avons d’abord une vue sur les animaux puis la caméra se dirige vers l’homme qui donne des explications. Sur le même point de vue, nous apercevons Florence debout. L’homme répond aux diverses questions des enfants et pendant ce temps, la caméra se dirige sur Florence qui se montre intéressée, sa tête est tournée vers les poussins. Ensuite, les élèves vont voir un furet. L’homme explique que les chasseurs l’utilisent pour chasser le lapin de Garenne. Nouveau plan sur les oies puis sur Florence en fauteuil accompagnée de plusieurs élèves. Ils traversent un espace extérieur avec l’homme pour aller vers la bergerie.

L’agriculteur explique qu'il s'agit un élevage avec beaucoup de bêtes (volailles et moutons), le bâtiment abritait auparavant un monastère. On peut d’ailleurs en trouver des traces depuis 661, sous Childéric II. Florence, intéressée, demande ce qu’il en reste. Pas grand-chose lui est-il répondu, à part des morceaux de murs (on en aperçoit quelques-uns) et des souterrains. Le reste a été détruit pendant la Première Guerre mondiale (les Allemands ont tout dynamité en 1917 lorsqu’ils se sont retirés). Les enfants semblent très attentifs, ils sont tournés vers l’homme et certains d'entre eux sont bouche bée. La correspondante de Florence pose à son tour une question : "Où étaient les Allemands ?" L'homme répond qu'ils étaient regroupés dans les tranchées bien défendues de la ligne Hindenburg. Lorsque la visite de la ferme est terminée, les élèves recommencent à pousser Florence dans son fauteuil roulant pour se diriger vers un goûter. Le fauteuil reste parfois bloqué en raison des creux et des bosses du terrain. Les élèves plaisantent avec Florence à ce sujet, elle en rigole.

Il est l’heure du goûter, certains enfants boivent du jus de pomme. Florence et ses camarades attendent autour d’un homme qui est peut-être l'instituteur des correspondants. La table autour de laquelle ils se trouvent est couverte de gâteaux et de paquets de bonbons. Puis, la caméra, par une vue d’ensemble, montre que Florence vit normalement dans cette classe, elle y est intégrée, on n’y voit rien d'inhabituel. C'est une sortie à laquelle elle a pu participer comme tous ses camarades. Une voix off résume le message central de ce film, presque sa morale : "Avec beaucoup d’astuces, de cœur et d’imagination, beaucoup de choses deviennent possibles." Elle met l’accent sur l’insertion en milieu ordinaire des enfants en situation d’handicap et montre que Florence peut être à temps plein dans une classe normale et vivre normalement. Certes, il faut faire quelques aménagements, mais rien de contraignant. De plus, elle peut compter sur le soutien de ses camarades qui l'intègrent totalement. Ils ne sont pas indifférents à son handicap puisqu’ils l’accompagnent, lui procurent un fauteuil. On voit leur intention d’intégrer Florence parmi eux. Pendant le goûter, deux élèves expriment en voix off leur joie d'avoir fait la connaissance. L'agriculteur apporte une chaise à Florence. Tout le monde est prêt à l’aider pour lui faire profiter de journées comme celle-là, entourée de ses camarades. Lydie lui apporte sa boisson et son morceau de gâteau. (18:55)

Vue extérieure sur le bus qui quitte la ferme. Florence en voix off fait le bilan de sa journée et de sa situation en général. "J'ai passé une très bonne journée, c'était très intéressant, surtout la visite de la ferme. C'est beaucoup plus intéressant d'être dans une école normale que dans une école spécialisée." Ensuite, plusieurs de ses camarades s'expriment, toujours en voix off : "Florence est très bien intégrée et je crois qu'elle aime notre école. Elle est très courageuse car je crois qu'il en faut, du courage, quand on est handicapé. Nous, on peut l'aider à tour de rôle, et elle est très, très bien intégrée." Pendant ces prises de paroles, nous observons Florence très souriante dans le bus, la caméra est seulement dirigée sur elle pour cette fin de film.
Le générique de fin accompagné d’une chanson se déroule sur une image de Florence dans le bus.

Références et documents externes

Baroukh, Fanny, "L'Inclusion des élèves porteurs de handicap à l'école", 11 février 2019, L'Inclusion des élèves porteurs de handicap à l'école.html (Consulté le 8 juillet 2024.)

La Rédaction, "Chronologie : Évolution du regard sur les personnes handicapés", 30 janvier 1924, Chronologie de l'évolution du regard sur les personnes handicapées (consulté le 8 juillet 2024.)

Loi n°75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées (Consulté le 12 décembre 2024.)

Circulaire n° 82-2 et n° 82-048 du 29 janvier 1982 (Consulté le 12 décembre 2024.)

Circulaire n° 83-082, 83-4 et 3/83/S du 29 janvier 1983 (Consulté le 12 décembre 2024.)

Lettre de Mme Sévigné apprise par Florence (Consulté le 12 décembre 2024.)

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Caroline Schmitt, Émeline Chivet, Joséphine Noël, Élisabeth Fuchs