Humaniser l'hôpital (1979)
Humaniser l'hôpital
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Title | Humaniser l'hôpital |
Series | Parlons de médecine |
Year of production | 1979 |
Country of production | France |
Director(s) | Jean-Pierre Oualid |
Scientific advisor(s) | Jean-Paul Escande |
Duration | 26 minutes |
Format | Parlant - Couleur - 16 mm |
Original language(s) | French |
Production companies | A2 |
Archive holder(s) | INA |
Main credits
Content
Medical themes
- Public health and hygiene. Accident prevention
- Public and professional organization of health
- Various aspects of disease, patients and medical intervention
Theme
Main genre
Synopsis
Context
L'Assistance publique de Paris est créée en 1849 pour succéder au Conseil Général des Hospices de Paris. Elle prendra à partir de 1991 le nom d' Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Entre 1969 et 1985, le directeur est Gabriel PALLEZ. Il s'inscrit dans la continuité de l'après-guerre en favorisant l'aménagement et la modernisation des structures hospitalières. Pour permettre ces aménagements, l'Administration Générale de l'Assistance Publique a mis en place des plans d'actions. Jean Marc SIMON est le directeur du septième plan de l'Assistance Publique.
Structuring elements of the film
- Reporting footage : Yes.
- Set footage : Yes.
- Archival footage : Yes.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : No.
- Host : Yes.
- Voice-over : No.
- Interview : Yes.
- Music and sound effects : Yes.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
How are health and medicine portrayed?
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
National
Description
[0:00-0:23] Générique.
[0:23-2:07] Introduction
M. ESCANDE apparaît en gros plan et présente le thème de l'émission en montrant, grâce à des diapositives, l'évolution des hôpitaux en France. Il explique que l'hôpital a pendant longtemps fait peur à la population en raison de ses conditions de séjour. En 1979, les patients ont envie d'hôpitaux avec un grand confort, similaire à celui des hôtels. Il enchaîne avec la présentation des deux invités: Jean Marc SIMON (directeur du plan à l'Assistance Publique de Paris) et Catherine DOLTO (médecin généraliste). La caméra montre les différentes personnes au moment en s'accordant avec les propos de M. ESCANDE. Au cours de l'interview, la caméra alterne entre gros plan et plan d'ensemble, en favorisant nettement le gros plan. Les personnes apparaissent au moment où elles s'expriment; elles sont parfois brièvement montrées lorsqu'un des autres intervenants parle.
Entretien [2:07-25:23]
Première Question (les questions sont toutes posées par M. ESCANDE): Pourquoi veut-on humaniser l'hôpital? Les désirs du public sont-ils pris en compte?
Réponse de M. SIMON: Les besoins liés au milieu hospitalier sont différents d'avant. Au début, l'humanisation était relativement facile car il fallait juste rénover les hôpitaux devenus vétustes (les structures datant pour la plupart de la Première Guerre Mondiale) et ne convenant plus aux patients. Maintenant, l'humanisation est bien avancée mais l'administration cherche toujours à satisfaire les nouvelles attentes du public au travers de questionnaires.
Deuxième question : Pouvez-vous expliquer le but de ces questionnaires et rassurer le public?
Réponse de M. SIMON : Les questionnaires ont pour but d'améliorer les services de santé. Ce que les patients y écrivent ne change en rien la qualité des soins qui leur sont fournis. Lorsque l'on regarde le contenu des questionnaires, on note une envie de plus de confort avec notamment la présence de téléphones dans les chambres, ainsi qu'une demande de relation corps médical-patient plus conséquente.Une série de diapositives commentées par M. ESCANDE apparaissent à l'écran. On y voit des salles communes et des sanitaires vétustes. La dernière diapositive tranche avec la précédente en montrant la façade en béton d'un hôpital "moderne".
Troisième question: "Humaniser le béton" est une de vos expressions M. SIMON, de quelle manière cela se fait-il?
Réponse de M. SIMON: Tout d'abord par la suppression des lits dans les salles communes. Cela ne signifie pas que les chambres individuelles sont privilégiées par les patients, ces derniers préfèrent souvent les chambres à deux ou à trois lits car ils se sentent moins seuls. Humaniser le béton, c'est aussi augmenter le personnel hospitalier afin de favoriser le rapport humain. Cela explique l'augmentation des dépenses de santé.
Quatrième question: Mme. DOLTO, cela vous embête-t-il d'envoyer des patients à l'hôpital?
Réponse de Mme. DOLTO: Souvent car il n'y a pas de relais entre le médecin traitant et le médecin d'hôpital ce qui inquiète les patients.M. ESCANDE fait remarquer qu'il s'agit d'un problème qui ne concerne pas l'administration, que seule la communauté des médecins peut faire évoluer la manière dont les dossiers sont transmis d'un médecin à l'autre.
Cinquième question: Est-ce que trop humaniser ne serait pas néfaste?
Réponse de M. SIMON: Cela dépend des structures. Pour les maisons de cure / hospices, il est important de poursuivre les aménagements car les patients y résident pour de longues périodes et ont donc besoin de se sentir comme chez eux. Dans les hôpitaux, les aménagements sont différents, surtout avec l'arrivée de l'hospitalisation ambulatoire. Il faut également éviter la sur-humanisation des hôpitaux.
Sixième question: Jusqu'où envisage-t-on d'aller?Réponse de M. SIMON: Encore une fois, cela dépend des structures.
Septième question: Le bénévolat est important, le trouvez-vous bénéfique?
Réponse de M. SIMON: Il y a quelques décennies, les bénévoles n'étaient pas très bien organisés. Ils se sont depuis constitués en associations, ce qui est une évolution positive car ils collectent les dons et accompagnent les malades. Attention toutefois à ne pas se substituer au corps médical.
Huitième question: Que dire de la politique des soins ambulatoires?
Réponse de M. SIMON: Pour moi, il s'agit de la forme la plus parfaite de l'humanisation car les patients retrouvent rapidement le confort de leurs domiciles. Les soins ambulatoires doivent être encore développés avec la participation du corps médical et en fonction des avancées technologiques.
Neuvième question: Qu'en est-il des soins à domicile? Est-ce un progrès?
Réponse de M. SIMON: Oui. Les soins à domicile représente de nos jours un hôpital de 500 lits ce qui n'est pas négligeable. Mais le développement de ce type de soins dépend plus des médecins que de l'administration.
Dixième question: Justement, les médecins sont-ils assez formés pour participer activement à l'humanisation?
Réponse de M. SIMON: Le principal obstacle n'est pas les médecins mais plutôt l'incompatibilité entre la technicité et la communication.
Intervention de Mme. DOLTO: Une patiente envoyée à l'hôpital pour examen a été rassurée par une infirmière dans la salle d'attente. Je ne vois pas d'incompatibilité entre technicité et communication, il faut un personnel conséquent, qui ne soit pas épuisé, pour accompagner les patients.
Onzième question: Va-t-on dépenser de plus en plus pour les hôpitaux?Réponse de M. SIMON: Les coûts ne peuvent pas décroître mais on peut freiner les augmentations en jouant sur les marges de sécurité des hôpitaux, si ces derniers l'acceptent. Le problème de l'augmentation des dépenses se retrouvent dans l'ensemble des pays qui possèdent un système médical évolué.
[25:23-26:00] Conclusion
M. ESCANDE conclut l'interview en remarquant que le débat a permis de montrer que le corps médical et l'administration peuvent se mettre d'accord pour faire évoluer la situation mais que l'humanisation des hôpitaux pose des problèmes techniques qui ne peuvent être résolus du jour au lendemain. La caméra se focalise sur M. ESCANDE pendant ce segment et passe d'un plan d'ensemble à un gros plan pendant qu'il s'exprime.[26:00-26:19] Générique.
Supplementary notes
References and external documents
NARDIN, Anne (dir.): L'humanisation de l'hôpital. Mode d'emploi. Paris, Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, 2009.
THIRY, Eric: "La revalorisation du facteur temps dans la relation entre le prestataire de soins et son patient", dans: ROGGE, Jean et REGOUT, Martine (ed.): Liber amicorum Jean-Luc Fagnart. Wavre, Anthemis, 2008.
Contributors
- Record written by : Joël Danet, Lise Sevrain
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Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817). |