Histoire d’un crime (1965)

De Medfilm



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Titre :
Histoire d’un crime
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
20 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Soiuzmoultfilm » présente L’histoire d’un crime

Scénario M. Volpine
Réalisateur F. Khitrouk
Caméraman B. Kotov
Décorateur S. Alimov

Musique A. Babaiev
Ingénieur du son G. Martiynuk
Rédaction P. Frolov
Directeur L. Sénatorova

Assistante de réalisation: G. Brodskaya, M. Roussanova,
Assistante caméraman M. Kouritzina

Décoration G. Nevzorova, I. Svetlitza

Animation G. Barinova, N. Bogomoliv, Y. Volskaya, E. Masslova, M. Motrouk, A. Petrov, V. Morozov, L. Nossyrov, R. Ovivyane, G. Sokolskyi.

Text Z. Gerdt

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Le stress causé par les nuisances sonores dans l’environnement urbain.

Genre dominant

Fiction

Résumé

Un homme se rend coupable d’un crime. Il assomme deux commères dans la cour de son immeuble. Mais pourquoi cet homme aussi paisible est-il devenu féroce ? C’est le drame de la vie moderne, le bruit. Après une journée fatigante, c’est la nuit avec son cortège de bruits : les noceurs, les retardataires, les scènes de ménage, les chutes de gouttes d’eau. (notice CNDP).

Contexte

L’urbanisation des Trente Glorieuses, avec ses architectures de grand ensemble qui pâtissent d’un isolement acoustique inefficace.

L'histoire d'un crime est le premier dessin animé de Fiodor Khitrouk en tant que réalisateur. Auparavant il a travaillé comme animateur pendant plus de 20 ans. À 44 ans, Khitrouk a compris qu'il ne serait pas possible d'entreprendre la production d'un film s'il ne contenait pas une véritable "bombe". Et cette “bombe” s’est trouvée juste sous ses fenêtres. Chaque matin, deux femmes concierges qui se disputaient faisaient beaucoup de bruit, l'empêchaient pas dormir, etc. Cela l'a motivé à écrire le scénario d'un film sur la terreur du bruit. Lorsque L'histoire d'un crime est sortie, les téléspectateurs soviétiques ont eu la surprise de découvrir que les dessins animés ne sont pas que pour les enfants. Pendant de nombreuses années, l’animation soviétique avait été jugée non compétitive mais la situation a changé. Ce dessin animé a reçu un grand nombre de prix dans des festivals internationaux. Depuis il est considéré comme un classique des films dessinés à la main.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film vise à inciter à participer à l’apaisement de la vie en ville par une conduite plus responsable. Il utilise un ressort du film noir : présenter immédiatement le coupable, raconter ensuite son histoire, laquelle va relativiser le poids de sa faute dans l’esprit du spectateur.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Elles ne le sont pas.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

En France ː établissements scolaires (en 1969, le taux d'écoute de la télévision scolaire est de 2 à 6%. En 1973, 1/3 des écoles bénéficient d'un téléviseur solaire. - revue "Éducation - Formation" n° e- 289 - déc. 2008)
Pour la version russe, en Union soviétique puis en Russie, ce film a été fréquemment diffusé au cinéma (pré-programme) et à la télévision, notamment lorsqu'il fallait pallier des interruptions de programme.

Communications et événements associés au film

bulletin de la radio télévision scolaire

Public

En France ː élèves des établissements scolaires
Pour la version russe, en Union soviétique puis Russie ː grand public (spectateurs de séances de cinéma, téléspectateurs)

Audience

Descriptif libre

Introduction : un coup de sang inexpliqué
Plongée immeuble, pano sur les rues, le square, avec la musique sereine : une ville au petit matin. Devant l’entrée de l’immeuble, deux femmes bavardent. Un homme ouvre brusquement la porte et assomme une des deux femmes avec une casserole. PG foule, des visages envahissent l’écran. Un policier : « Ne bougez pas. » Première phrase du commentaire (elles seront peu nombreuses tout le long du film, trois phrases tout au plus) : « Faisons le point, les amis… A-t-il la tête d’un animal ? » En flashback, récit de l’employé Mamine.
Bruits et agitation à la ville, au travail...
8 h 30, il part au travail. Il doit subir les agressions des enfants qui jouent, du trafic, des usagers du métro. De la fenêtre de son bureau, il voit une grue assembler les étages d’un immeuble. L’activité autour de lui est incessante, avec son cortège de nuisances. Le soir, Mamine chez lui doit en affronter de nouvelles. Rassemblés dans la cour, les voisins fument en jouant aux dominos, frappent la table à chaque nouveau coup. La bande-son accentue l’intensité de chaque coup. De même, la fumée des pipes se transforme en nuages. Ces effets grossissants visent à exprimer la manière dont Mamine les subit. À remarquer que jusqu’à présent, aucune de ces nuisances n’est volontaire, ou directement portée sur Mamine. Il en sera ainsi tout le long du film. C’est la ville le coupable, avec le mode de vie que son environnement, sa structure, ses activités impliquent, mais aussi avec l’anonymat qu’elle engendre, qui déresponsabilise ses habitants. L’agression est structurelle en quelque sorte.
... et chez soi
Mamine regarde la télévision. (Dans le champ de l’écran, les images sont des vues réelles, comme les films de la DEFA.) Aussitôt, le bruit des autres postes couvre le sien. La nuit, Mamine cherche le repos du juste dans son lit alors que la fête bat son plein dans l’appartement au-dessus du sien. Sous les vibrations, même les personnes photographiées sortent de leurs cadres. Quand la fête s’apaise, une scène de ménage prend le relais, où les dialogues sont remplacés par des coups de tambours et autres percussions. Puis ce sont deux amoureux, voisins d’immeubles, qui communiquent en donnant des coups dans la tuyauterie du chauffage qui relie tous les appartements. Enfin, un robinet se met à fuit, des pas se font entendre dehors, un homme vocifère dans la cour.
Le vrai coupable : l'environnement moderne
« Le crime est accompli et on emmène ce pauvre Mamine » reprend le commentaire. « Mais qui donc est coupable ? Nous espérons que ceux qui verront ce film comprendront ». Qui est coupable ? Personne et tout le monde, par un mode de vivre ensemble qui se passe de règles.

Notes complémentaires

Bande-son ː
- À 9'32, Long Tall Sally, chanté par Elvis Presley.
- À 11'29, Gitane hongroise, texte du poète russe Grigoriev, musique de Vassiliev. Chanson devenue célèbre en 1857 et chantée par des chœurs gitans dans tous les restaurants et tavernes de Moscou et Saint-Pétersbourg dans la Russie tsariste. Pour tous les amateurs de musique russe en Russie et dans le monde entier, cette chanson est connue plutôt sous le nom des Deux guitares. Elle a notamment été reprise par Charles Aznavour.
- À 12'45, Le Silence, probablement assez populaire dans les années 60. L'ajout de cette chanson est un trait d'humour car la dernière phrase dit ː "Le silence chante, fait du bruit derrière la fenêtre."

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet