Premier témoignage : aux champs, à l'étable
Dézoom sur un écran d’ordinateur. Appuyé à une haie derrière laquelle des vaches paissent, un paysan témoigne sur ses allergies : « Ça me fait tousser, pleurer ». Il tâche de ne pas entrer en contact avec la poussière, les moisissures, et plus embêtant, les animaux. Gp sur un sabot serré entre des cuisses : le maréchal-ferrant au travail. « Dans les établis, je ne tiens pas plus de dix minutes. Sinon, je prends des médicaments et je m’endors, alors pas question. » Pano sur l’intérieur d’un logis décoré de photographies de bêtes. « Le pire, c’est le moment des moissons. »
Second témoignage : à la ville, dans les trains
La ville, cheminées d’usines que leurs fumées prennent en écharpe. Int. jour, un panneau au-dessus d’un écran d’ordinateur : « baie de contrôle des pollutions, soufre et hydrocarbures . » L’écran montre des graphiques représentant la hausse des taux de pollution. Le commentaire précise que nous sommes dans les locaux du « réseau automatique de surveillance de la pollution atmosphérique en Île-de-France ». Dans les rues de Paris, un homme circule en vélomoteur. On le rencontre stationné sur un trottoir. Il évoque la « gêne respiratoire » dont il a souffert comme « agent de train », travaillant dans le service des wagons-lits depuis 1961. Images d’un enchevêtrement de couvertures retournées dans un compartiment, illustrant l’accumulation de poussière par les présences humaines successives. « Et la fumée, alors là, c’est la fin, il n’y a plus de bonhomme. » À la retraite aujourd’hui, il dose ses visites en Normandie où vivent ses enfants car « il y fait trop humide. »
Un autre responsable : le tabac
À l’hôpital, un médecin souligne qu’à côté « de l’environnement professionnel, il y a les gaz d’échappement, le chauffage domestique. » Les mesures de prévention sont les plus efficaces : le premier danger est le tabac, plus encore que la pollution. Il compte aussi les substances allergisantes comme le pollen. Le traitement reste « très peu actif. » Pour lui, la « relation avec le tabac » des maladies respiratoires est « évidente pour les médecins, beaucoup moins pour les autres ». À noter que le médecin n’intervient que dans le dernier tiers du film : la parole a d’abord été donnée aux patients.
Terrasse d’un bar, des jeunes fument et rient ensemble. En voix off, l’un d’eux affirme qu’on ne lui apprend rien « en sciences nat’ » sur le sujet. Il fume un demi-paquet par jour. « Et vous faites du sport ? » « Non. » Générique. « Scénario… avec le concours de… » La voix du jeune reprend : « Le plus intéressant c’est de savoir ce qu’il faut respirer. » Un autre ajoute : « Il n’y a pas que la clope qui intoxique, apparemment. » Cette dernière parole pour mettre en causse les industries polluantes ? C’est sa voix qui parle la dernière dans le film, non celle d’un médecin.