Gaz de combat. Moyens de protection (1925)
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Sommaire
Générique principal
« Film d’instruction sur la protection contre les gaz de combat »
Contenus
Thèmes médicaux
Sujet
Les moyens de protection et de désinfection contre les gaz de combat
Genre dominant
Résumé
Ce film présente les risques et les moyens de prévention contre les gaz de combat. On y apprend la bonne utilisation du masque à gaz et son fonctionnement mais aussi les différents dispositifs de repérage et de désinfection des zones touchées par les attaques aux gaz.
Contexte
La Première Guerre mondiale fut la première de cette ampleur en matière de perte humaine et matérielle. Avec l’industrialisation et les progrès techniques apparaissent les gaz de combat. C’est la première fois dans l’histoire militaire qu’intervient une arme qui frappe sans être vue et qui promet une mort lente et douloureuse aux soldats. C’est une forme de guerre moderne qui a renforcé l’angoisse dans les tranchées et dont la quête de moyens de prévention fut un enjeu essentiel.
Près de 45 familles d'agents chimiques ont été testées et produites entre 1915 et 1918.
Le chlore et l'ypérite ou « gaz moutarde », S(CH2-CH2-Cl)². Odorant et peu volatil, crée une pollution externe puissante, il traverse aussi les vêtements. L'ypérite est un gaz irritant pour la peau les muqueuses et les voies respiratoires. Son action bloque certaines réactions enzymatiques et perturbe les échanges respiratoires, menant sa victime à l’étouffement suivi d’une mort certaine. Il irrite également le tube digestif par contamination des aliments. C’est un gaz très persistant et rémanent sur les matières inertes et sa dose minimale toxique est très peu élevée. Son effet est à retardement, et l’angoisse des soldats était à son comble lorsqu’ils attendaient l’apparition d’éventuels symptômes. La production de ce gaz est simple et économique, il fait toujours actuellement partie de l’arsenal de guerre.
Le Phosgène, plus radical, provoque des oedèmes pulmonaires, et une mort brutale. Le chlorure de cyanogène perturbe les enzymes des systèmes respiratoires. De même, l'hydrogène arsénié, ou arsine, asphyxie les tissus par éclatements des globules blancs.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
C’est un film didactique et pédagogique, le spectateur est d’abord informé des lois en vigueur concernant l’utilisation des gaz. Une phrase dans le carton défilant indique que l’ennemi allemand a outrepassé ses lois. On reconnaît déjà ici une caractéristique de propagande qui va focaliser l’attention du spectateur sur les explications qui suivront. Le ton est didactique et vulgarisé. Il y a présence d’illustrations annotées afin de bien comprendre la structure du masque et de nombreuses indications sont données quant à sa bonne utilisation.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
L’entrée des gaz en guerre fut une véritable angoisse et ceci explique la mobilisation technique et médicale pour s’en protéger. Ce film présente donc une fiche technique d’utilisation facile d’un matériel pourtant complexe. Les experts se doivent de tout expliquer, tout décortiquer face à un public militaire et civil profane aux impacts des gaz. On assiste donc à des scènes illustrées, des gestes bien décomposés pour l’utilisation optimale du masque. À certains moments, on ressent une certaine autorité par le ton employé dans les cartons et sur l’image. Cette autorité scientifique, dont le ton rappelle presque celui du professeur à l’enfant, garantit l’attention de l’utilisateur. Au-delà de la protection individuelle, on s’attarde également à démontrer les mesures collectives en termes de désinfection des zones touchées par les gaz, et ainsi à sensibiliser au fait que les gaz créent aussi une pollution invisible externe.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Casernes et centre d’instructions
Communications et événements associés au film
Public
Militaires
Audience
Descriptif libre
Le film débute par un carton déroulant rappelant l’interdiction de l’utilisation des gaz asphyxiants par la « Conférence de La Haye en 1899 », les conséquences de son non-respect par l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale et la nécessité de se protéger contre cette nouvelle arme.
Moyens de protection individuels
Carton expliquant le principe de l’A.R.S. Série d’animations présentant successivement, de trois quarts face et de profil, les masques A.R.S. et M2 avec les étuis correspondants puis détaillant les éléments qui les composent.
Plan moyen de l’appareil Tissot équipant « certains gradés ou hommes chargés d’emplois spéciaux ».
Plan américain à travers un focus d’un soldat mettant en place en plusieurs étapes son masque à gaz. Il prend l’étui, l’ouvre et en sort le masque à gaz. Il passe sa tête dans le ruban de suspension puis dégrafe son casque et le rejette en arrière de sa tête. Plan de détail du masque. Plan américain et plan rapproché de trois quarts face. Le soldat met en son masque en place, puis il remet son casque et l’agrafe à nouveau. Il ferme ensuite son étui et le rabat dans son dos. La démonstration est ensuite reprise mais plus rapidement.
Plan rapproché d’un soldat respirant dans son masque à raison de « 16 inspirations par minute ». Un carton précise que l’air est rendu pur par son lent passage à travers le filtre du masque.Plan moyen de six soldats alignés dos au mur et présentant successivement les trois possibilités de port du masque : « étui », « attente » (ruban de suspension autour du cou) et « protection » (masque mis en place).
Plan moyen et plan mi-moyen d’un gradé qui s’approche de l’un des soldats dont il resserre le masque pour assurer une étanchéité parfaite. Il passe ensuite devant les autres soldats pour vérifier la bonne position de leurs masques et, ayant demandé à l’un de retirer son masque, il ajuste les élastiques du système d’attache et le serre-nuque. Plan rapproché, il fait de même avec le masque d’un autre soldat. Des cartons précisent la nécessité d’une bonne tenue du masque et les conditions qui y sont nécessaires.
Plan rapproché de profil de trois soldats équipés des « trois tailles d’appareils A.R.S. » : « grande taille marqués G.T. », « taille ordinaire T.O. » et « petite taille marqués P.T. ».
Reprise du plan moyen des six soldats alignés dos au mur et s’équipant de leurs masques ce qui, d’après un carton, « doit être chose rapide et familière ». D’autres cartons précisent qu’il ne doit y avoir aucune hésitation quant à la « position des élastiques » et que la rapidité d’exécution ne doit pas nuire à la bonne mise en place du masque. Plan de détail d’un masque étiré, prêt à être mis, et plan moyen du gradé s’approchant des six soldats et vérifiant la bonne position des masques. Ceux-ci rabattent leurs casques en arrière, retirent leurs masques puis remettent leurs casques.
Alternance de plans moyens des soldats nettoyant leurs masques puis les rangeant dans les étuis et de plan de détails d’un masque en train d’être nettoyé et rangé dans son étui. Deux cartons précisent que l’entretien des masques doit être égal à celui des armes et que ceux-ci doivent être maintenus au sec.
Moyens de protection collective
Carton déroulant indiquant les deux principaux cas d’aide de la protection collective à la protection individuelle et les moyens que cela nécessite.
Plan d’ensemble d’un terrain de manœuvre où trois « éclaireurs Z » progressent en « patrouille avancée ». Deux d’entre eux découvrent un trou, l’examinent puis repartent.
Plan moyen d’une équipe de désinfection de six hommes. Ceux-ci apparaissent dans le cadre de l’image, disposent les fusils en deux épis et y accrochent leurs musettes. Alternance des plans moyens, italiens, mi-moyens et rapprochés. L’un des soldats remet à ses camarades qui se présentent successivement à lui les « vêtements spéciaux » destinés à les protéger contre « certains gaz exerçant leur action à travers les vêtements ». Ces soldats s’en équipent ensuite : les gants, le pantalon, le manteau et les bottes. Ils s’équipent ensuite de leurs masques à gaz.
Plan moyen d’un soldat en combinaison ouvrant le couvercle d’un « pulvérisateur Vermorel » et prenant un bidon. Plan de détail sur l’étiquette révélant sa composition. Le soldat verse le contenu du bidon dans le pulvérisateur y rajoute de l’eau, remue le tout et referme le couvercle avant de mettre l’appareil sur son dos. Plans moyens et rapprochés. Deux soldats prennent une caisse de « Chlorure de chaux », un autre une passoire et le dernier du fil de fer, un bidon « d’eau de Javel » et un balai.
Notes complémentaires
LEPICK O., La Grande guerre chimique, 1914 - 1918, (Paris, 1998)
Gaz! Gaz! Gaz! La guerre chimique, exposition temporaire à l'Historial de la Grande Guerre, 29 juin - 14 novembre 2010
https://www.youtube.com/watch?v=0jMaxF_HRlY
Les Français à Verdun, la guerre chimique
http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr/theme-guerre-chimique.htm
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Elena Iuliani, Emmanuel Nuss