Formations sanitaires de l'avant : centres de triage, ambulances, installations de fortune et auto-chirs en 1916 (1916 ?) (1916)

De Medfilm



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Titre :
Formations sanitaires de l'avant : centres de triage, ambulances, installations de fortune et auto-chirs en 1916 (1916 ?)
Année de production :
Pays de production :
Durée :
10 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Guerre 14-18 : Formations sanitaires de l'avant : centres de triage, ambulances, installations de fortune et auto-chirs en 1916 »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Les structures médicales de premiers soins aux blessés

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film montre les moyens d’urgence et la prise en charge médicalisée des soldats aux abords des champs de bataille dans des endroits de fortune

Contexte

La médecine militaire en générale est un phénomène à part entière, et celle de 14-18 marque sa naissance car elle est la première à être confrontée à une guerre moderne, mondiale et massive à la fois sur terre, sur mer et dans les airs. Nul pratiquant n’est préparé à la nécessité de fournir de tels soins, et il faut s’adapter rapidement à ces nouveaux maux. De plus, la société en temps de guerre est confrontée à un stress permanent et sous-jacent, même du côté des civils. Ce travail dans l’urgence a cependant vu naître des innovations majeures malgré ces conditions physiques et psychologiques terribles, comme la renaissance de la prise en charge psychiatrique, la chirurgie réparatrice, la mobilisation hospitalière, l’ambulance, etc.
Progrès de la médecine militaire
La médecine de guerre est remarquable par les innovations qu’elle génère: chirurgie d’urgence, découverte du Dakin comme antiseptique ; radiologie; autogreffes et multiplication des chirurgies réparatrices et (plus de 15 000 « gueules cassées » à l’issue du conflit) ; sérums contre le tétanos, la gangrène gazeuse et la diphtérie ; vaccination contre la typhoïde et les paratyphoïdes ; transfusions de bras à bras (grâce à la connaissance des groupes sanguins A, B et O et à l’usage du citrate de soude comme anticoagulant) ; usage du casque Adrian et des masques à gaz ; soins neuropsychiatriques ; rééducation motrice et respiratoire ; prothèses… La guerre de 14-18 marque la naissance de la médecine militaire, pour la première fois confrontée à une guerre moderne, mondiale et massive à la fois sur terre en mer et dans les airs. Nul praticien n’était préparé à de tels soins. Ce travail dans l’urgence a cependant vu naître des innovations majeures malgré ces conditions physiques et psychologiques terribles.
Soigner sur le front
Une œuvre testimoniale assez considérable des soignants de tranchées a été collectée. Et c’est en analysant l’extrait de texte de Georges Duhamel (1884-1966), La Vie des Martyrs, que l’on peut souligner plusieurs caractéristiques de cette médecine de guerre. Georges Duhamel illustre médecin, humaniste et d’écrivain marginal, parle de son expérience médicale au front. Il est aussi particulièrement renommé pour avoir usé du témoignage de guerre brut, lui-même d’ailleurs dira « où l'évidence des objets rend superflue toute conclusion », et se refusera toujours d’orner la vérité des faits par une opulence d’effets de styles littéraires. En effet ici, la plume est percutante, et un champ lexical de l’abondance et de la violence est bien présent, montrant bien que le nombre de blessés à soigner était considérable. L’auteur rapporte également les conditions désastreuses de soin, que ce soit au niveau matériel ou de l’hygiène car il fallait éviter les obus, et gérer les opérations chirurgicales dans des conditions de stérilité nulle étant donné la présence omniprésente de boue et de vermine. Louis Maufrais (1889-1977) à la base externe à l’hôpital Saint-Louis, sera aussi appelé à prêter main forte au secours des troupes. Et dans le deuxième document issu de son livre témoignage J’étais médecin dans les tranchées, le lecteur peut aussi constater les blessures impressionnantes propres au terrain ainsi que l’impossibilité de procéder à l’innovation médicale de l’époque, la transfusion sanguine, étant donné les conditions. L’eau est mêlée de boue, et il faut faire avec un peu de café. L’entassement aussi menace la bonne pratique des soins et la salubrité, étant donné qu’on n’arrive même pas à isoler les malades, et cela implique une méthode de « triage ». Il ne fait aucun doute que les images emmagasinées par ces médecins font froid dans le dos, et aucun médecin de l’époque n’était préparé à de tels événements sociaux et techniques dans le cadre de leurs compétences. Cette première guerre à ce point déshumanisé devient alors un laboratoire à ciel ouvert, mettant au défi le personnel soignant face à des maux de guerre qui marquent encore et toujours l’histoire.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Ce film est un film de propagande destiné à promouvoir la bonne prise en charge médicale des soldats au sein de leur régiment. On souhaite montrer au spectateur que malgré les conditions difficiles, les services de santé savaient s’adapter en investissant des lieux comme des usines ou des châteaux de particuliers dans lesquels on accueille même des soldats allemands.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

On y présente une médecine d’urgence, qui tente de faire face à des conditions difficiles. La promiscuité est forte compte tenu du grand nombre de blessés et la mobilisation hospitalière est adaptée en dernier recours, sur place, avec des moyens réduits.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Établissements militaires

Communications et événements associés au film

Public

Militaires, étudiants

Audience

Descriptif libre

Le film débute par deux plans panoramiques lents du « poste de triage de Reims, installé dans une fabrique de bouchons ». Un soldat affecté à ce centre présente plusieurs patients allongés dans leurs lits à un médecin qui examine les feuilles de soins. Plan en plongée de « l’abri de bombardement » dans lequel entrent des militaires sous le regard de leurs camarades. Plans d’ensemble du château de Bazoilles aménagé en station ambulatoire et des « tentes tortoises » montées dans ses jardins, et plan panoramique lent des « baraques en construction ».
Plan panoramique lent de l’intérieur d’un « hôpital installé dans l’usine Brunswick ». Infirmières et soignants s’affairent autour des rangées de lits dans lesquels sont allongés les patients.
Plan d’ensemble de plusieurs blessés allongés sur des civières et rassemblés à « l’ambulance d’Harbonnières ». Des brancardiers et des infirmiers sont rassemblés autour de l’un d’entre eux. Plan panoramique lent de blessés allemands allongés dans des lits d’hôpital et gardés par un soldat français qui se tient près de la porte. L’hostilité existante entre les deux camps n’empêche pas le respect du serment d’Hippocrate.
Plan panoramique lent du salon du château de Boursault, devenu une « salle des blessés » et plan d’ensemble de la cuisine, aménagée en « salle d’opération » avec une table d’opération.
Plan panoramique lent de l’intérieur de « l’ambulance de Morcourt ».
Plan panoramique lent. À Marcelcave, des médecins, chirurgiens et infirmiers passent devant un baraquement et montent dans « l’ambulance automobile chirurgicale n°2 ». Plan d’ensemble du dispositif de stérilisation, installé dans un camion et autour de laquelle s’affairent des membres du personnel soignant. Plan moyen d’une opération dans une salle aménagée à cet effet. Chirurgiens, médecins et infirmiers s’activent autour d’un patient pour l’opérer au niveau du crâne.
Plan panoramique des baraques de « l’ambulance chirurgicale de Belleville ». À l’arrière-plan est visible le clocher du village du même nom. Des militaires circulent dans les allées et vont d’une baraque à l’autre. Plan panoramique lent de membres du personnel médical passant devant les ambulances automobiles alignées devant les baraques.
Le film se termine sur le carton « Pathé Consortium Cinéma » avec l’effigie de cette société de production.

Notes complémentaires

Références et documents externes

RASMUSSEN Anne, Corpus Médecine et thérapeutique en Guerre (14-18), cours de M1 STS (Université de Strasbourg, 2014);
VIGUIER Prosper, Un chirurgien de la Grande Guerre, (Toulouse, 2007);
DELAPORTE Sophie, Les médecins dans la Grande Guerre : 1914-1918, (Paris, 2003);
TISON Stéphane, GUILLEMAIN Herve, Du front à l'asile 1914-1918;
TATU Laurent et BOUGOUSLAVSKY Julien, La folie au front. La grande bataille des névroses de guerre (1914-1918), (Paris, 2012);
ANOUILH Jean, Le Voyageur sans bagages, (Paris, 1958).
Filmographie : DELASSUS Jean-François, Le bruit et la fureur (2008).

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Elena Iuliani, Emmanuel Nuss