Épisode du caporal Baker
Le caporal Baker entre dans une droguerie pour commander un coca. Sa voix se fait entendre en off. Il y rencontre une jeune femme. Par ellipses, le montage nous présente les épisodes de leur relation : ils vont au cinéma, mangent une glace, s'embrassent, fument une cigarette allongés au bord d'une rivière, cette dernière ellipse suggérant qu'ils ont eu un rapport sexuel. Le caporal Baker doit prendre le train pour réintégrer son régiment. Adieux tendres sur le quai de la gare. Dans la caserne, il s'aperçoit qu'il ressent une vive douleur au moment d'uriner. Il va en parler à un médecin. Celui-ci lui apprend qu'il a contracté la gonorrhée. Cette maladie peut se contracter même avec une femme qui n'est pas une prostituée. La nouvelle séquence est une forme de commentaire. En premier lieu, un plan sur les genoux et l'appareil génital blessés. Montrant des soldats poussant une jeep immobilisée dans la boue, ou pratiquant le sport, le commentaire précise que ce n'est pas de cette façon que la gonorrhée se contracte, mais uniquement par des rapports avec une femme.
Épisode du soldat Anderson
Assis avec Baker dans le dispensaire, la première pompe Anderson (présenté comme un playboy). Retour sur ses mésaventures récentes. En permission, il se rend dans un bar pour "prendre du bon temps". Il y rencontre une femme qu'il invite à monter dans une chambre, sachant qu'il s'agit d'une prostituée. Hors champ évocateur dans la salle du bar où les danseurs sont de plus en plus agités (métaphore sexuelle). Cut, Anderson, allongé sur un lit, se met à fumer. La voix off nous informe qu'il est motivé pour recommencer. Retour au temps présent. Le médecin informe Anderson qu'il a contracté la syphilis. Pourtant, réplique Anderson, cette femme lui avait assuré qu'elle prenait garde à son hygiène personnelle. Là aussi, la séquence qui suit fait le commentaire de celle qui précède. Elle présente des malades atteints de syphilis : un héros du front devenu cloué au lit, un homme qui meurt d'une crise cardiaque dans un café, un homme qui se met à perdre la mémoire et la faculté de parler (nous le voyons chez un médecin : il s'effondre en larmes suite à un exercice de mémorisation qui a tourné à l'échec).
Exposé médical
une séquence d'animation présente les différentes maladies vénériennes, gonorrhée et syphilis, en précisant leurs surnoms. Contre ces maladies, la riposte est le port du préservatif. Scène de fiction : gros plan d'une main de femme qui veut empêcher un homme de prendre un préservatif. La voix off commente : si, pour elle, l'acte est meilleur sans, autant ne pas la toucher. Séquence de prophylaxie : dans un centre prophylactique, des hommes se nettoient les parties génitales. La voix off nous dit que cela ne fait de mal à personne sinon aux germes. Le kit militaire est détaillé. Après l'acte sexuel, il faut se laver les parties génitales et insérer le tube dans l'urètre. La voix off affirme que le meilleur moyen de ne pas attraper ces maladies reste l'abstinence. À l'image, nous voyons deux soldats aborder une femme en pleine rue.
Apologie du corps sain
par un montage d'archives, nous voyons les apports incontestables de l'abstinence : les corps sains et abstinents ont permis d'emporter de grandes victoires sportives comme celle du boxeur Joe Louis contre le champion de Hitler, Max Schleming. Un lieutenant médecin apparaît à l'image pour rappeler les vertus du corps sain. Mais peut-être, pose le commentaire, que le spectateur ne désire pas en avoir un. Les images lui représentent les conséquences de son choix : parties génitales blessées, corps alité. En fiction, un homme découvre son enfant qui vient de naître dans la salle d'attente d'un hôpital : celui-ci est difforme. Enfin, Paul Robeson, ancien joueur de basket et football américain, acteur, chanteur, dont le métier amène à multiplier els déplacements dans le monde ("world traveller") est présenté comme un exemple de moralité. Il rappelle l'urgence d'éradiquer les maladies vénériennes.